mercredi 31 mars 2021

La schizophrénie ukrainienne

Aujourd'hui il semble que Kiev, dont le dernier chantage à la guerre ne fonctionne pas, soit entrainé par sa propre rhétorique belliqueuse dans une fuite en avant suicidaire vers une logique de guerre dont les préparatifs pour une nouvelle offensive dans le Donbass sont achevés et dont le commandement politico-militaire n'attend plus que le feu vert d'un fou furieux nommé Biden.

Lors d'une interview accordée au média ukrainien du journaliste Gordon le général ukrainien Khomchak, Commandant en chef des forces armées ukrainiennes, a rappelé que l'objectif principal des troupes ukrainiennes est de "protéger l'intégrité territoriale de leur pays et pour cela, elles sont prêtes à "attaquer et défendre" à tout moment de l'année et en toutes les conditions".

Jusque là, un discours qui n'a rien d'original et qui est même commun à toutes les armées et forces de sécurité du Monde...

... mais, lorsqu'il aborde le conflit qui sévit dans le Donbass depuis 7 années Khomchak, le chef des ukropithèques se lâche :

Général "ukrop" Ruslan Khomchak

"Bien sûr, nous nous préparons à une offensive ... nous avons l'expérience de mener une guerre dans l'est de l'Ukraine", soulignant que: "le commandement a pris en compte toutes les options et conséquences possibles et que les soldats ukrainiens sont prêts, tout d'abord, moralement". 

Et surtout Khomchak de déclarer :

"En cas d'attaque à grande échelle contre les républiques du Donbass, 
une grande partie de la population civile locale mourra,
 mais tel est le prix de l'unité d'une Ukraine libre."


La menace ukrainienne 

Dans ce conflit qui est désormais officiellement déclaré par Kiev comme "une guerre russo-ukrainienne", il est encore probable que nous ayons affaire à un nouveau et formidable coup de bluff des occidentaux pour tenter de faire plier Moscou sur la question du Donbass et aussi de la Crimée pour lesquels les sanctions économiques contre Moscou ne cessent de s'intensifier une peu plus encore chaque année (le Canada par exemple vient encore d'augmenter la semaine dernière ses sanctions contre la Russie).

Mais il est également possible qu'une action militaire ukrainienne cherche a bousculer la routine d'un enlisement militaire et diplomatique vieux de 6 ans, car chaque jour apporte son lot de préparatifs offensifs réels et inégalés d'une armée ukrainienne incomparablement plus puissante que les dépenaillés de l'Opération Spéciale  Antiterroriste de 2014. 

Et aujourd'hui les gesticulations des soldats ukrainiens, qui n'ont d'égal en mégalomanie  que les clabaudages de leurs politiciens, continuent tant le long de la ligne de front du Donbass que près des frontières de la Crimée où Kiev vient de déployer plusieurs batteries de Lance Roquettes Multiples "Smerch" :


La réponse russe 


Devant les clabaudages politiques et gesticulations militaires ukrainiennes, la Fédération de Russie a décidé de réagir :
  • Sur le plan politique, la situation tendue sur le front du Donbass et maintenant sur les frontières de Crimée a accaparé l'attention de plusieurs haut responsables du Kremlin et provoqué plusieurs réunions de crise.
  • Sur le plan diplomatique, Vladimir Poutine a contacté les présidences française et  allemande pour une réunion informelle du "Format Normandie" resposable des accords de Minsk... mais sans l'Ukraine ! 
  • Sur le plan militaire, les forces russes du district militaire Sud ont opéré des déploiements spectaculaires sur les frontières avec le Donbass et dans la péninsule de Cimée, en réponse symétrique aux déploiements ukrainiens.
30 mars 21, des convois russes sont visibles 
en déplacement vers la péninsule de Crimée 


Et l'OTAN qui entre dans la danse...



Devant l'escalade militaire en cours entre Kiev et les républiques du Donbass / Russie, le commandement étasunien de l'OTAN en Europe dont le chef d'Etat major des forces terrestres a récemment rencontré l'Etat major ukrainien en ébullition, a décidé de lever son niveau de préparation de "crise possible" à "crise potentielle et imminente" qui est son niveau maximum, officiellement en "réponse à une accumulation de troupes russes à la frontière avec l'Ukraine et la Crimée occupée".

Et "ça tombe bien ! puisque l'Alliance atlantique entre justement dans ses exercices interalliés annuels, "Defender 21" dont le scénario de déploiement des unités de combat se fait... face à  un "ennemi à l'Est". Cette deuxième édition des "exercices "Defender" mobilisera cette année plus de 30 000 hommes appartenant à 27 pays qui mèneront entre avril et juin des opérations simultanées dans plus de 30 secteurs dans une douzaine de pays différents.

Soit dit en passant il est intéressant de relever ici que le communiqué du commandement de l'OTAN, et contrairement à la propagande de guerre ukraino-européenne, ne cite pas de déploiement militaire russe dans le Donbass et pour cause... vu qu'il n'y en a pas ! (alors que de toute évidence un simple groupe de combat d'infanterie déclencherait aussitôt un tsunami de communiqués indignés de l'Alliance).

D'une manière plus concrète, l'OTAN continue à offrir à Kiev les renseignements obtenus par les ressources déployées chaque jour dans la région, come par exemple les moyens de surveillance électroniques aéroportées au large de la Crimée, des frontières russes et jusque sur la ligne de front du Donbass.


L'OTAN fournit aussi de plus en plus de matériel à l'Ukraine par voie aérienne, maritime et terrestre, via les USA, la Turquie ou les pays baltes et la Pologne par exemple (voir articles précédents)...

Dans tout ce contexte bellogène, que la menace d'une offensive ukrainienne dans le Donbass corresponde pile poil au calendrier du plus important déploiement des forces de l'OTAN vers les frontières russes (auquel il convient de rajouter l'exercice naval interallié Sea Breeze se déroulant en Mer Noire) ne peut en aucun cas relever de la coïncidence... Non pas que les occidentaux veuillent en découdre avec la Russie (ou alors c'est que la ploutocratie avec son système financier moribond n'a vraiment plus rien à perdre) mais plutôt cherchent à rassurer l'Ukraine par une présence dissuasive garantissant que le conflit ne s'étendra pas jusqu'à Kiev si la Russie contre attaque. 


En conclusion :


La réunion entre Merkel Macron et Poutine a finalement eu lieu mais plutôt dans un dialogue de sourds , le duo franco allemand demandant à Poutine de faire respecter le cessez le feu par les milices républicaines, et Poutine leur demandant de faire de même avec l'Ukraine, rappelant que une nouvelle fois c'est Kiev qui a initié l'escalade militaire observée.

Ce qui est intéressant dans cette réunion, c'est que l'absence de l'Ukraine et la requête de la Russie demandant à la France et l'Allemagne de lui faire respecter le cessez le feu dans le Donbass a pour intention de tenter de remettre Paris et Berlin dans leurs responsabilités (et ambitions) de leaders européens, alors que tout le monde sait que c'est une ligne directe depuis Washington qui dicte les décisions prises à Kiev.

Même si c'est bien tenté de la part du président Poutine que de vouloir rappeler aux "partenaires" occidentaux leur souverainetés formelles vis à vis de la thalassocratie étasunienne, je crains que cela n'ai aucun effet réel étant donné le propre asservissement politico-économique de Paris et Berlin aux directives de Washington et surtout que l'Ukraine depuis 2014 est devenue le pré carré du Pentagone !

Cette fois encore et malheureusement, le sort de l'Europe va se jouer à Washington..

Erwan Castel

mardi 30 mars 2021

Comme un air de déclaration de guerre !

Le général Ruslan Khomchak, Commandant les forces armées ukrainiennes
 

Force est de constater qu'il n'y a jamais eu autant de conflits armés à travers le Monde, symétriques, asymétriques, civils, terroristes ou révolutionnaires et pourtant sans qu'aucune déclaration de guerre en bonne et due forme ne soit produite et adressée par un pays belligérant, la dernière datant je crois des guerres israélo arabe.

Si la déclaration de guerre n'est plus à la mode, ce n'est pas tant qu'elle est désuète à l'aube du XXIe siècle, mais surtout qu'elle est contraignante car elle doit entre autres être généralement validée par les parlements nationaux et se soumettre aux lois de la guerre du droit international quant à la conduite des opérations et la résolution des conflits.
Voilà pourquoi, depuis le dernier conflit mondial, nous n'assistons dans un grand concours d'euphémismes tous plus hypocrites les uns que les autres à des "opérations de maintien de l'ordre", "opérations de pacification", "interventions humanitaires", "projections de stabilité", "création de zone d'exclusion" et très en vogue depuis le 11 septembre 2001 des "opérations antiterroristes" mais dont les moyens militaires déployés, les intensités meurtrières, et les durées n'ont rien à envier aux grand conflits classiques du passé.

Ainsi de ce conflit européen opposant la nouvelle Ukraine post-Maïdan pro occidentale aux républiques pro-russes du Donbass, proxys d'une confrontation plus globale entre Washington et Moscou et que l'élection de Biden aux affaires étasuniennes et donc occidentales a exacerbé depuis cette année jusqu'à vivre depuis 1 mois la menace de plus en plus forte d'une nouvelle offensive militaire de Kiev contre les séparatistes de Donetsk et Lugansk.

Lorsque le nouveau régime ukrainien des putschistes du Maïdan déclenche son opération militaire contre les populations russophones du Donbass en avril 2014, cette dernière tente de se cacher derrière le vocable consensuel de "Opération Spéciale Antiterroriste" (ATO), qui se veut alors résister à une "agression russe". Quatre plus tard, en mai 2018, l' "ATO" laisse la place à une "Opération des Forces conjointes" (OOS) officiellement nettement plus militaire et qui marque la réorganisation de l'armée ukrainienne dans sa modernisation aux normes OTAN.

Aujourd'hui 30 mars 21, vient d'être opéré une nouvelle révolution sémantique dans la conduite de ce conflit du Donbass qui sévit depuis 7 ans et plus de 20 000 morts dans cette région coincée entre l'Ukraine et la Russie modernes : 

Alors que les forces ukrainiennes imposent depuis 1 mois une des aggravations militaires les plus importantes depuis la signature des accords de Minsk 2 (février 2015) avec une reprise de leurs bombardements et surtout un déploiement très important de nouvelles brigades d'assaut sur le front, Kiev a convoqué une réunion extraordinaire de la Rada, le parlement ukrainien pour soutenir une résolution condamnant la Russie dans l'escalade en cours du conflit du Donbass.

Jusque là, rien de vraiment nouveau dans ce cirque parlementaire ukrainien où les députés ne semblent cesser leurs pugilats coutumiers qu'à l'occasion d'invectiver ensemble la Russie qui serait responsable de tous les maux de leurs pays. Sauf que, à l'occasion de cette réunion extraordinaire de la Rada, le général Ruslan Khomchak, Commandant les forces armées ukrainiennes est venu prononcer un discours solennel et significatif:

30 mars 21, le général ukrainien Ruslan Khomchak à
la tribune du parlement ukrainiene la Verkhona Rada

En remerciant les membres du Comité de Sécurité Nationale de la Défense et du Renseignement de la Verkhovna Rada d'Ukraine d'avoir auparavant adopté le projet de loi ukrainien (loi n° 3553) modifiant certains actes législatifs de l'Ukraine concernant les décisions des devoirs et opérations militaires permettant de renforcer l'armée et de réformer le système de mobilisation selon le normes de l’OTAN, le général Khomchak a précisé: 

"Les forces armées ukrainiennes sont prêtes pour une réponse adéquate, à la fois en cas d'escalade de la situation dans la zone de la JFO et en cas de complication de la situation militaro-politique et militaro-stratégique autour de l'Ukraine"

Et Khomchak de conclure : 

"Notre objectif commun est de gagner la guerre contre l'agresseur et d'assurer une paix durable. Le rétablissement de l’intégrité territoriale passe par la consolidation des efforts de l’ensemble du peuple ukrainien. Un État dans lequel les autorités prennent soin de leurs défenseurs et la société soutient et respecte les militaires est invincible. Gloire à l'Ukraine!" 

Puis, les députés sont passés au vote de la loi, qui était présentée par Sergei Rakhmanin, chef de la faction Golos, dans un discours encore plus belliqueux où il a demandé à l'armée ukrainienne de tirer à volonté "durement et immédiatement, quelle que soit la façon dont ils le voient à Kiev, Moscou, Bruxelles ou Berlin" (comme si les "ukrops" avaient attendu ce discours pour commencé !). A noter l'intervention de l'ancien président Porochenko pour soutenir cette radicalisation militaro politique.



Où il est question officiellement d'un "conflit russo-ukrainien" !

Et c'est ici que cela devient intéressant et significatif, car cette loi voté par 308 députés ukrainien qui comme d'habitude "condamne l'agression de la Fédération de Russie" en appelant les parlements des autres pays à soutenir l'Ukraine,  demande à Moscou d' "arrêter immédiatement les hostilités", d' "observer le cessez-le-feu", de "retirer ses «troupes»" et de "rendre le contrôle des frontières à l'Ukraine". etc.. (mesures pour lesquelles l'armée russe devrait commencer d'abord par venir dans le Donbass !) change cependant nettement de ton dans sa sémantique :

En effet, alors qu'auparavant, le conflit du Donbass était considéré par la doxa ukropithèque relayée par ses parrains occidentaux uniquement comme une "agression russe" contre l'Ukraine, cette fois sa définition officielle est celle d' "un conflit armé russo-ukrainien", et cette nouvelle appellation constitue une radicalisation d'un discours politique avouant la réalité d'une guerre, pas encore déclarée mais déjà en cours.

Pour conclure, en ignorant une fois de plus la présence (exclusive) des républiques de Donetsk et Lugansk sur le terrain et surtout accusant un pays garant du processus de paix (la Russie) d'être un belligérant, Kiev par cette nouvelle sémantique porte un coup de grâce final à l'esprit des accords de Minsk et ouvre la porte à tout développement militaire possible et à sa propre initiative (mais que son armée ne manquera pas de maquiller par un false flag pour légitimer une nouvelle offensive).

Et s'il était encore besoin de prouver les intentions belliqueuses de l'Ukraine dans un avenir très proche, la deuxième loi votée ce même jour à la Rada et qui par 256  voix autorise  la mobilisation de tous les réservistes ayant l'expérience du combat en 24h, le confirme pleinement !

Comme l'a souligné le général Khomchak, Commandant les forces armées ukrainiennes : "Je serais heureux de donner un ordre de guerre, car il est temps de "tirer" !" 

Erwan Castel
Une des nombreuses vidéos de propagande
produites depuis le début du mois de mars par
le Commandement des forces ukrainiennes.

lundi 29 mars 2021

Kiev s'agite mais Moscou veille au grain

Réponse symétrique de Moscou : un des convois ferroviaires russes en route vers les frontières du  Donbass !

Dans le cadre de son "chantage à la guerre" qui ne fait trembler personne, Kiev a finalement décidé de ne pas tenir une réunion extraordinaire d'urgence du sous-groupe de sécurité pour discuter de la mort des 4 soldats ukrainiens le 26 mars à Shumy mais de porter sa version de la situation au niveau des représentants "Format Normandie" signataire des accords de Minsk a déclaré Alexey Arestovich Ahakha le chef de la délégation ukrainienne au groupe de travail tripartite chargé d'accompagner et suivre l'application des accords de Minsk (tâche peu fatigante vu qu'ils sont au point mort depuis 6 ans). En visant le niveau international des discussions, Kiev confirme donc son intention de poser, sous couvert de cet incident maquillé, un ultimatum pour une fois encore tenter de faire passer ses modifications inacceptables aux accords de Minsk et ensuite passer à la phase suivante de la préparation à l'offensive.

Sur le front, les ukrainiens continuent leurs provocations contre les positions républicaines; ainsi par exemple :

  • Le 27 mars 21, à 7h09, bombardement ukrainien du quartier de Veseloe au Nord de Donetsk (Oktyabrsky) avec 16 obus de mortiers de 120mm positionnés à Peski.
  • Le 27 mars, bombardement ukrainien du village de Lozovoe en République de Lugansk avec des mortiers de  82 et120mm..
  • Le 28 mars 21, à 12h30, bombardement ukrainien de l'Ouest de Gorlovka avec 3 obus de mortier de 120mm positionné dans le village de Shumy,
  • Le 28 mars 21, à 18h10, bombardement ukrainien du village balnéaire de Bezymennoye sur le front Sud, très fréquenté pendant les journées ensoleillées,


Du côté de ses moyens aériens, si l'Ukraine hésitera certainement a engager à nouveau sur le front du Donbass sa flotte de combat aérienne composée d'une trentaine de chasseurs soviétiques désuets mais dont la moindre perte provoque systématiquement un événement médiatique important (se rappeler de 2014 et des aéronefs ukrainiens abattus traumatismes pour Kiev, victoires pour les pro(russes), en revanche elle semble vouloir miser en cas d'offensive nouvelle sur sa flotte de drones d'attaque Bayraktar TB2 fournis par la Turquie et dont le nombre serait aujourd'hui également d'une trentaine mais aux capacités de bombardement très performantes bien meilleures et sans impact psychologique en cas de perte du fait de leurs faibles coûts et de l'absence de pilote embarqué.

C'est dans ce cadre des préparatifs opérationnels à une potentielle offensive que Kiev a réalisé des derniers exercices opérationnels de ses Bayraktar TB2 au dessus de la Mer Noire.

Des exercices de vols d'approche et d'attaque ont été réalisés cette semaine au large de la côte ukrainienne (entre Kherson et Odessa) vers l'île de Tendrovskaya Kosa, située au ord Ouest de la péninsule de Crimée.

Le bayraktar TB2 est un drone d'attaque turc, fleuron de l'industrie militaire d'Ankara, et qui a la capacité de voler pendant 24heures a de très hautes altitudes (+ de 8000 m) dans un rayon d'action de 150km.
Lors des tests opérationnels, confirmés lors de la guerre du Haut Karabagh, le Bayraktar TB2 a détruit, dans 100% des tirs effectués, des cibles de 2mx2m à une distance de 8 km et une altitude de 5000 m.

Le 26 mars 2021, un Boeing C-17 «Globemaster» (immatriculation 177 705), de l'armée de l'air canadienne, s'est envolé pour livrer à Kiev du matériel militaire. Ce type de gros porteur aérien peut fournir jusqu'à 77 tonnes de fret utile et même embarquer de gros matériels blindés. Cet approvisionnement aérien de l'OTAN (et qui n'est pas le premier) est complémentaire de ceux réalisés par la Mer Noire comme ce cargo étasunien "Ocean Glory" arrivé le 24 mars avec 350 tonnes de matériel militaire pour l'armée ukrainienne, par voie ferroviaires depuis la Pologne ou les pays Baltes ou par la Turquie qui a organisé le 14 mars dernier un pont aérien militaire logistique vers Kiev.

Boeing C-17 «Globemaster» de l'armée de l'air canadienne, à son arrivée à Kiev 


La réponse symétrique russe 

Pour le moment il est encore possible que tout ce ramdam militaire ukro-atlantiste vers le Donbass ne soit qu'un énorme coup de bluff pour forcer la Russie a accepter une version "Minsk 3" des accords de paix pour le Donbass, mais il n'est pas autorisé de ne pas considérer la menace comme réelle et une offensive, même limitée dans le temps et l'espace, comme potentiellement probable.

Donc, en dehors des réactions visibles des milices républicaines qui ont suivi l'escalade initiée par Kiev (riposte autorisée avec engagement de l'artillerie notamment), une augmentation sensible des ressources dans la recherche du renseignement a été réalisée, grâce à l'aide de la Russie voisine, qui sans nul doute a elle aussi intensifié l'observation et l'écoute des activités ukrainiennes dans le Donbass et autour de la péninsule de Crimée.

Système de recherche électronique "Bastion", monté sur camionnette "Gazelle",
 une surveillance du front rapide, discrète et efficace.

Ainsi par exemple les unités les troupes de reconnaissance de la République Populaire de Donetsk ont intensifié la recherche radio-électronique sur toute la ligne de contact au combat, grâce à des drones d'observation, radars terrestres, ou des unités mobiles spécialisées équipées du système de détection moderne "Bastion".

Ce système de surveillance électronique est en mesure d'intercepter et d'identifier jusqu'à 10 kilomètres de profondeur toutes fréquences radio ou GSM ainsi qu'identifier et géolocaliser les bruits de moteur ou de tir dans la même profondeur.

Ainsi ont été interceptées cette semaine plusieurs conversations téléphoniques entre militaires ukrainiens, comme celle ci par exemple au sein de la 72e brigade mécanisée ukrainienne et qui fait mention d'un approvisionnement de munitions pour BMP pour une utilisation "à l'aube".

Sur cette vidéo, après le convoi ferroviaire à droite,
on observe une unité d'infanterie motorisée russe
équipée de BTR 82A, la toute dernière amélioration
du véhicule de transport de troupe avec mis dans une
tourelle son canon automatique à double alimentation 
de 30 mm ainsi que des équipements d'assistance au tir
radar et protection de dernière génération. Le BTR est
servi par un équipage de 3 soldats et transporte un groupe
de combat équipé et autonome (7 soldats).

Il existe à mon modeste niveau d'autres informations que je ne peux révéler pour l'instant mais qui confirment l'attention exceptionnelle portée par les services de renseignement républicains, et ceux "du Nord" aux "gesticulations" singulières et menaçantes de l'armée ukrainienne observées depuis 3 semaines vers le front, au milieu d'une augmentation des provocations en première ligne et sur fond d'une aggravation historique des tensions entre Washington et Moscou.

Du côté de l'armée russe elle même, pourtant réputée pour sa discrétion, Moscou gonfle également ses biceps et étale également une partie de ses moyens acheminés près du Donbass prêts à riposter en cas d'offensive ukrainienne majeure. Ainsi depuis quelques jours des vidéos et photos de matériels russes se déployant dans la région frontalière au Donbass de Rostov sur le Don circulent sur le Net :




Côté russe on observe beaucoup de moyens de commandement, de transmission, de mesure et contre mesure de guerre électronique qui montre que la Russie, en cas d'intervention cherchera d'abord à neutraliser les armes ukrainiennes mais prévoit aussi, le cas échéant, de pouvoir les détruire de façon plus conventionnelle et radicale : 

D'importantes convois routiers et ferroviaires de véhicules russes
 sont observées en approche du Donbass et de la Crimée.

Aujourd'hui nous assistons donc à un bras de fer militaire de chaque côté d'un front diplomatique entre Washington et Moscou subissant les bombardements verbaux virulents de la part de Biden et de l'OTAN tandis que Kiev vient de définir officiellement la Russie comme son "adversaire militaire".

Certes la situation peut se dégonfler encore, mais pour le moment Kiev n'en prend pas le chemin !

Erwan Castel



dimanche 28 mars 2021

Kiev à la recherche d'un "casus belli"

A côté de la préparation militaire à une offensive dans le Donbass dont la gesticulation bat son plein depuis début mars, le régime de Kiev cherche maintenant le motif qui lui permettrait de la déclencher légitimement aux yeux de la communauté internationale qui courre encore derrière le mirage d'accords de Minsk de plus en plus désaccordés pour ne pas dire ridicules.

Ce qu'il faut à Kiev c'est donc un casus belli qui lui permettra de bruler dans le feu de ses canons les derniers lambeaux des accords de paix et se lancer dans une offensive pour la plus grande satisfaction des occidentaux qui cherchent eux mêmes - et sans y être mêlés - un casus belli impliquant de près ou de loin la Russie pour abattre définitivement un nouveau rideau de fer sur l'Europe (abandon du North stream 2, nouvelles sanctions, déploiement de l'OTAN, aggravation des tensions avec Moscou en Syrie, Karabagh etc).

Lorsque le casus belli ("acte de nature à motiver une déclaration de guerre") se fait attendre il reste donc pour la partie désireuse d'une guerre mais sans toutefois en porter la responsabilité de le créer de toute pièce :

  • En provoquant l'adversaire puis concentrer la communication sur ses ripostes,
  • En réalisant une opération meurtrière sous "faux drapeau" puis se victimiser,
  • En mentant sur les activités menées sur le front pour diaboliser l'adversaire.
Depuis longtemps Kiev joue avec ces trois tactiques en alimentant au passage le fantasme occidental d'une invasion du Donbass par l'armée russe, mais échoue principalement à présenter un "casus belli" idéal principalement à cause de le retenue dont font preuve les forces républicaines qui, même lorsqu'elles reçoivent l'initiative du feu comme récemment, continuent à le limiter à des ripostes et contre batteries aux bombardements ukrainiens enregistrés par les observateurs de l'OSCE déployés sur le terrain.

Mais depuis ces derniers jours, Kiev - avec la bénédiction des occidentaux - a décidé d'écrire une nouvelle fable dramatique autour des "pertes hors combat" subies et dont Washington pourra utiliser une médiatisation politique exagérée pour pouvoir donner son feu vert à l'offensive dans le Donbass.


Les pertes hors combat des ukropithèques


De puis le début du conflit dans le Donbass, les forces armées ukrainiennes enregistrent des pertes hors combat hors normes: accidents, rixes, overdoses, suicides etc...auxquelles il faut rajouter les incidents sur le front tel que les tirs fratricides, les explosion des mortiers ou des mines etc...

Pour donner un exemple concret, les forces ukrainiennes ont enregistré sur le front du Donbass au cours de la semaine écoulée un minimum de 20 pertes hors combat dont 11 tués (auxquelles il faut rajouter ceux -moins importants- consécutifs aux ripostes républicaines). Voici par exemple les 7 morts et 3 blessés hors combat enregistrés sur le secteur opérationnel "Nord" (front de Lugansk) de l'Opération des Forces Conjointes ukrainiennes" pour la période du 20 au 23 mars 2021:
  • 20 mars : 2 morts dans le renversement d'un obusier automoteur déchargé à la gare de Rubijnoe - 80e brigade ukr.
  • 21 mars, 1 mort et 1 blessé dans le renversement d'un char de combat déchargé à la gare de Shasty
  • 23 mars, 1 mort dans un accident lors d'une rotation nocturne sur la ligne de front - 59e brigade ukr.
  • 23 mars, 2 morts et 2 blessés, dans l'explosion au moment du tir d'un mortier M 120-15 "Molot" - 9e bataillon de la 59e brigade ukr. (obs: Depuis 2016 c'est au minimum de 13e incident de tir observé sur ce mortier ukrainien et qui a provoqué déjà 21 morts ! Il est criminel mais aussi révélateur de sa considération vis à vis des soldats, que l'Etat major ukrainien maintienne en service ce mortier dont une cinquantaine de tubes ont présenté des ruptures d'alésage au moment de tirs).
  • 23 mars, 1 mort, victime d'un tir fratricide sur le terrain d'exercices de Dmitrovka, lors d'une séance de tir de nuit alors qu'il était chargé de renouveler les cibles. Le commandement déclarera cette perte consécutives aux ripostes républicaines du jour - 1er bataillon de la 80e brigade ukr. 
Un grande partie de ces pertes ukrainiennes "hors combat" révèle dans leur importance hors normes l'indiscipline régnant toujours au sein des forces de Kiev, un manque de formation dans le domaine de la sécurité, un absence de commandement de terrain et certainement aussi un part de débilisme individuel. 


L'incident de Shumy


Mais l'incident récent le plus grave concernant ces pertes ukrainiennes "hors combat" s'est déroulé ce 26 mars 2021 dans le secteur de Shumy, sur le front Nord Ouest de Gorlovka (à 60lm au Nord de Donetsk): Un groupe de reconnaissance e la 10e brigade ukrainienne s'est fourvoyé dans un de ses propres champs de mines, provoquant la perte de 6 soldats dont 4 tués (dont un officier supérieur du génie de combat) et 2 blessés. 
Un incident somme toute assez fréquent dans des unités de reconnaissance qui tentent de se frayer un chemin au milieu de champs de mines ennemis et même amis car la plupart n'ont pas été cartographiés ni signalés.

L'identité des ukrainiens tués à Shumy dans leur champ de mines !
  • lieutenant-colonel Koval (qu'est qu'un colon est venu faire dans un groupe de reco ?)
  • sergent principal Abramovich 
  • sergent principal Barnich 
  • soldat principal Gaichenko
Ce scénario est confirmé d'une part par l'absence d'observation de l'OSCE de tirs républicains dans le secteur au moment des faits et d'autre part par le signalement par les avants postes défensifs de 2 explosions rapprochées dans le No man's land vers 17h30.

Sauf que Zelensky, voulant surenchérir dans un contexte politico-militaire particulièrement tendu, a aussitôt agité les cadavres de ses soldats devant la communauté dite "internationale" en hurlant à nouvelle attaque des forces russes. Il avait déjà fait le coup en août 2019 suite à un incident meurtrier similaire (4 tués dans un champ de mine) jusqu'à ce que l'enquête menée par le groupe de Contrôle et de Coordination de Cessez le feu prouve que ce n'était pas le fait d'un bombardement républicain.

Cette fois les ukrops mettent le paquet, poussant des cris d'orfraie en direction du Format Normandie, et Zelensky, toute honte bue se donne en spectacle (après tout c'est son métier) dans une nouvelle parodie hypocrite appelant les signataires à tout mettre en œuvre pour que les accords de paix soient respectés oubliant qu'il est le chef d'une armée qui depuis 6 ans viole les dits accords en toute impunité en :
  • bombardant tous les jours les territoires des républiques de Donetsk et Lugansk,
  • assassinant sciemment des civils sur le front comme récemment à Aleksandrovka,
  • en positionnant sur le front des armes lourdes 
  • en imposant un blocus économique et en eau potable aux populations du Donbass,
  • Etc.
A chaque fois que les milices ont engagées le feu, et les chronologies des observations de l'OSCE l'attestent c'est dans un cas de légitime défense, après que les forces ukrainiennes aient initialement violé la trêve et provoqué des pertes militaires ou civiles !

Invoquer la paix tout en tenant un poignard dans son dos est une technique typiquement occidentale, comme par exemple en Géorgie lorsque Saakashvili promettait la paix et ne pas attaquer les républiques d'Abkhazie et Ossétie exactement la veille de lancer une offensive contre  l'Ossétie en 2008 !

Donc serait-on enclin à répondre au clown de Kiev : de qui se moque t-on ? d'autant plus que dans le cas particulier invoqué par sa propagande de guerre, il s'agit d'un échec lamentable d'une mission d'infiltration d'un groupe de reconnaissance ukrainien en direction des lignes de défense de Gorlovka.

Sauf que depuis des décennies la raison humaine est l'otage d'une dramaturgie mensongère et spectaculaire écrite par l'industrie du mensonge médiatico-politique de la marchandise capitaliste occidentale. 
Souvenons-nous simplement entre autres tueries organisées par les "démocraties droitdelhommistes" : 
  • du sacrifice en 1915 des 125 passagers étasuniens du Lusitania, un paquebot transportant des munitions vers le front et qui va déclencher l'entrée dans la première guerre mondiale des USA, 
  • des incidents du golfe du Tonkin en août 1964 où la marine étasunienne invente de toute pièce une agression subie pour provoquer la guerre du Vietnam, 
  • des fausses déclarations en 2003 de Colin Powell à l'ONU agitant dans une fiole ridicule les prétendues armes de destructions massives de Saddam Hussein provoquant en la 2ème guerre d'Irak et la destruction du pays, 
  • jusqu'au prétendu massacre programmé par Kadhafi de la population de Benghazi (dont on attend là aussi toujours les preuves) et qui conduit à la destruction de la Libye en 2011 (sur initiative française de Sarkozy).
En résumé; des millions de morts sacrifiés sur l'autel de la marchandise par des mensonges !

Lorsque le clown Zelensky se prenait pour Napoléon, depuis il est président et ne fait plus rire personne !

Aujourd'hui, Kiev de toute évidence cherche a inventer un "casus belli" a servir à la table de la Maison Blanche, de l'OTAN, de l'UE et autres officines mondialistes pour justifier une nouvelle offensive ukro-occidentale dans le Donbass.

Le jeu géopolitique international qui dans le passé était déjà difficile et souvent cruel pour les peuples prisonniers du "grand échiquier" est devenu désormais le théâtre d'une amoralité criminelle et paroxysmique où les princes d'aujourd'hui, devenus les laquais des banquiers du Capital n'ont absolument plus aucune éthique ni aucune limite dans l'ignominie politique et l'action meurtrière. 

Aujourd'hui se joue potentiellement et malheureusement probablement dans le Donbass le prélude à un troisième conflit mondial cataclysmique et il est certain qu'il sera précipité par un nouveau mensonge de cette ploutocratie mondialiste qui depuis la première guerre mondiale a pris le contrôle des états occidentaux qui après avoir servi la bourgeoisie capitaliste dans une servitude nationale pendant des siècles sont aujourd'hui (et dans une étape suivante et logique de l'expansion du diktat de la marchandise) les laquais d'une finance mondiale esclavagiste.

(cette éruption sur le grand échiquier menace aussi sur d'autres théâtres d'opérations comme en Syrie par exemple ou Abkhazie, Ossétie, Karabagh, Transnisstrie.., et il n'est pas impossible qu'elle s'y réveille simultanément pour disperser la réaction russe. La question principale étant quand ?) 

Car la réalité est bien là, dans le cliquetis des blindés ukrainiens se bousculant sur la ligne de front du Donbass ou dans la conclusion de la marionnette Zelensky qui, en conclusion de son nouvel et pitoyable plaidoyer pour des accords que jamais Kiev n'a voulu respecter une seule journée, annonce "dans le cas de l'échec de la résolution diplomatique du conflit, nous envisagerons des solutions alternatives".... donc militaires !

Voilà c'est dit !

Erwan Castel


Tristesse !



J'ai appris cette nuit le décès Claude Rainaudi, qui avait été hospitalisé au début du mois pour  cause de Covid. 

C'est une grande perte pour les réseaux de soutien français au Donbass. Je me souviens que Claude fut un des premiers à me contacter lorsque j'ouvrais au printemps 2014 mon blog "Soutien à la rébellion du Donbass" et le groupe FB éponyme. Nous échangions régulièrement. 

Depuis 7 ans il était là cet amoureux de la Russie, à l'horizon de l'actualité et au cœur des débats, soutien fidèle et inconditionnel à la cause des peuples en général et à celle du Donbass en particulier. 

Claude, tu vas nous manquer !


Aujourd'hui, toutes mes pensées vont à sa famille et ses proches à qui je présente mes plus sincères condoléances.... 

Erwan Castel

samedi 27 mars 2021

Chasseurs bombardiers français aux portes de la Russie ?

Voilà avec quel genre de cadeau à l'Ukraine la France compte garantir la Paix dans le Donbass !

Dans la gestion de la gravissime crise ukrainienne menaçant une Europe déjà fortement fragilisée, il parait que la France est signataire "garant des accords de paix" signés à Minsk il y a 6 ans, ce qui apparaît aujourd'hui comme un nouveau foutage de gueule de cet Etat français qui depuis 50 ans n'est plus qu'un rouage du diktat de la marchandise.

Car Paris, ce nouveau porte valise de la ploutocratie mondialiste depuis Pompidou, confirme également en Ukraine que le "pays des droits de l'Homme" est devenu un porte flingue zélé de l'OTAN en Afrique, au Levant et même en Europe, en fournissant dans le sillage de Washington de plus en plus de matériels et d'armement à la junte ukrainienne bombardant les populations de Donetsk et Lugansk.

Ainsi observe t-on depuis que Macron "est aux affaires" que la France s'est engagée dans une collaboration militaire de plus en plus meurtrière avec la junte de Kiev dans le cadre de la guerre du Donbass : 

Ainsi ont été notifiés ici parmi les soutiens français au génocide du Donbass connus du grand public :

Maintenant Macron, dans un mépris total de l'engagement de la France en faveur de la paix dans le Donbass, monte d'un cran en s'apprêtant à fournir aux génocidaires ukrainiens des avions de combat "Rafale" produits par la firme Dassault.

Dans la politique de modernisation de l'armée ukrainienne, le renouvellement de sa flotte aérienne datant de l'ère soviétique est devenue une priorité soulignée par les pertes subies lors des premiers affrontements contre les milices du Donbass en 2014. Aussi le Président ukrainien Zelensky a-t-il lancé un appel d'offre entre Paris et Washington pour remplacer ses vieux chasseurs soviétiques Mig 29 et Sukhoï 27 par des chasseurs de combat lourds et polyvalents.

Et dans la compétition entre le FA-18 étasunien Super Hornet de Boeing et le Rafale français de Dassault, ce dernier a de grandes chances de décrocher le contrat commercial pas tant pour ses performances mais pour ses appuis au sein du gouvernement ukrainien, en particulier celui de Arsen Avakov, l'homme fort du régime et connu pour être un lobbyiste français et surtout du financement proposé par Paris, en effet  : 

"L'Ukraine étant à court d'argent, l'accord Rafale, comme les autres contrats de défense français en Ukraine, serait garanti à 85% par la France. Le ministère français des Finances a déjà alloué 1,5 milliard d'euros à cette fin."

Le plan de modernisation de la flotte de combat aérienne ukrainienne comporte 2 phases: 

  • Une première phase préparatoire (qui durera jusqu'en 2025), à partir de l'appel d'offres un appel d'offres en 2021-2022 et un contrat signé pour l'achat d'un chasseur multi-rôle par l'Ukraine, pour un premier lot de 6 à 12 aéronefs au total, en 2023-2025 avec les essais ainsi que la formation du personnel.
  • Une deuxième étape, à mettre en œuvre avant 2030 est la transition de l'aviation tactique ukrainienne, avec plusieurs lots successifs  de 8 à 12 chasseurs polyvalents jusqu'à un parc total de 30 à 36 véhicules. L'objectif est de doter l'armée de l'air ukrainienne de 2 brigades d’aviation tactique modernes.

Préparant la toute prochaine visite à Kiev du représentant de commerce Macron avec le dossier des Rafales sous le bras, le gouvernement français a déjà approuvé la mise en œuvre d'emprunts publics de 116 millions d'euros pour la fabrication et le soutien technique des patrouilleurs maritimes FPB 98 destinés à l'Ukraine, contrat acté en novembre 2019 et qui sera réalisé par le chantier naval OCEA Group.

En ce qui concerne les "Rafales" il faut rappeler à leur désavantage que c'est le chasseur le plus cher d'Europe. En 2016, l'Inde a signé un contrat d'achat de 36 "Rafales" pour 7,87 milliards d'euros (240 millions de dollars l'unité). L'année dernière, l'Inde a déclaré que le contrat d'achat d'avions de chasse français était «la plus grande escroquerie de défense de l'histoire». Les caractéristiques du "Rafale" sont en effet médiocres. La vitesse maximale est de Mach 1,8, et à basse altitude, de Mach 1,1; le rayon de braquage est considérable et la maniabilité est très moyenne. Pour comparaison, le MiG 35 qui est considéré comme super manœuvrable et mieux armé, vole à Mach 2,1 et coûte 5 fois moins cher que son concurrent français. 

Quel que soit le vainqueur de ce contrat d'armement aérien, il amènera des chasseurs bombardiers modernes occidentaux directement sur les frontières russes, ce que Moscou ne devrait pas voir d'un bon œil, et si c'est Paris qui l'emporte comme cela semble se profiler, alors les contribuables français auront financé (à 85%) et sans broncher, une arme de destruction massive donnée à des fous furieux... et ce ne sera pas ni la première fois ni la dernière fois malheureusement !

Erwan Castel

Article référence :

Avia


Le spectacle militaire ukrainien continue

Sur le front du Donbass, Kiev continue ses provocations militaires contre les forces de défense républicaines mais aussi contre les populations civiles en installant par des tirs réguliers sur les zones résidentielles un régime de terreur.

Ainsi par exemple, sur le front de Lugansk, le village de Zolotoe 5 a de nouveau été sous les tirs des ukrops qui ont endommagé plusieurs maisons d'habitation ainsi que l'école toujours en activité.

Tirs ukrainiens du 26 mars 21 sur Zolotoe 5, avec mitrailleuse légère (7.62mm), 
lance grenades automatique AGS 17 (40mm) et lance roquette antichar RPG7

Alors que l'Ukraine depuis 7 ans mène un terrorisme d'Etat contre les populations civiles du Donbass dans des opérations militaires insensées et disproportionnées qui ont déjà fait environ 20 000 morts, les pays de l'OTAN, continuent d'approvisionner ses soudards avec des subsides, des matériels, de l'armement et des formations militaires.

Lors d'une récente conversation téléphonique avec le ministre ukrainien de la Défense Andrei Taran, le chef du Pentagone Lloyd Austin a assuré que les États-Unis continueraient d'apporter en augmentation leur soutien dans la lutte contre «l'agression militaire de la Russie», dans une collaboration militaire entamée par Obama, poursuivie par Trump et que Biden semble vouloir inscrire dans les priorités de sa stratégie russophobe.

Ainsi, un nouveau cargo étasunien, l'Ocean Glory, est arrivé ce 24 mars 2021 dans le port d'Odessa avec 350 tonnes de matériel militaire destinés à l'armée ukrainienne, dont un nouveau lot de 35 Humvees. 

Début mars, le département américain de la Défense a annoncé un nouveau paquet d'assistance militaire à l'Ukraine d'un montant de 125 millions de dollars. Le budget militaire américain pour 2021 a alloué 275 millions de dollars pour aider l'Ukraine, soit 25 millions de dollars de plus qu'en 2020. 


Tous ces matériels, auxquels il faut rajouter ceux en provenance de la Turquie ou des anciennes républiques socialistes soviétiques tombées dans les rets de l'UE ou de l'OTAN comme la Pologne par exemple, sont acheminés vers le front du Donbass, déjà embouteillé avec de multiples renforts de matériels ukrainiens.

Parallèlement à ces aides financières et matérielles, les pays de l'OTAN fournissent à l'armée ukrainienne un soutien opérationnel qui lui aussi est en augmentation exponentielle, comme par exemple les missions de reconnaissance stratégique menées les longs des frontières russes ou de la ligne de front, par une flotte aérienne de drones et d'avions spécialisés dans la renseignement électronique aéroporté et qui désormais assurent un permanence dans le ciel pontique. 

Le 26 mars, un Boeing RC-135W Rivet Joint  "BULKY 16" de l'US Air Force effectue une
 reconnaissance sur les côtes de Russie, dans les régions de la Crimée et de Krasnodar.


Sur le front du Donbass, après une courte pause, les convois militaires ferroviaires ukrainiens abreuvant le front de nouvelles unités d'assaut et matériels lourds (blindés et artillerie) ont repris de plus belle. 

Ainsi par exemple:

14 mars 2021, débarquement en gare de Rubijnoe
d'une unité d'artillerie ukrainienne d'obusiers de
122mm automoteurs "Godzivka"

La même action filmée dans l'autre sens

25 mars 2021, un autre convoi ferroviaire venant de
Kharkov vers le front. Le lieu de la vidéo n'est pas connu.
C'est une unité d'infanterie mécanisée ukrainienne sur 
BMP 2, avec ses véhicules de commandement et de soutien

A la fin de la semaine dernière les observateurs internationaux de l'OSCE avaient déjà comptabilisé près de 500 nouveaux matériels lourds ukrainiens déployés sur le front (et en toute illégalité avec les accords de Minsk).

Si dans un premier temps les gesticulations militaires ukrainiennes pouvaient être considérées comme faisant partie du nouveau "chantage à la guerre" mené par Kiev pour tenter de faire modifier à son avantage les accords de paix signés à Minsk, ce théatre ayant baissé le rideau, il est aujourd'hui plus que probable que les occidentaux poussent Kiev vers une nouvelle offensive dans le Donbass et suffisamment importante pour déclencher une avalanche d'actions et réactions radicales : intervention russe, boycott occidental du North Stream 2, sanctions aggravées etc...

Car le but de Washington est de faire retomber un rideau de fer sur l'Europe pour isoler la Russie et réoccuper militairement des pays de l'OTAN plus encore assujettis à sa stratégie russophobe et ses approvisionnement économiques. 

Erwan Castel

Voici pour rappel les autres convois acheminant du matériel lourd d'assaut, filmés au cours du mois écoulé et publié ici: