mercredi 31 octobre 2018

Un bélier européen sacrifié


Le conflit meurtrier qui sévit entre Ukraine et Russie depuis plus de 4 ans ne trouvera probablement pas de solution interne car autant les commanditaires, que les enjeux et menaces de cette guerre que beaucoup veulent ignorer pour ne pas avoir honte ou peur, sont loin de Kiev et Donetsk.

Le Donbass est en effet au cœur de ce "pilier stratégique" qui permet à celui qui le contrôle de faire sa loi dans le rayonnement international Nord-Sud et Est-Ouest des rives de la Mer Noire.

Voici un rappel des principes de 
Zbigniew Brzezinski, ce grand théoricien et zélé serviteur de l'impérialisme étasunien et conseiller de plusieurs Présidents US, qui dans plusieurs conférences et ouvrages dont "Le Grand Echiquier" et  "L’Amérique et le reste du monde" a très bien expliqué pourquoi la lutte pour le contrôle de l'Ukraine était inévitable et précurseur d'un nouveau grand cataclysme européen.

Erwan Castel

Source de l'article : Une France à faire

Faire de l’Europe un bélier qui brisera la Russie

Former US national security advisor Zbigniew Brzezinski speaks during a forum on US-Saudi relations ON April 27, 2009 at a hotel in Washington. AFP PHOTO/Mandel NGAN (Photo credit should read MANDEL NGAN/AFP/Getty Images)
Cuny Petitdemange (2016)

L’avenir de l’Europe a peut-être été écrit dès 1997 par le géostratège étasunien d’origine polonaise, Zbigniew Brzezinski, dans son ouvrage L’Amérique et le reste du monde (Bayard Éditions).

Selon lui, l’autonomie dont les alliés des États-Unis bénéficient par rapport à la politique que ceux- ci tendraient à leur imposer est minime :

« À bien des égards, la suprématie globale de l’Amérique rappelle celle qu’ont pu exercer jadis d’autres empires, même si ceux-ci avaient une dimension plus régionale. Ils fondaient leur pouvoir sur toute une hiérarchie de vassaux, de tributaires, de protectorats et de colonies, tous les autres n’étant que des barbares… » (page 34)

Depuis le passage à l’Élysée d’un Sarkozy et d’un Hollande, il semble bien que la France ait largement fait la démonstration des liens d’absolue vassalité qui l’unissent à l’Oncle Sam.

Ensuite, nous constatons que, dès 1997 également, et alors que Vladimir Poutine n’était encore que très peu connu, Brzezinski avait deviné que l’effacement de la Russie ne durerait pas. Il écrivait : « La Russie, est-il besoin de le préciser, reste un joueur de premier plan. Et ce, malgré l’affaiblissement de l’Etat et le malaise prolongé du pays. » (page 72)

La suite lui permet de préciser sa pensée, mais aussi de poser une question qui a désormais trouvé sa réponse :

« La Russie a de hautes ambitions géopolitiques qu’elle exprime de plus en plus ouvertement. Dès qu’elle aura recouvré ses forces, l’ensemble de ses voisins, à l’est et à l’ouest, devront compter avec son influence. Par ailleurs, en ce qui concerne son choix stratégique fondamental, elle n’a pas encore tranché : doit-elle considérer l’Amérique comme un partenaire ou comme un adversaire ?  » (page 72)

Les dés étant jetés, lisons attentivement la suite des propos de Zbigniew Brzezinski. Il se pourrait fort bien qu’il ait vu juste :

« Désormais, les États-Unis auront probablement à faire face à des coalitions régionales visant à bouter l’Amérique hors de l’Eurasie et menaçant ainsi son statut de puissance globale. » (page 84)

Ici, il nous paraît d’abord aller un peu trop loin… Nous n’en sommes pas encore là ! Mais la suite fait que nous avons soudain une sorte de doute :

« Un scénario présenterait un grand danger potentiel : la naissance d’une grande coalition entre la Chine, la Russie et peut-être l’Iran, coalition « anti-hégémonique » moins par des affinités idéologiques que par des rancunes complémentaires. Similaire par son envergure et sa portée au bloc sino-soviétique, elle serait cette fois dirigée par la Chine. » (page 84)

La Chine, la Russie et l’Iran, voilà qui sonne étrangement, et avec une certaine vérité…

Dans ce cas, comment les États-Unis pensent-ils réagir ? Quels conseils leur donnerait notre géostratège ? Voici ce qu’il annonçait il y aura bientôt vingt ans :

« Aujourd’hui, l’Europe sert une nouvelle fonction. Elle fournit un tremplin à l’expansion de la démocratie vers l’est du continent. Après la chute du mur de Berlin, en 1990, l’élargissement de la Communauté européenne peut servir à consolider cette victoire. » (pages 87-88)

Nous découvrons ensuite une formule qui rejoint ce qui s’est effectivement passé en Ukraine, sous l’impulsion d’une Europe qui agissait dans le sens que lui proposait dès 1997 Brzezinski :

« Tissant un réseau de relations avec les Etats situés plus à l’est, elle exercerait alors un formidable pouvoir d’attraction sur l’Ukraine. » (page 88)

Mais alors, la suite ? Puisque cette suite, c’est aujourd’hui !… Que va-t-il se produire ? Où en sommes-nous de la tragédie qui se développe déjà à feu plus que moyen ?…

Souvenons-nous : la Libye. Qui aurait imaginé qu’elle allait être détruite ? Et aussi rapidement ? Dans le silence total de la population du principal agresseur : la France. Silence qui dure, et qui dure encore.

Comment une guerre se prépare-t-elle ? Comment les prétendues « zélites » d’un pays, toutes tendances confondues, se partagent-elles le travail ? Justement, à ce titre, la Libye est exemplaire. C’est ce qu’il est possible de montrer avec une certaine minutie.


Michel J. Cuny

Démocratie occidentale contre le peuple


Je dois avoir mal suivi mes cours d'instruction civique, d'histoire et de philosophie quand j'étais jeune, car jusqu'à ce que j'observe derrière les rideaux et les écrans de nos gouvernements occidentaux, je pensais que "démocratie" venait de dêmos (« peuple »), et kratos (« pouvoir »). 

Car de facto les régimes occidentaux, qui pourtant se réclament héritiers des émancipations révolutionnaires des peuples d'Europe et des "Droits de l'Homme" que leurs euphories ont ont écrit, méritent plus aujourd'hui le néologisme de "démocratures" que l’appellation de "démocraties". 

Preuve en est la guerre menée par les gouvernements européens aux velléités d'expression des peuples dans le débat politique. Des manifestations ignorées aux référendums invalidés les peuples n'ont que le droit de se soumettre à la pensée et aux intérêts de l'élite ploutocratique qui s'est emparée du système via la bourgeoisie vénale et amorale. Et le verrouillage de cette dictature douce où les parlements nationaux ou européens ne sont plus que des conseils d'administrations au service d'un complexe militaro-industriel apatride, se fait via les organisations internationales, UE, OTAN, et ONU auxquelles se sont soumis volontairement des gouvernements paralysés par la dette et les alliances politiques.

Même le Président de la Commission Européenne, Jean Claude Juncker, dont l'alcoolisme aussi chez lui aussi sa nature réelle, affirme en janvier 2015 au Figaro : « Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens. » 

Sur le terrain de l'Ukraine, le mépris des peuples est la caractéristique majeure qui guide les positions des occidentaux dans la gestion de cette crise majeure européenne qu'ils ont provoqué sur le Maïdan en 2014 et qui depuis a dérapé en conflit armé meurtrier dans le Donbass :
  • Février 2014 : les occidentaux soutiennent un coup d'Etat organisé par Washington et mené par la minorité néo-nazie ukrainienne pour renverse le gouvernement Ianoukovitch, démocratiquement élu.
  • Mars 2014 : les occidentaux refusent de valider le référendum (pourtant constitutionnel) de Crimée au cours duquel l'immense majorité de la population demande à revenir dans le giron russe après 60 années d'aventure ukrainienne.
  • Avril 2014 : devant le désir et l'organisation par les fédéralistes d'un référendum populaire dans les oblasts de Donetsk et Lugansk, Kiev envoie son armée bombarder la population qui se rebelle prend les armes et fait sécession.
  • 31 aout 2018 : Le Président élu de la République Populaire de Donetsk, Alexandre Zakharchenko est assassiné dans un attentat terroriste mené par les services ukrainiens 
Suite à cet assassinat, la jeune République de Donetsk mais aussi celle de Lugansk ont lancé un processus électoral pour stabiliser le pouvoir politique à Donetsk et poursuivre la construction républicaine engagé par Alexandre Zakharchenko.

Et c'est là qu'intervient sans honte le cynisme coutumier occidental qui veut aujourd'hui saboter le processus électoral en cours, en agitant comme prétexte qu'il serait incompatible avec le processus de paix signé à Minsk et que l'armée ukrainienne sabote tous les jours par des violations meurtrières mais qui elles ne semblent pas poser de problème à la même communauté internationale qui s'indigne et se pâme à l'idée que les femmes et les hommes du Donbass puissent choisir leur destinée ! 

Ainsi des USA et de leurs plus zélés laquais qui ont demandé une réunion du "Conseil de Sécurité de l'ONU" pour traiter en urgence de ces élections dans le Donbass, rien que ça !

C'est dire combien s'affolent les droitdel'hommistes, donneurs de leçons politiques et autres parangons des démocraties occidentales  lorsque la parole est donné au peuple !

Erwan Castel


Source de l'article : Russie Politics


Karine Bechet-Golovko


Elections dans le Donbass: 
l'ONU revient à l'incantation du fantôme des accords de Minsk


Hier 30 octobre, le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni non pas pour examiner, mais pour s'insurger contre l'organisation des élections dans le Donbass, que ses membres estiment, à l'exception de la Russie, violant les accords de Minsk. Que des populations vivant en situation de blocus soient obligées de s'organiser intéresse très peu ces chers garants de l'ordre mondial, qui veulent par là même faire porter la responsabilité de ces élections à la Russie. D'une certaine manière, ils reconnaissent ainsi que l'Ukraine a été choisie pour combattre la Russie, ce qui a été perdu en Crimée, ils tentent de le récupérer dans le Donbass. Le reste n'est qu'un conte pour enfants.

A la demande de la Suède, de la France, des Pays-Bas, des Etats-Unis, de la Pologne et du Royaume-Uni, le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni pour traiter de la question des élections dans le Donbass. Mais comme l'a rappelé la Russie, c'est elle qui a obtenu que cette discussion soit publique et non en huis-clos comme initialement prévu.

Les positions sont simples. Pour ces pays, en organisant des élections, le Donbass est coupable de violer les accords de Minsk et la Russie de le soutenir. Pour la Russie, il n'y a pas de violation des accords de Minsk, ce sont des élections locales et les populations sur place, vivant en situation de blocus de la part de Kiev, doivent bien s'organiser pour survivre. Indirectement, ces pays veulent déplacer le curseur des accords de Minsk, concernant les deux parties au conflit que sont l'Ukraine et le Donbass, vers un conflit extérieur entre l'Ukraine et la Russie, oubliant que la Russie n'est pas partie à ces accords, mais comme eux garant.

La France a, pour sa part, parfaitement exécuté son numéro de dévouement aveugle. Son représentant, M. François Delattre, dans sa déclaration, a fait montre de toute la partialité de notre pays. Lorsqu'il s'agit de l'organisation des élections locales, il accuse directement la Russie, mais lorsqu'il s'agit de la dégradation militaire du conflit, de la présence de tanks à la ligne de front, d'artillerie lourde, etc, étrangement il reste dans le flou. Refusant ainsi de devoir reconnaître les violations militaires ukrainiennes, oubliant les appels répétés à l'engagement du conflit de la part de différents responsables et politiques ukrainiens (voir plus en détail notre texte ici).

Les Etats-Unis et leurs pays satellites, dont malheureusement la France fait partie, ont utilisé l'Ukraine contre la Russie. En provoquant, finançant, soutenant le Maïdan, ils ont entraîné la chute de l'Etat ukrainien et les pertes territoriales en Crimée; en envoyant l'armée en 2014 contre les habitants du Donbass, ils ont provoqué cette guerre civile, qui sert des intérêts stratégiques étrangers.

Si je vois très bien où sont les intérêts américains dans la région, directement orientés contre la remontée de la Russie sur la scène internationale, je ne vois pas très bien en quoi consiste l'intérêt pour l'Europe d'avoir un conflit ouvert à ses portes et de l'entretenir servilement?

En conclusion - rien. Le site de l'ONU a publié un compte-rendu. Et c'est tout. Cet organe ne peut résoudre les conflits, il est un espace où il est possible d'en discuter. Pas d'accuser, mais de discuter. Quand les Etats ne sont plus capables de discuter, car leur position est idéologique, cet espace-même perd son sens. Ce que nous voyons de plus en plus souvent.


Karine Bechet-Golovko

Nouvelles attaques de drones

Le "Demon" drone de combat développé par la société ukrainienne "Matrix UAV"

Ce mois ci, nous avons déjà abordé le sujet et présenté ce type particulier de bombardement aérien ukrainien réalisé à partir de drones d'observation modifiés pour emporter soit des grenades soit des obus d'artillerie par exemple.

Ce mode opératoire, qui était encore anecdotique et artisanal il y a quelques mois, tend à se généraliser et se perfectionner aujourd'hui sur plusieurs secteurs du front du Donbass.
Et en cette fin de ce mois les ukrops ont récidivé plusieurs fois tant sur le territoire de Donetsk que sur celui de Lugansk ou le 28 octobre un UAV équipé d'une charge explosive a été abattu par un tireur d'élite républicain.

Du coté de Donetsk sur le front de Staromikahilovka (Ouest Donetsk), les forces ukrainiennes ont procédé à de nouveaux bombardements par drone visant des habitations civiles proche de la ligne de front. Ainsi le 29 octobre un drone a lancé vers 14h00 une munition incendiaire sur une maison de la rue Dnipropetrovsk. Et 20 minutes plus tard l'unité de pompiers qui intervenait pour éteindre l'incendie a été prise à son tour sous le feu ennemi (lance grenades automatique).

Ailleurs ce sont des positions républicaines qui ont été la cible d'attaques de drones ukrainiens dont les vidéos ont été diffusées aussitôt sur internet en vantant la mort de 3 soldats de la DNR (non confirmée).


Si les instances internationales en charge de faire appliquer le processus de paix ne trouvent pas une solution rapide pour faire cesser ces violations flagrantes et revendiquées des accords de Minsk, il est probable que les forces ukrainiennes intensifient encore ce type de bombardement aérien, et même le perfectionnent.. D'ailleurs une société ukrainienne a annoncé qu'elle développait un drone de combat armé d'un lance roquette d'une portée de 10 km. 

Tout comme en Syrie nous risquons fort de voir se développer dans le Donbass un terrorisme aérien réalisé à l'aide de drones de plu en plus perfectionnés et actifs.

Erwan Castel


Analyse du drone "Demon" : ici 

Revue Méthode, octobre 2018


Voici un nouveau numéro de la revus Méthode dont la diversité des sujets et la qualité des travaux réalisés rendent toujours la lecture attendue et passionnante.

De l'analyse géopolitique à la mémoire historique en passant par la poésie ou la réflexion culturelle, "Méthode" nous offre un regard sur la richesse complexe humaine dans le cadre d'une amitié franco-russe que personne ne pourra détruire.

Un grand bravo à Hélène Sydorova et toute son équipe aux personnalités attachantes et de grand talent


Bonne lecture à tous

Erwan Castel

mardi 30 octobre 2018

Nouvelles de Promka

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De retour de congé, je retrouve un bataillon en pleine réorganisation suite au transfert du régiment des forces spéciales de Donetsk vers le Ministère de l'intérieur qui dispose ici d'une composante militaire engagée sur la première ligne. Paperasserie, inventaires, enregistrements administratifs et même mises à jour de visites médicales alternent avec les services en caserne et les rotations sur le front qui continuent sur fond d'escalade des provocations ukrainiennes.



Mardi 30 octobre 2018


Du front, les nouvelles qui nous parviennent sont celles de vagues de froid et de bombardements ukrainiens nocturnes frappant quotidiennement nos positions ancrées dans la zone de Promka sur le front de Yasinovataya, au Nord de Donetsk. 

Cette situation n'est pas isolée: confirmant la reprise sensible des hostilités sur les zones de contact réalisées par leur avancées dans la zone grise sensée rester normalement démilitarisée, les forces ukrainiennes engagent à nouveau le feu sur l'ensemble des 400 kilomètres de la ligne de front du Donbass, en utilisant toutes leurs armes de 1er échelon mais aussi celles d'appui comme les mortiers (82 et 120mm) ou les véhicules blindés d'infanterie (BMP 1 et 2).

Katia Katina de l'agence News Front est allé faire un reportage dans notre secteur de Promka, sur les positions défendant la route 4 voies Donetsk -Gorlovka et ses bretelles d'accès à Yasinovataya. Dans cette courte vidéo de 38" on peut voir à la 15" les cheminées du complexe industriel de Avdeevka, la zone occupée par l'armée ukrainienne, et juste après entendre des tirs de provocation dirigés contre les défenses républicaines.



Ces provocations habituellement à la tombée de la nuit sont de plus en plus fréquentes en milieu de journée, mais que très rarement l'objet de riposte de la part de nos forces qui ne répondent qu'à partir d'un certain niveau d'attaques ciblées et utilisant des moyens conséquents.

Entre les positions distantes ici que de quelques centaines de mètres se trouve sur la droite (Nord) l'usine de filtration d'eau potable "DFS" qui dessert près de 1 million de consommateurs dans toute la région de chaque côté de la ligne de front. Cette infrastructure vitale et protégée par les conventions de Genève fait l'objet de convoitises régulières de la part des forces ukrainiennes qui régulièrement la bombardent ou même l'investissent pour provoquer une interruption de l'approvisionnement à destination de Donetsk et Yasinovaytaya.



Sur le front, avec la réorganisation en cours les effectifs des positions ont été renforcées et les équipements améliorés. Nous sommes désormais dans la possibilité d'offrir une belle rebuffade aux ukrops si d'aventure il leur prenait l'envie de sortir de leurs trous boueux.

En 3 années l'évolution des forces républicaines boostées par l'épreuve des combats est importante, et des milices d'autodéfense aux uniformes disparates et armements hétéroclites et rafistolés il ne subsiste plus que cette lueur qui brille dans les regards quand les détonations rapprochent leurs sifflements et claquements des tranchées où veillent les sentinelles sur la paix des familles qui a quelques minutes seulement des explosions prient pour que ce martyr prenne fin bientôt.

De leur côté, les ukrainiens ne cessent de renforcer leurs effectifs et matériels sur le ligne de front et dans le cadre de l'Opération des forces combinés s'enhardissent et généralisent leurs provocations et initiatives comme ces bombardements par drone des positions mais aussi des populations civiles situées sur la ligne de front.

Une nouvelle vidéo d'un bombardement par drone de positions républicaines a été diffusé sur les réseaux ukrops, il montre des largages d'obus de mortier à partir de drones en vol stationnaire, ce qui constitue une double violation des accords de Misnsk (aéronef sur le front et bombardement)


Loin de s'apaiser, le front du Donbass vit au rythme des provocations ukrainiennes et de l'évolution de méthodes qui défient chaque jour un peu plus l'utopie signée à Minsk.


Erwan Castel

Article référence : News Front 

Les autres extraits de ce journal du front peuvent être retrouvés ici : Journal du front

Les yeux de l'Oncle Sam


Une nouvelle fois un vautour étasunien de l'OTAN est venu renifler le front du Donbass, recueillant des données pour ensuite les partager avec les forces ukrainiennes assiégeant la région. 

Ce drone stratégique de type RQ-4 GLOBAL HAWK a cette fois traité avec applications la zone orientale de la Mer Noire, dans les secteurs de la Crimée et surtout de la Mer d'Azov qui est le théâtre maritime d'une escalade de tensions entre Kiev et Moscou.

Régulièrement je signale une partie de ces missions de reconnaissances stratégiques qui décollent de Sicile pour venir fouiller le terrain de cette guerre du Donbass. Ces missions de plus en plus fréquentes sont des ingérences flagrantes de l'OTAN et des USA dans le conflit du Donbass. je n'imagine même pas les réactions indignées de l'autoproclamée "communauté internationale" si des drones russes venaient espionner les positions ukrainiennes ou les bases navales de Kiev.

Global Hawk étasunien au dessus du Donbass le 28 octobre 2018
Je précise ici, pour anticiper aux habituelles réactions commentant ce type de mission d'observation de l'OTAN qu'il est impossible pour les forces républicaines d'abattre cet aéronef sans pilote sans provoquer.un casus belli, car il vole à très haute altitude et toujours dans l'espace aérien ukrainien ou international.

Par ces missions de renseignement stratégiques de plus en plus fréquentes, les livraisons d'armes de plus en plus importantes et le déploiements de leurs "conseillers" militaires de plus en plus près de la première ligne, les occidentaux confirment leur engagement progressif dans le conflit.

Erwan Castel

Au revoir Mourka !

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Aujourd'hui ma calame est lourde de tristesse, car la petite Mourka, cette féline aux poils ébouriffés et à la tendresse illimitée est partie rejoindre des prairies éternelles... 

Si les chats ont toujours étaient présents dans toutes les étapes de mon nomadisme physique et intellectuel, j'avoue que cette chatte tricolore recueillie au milieu des ruines de Promka était devenue au fil des missions sur le front beaucoup plus qu'un simple animal de compagnie. 


Mardi 30 octobre 2018

20 octobre 2017, 1ère rencontre
Ce fut d'abord une visiteuse fugace, rencontrée pour la première fois mi octobre 2017 bondissant entre les pierres et les ferrailles tordues de "Forteruine" pour se caler devant un trou de rongeur, immobile pendant des heures dans le froid ou le vent. 

Petit à petit les gamelles partagées, et le feu repoussant l'haleine hivernale allait l'inviter a intégrer le groupe qui immédiatement a pris en affection cette petite boule de poils ronronnante qu'un bombardement de mortier ukrainien avait choquée et rendu sourde.


Décembre 2017 au poste de garde 
Rapidement Mourka m'adopte et m'accompagne jour et nuit pour des échange des chaleurs au cœur de l'hiver, et à chaque nouvelle rotation elle apparaît au bout de quelques heures sentant mon retour sur Forteruine, m'accueillant et me pressant de ronronnements sans fin. Pendant les gardes glaciales Mourka aimait à se glisser dans ma veste pour rapidement et des rêves toujours que la guerre agitait .

Mais à la fin de l'hiver 2017-*2018, Mourka qui survit au rythme des rotations dans la précarité est malade, et je la retrouve plusieurs fois amaigrie et amorphe.

2 avril 2018, départ vers la base
En avril 2018, nous décidons de ramener la petite protégée vers les lieux plus confortables et sereins de la caserne. Après une période d'adaptation et de soins, Mourka prend possession de son nouveau domaine, adoptée par les soldats qui lui témoignent de leur affection a force caresses et restes de repas. anges et des dieux

Le poil redevenu luisant, et le ventre rassassié, Mourka reprend ses habitudes de chasse dans l'immense parc entourant les bâtiments de la base de Piatnashka. 



Mai 2018, en chasse dans le parc 
Cette petite princesse n'aura certes pas eu la vie qu'elle méritait, bousculée par les orages d'acier des hommes, Mais cette survivante du champ de bataille aura je pense vécue sa dernière année heureuse au milieu de l'affection des soldats la compagnie des nombreux autres chats et les chants parfois effrayés des oiseaux peuplant notre base. 

Un pauvre chien aura profité de la surdité de Mourka pour la surprendre et la faire partir vers d'autres horizons où je suis sûr qu'elle peut entendre désormais les âmes des anges et des dieux.


Mourka restera certainement présente dans mon regard et mes pensées observant cette guerre sans fin, incarnant par son innocence et sa liberté blessées cette vie sacrée martyrisée par la folie des hommes. 

Au revoir, petite princesse...

Mourka au milieu des ruines de Promka fin octobre 2017

Les autres extraits de ce journal du front peuvent être retrouvés ici : Journal du front

lundi 29 octobre 2018

Une "paix" de Minsk sanglante


Ce mois d'octobre, la guerre a continué de tracer dans le Donbass un sillon sanglant dans l'Histoire européenne sur fond d'accords de Paix complètement désaccordés par l'hypocrisie humaine, la haine russophobe, et le cynisme du jeu géopolitique joué par les uns et les autres et pour lequel le peuple du Donbass, coincé entre un bélier ukrainien de l'OTAN et des défenses russes immobile, est sacrifié à petit feu.

5 civils ont été tués et plus de 10 autres blessés au cours de ce mois d'octobre *, martyrs incontournables pour les médias couvrant cette guerre abjecte politico-militaire faisant rage entre Occident et Eurasie. Enfants explosant sur des mines, mère et sa fille tuées dans le biombardement de leur village, fils tué en protégeant par son corps sa mère, médecin mitraillé lors d'"une évacuation sanitaire... sont autant de nouveaux crimes abjects réalisés par les forces ukrainiennes sur le front du Donbass durant ce mois d'octobre 2018, en toute impunité et même avec le soutien politico-financier d'occidentaux dont la collaboration au régime de Kiev a tourné à la démence. 

Et ces enfants, ces femmes et ces hommes tués, qui percent le blocus médiatique des propagandes ne sont malheureusement que l'écume de larmes d'une vague meurtrière qui rougit cette terre noire à la croisée des mondes...

Régulièrement, je rends compte ici des pertes militaires, dont les statistiques, toujours minimisées apparaissent fugacement dans les communiqués officiels. Ces noms et ces visages je les recueillent essentiellement sur les médias alternatifs qui veulent témoigner de la réalité de cette guerre que beaucoup veulent cacher, voire sur les pages des parents et des amis qui crient leur douleur. 

Et cette liste de ces camarades, qui en ce moment tombent chaque jour sur le front pour la Liberté du Donbass, est loin d'être exhaustive, et je peux avancer après plus de 3 années d'expérience de ce front que la réalité est certainement proche du double, soit quasiment 2 par jour pour le mois finissant !

* Au total depuis le début de l'année 2018 150 civils ont été tués et 300 autres blessés par les forces armées ukrainiennes dans la République Populaire de Donetsk.




01 octobre, Sidorov Artem Nikolaïevitch 38 ans.


02 octobre, "Kharza"





04 octobre, Bugai Vitaly


04 octobre, But Viacheslav






04 octobre, Morgun Andrei


04 octobre, Roman






05 octobre, Bistrikov Vassili, 65 ans


06 octobre, Berzin Victor 39 ans





06 octobre, Sergienko Evgeny Vassilievitch, 24 ans


06 octobre, Кovalenko Dimitri, 42 ans




08 octobre, Shiryaev Nikita Yuryevich, 32 ans



09 octobre,  Binkovskij Nikita, 22 ans





14 octobre, Barogotin Anatoly, 27 ans


14 octobre, Filonenko Andreï 53 ans






14 octobre, Kibkalo Sergueï, 24 ans


15 octobre, Burulko Eugène, 22 ans





15 octobre, "Kuba"


19 octobre, Antoniev Ivan Borisovich, 32 ans




19 octobre, Nikolaï Kalinitchenko, 20 ans


21 octobre, Zhuravlev Dimitry, 26 ans 





22 octobre, Smetanin Dmitry, 27 ans



23 octobre, Yellnikoff Arthur, 26 ans





24 octobre, Alexander Šatilov



24 octobre, Danil Turbin, 21 ans





24 octobre, Mikhaïl Vakumava, 23 ans





25 octobre, Nicolas Svitan, 26 ans






27 octobre,Vladimirov Igor Vadimovitch, 26 ans


28 octobre, Viktor Medvedev, 26 ans
Alors que dans le centre ville de Donetsk des beaux costumes immaculés et tendus par la bonne chair s'étalent dans les rues sur des affiches électorales aux propagandes utopiques et décalées, à quelques minutes des vitrines rutilantes de Donetsk, dans les tranchées et les villages adjacents, des femmes et des hommes meurent en silence dans une guerre qui continuent a imposer au Donbass le prix du sang pour sa Liberté. 


Non décidément, et plagiant Clémenceau, je pense que dans cet effondrement post-moderne de notre civilisation où les premières batailles de la 3ème guerre mondiale font rage du Moyen Orient à l'Europe, la politique est une chose trop grave pour la confier à des civils.

Paix aux âmes de ces purs sacrifiés sur le front du Donbass et que leur souvenir soit la force des vivants et permette de conserver dans les consciences le prix de la Liberté et la Victoire comme objectif prioritaire à atteindre.

Erwan Castel



MISE A JOUR 01-11-2018 :

Tandis que s'amorce le mois de novembre, sur les réseaux sociaux remontent encore à la surface des silences propagandistes de nouveaux noms et visages de défenseurs du Donbass tués pendant ce mois sanglant : 


19 octobre, Kolpakov Alexander, 38 ans


15 octobre, Metis Sergey, 48 ans






25 octobre, Sergei Poryadnev, 35 ans



19 octobre, Igor Kostolac, 54 ans



15 octobre, Yaroslav Yaroslav, 33 ans