mardi 28 février 2017

Nationalisation des actifs ukrainiens

Kiev est maintenant obligé de choisir 
entre une défaite militaire et une défaite politique

Au coeur de Donetsk, le "Donbass arena" de l'oligarque ukrainien Akhmetov et qui peut accueillir 50 000 personnes vient d'être nationalisé 
Le blocus du Donbass a mis plus de 30 jours a démarré, jetant semaine après semaine des barrages nationalistes sur les voies ferrées et les routes reliant l'Ukraine au Donbass libre. Loin de s'essouffler, le mouvement s'est même durci, encouragé par les réactions molles et de principes d'un gouvernement ne sachant comment se débarrasser de ces radicaux turbulents mais qui se sont rendus influents au point de devenir indispensables à la survie de la folie russophobe du Maïdan qui seule alimente les discours des pantins de Kiev.

La réaction des Républiques après avoir patientées pendant 1 mois, n'aura duré quant à elle que 3 jours, le temps d'envoyer un ultimatum clair au gouvernement ukrainien qui par volonté ou opportunisme est responsable du prolongement de ce blocus illégal et violant les accords de Minsk.

Aujourd'hui les services de la République de Donetsk ont commencé à saisir différents actifs ukrainiens dont ceux appartenant à l'oligarque Rinat Akhmetov. Certains diront qu'il y a perfidie d'anticiper de quelques heures la procédure de nationalisation annoncée dans l'ultimatum pour 00h00 seulement. 

Je pense que la raison principale est montrer que l'ultimatum n'est pas un vain mot et aussi de prévenir la destruction de documents (comptables par exemple) ou même de fournitures et machines servant au bon fonctionnement des sociétés. De toute manière ma réponse des radicaux sur les barrages avait déjà était donnée : "Niet" donc autant assurer la sauvegarde du potentiel économique de la région le plus vite possible ! 

Donc aujourd'hui plusieurs sociétés économiques importantes pour le Donbass et qui menaçaient de fermer à cause du blocus des ultra-nationalistes et la complicité de Kiev ont été saisies, parmi lesquelles le "Groupe Komsomolskiy Mining," la société "Lux" et le "Donbass-Arena" le stade de football du mythique "FK Chakhtior Donetsk".


Dans un gouvernement populaire comme celui des Républiques du Donbass il est normal et légitimes que les orientations économiques des sociétés qui font vivre le pays suivent la direction choisie par la volonté du peuple, et l'exemple extrême (et même surréaliste) offert par ce blocus du Donbass et un business surfant à contre courant d'une guerre ouverte nous rappelle ici la nécessité d'imposer une cohérence entre le peuple, le pouvoir et l'économie, ce que le Donbass est en train de réaliser aujourd'hui en nationalisant les intérêts de ceux qui bombardent quotidiennement ses familles !

Erwan Castel, volontaire en Novorossiya

Des centaines de wagons de charbon bloqués à Donetsk

Mon article sur le sujet :

Source de l'article : Novorossiya Today

Les Républiques larguent les dernières amarres avec Kiev

Immédiatement après,l'annonce de la nationalisation républicaine des avoirs ukrainiens dans le Donbass, des milliers de citoyens sont descendus (10000 à Donetsk) dans plusieurs villes pour apporter leur soutien  à leur gouvernement
On connaissait déjà “le bras de fer”, on vit désormais dans le Donbass un “blocus de fer” entre Kiev qui est pris en otage par un “maïdan du rail” du parti de la guerre et ses idiots utiles (radicaux nationalistes mais aussi Avakov,  Kolomoisky, Timochenko, Turtchinov etc… qui soutiennent le principe d’un blocus). Ainsi, les vétérans des bataillons spéciaux, de voie ferrée en voie ferrée, de route en route veulent bloquer progressivement depuis janvier 2017 tous les échanges économiques entre les Républiques de Donetsk et Lugansk et l’Ukraine.

Dans cette logique de guerre, les radicaux ukrainiens veulent avec ce blocus “faire d’une pierre 2 coups”, en cherchant d’une part à étouffer les populations russophones du Donbass et continuer l’escalade sabotant les accords de Minsk et d’autre part déstabiliser également le pouvoir oligarchique de Kiev (Porochenko, Akhmetov etc..) pour l’affaiblir et lui faire porter la responsabilité de l’effet boomerang de ce blocus sur l’Ukraine. En effet, de nombreuses entreprises privées possèdent encore de nombreux actifs économiques dans les régions de Donetsk et Lugansk et la consommation énergétique ukrainienne dépend encore en grande partie des livraisons d’anthracite du Donbass.

Jusqu’à présent le régime de Kiev,  tout en émettant des protestations véhémentes contre les barrages illégaux des vétérans de l’ATO, laisse de facto le blocus s’organiser tranquillement autour du Donbass. Parce que, empêtré dans ses échecs multiples et pris en otage par ses radicaux nationalistes il leur a donné certainement une procuration secrète…Ce blocus commence à faire ses effets surtout du côté de Kiev avec la fermeture progressive d’entreprises et l’état d’urgence énergétique décrété le 15 février par Igor Nasalyk, le Ministre ukrainien de l’énergie.

Dire que le blocus ne grève pas l’économie des Républiques du Donbass serait un mensonge car en plus de la vente du charbon, de nombreuses entreprises privées dépendent aussi de produits importés d’Ukraine (comme par exemple l’usine métallurgique de Donetsk qui reçoit des fournitures du port de Mariupol). MAIS,  solidement adossées à la Fédération de Russie qui les soutient, les Républiques populaires de Donetsk et Lugansk, dans une convergence économique et politique ont organisé rapidement adaptation et riposte intelligentes, transformant ce blocus des “ukrops” en  coup d’épée dans l’eau…. sauf peut-être pour l’économie ukrainienne !


Donetsk, Lugansk mais aussi Moscou, en ripostant reprennent l’initiative 

En réaction au blocus les Présidents des Républiques du Donbass Igor Plotnitsky (Lugansk) et Alexander Zakharchenko (Donetsk) le 27 février 2017, lancent un ultimatum à Kiev.
En réaction au blocus les Présidents des Républiques du Donbass Igor Plotnitsky (Lugansk) et Alexander Zakharchenko (Donetsk) le 27 février 2017, lancent un ultimatum à Kiev.
Devant la duplicité perverse du gouvernement de Kiev qui d’un côté condamne officiellement le blocus (le 1er ministre ukrainien, Groysman, l’a même qualifié de «crime») mais n’engage aucun moyen coercitif adéquat pour obtenir sa levée, les Républiques du Donbass ont décidé, après avoir patienté plus d’un mois en observant l’évolution croissante des barrages (hier c’était la route Donetsk-Mariupol) de lancer un ultimatum et dès le 1er mars d’amorcer une nationalisation des actifs ukrainiens ainsi que d’autres mesures, pour certaines déjà engagées :
  • transfert des sociétés ukrainiennes dans le Donbass sous la juridiction de gestion des Républiques.
  • réorientation de tous les échanges économiques avec Kiev vers la Fédération de Russie.
  • officialisation du rouble (déjà factuelle) comme monnaie nationale faite déjà par la LNR et bientôt la DNR etc…
A ces mesures on doit rajouter aussi la récente reconnaissance administrative des Républiques du Donbass réalisée par la Fédération de Russie (via la validation temporaire des passeports DNR et LNR) et qui n’est pas sans rapport avec la reprise des bombardements violents sur leurs populations, mais aussi le maintien et la radicalisation de ce blocus.

Alors qu’un “blocus” par définition cherche à affaiblir celui qui le subit, on ne peut que constater que celui du Donbass, bricolé par le parti de la guerre ukrainien et ses ultras nationalistes décérébrés, n’a fait que renforcer la cohésion des Républiques populaires et accélérer leur séparation totale et définitive de l’Ukraine.

La seule victime de ce siège économique est donc aujourd’hui ce pouvoir oligarque ethnocentré de Kiev, assis sur un siège éjectable et qui doit maintenant, dans un effondrement global du pays, faire face à une nouvelle crise économique et un nouveau séisme politique. Ainsi ce 28 février, à la”Verkhona Rada, parlement ukrainien, un débat houleux a été lancé entre les députés pro-oligarques qui réclamaient le levée immédiate du blocus tout en cachant leurs motivations cupides derrière le prétexte fallacieux des accords de Minsk, les radicaux qui réclamaient son maintien en dénonçant la nationalisation républicaine des entreprises comme un “casus belli” etc…  De son côté, le Ministre ukrainien de l’intérieur Avakov,  ménageant le chèvre et le chou propose quant à lui le maintien du siège économique des Républiques… sauf bien sûr pour le charbon qui est vital à l’Ukraine, tandis que Iulia Timochenko (qui est favorable et certainement co-initiatrice du blocus), tel un vautour observant une agonie, attend patiemment le moment d’entrer en scène…

Car si le blocus est levé le gouvernement Porochenko sera accusé de trahison, et s’il est maintenu il sera accusé de faiblesse…, et dans les 2 cas cela accélérera son renversement via un coup d’état ou plus vraisemblablement un vote pour des législatives anticipées qui déclencheront à leur tour des présidentielles anticipées.

Il reste cependant à Porochenko une marge très étroite de manœuvre, hasardeuse et dangereuse, qui est de se lancer dans une fuite en avant politique par une offensive militaire majeure contre le Donbass et pour laquelle son armée est prête et n’attend que le feu vert. C’est vraisemblablement ce que veulent tous les fanatiques du Chaos, des néoconservateurs étasuniens en mal de revanche contre Trump au dernier volontaire du régiment Azov lui aussi en mal de revanche contre l’armée rouge.

D’ailleurs, l’Ukraine s’est déjà engagée dans cette voie belliciste comme le montrent les récentes réactions du gouvernement au projet de nationalisation des Républiques et qui n’hésitent pas à étaler une nouvelle fois une mauvaise foi cynique coutumière vis à vis des accords de Minsk. En effet, alors que le blocus du Donbass réalisé par les ultra nationalistes avec la complicité passive du pouvoir ukrainien constitue vraiment une violation flagrante des accords de Minsk (point n°8 : “Mettre fin au blocus économique du Donbass”), la réaction légitime des Républiques de Donetsk et Lugansk nationalisant les entreprises ukrainiennes pour éviter leur fermeture est dénoncée avec des cris d’orfraie par Kiev comme une violation de ces mêmes accords de paix, alors qu’elle n’existe ici que dans leur imagination.

Hier, les ultra nationalistes, appuyés par les membres du parti de la guerre et la sympathie d’une partie des unités engagées dans le Donbass, ont  refusé de lever leurs barrages et de négocier avec le gouvernement, poussant ainsi ce dernier à réagir et s’exposer dangereusement. De leur côté, les Républiques,  soutenues par des rassemblements importants de citoyens dans plusieurs villes ont achevé tous les préparatifs pour exécuter, dès le 1er mars 2017, les nationalisations des sociétés et entreprises ukrainiennes.

Alors que les combats et les bombardements reprennent crescendo sur la ligne de front depuis le début de l”année, ce blocus, qu'il soit logique de guerre ou folie suicidaire,  risque fort d’être le détonateur qui provoquera une nouvelle explosion dans cette crise ukrainienne, et dont on ne sait pas encore si elle aura lieu à Kiev ou dans le Donbass et quelles en seront les répercussions nationales et internationales.

Erwan Castel pour Novorossiya Today


Autres articles sur le sujet :

- DONI press, le lien : ICI

Le 19 février les mêmes mouvements ultra-nationalistes ukrainiens qui font le siège économique du Donbass ont provoqué des émeutes devant les bureaux de l’oligarque Akhmetov le magnat du Donbass et de l’administration Porochenko, montrant bien le double objectif (Donbass et pouvoir) de leur blocus.
*
*   *

S'il vous plaît, pour m'aider dans ce travail de réinformation

Si l'argent est le nerf de la guerre il est malheureusement également aussi celui de la réinformation pour laquelle j'ai décidé de me consacrer seul et à plein temps malgré une absence actuelle de revenus et une censure de mon travail par les agences de presse occidentales collabos ... et locales, obsédées par la recherche du monopole de l'information.

Merci d'envoyer vos contributions de soutien sur le compte référencé ci après à partir duquel sont envoyés des virements vers le Donbass

Observation : la plus petite somme (équivalent à celle d'un paquet de cigarette) est la bienvenue et vitale ici.

En vous remerciant par avance de votre soutien moral et matériel 

Bien à vous 

Erwan





lundi 27 février 2017

Une impasse pour tout le monde

Entre la guérison de la paix et la mort de la guerre, 
la souffrance d'un peuple


3 années après le coup d'état du Maïdan, le Donbass est toujours coincé entre l'enclume russe qui résiste au marteau occidental, dans une guerre hybride qui plonge dans une souffrance sans fin cette population russe de Donetsk et Lugansk, exemplaire par son courage et sa résilience héroïques.

Bien sûr, on peut lire les diatribes excitées des propagandistes qui de chaque côté du front fanfaronnent et de moquent de la partie adverse en prédisant depuis bientôt 3 ans son effondrement prochain. Or, force est de constater que cette crise ukrainienne, provoquée par l'hégémonie insatiable d'un Nouvel Ordre Mondial à l'agonie, telle une infection qui ne veut ni guérir ni gangrenée est dans un enlisement total, sporadiquement ponctué par quelques éruptions militaires ou politiques.

Cet enlisement, on a l'impression qu'il est voulu ou en tous cas entretenu chacun prenant soin de ne pas accepter le bouleversement géopolitique actuel mais cependant sans risquer une escalade qui amènerait avec le jeu des alliances une nouvelle guerre mondiale en Europe.

Trois événements récents illustrent ce pourrissement de la situation :
  • La reconnaissance des passeports des républiques par la Russie mais "temporairement" le temps de la résolution politique du conflit. Certes c'est un pas très important mais aussi très prudent et qui reste avant tout symbolique;
  • Le blocus du Donbass engagé par des mouvements nationalistes radicaux, vétérans de l'ATO, Svoboda, Prayvi Sector..., que Kiev dénonce véhément mais laisse faire tranquillement pour pourrir encore plus le processus de paix ;
  • L'action décisive des instances internationales (OSCE, Minsk, STKKK) pour faire réparer et évacuer l'usine DFS bombardée ou occupée par l'ATO montre une capacité à éviter une explosion mais sans parvenir (ou vouloir ?) à éteindre le feu; 
Sur le plan militaire, les Républiques sont également coincées, dans un rapport de force désavantageux, elles ne peuvent lancer de grandes contre attaques dans la profondeur et doivent rester dans une position défensive, attendant de piéger une offensive stratégique ennemie dans de nouveaux "chaudrons". Mais de son côté Kiev qui a pourtant déployé tous les moyens nécessaires sur la ligne de front semble vouloir retarder cette offensive et se contente de réaliser des bombardements harcelants et des attaques très limitées dans la profondeur et la durée, provocations tactiques et grignotages de terrain mais qui font attention de rester dans le cadre d'une guerre de position.

Du côté diplomatique, c'est une vraie cacophonie, l'Ukraine pleure la Crimée, vitupère dans le Donbass, accuse la Russie de tous ses maux mais se garde bien de l'attaquer. La Russie soutient les Républiques mais sans intervenir réellement pour faire basculer la situation et leur permettre de libérer les territoires occupés. Les USA soutiennent Kiev concernant la Crimée tout en refusant une escalade militaire dans le Donbass, et les aides économiques et militaires suffisent juste à garder la tête du noyé hors de l'eau. Quant aux occidentaux, tout cherchant une désescalade avec Moscou ils prolongent les représailles économiques contre elle et poursuivent la militarisation des pays européens frontaliers au profit de l'OTAN etc...


Le front ces derniers jours s'est tendu à l'extrême mais ne rompt toujours pas, ses grands acteurs internationaux entretenant soigneusement sur le terrain une situation entre une guerre catastrophique et une paix inacceptable


La situation ukrainienne en générale et dans le Donbass en particulier semble être arrivée au fond d'un impasse à moins que ce ne soit au bord d'un nouveau gouffre européen...


En attendant, c'est un joli méli-mélo de chaud et de froid, de contradictions, blocages, incohérences, échecs, d'aboiements et de peurs que Karine Bechet-Golovko essaye de nous démêler ici :

Erwan Castel, volontaire en Novorossiya



Source de l'article : Russie Politics

Donbass: L'échec attendu du cessez-le-feu


Par  Karine Bechet-Golovko

"Malgré la énième réunion du groupe de travail sur la résolution politique de la crise ukrainienne aboutissant à une énième proposition de retrait des forces armées dans le cadre de ces accords de Minsk et malgré le soutien de la France, de l'Allemagne et de la Russie dans le cadre du format Normandie, évidemment l'Ukraine n'a pas retiré ses chars et continue allègrement à bombarder le Donbass avec une moyenne stabilisée autour d'un millier de fois en 24h. La solution politique est aujourd'hui une impasse. 

Les républiques du Donbass, lors de la conférence de presse au sujet de la mise en oeuvre du cessez-le-feu, avec l'OSCE et sans l'Ukraine qui a refusé d'y participer, ont précisé que DNR et LNR attendent la confirmation par l'OSCE du retrait des chars ukrainiens pour retirer eux-aussi leurs forces armées. La démarche est logique dans la mesure où l'armée ukrainienne et les bataillons nationalistes punitifs lancent des offensives de diverses envergures et tentent de faire tomber les défenses des combattants du Donbass, le retrait unilatéral serait du suicide.

Cette confirmation n'est pas arrivée, alors que le 20 février, les forces devaient revenir en arrière de la zone démilitarisée. L'Ukraine s'était tout d'abord engagée, puis n'a pas donné l'ordre et finalement tout a fini comme chaque fois, les combats ont continué. Comme le décrit E. Bassourine dans son rapport du 21 février 2017, l'Ukraine a violé 1150 fois en 24h les accords de Minsk en tirant sur les localités du Donbass, sur les populations civiles qui y vivent encore parfois lorsqu'elle ne sont pas retournées dans les caves. Que ce soit à Spartak, Kominternovo, Donetsk, Zaïtsovo, Leninskaya...


Tout cela montre l'impossibilité d'une sortie politique de ce conflit, essentiellement en raison de la faiblesse du poids des pays européens. Le conflit en Ukraine pourra, semble-t-il, se régler de trois manières: 

1) Par l'écrasement physique du Donbass, 

ce qui s'appelle un génocide. Cela suppose la volonté politique des Etats Unis de prendre le risque d'une confrontation avec la Russie. Car nous ne sommes plus dans les années 90 et la Russie ne regardera certainement pas tranquillement ce qui se passe à ses frontières. L'intervention du député V. Nikonov dans l'émission 60 minutes, disant ouvertement que la Russie pourrait très bien, selon les circonstances, ne pas s'arrêter à une simple reconnaissance des passeports mais cette fois s'impliquer réellement dans une aide militaire ouverte, l'a laissé présager.


2) Par un nouveau coup d'Etat à Kiev. 

Le premier a fonctionné car il a été financé, préparé et téléguidé par les Etats Unis en s'appuyant sur la faiblesse réelle du régime et en utilisant le mécontentement réel de la population. Mais finalement, les oligarques sont toujours au pouvoir, la corruption se porte à merveille, l'économie nationale n'est plus indépendante mais sous perfusion des organismes internationaux, le niveau de vie a drastiquement baissé, la criminalité a inversement proportionnellement augmenté, des partis politiques ont été interdits, des médias fermés, l'opposition réprimée. Objectivement, la population n'est, au minimum, pas plus heureuse aujourd'hui qu'elle ne l'était en 2014 et les nationalistes trouvent que le cours oligarchique de cette gouvernance ne va pas assez loin dans l'idéologie fascisante. Mais personne ne structure ni ne finance ces mouvements, donc il n'y aura pas de nouveau coup d'Etat. Tant qu'une décision en ce sens n'aura pas été prise à l'extérieur, d'un côté ou de l'autre. N'en déplaise aux émerveillés de la démocratie des réseaux sociaux.

3) Une solution politique peut être trouvée pour l'Ukraine, mais pas en Europe, encore moins en Ukraine. 

Une rencontre entre les Présidents russe et américain, qui sont les seuls pays à avoir une réelle influence sur le cours des évènements, pourrait aboutir à une sortie de crise réelle. Mais vue la position tenue par les Etats Unis sur la crise ukrainienne, qui tend à faire de la Russie une partie à cette guerre civile et exige l'abandon de la Crimée, un accord politique entre ces deux pays, qui soit suffisamment fort pour renverser la situation, est aujourd'hui peu probable.

L'Ukraine sent très bien cette impasse et tente de capitaliser sa position sur la scène internationale, surtout au Conseil de sécurité de l'ONU. Le ministre ukrainien des affaires étrangères revient d'ailleurs sur l'idée d'une restriction du droit de véto et donc d'une réforme du Conseil de sécurité - ce qui aboutirait à la fin de cette institution déjà mal en point. Cette idée ressort régulièrement et elle est rejetée par les Etats Unis, la Chine et la Russie. Seules la France et la Grande Bretagne envisagent la possibilité pour les Etats de renoncer volontairement à leur droit de véto, lorsqu'il s'agit de mettre rapidement un terme à des crimes de masse. L'Ukraine estime que la Russie, partie prenante au conflit ukrainien, ne devrait pas avoir le droit de voter les résolutions concernant cette question, donc d'utiliser son droit de véto. Or, si l'on envisage la "participation" de la Russie au conflit ukrainien, ce mode de "participation" concerne également les autres membres du Conseil de sécurité qui soutiennent l'Ukraine et/ou participent dans les différents formats internationaux devant permettre une sorite de crise. Finalement, dans cette logique, l'on en arrive à la situation la plus absurde qui soit: laisser à la Chine, qui elle n'est aucunement impliquée, la possibilité de résoudre objectivement ce conflit. Toutefois, je ne pense pas que l'Ukraine envisage cette alternative.

Quoi qu'il en soit, la situation se précise. L'alternative politique de Minsk était une illusion et cela devient clair pour chacun, même si l'invocation de l'application des accords de Minsk reste un mantra incontournable, faute d'avoir trouvé autre chose. Tout aussi incontournable est l'escalade militaire du conflit, sans toutefois déboucher sur une véritable confrontation armée. L'Ukraine ne peut se permettre un génocide, les Etats Unis ne sont pas encore prêts à une confrontation avec la Russie, qui, elle, a besoin de geler ce conflit. 

Finalement, cette crise ukrainienne est très révélatrice de l'état de notre monde, déstabilisé et ne sachant quelle voie prendre, enclin aux grandes déclarations mais ayant peur des véritables engagements."

 Karine Bechet-Golovko

dimanche 26 février 2017

La station d'eau potable libérée

Une usine libérée, mais "hors service" et toujours menacée 


Le 25 février 2017, la nouvelle tombait comme un couperet : la station d'eau potable DFS qui dessert une grande partie du bassin de Donetsk et qui était restée démilitarisée conformément aux accords internationaux venait d'être investie par des radicaux nationalistes ukrainiens du régiment Azov. 
En dehors du fait que cette action ukrainienne constituait un nouveau "saut de crapaud" dans la zone grise censée restée neutre, cette attaque menée par Azov constituait également une nouvelle violation flagrante des conventions internationales et du protocole signé à Minsk qui stipule que les belligérants ont l'obligation d'épargner ces infrastructures humanitaires et même de rester éloignés de leurs périmètres (minimum 1500 m).

En effet, la capture de ce site industriel rajoute des menaces humanitaire (eau potable) et environnementale (stocks de chlore) sérieuses pour les populations de Donetsk, Makeevka et Yasinovataya. 

L'humanitaire comme on le sait est la corde sensible de la propagande de guerre moderne, pour mobiliser l'attention du public et noyer dans ses larmes les vraies responsabilités des situations catastrophiques rencontrées.


Rappel chronologiques des derniers événements 

"DFS" Carte 1 : Vue d'ensemble au 25 février soir

Lorsque l'armée ukrainienne menace dans ses avancées successives en zone neutre cette usine plusieurs alertes avaient été lancées concernant les menaces que représenterait sa mise hors service pour la région. 
  • Début février 2017, en relançant ses attaques depuis ses positions avancées situées à 200 m du complexe industriel, Kiev provoqua ce qui devait arriver : la mise hors service de la distribution d'eau potable suite à des bombardements. 
Un déchaînement médiatique a alors été orchestré par Kiev et les médias occidentaux pour accuser les séparatistes (et "l'armée russe" bien sûr) de provoquer une catastrophe humanitaire à Avdeevka (coté ukrainien), alors que 90% des bombardements initiés par Kiev avaient touchés la partie républicaine et qui se retrouvait également sans eau potable. 

A ce moment là le 1er février sur une pression forte et inhabituelle des observateurs de l'OSCE et du SSSTK, un cessez le feu avait été obtenu au milieu des combats pour réparer et redémarrer l'usine. 
  • Le 24 février les bombardements et combats reprennent autour de l'usine qui est touchée 6 fois, mise hors service et évacuée. Le soir, une unité du Régiment Azov, à la faveur de la nuit et des bombardements s'empare de l'usine. 
  • Le 25 février matin dès confirmation de l'occupation ukrainienne du site industriel, l'alerte était donnée pour dénoncer cette violation flagrante des accords de Minsk et entraînant des menaces sérieuses pour toute la région.
Aussitôt  une visio-réunion du groupe de contact chargé d'accompagner la mise en oeuvre du processus de paix signé à Minsk a été déclenchée en urgence et je pense que des téléphones à Kiev, Paris, Berlin et Moscou ont du chauffer pendant longtemps.
  • Le 26 février, le commandement ukrainien à contre coeur ordonnait aux combattants d'Azov d'évacuer  le complexe DFS pour se replier sur leurs positions initiales. 
On a donc confirmation que le dossier "DFS" est délicat, d'autant plus qu'ici, il était impossible à Kiev et aux "journalopes" occidentaux de travestir la réalité pour tenter d'accuser Donetsk ou Moscou. Une coupure d'eau potable ou pire un déversement de chlore dans l'environnement sous le contrôle de l'usine par Azov aurait été surtout une catastrophe médiatique pour le régime de Kiev et la doxa propagandiste occidentale. 

Donc on peut penser raisonnablement que l'évacuation du site est la conséquence de cette réunion et d'une pression diplomatique qui ont su mettre au garde à vous Kiev....

Si cela est confirmé on ne peut que s'en réjouir tout en regrettant cependant que les autres violations de Kiev, lorsqu'elles tuent les enfants du Donbass ne connaissent pas les mêmes attention et traitement efficaces de la part des instances internationales  !


Situation actuelle de l'Usine "DFS" au 26 février soir

"DFS" Carte 2 : Situation au 26 février soir

Sur le plan technique, l'usine est toujours HS et a besoin d'être remise en état avant de redémarrer, car en plus des dégâts occasionnés lors des bombardements nécessitant des réparations, il faut remplacer un nombre important de pièces et équipements qui ont été pillés par les radicaux d'Azov pendant leur occupation des lieux.

Sur le plan militaire, si l'usine a été effectivement évacuée par les soldats ukrainiens, ces derniers restent cependant dans les lisières Ouest du complexe industriel qu'ils battent toujours du feu de leurs armes légères. Des combats et échauffourées continuent en permanence, rendant l'accès au site par les équipes d'ouvriers extrêmement dangereux.

Les ukrainiens renforcent leurs positions autour de l'usine "DFS"
Lors des négociations la partie ukrainienne a refusé de garantir la sécurité du personnel de l'usine Sur le terrain, la proximité des postes avancés avec les bâtiments de l'usine fait que la démilitarisation de cette dernière n'est que théorique.

A 21h00, ce 26 février les combats et bombardements continuaient autour de "DFS" montrant que l'armée ukrainienne qui a été obligée d'abandonner l'usine est bien décidée à freiner au maximum sa remise en route, voire à l’empêcher définitivement. Ce comportement de l'armée ukrainienne converge donc avec celui des radicaux nationalistes qui ont engagé sur toute la ligne de front un blocus du Donbass et qui le durcissent chaque jour un peu plus en toute impunité c

"DFS" Carte 3 : Combats et bombardements près de l'usine le 26 février soir
En vert la ligne de retrait des forces ukrainiennes après leur évacuation de l'usine DFS
Il est fort probable que le dossier "DFS" ne soit pas clôturé dans les prochains jours et que cette usine vitale, au coeur des combats militaires et diplomatiques qui ne cessent de croître, continue d'être une source d'inquiétude importante pour les nombreuses populations qui en dépendent.

Erwan Castel, volontaire en Novorossiya

Source de l'article 



*
*   *

S'il vous plaît, pour m'aider dans ce travail de réinformation

Si l'argent est le nerf de la guerre il est malheureusement également aussi celui de la réinformation pour laquelle j'ai décidé de me consacrer seul et à plein temps malgré une absence actuelle de revenus et une censure de mon travail par les agences de presse occidentales collabos ... et locales, obsédées par la recherche du monopole de l'information.

Merci d'envoyer vos contributions de soutien sur le compte référencé ci après à partir duquel sont envoyés des virements vers le Donbass

Observation : la plus petite somme (équivalent à celle d'un paquet de cigarette) est la bienvenue et vitale ici.

En vous remerciant par avance de votre soutien moral et matériel 

Bien à vous 

Erwan




La Foi du Donbass

Le bouclier invisible et invincible du Donbass 


Récemment au cours d'une discussion j'expliquais à un ami comment le polythéiste que je suis pouvait ressentir un profond respect pour cette foi orthodoxe découverte sous les bombardements du Donbass. Le sujet est aussi passionnant qu'infini car il touche la Foi, ce dynamisme spirituel universel et intemporel et qui est une des caractéristiques spécifiques de l'espèce humaine. 
Ernst Jünger écrivait que la guerre déshabille l'âme et la met nue devant la destinée humaine. Quand la guerre a détruit les artifices et les apparences des choses rappelant à notre société  la futilité et la vacuité du paraître, il ne reste à l'Homme que cette impalpable force qui bat au fond de ses entrailles et de son esprit. 

C'est cette force qui fait bondir le milicien de sa tranchée pour pouvoir détruire le char ukrainien qui s'approche de son village en semant la mort .
C'est cette force qui fait se jeter cette mère sur son enfant pour le protéger de son corps quand des centaines de shrapnels détruisent le bus qui les transportent.
C'est cette force qui fait sortir de sa cave cet enfant fatigué et tremblant sur le chemin de l'école au milieu des ruines et des arbres brûlés de son village.

Dans le Donbass, ce peuple admirable dont le courage et l'humilité ne cessent chaque jour de me subjuguer. Malgré les coups répétés d'une armée ukrainienne poussée par une haine génocidaire, les femmes et les hommes du Donbass restent debout au milieu des ruines de leurs maisons et de leurs églises.

Ainsi hier 25 février, alors que les combats et les bombardements ont repris avec virulence depuis plusieurs jours, une foule s'est réunie dans les ruines du monastère d'Iversky, à quelques centaines de mètres des lignes des unités ukrainiennes dont une attaque avait encore été repoussée la veille. 

Dans cet extrait nous pouvons entendre les détonations
résonner à proximité pendant la prière de bénédiction
(Vidéo Sergey Golohoy)

"Folie !" diront certains "Héroïsme !" diront d'autres... mais pour les femmes et les hommes chantant autour des clercs et des moniales, venir célébrer le 20ème anniversaire de la fondation du Monastère de Saint Iver, était pour eux un acte de foi normal et un devoir moral de montrer que le coeur vivant de leur lieu sacré était toujours vivant au sein de toute la communauté en guerre...


A l'issue de la bénédiction donnée par l’évêque Hilarion, le métropolite de Donetsk et Mariupol, la cérémonie religieuse a été célébrée par l’archiprêtre Varsonofy, le vicaire du diocèse de Donetsk, en présence de la communauté des religieuses du monastère et d'une foule importante de fidèles dont la présence a été saluée chaleureusement à la hauteur de leur courage.

Je croise chaque semaine des personnes qui viennent malgré les combats et les bombardements réparer avec de faibles moyens l'église du monastère pour y permettre la tenue de nouvelles cérémonies et rassemblements à l'abri des intempéries. C'est ainsi que depuis 2016, des bâches et tôles ont remplacés la toiture effondrée en 2014 sous les bombardements.


J'ai déjà évoqué plusieurs fois ici ce lieu émouvant d'Iversky, situé à quelques centaines de mètres de chez moi. Ce monastère situé sur les lisières de la zone aéroportuaire abritait avant la guerre une communauté de religieuses orthodoxes, mais qui ont du se réfugier dans Donetsk en 2014 lorsque leur havre de paix et de prière s'est transformé en champ de bataille hurlant.
Aujourd'hui le monastère est en ruine mais toujours entretenu malgré les bombardements qui frappent quotidiennement cette zone il reçoit régulièrement, comme la mosquée située à 1500 mètres environ, la visite des fidèles et des membres de la communauté religieuse qui viennent mètre après mètre nettoyer cette terre sacrée des crachats d'acier de la folie humaine.

Le bâtiment de vie de la communauté  religieuse, avec dans le fond les premiers bâtiments techniques de l'aéroport
Dans le Donbass, à la semblance d'un athanor, le peuple du Donbass va ressortir du feu de la guerre encore plus grand et plus fort, et ce qui s'est passé hier dans l'intimité des murs troués et tremblants du monastère d'Iversky montre qu'il ne s'agit pas d'une rodomontade propagandiste mais bien de la réalité d'un peuple invincible...

Erwan Castel, volontaire en Novorossiya







*
*   *

S'il vous plaît, pour m'aider dans ce travail de réinformation

Si l'argent est le nerf de la guerre il est malheureusement également aussi celui de la réinformation pour laquelle j'ai décidé de me consacrer seul et à plein temps malgré une absence actuelle de revenus et une censure de mon travail par les agences de presse occidentales collabos ... et locales, obsédées par la recherche du monopole de l'information.

Merci d'envoyer vos contributions de soutien sur le compte référencé ci après à partir duquel sont envoyés des virements vers le Donbass

Observation : la plus petite somme (équivalent à celle d'un paquet de cigarette) est la bienvenue et vitale ici.

En vous remerciant par avance de votre soutien moral et matériel 

Bien à vous 

Erwan




samedi 25 février 2017

Flash ! Station d'eau capturée par Kiev !

L'armée ukrainienne s'empare de la station "DFS" 
entre Avdeevka et Yasinovataya


Une nouvelle fois, Kiev a fait une démonstration de sa perfidie et de son mépris total des engagements et conventions internationaux pourtant signés par elle. Au cours des dernières heures, dans une totale violation des accords de Minsk, l'armée ukrainienne s'est emparée, dans la zone démilitarisée entre Yasinovataya et Avdeevka, d'une usine de traitement et distribution d'eau potable desservant toute la région, ce qui constitue également une violation des conventions de Genève qui demandent que ces infrastructures vitales pour les populations ne soient ni des objectifs ni des positions des armées au combat.

En effet, suite au premiers combats qui avaient éclaté en mars 2016 dans cette zone industrielle, une garantie particulière avait été rajoutée (le 15/03/2016) dans les accords de Minsk pour imposer une neutralité de ces infrastructures industrielles sensibles et vitales, avec une zone démilitarisée de minimum 1500 mètres autour de leurs sites.

Il s'agit donc de la part de Kiev d'une violation aggravée de plusieurs protocoles internationaux

Sur le front du Donbass, le secteur de Yasinovataya est particulièrement sensible et "chaud" depuis mars 2016, période au cours de laquelle Kiev a entamé en direction de ce carrefour vital situé au Nord de Donetsk sa stratégie de "sauts de crapaud", bonds successifs et répétés consistant à envahir progressivement la "zone grise" située entre les 2 lignes belligérantes.

Ce carrefour startégique contrôle les axes reliant Gorlovka/Lugansk, Makeevka et Donetsk, et protège le flanc de Spartak

DFS, le rectangle noir au centre de la carte 
En janvier 2017, la progression des forces ukrainiennes au coeur de la zone industrielle située entre Avdeevka et Yasinovataya continue avec comme objectif une usine de traitement d'eau potable, "DFS" et qui dessert toute la région des 2 côtés de la ligne du front. Au cours des combats violents de janvier les ukrainiens (confirmé par l'OSCE), s'étaient rapprochés dans des lisières situées à l'Ouest, jusqu'à 200 mètres de l'usine, plaçant cette dernière au coeur des échauffourées, combats et bombardements de ce secteur très actif.


Un coup direct sur un réservoir d'eau potable
Entre le 29 janvier et le 3 février, Kiev lance plusieurs assauts pour prendre le contrôle de la route reliant Donetsk à Gorlovka et qui passe à proximité de cette usine de traitement d'eau potable devenue également un objectif important. 
Le 1er février, touchée par plusieurs tirs, la "DFS est HS" et un cessez le feu de quelques heures est imposé en urgence pour pouvoir restaurer la distribution d'eau potable vitale à la région.


Mais depuis hier les forces ukrainiennes ont donc lancé de nouveaux assauts dans le secteur de l'usine (faut-il le rappeler encore au milieu d'un cessez le feu dont l'encre de la signature est à peine sèche). au cours des affrontements au milieu desquels se situe le complexe industriel, 2 réservoirs d'eau, des locaux administratifs et un dépôt de chlore ont été touchés par des bombardements. 

Et il y a quelques heures, les forces ukrainiennes ont réussi à s'en emparer (annonce réalisée en fin de matinée aujourd'hui) Pendant la nuit du 24 au 25 février une unité composée de nationalistes radicaux, à réussi à s’emparer du site industriel, à la faveur de la nuit et de bombardements d’appui réalisés avec des mortiers et mitrailleuses lourdes.

Une usine vitale, prise en otage par l'armée ukrainienne

En laissant de côté les analyses (que j'espère) trop alarmistes et qui évoquent un empoisonnement de la population si l'usine venait à être prise par les forces ukrainiennes il faut cependant considérerraisonnablement plusieurs autres menaces bien réelles, et conséquences directes de sa capture :
  • Une position stratégique renforçant le contrôle de la route Donetsk / Gorlovka- Lugansk, des échangeurs ainsi que des lisières Ouest de Yasinovataya
  • Une capture symbolique d'une infrastructure vitale dont dépend la population de Donetsk
Certains d'évoquer la possibilité par l'armée ukrainienne de couper l'alimentation en eau potable de Yasinovataya, Makeevka et Donetsk. Certes si cette possibilité est aujourd'hui réelle elle n'est pas selon moi l'objectif majeur de la capture du site car elle pouvait être obtenue plus simplement par des bombardements.

Cependant le risque de coupure est possible, soit par les combats qui vont certainement continuer désormais sur le site, soit éventuellement dans le cadre d'une offensive ukrainienne massive sur les zones urbaines et qui chercherait dans sa préparation à faire fuir le maximum d'habitants et affaiblir la logistique des zones de défense. 

Mais si le laxisme de l'OSCE concernant les bombardements est affligeant et quasi complice, on a vu en revanche que, s'agissant de la distribution d'eau potable elle est ici capable de réagir rapidement et même d'imposer à↓ Kiev en quelques heures un cessez le feu le temps de remettre en état l'usine "DFS" comme le 1er février dernier ! 

Non, je pense que l'intérêt majeur immédiat de cette usine est qu'elle offre à l'armée ukrainienne une position très bien située et bâtie (vu les structures des sites industriels soviétiques on peut même dire fortifiée) qui est devient un point d'appui tactique difficile à conquérir sans combats de haute lutte. Sur le front du Donbass d'autres exemples de ce type montrent leur qualité défensive et leur importance tactique (le collège de Marinka pour les ukrainiens par ou le terminal de l'aéroport pour les républicains, par exemple)






Selon moi, cette usine est surtout une position dont l'importance stratégique sur les carrefours et de première importance et qui est protégée par son importance vitale et le risque écologique. 

Après l'utilisation des "boucliers humains" par les terroristes, nous voyons certainement apparaître ici un "bouclier industriel" dont le bombardement massif serait catastrophique pour la population et l'environnement et derrière lequel l'armée ukrainienne va pouvoir installer de nouvelles positions fortifiées pour continuer, quant à elle, à bombarder les populations environnantes !


Aujourd'hui, suite aux nouveaux bombardements de l'armée ukrainienne et à la capture de l'usine DFS, le groupe de contact de Minsk chargé d'accompagner le processus de paix a s'est réuni en urgence (video-conférence) pour tenter d'amorcer une désescalade...
Mais ce soir les bombardements ukrainiens continuaient sur l'ensemble du front de Donetsk à Debalsevo et des combats d'infanterie continuaient autour de l'usine DFS

Si les autorités responsables du processus de paix signé à Minsk ne parviennent pas à faire libérer ce site sensé resté neutre (ce que que je crains) il faudra alors pour les défenseurs du Donbass le libérer de force mais par des actions d'infanterie au sol, mesurées et risquées pour ne pas détruire les infrastructures sensibles. 

En effet, l'usine "DFS" occupée par l'armée ukrainienne est aujourd'hui une menace majeure dans le dispositif de défense de Yasinovataya et verrouille le blocage de la route vers Gorlovka (interdite à la circulation depuis les combats).

Erwan Castel, volontaire en Novorossiya


Bombardements district de Kuibyshevsky (Nord Donetsk)



*
*   *

S'il vous plaît, pour m'aider dans ce travail de réinformation

Si l'argent est le nerf de la guerre il est malheureusement également aussi celui de la réinformation pour laquelle j'ai décidé de me consacrer seul et à plein temps malgré une absence actuelle de revenus et une censure de mon travail par les agences de presse occidentales collabos ... et locales, obsédées par la recherche du monopole de l'information.

Merci d'envoyer vos contributions de soutien sur le compte référencé ci après à partir duquel sont envoyés des virements vers le Donbass

Observation : la plus petite somme (équivalent à celle d'un paquet de cigarette) est la bienvenue et vitale ici.

En vous remerciant par avance de votre soutien moral et matériel 

Bien à vous 

Erwan