mardi 31 juillet 2018

Photo du 31 juillet

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"Tiomne" volontaire russe à la mitrailleuse légère PKM sur le mur Nord de "Forteruine"


Désormais, les journées rapetissent à vive allure et la fatigue gagne notre belle étoile dès 20 heures.

Sur les murs de "Forteruine" les volontaires restent attentifs guettant le moindre mouvement qui pourrait bousculer l'immobilité d'un horizon figé par la guerre et la chaleur.

La tension et l'attention de ces hommes, sentinelles de la République n'a pas faibli malgré ces 4 années de guerre, malgré l'enlisement des combats dans les tranchées et les conditions de vie sur le front. Et ces hommes venus du village voisin ou de la lointaine Sibérie gardent allumée cette flamme de la résistance éclairant la Liberté des peuples.

Certains nous appellent mercenaires ou même terroristes, quand d'autres voudraient nous voir défendre ici leurs fantasmes communautaristes religieux ou racialistes par exemple.

La réalité est autre, car nous formons une communauté de combat, composée d'européens orthodoxes mais aussi d'asiatiques, de caucasiens, d'occidentaux,; d'orthodoxes, de musulmans, de païens, de communistes, de nationalistes, d'anarchistes etc. défendant, et pour bien autre chose que la poignée de roubles gagnée au front, la Liberté du Donbass.

Nous sommes juste des volontaires ayant rejoint la rébellion contre cette dictature de la marchandise qui veut aliéner le vivant à la folie suicidaire de quelques fous amoraux et criminels.

Peu importe de quoi sera fait notre lendemain, de plaisirs ou de souffrances, de paix ou de nouveaux combats, d'amour ou de solitude... Ce qui compte à nos coeurs c'est de défendre les valeurs qui ont forgé et protégé depuis des millénaires le rêve universel des hommes interrogeant les étoiles.

Et la justesse de notre combat est déjà une victoire acquise à nos cœurs car fidèle à la Tradition et la dignité humaine que nous défendons.

A nous l'Honneur du combat,:aux autres la veulerie des honneurs...

Erwan Castel

Via Jean-Jacques Vinamont :

"...le guerrier n'est pas un chercheur de butin, la victoire est trop haute pour lui pour la profaner avec l'espoir d'enrichissement ... Sa conquête est couronnée d'honneur, dont la gloire n'est pas obscurcie par la cupidité du marchand et du profit ".
Kurt Eggers
Imagen: El entierro de Thorin.


Les autres extraits de ce journal du front peuvent être retrouvés ici : Journal du front

Retour dans le merdier

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En route pour une 19ème rotation sur Promka, les tirs et explosions sont devenues désormais appartenant au décor et la vie sur ce front de Yasinovataya, mais que les soldats s'efforcent de ne pas considérer comme banalité, ce qui baisserait leur vigilance et conscience du danger.

Dès notre arrivée sur position les tirs ukrops nous ont accueilli...



Mardi 31 juillet 2018

Après 2 jours de repos sur Donetsk et Oktyabrsky, me voilà reparti pour le front de Promka, entre Yasinovataya et Avdeevka.

Sur cette ligne de front, il n'y a pas 2 rotations qui se ressemblent et cette 20ème mission confirme des son premier jour le tempérament cyclothymique de cette première ligne où les positions belligérantes sont à portée de voix les unes des autres.

Dès notre arrivée en fin d'après midi, les tirs ukrainiens se sont intensifiés utilisant un arsenal de 1er échelon diversifié : armes automatiques de 5,45mm et 7,62mm, mitrailleuses lourdes de 12,7mm, lance grenades de 30mm, lance roquettes antichar RPG, canon sans recul de 73mm etc...

Le concert des armes ukrainiennes a ainsi continué au delà de l'escapade solaire et ce n'est que vers 21h30 que le concert des batraciens et insectes nocturnes a pu reprendre sa place sous la voûte étoilée.

De ce petit festival ukropithèque crépusculaire destiné à "Forteruine" notre position mais aussi celles, voisines, que nous tenons aussi avec un autre bataillon de Donetsk, voici 3 extraits vidéo de 10 secondes chacun.

Erwan Castel
Rafales d'armes automatiques,

Tir de lance roquette antichar individuel RPG 7

Tir de canon sans recul SPG 9 Sapog (73mm) 

Les autres extraits de ce journal du front peuvent être retrouvés ici : Journal du front

vendredi 27 juillet 2018

Photo du 27 juillet

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Ce 27 juillet soir, vers 19h15, les ukrops ont rompu la monotonie d"une journée très calme par des tirs de mitrailleuse Outios (12,7mm) sur les embrasures de nos positions.

Repliés sous les fenêtres de tir nous attendons la fin de l'orage tandis que des observateurs munient de leurs périscopes d'observations et de radios guident les tirs de riposte d'une position amie voisine.

Ici "Snak", le Commandant de Compagnie venu inspecter aujourd'hui "Forteruine" et faire un point de situation ses chefs de positions.

"Snak" est un ancien mineur qui a rejoint le rébellion antimaidan dès les premières journées de barricades en 2014. Grièvement blessé au bras droit et aux jambes il retourne cependant quelques semaines plus tard au combat au sein de Piatnashka où il commande aujourd'hui l'une des 3 compagnies de combat déployées en première ligne sur clé front de Yasinovataya.

Il offre à ses hommes un tempérament souriant et attentif, une expérience tactique et un regard humain sur les missions confiées à ses sections de combat. Il incarne ce "calme des vieilles troupes" qui rassure et motive le soldat au combat. 

Erwan Castel


Les autres extraits de ce journal du front peuvent être retrouvés ici : Journal du front

Ne jamais oublier ni pardonner


Gorlovka est la 2ème plus grande ville de la République Populaire de Donetsk. Cette immense cité industrielle bâtie au cœur de ses mines et métallurgie est devenue, de par sa position entre Donetsk et Lugansk, la pierre d'angle des 300 kilomètres de front du Donbass.

Les ukrainiens mènent contre ses lignes de défense et sa population des pressions offensives et bombardements ininterrompus depuis plus de 4 ans.

C'était un 27 juillet 2014...

Ce jour là, et sans compter les dizaines de blessés et les destructions innombrables, 13 civils dont 2 enfants ont été fauchés par une mort atroce venue d'un ciel d'été. Parmi les victimes que l'on retrouvent déchiquetées dans les rues et les jardins de cette paisible cité se trouvent Kristina, cette jeune mère serrant contre son coeur, au delà de leur mort, sa fille Kira...

4 ans plus tard, ces images restent insupportables et d'autant plus révoltantes que le crime ukrainien non seulement est resté impuni mais continue jusqu'à ce jour.

Et dans leurs palais dorés les gouvernants occidentaux, laquais étasuniens amoraux, ces initiateurs et parrains du coup d'Etat du Maïdan, déroulent encore et toujours des tapis rouges sous les pieds des assassins de Kiev dont ils arment et nourissent leur armée de soudards.

Kristina et Kira sont devenues aujourd'hui le symbole de cette guerre immonde et honteuse qui frappe le coeur de l'Europe.

Comment ne pas être indigné jusqu'à l'écoeurement lorque l'on voit la veulerie et l'indifférence des troupeaux occidentaux pour cette guerre qui menace pourtant la paix européenne (et accessoirement leurs supermarchés et stades de football chéris).

Ces foules occidentales consuméristes, pourtant si promptes à gesticuler dans les cirques émotionnels de leur société du spectacle au nom de prétendus droits de l'Homme inaliénables, sont ici depuis 4 ans et dans leur propre sanctuaire européen, silencieuses et lâches.

Aujourd'hui, Kristina et Kira sont devenues le Donbass, elles sont l'Europe, elles sont cette humanité magnifique que quelques uns veulent sacrifier sur l'autel du Dieu Mammon.

Ici, aux avant postes du monde libre nous n'oublierons jamais ni ne pardonnerons l'infamie meurtrière dans laquelle a sombré cet Occident décadent.

Et sur les remparts des Républiques Populaire de Donetsk et Lugansk, nous nous battons pour un Donbass libre, une Russie souveraine et pour une Europe des peuples et un monde multipolaire libéré du joug d'États nations esclavagistes organisés par la cupidité des princes et des clercs.

Ce soir, Dame la Lune revêtira sa robe sang et s'inclinera sur notre Terre ravagée pour que le souvenir des morts soit la force des vivants et que l'espérance triomphe !

Erwan Castel


L'Ukraine au cœur d'une rencontre


La question de savoir jusqu’où la Russie est prête à défendre son sanctuaire ukrainien menacé par le pouvoir dément de Kiev vient de trouver un élément important de réponse avec les visites en Allemagne et France de Sergeï Lavrov, le poids lourd russe de la diplomatie internationale accompagné du chef d'Etat Major des forces armées russes dont la fonction est strictement militaire.

Source de l'article : Réseau international 

Quel est le sens de la rencontre hautement symbolique 
de Lavrov et Gerasimov avec Merkel à Berlin, 
puis Macron à Paris ?

Quand Lavrov va rendre visite à ses homologues à l’étranger, cela rentre le plus souvent dans le cadre de la routine diplomatique internationale. Quand ce même Lavrov va rencontrer un chef d’état, on peut dire qu’il est porteur d’un message important de l’exécutif russe, ce message pouvant toucher tous les domaines. Là où le message change de couleur, c’est quand il se déplace avec des militaires, et ici, il ne s’agit pas de n’importe lequel des militaires russes. Il a déjà fait des déplacements avec le général Choïgou, le ministre de la défense, mais il s’agissait le plus souvent de mettre en place des accords militaires bilatéraux entre des états, Lavrov apportant ses compétences diplomatiques. Ici, il s’agit d’autre chose. Le premier diplomate actuellement sur la planète accompagne le chef d’état-major général des armées russes pour rencontrer les deux leaders les plus influents de l’UE, Merkel et Macron. Un chef d’état-major, ne parle pas de politique, ne négocie pas d’achat ou de vente d’armes. Un chef d’état-major parle concrètement de situations militaires et, dans le contexte dans lequel se place actuellement la Russie, des éventuelles conséquences de futures actions militaires. Il est facile de deviner que des avertissements documentés ont dû pleuvoir tant à Berlin qu’à Paris, des avertissements qui ne peuvent être que bienvenus, car l’Europe, la France en particulier, a montré, depuis plus d’un siècle, sa tendance à se laisser stupidement entrainer dans des guerres autodestructrices dont les véritables raisons lui échappent.  RI  

***
Il s’agit plutôt d’une évolution singulière. Non, pas le fait que Lavrov ait rencontré Frau Kanzlerin à Berlin comme cela avait été convenu avec Vladimir Poutine. Rien de spécial à ce sujet. Ce qui est spécial et particulier, c’est que Frau Merkel l’a également rencontré :

La ministre allemande des Affaires étrangères, Heiko Maas, et le chef de l’état-major militaire russe, Valery Gerasimov, ont également participé à la réunion, qui a été décidée la semaine dernière par Mme Merkel et le président russe Vladimir Poutine.

Valery Gerasimov n’est pas le genre de gars qui assiste aux réunions diplomatiques, sa présence à Berlin avec le ministre russe des Affaires étrangères signale quelque chose de très important dans le processus d’élaboration. Vous parlez de la Syrie ? Bien sûr, cela semble naturel, mais comme le rapportent les agences de presse russes et je cite : « La question de l’Ukraine a également été discutée. Je pense que c’est de cela qu’il s’agit.

La Syrie, quelle que soit son importance pour le monde d’aujourd’hui, n’aurait pas nécessité que le chef d’état-major général soit à Berlin et rencontre le chef de l’État allemand. Après tout, Berlin joue un rôle secondaire en Syrie et, en fait, n’y a pas participé de manière militaire significative en soutenant toutes sortes de groupes terroristes, alias « rebelles », « Syriens libres », unikorns, etc. L’Ukraine, cependant, est une question totalement différente. C’est Frau Merkel et sa cabale de flagorneurs internes et externes qui ont fait de l’Allemagne l’un des principaux moteurs de la catastrophe ukrainienne qui a suivi un violent coup d’État inspiré et financé par l’Occident dans son ensemble. Ainsi, l’Allemagne est l’un des principaux coupables de la création d’un trou noir au milieu de l’Europe et, accidentellement, l’un des principaux moteurs de la russophobie hystérique en Europe. Nous savons tous très bien à quel point les médias allemands sont « libres » et « indépendants ».       

Alors, est-ce qu’on s’attend à ce qu’il se passe quelque chose de dramatique en Ukraine, qui est en chute libre sur le plan économique et mental ? Considérez ceci :

La Coupe du monde triomphale en Russie est terminée.

La Russie est étonnamment nonchalante au sujet de toutes ces sanctions économiques (hé, les Allemands, ça ne vous fait pas tinter chez vous une clochette d’alarme ?) par l’UE et voici deux faits parmi un vaste flot de faits qui indiquent que la Russie se prépare à réagir  » radicalement  » à quelque chose (la violence ukrainienne contre le Donbass).
Fait A : La Russie doit localiser complètement (en russe) la fabrication de turbines à gaz de grande puissance d’ici 2019, de plus, d’énormes allégements fiscaux seront accordés aux entreprises utilisant des équipements de fabrication russe.  Vous vous rappelez qui a joué un rôle énorme dans cette affaire en Russie avant les événements ukrainiens ? Oui, c’est Siemens.  Vous vous rappelez qui est aussi un acteur majeur dans ce domaine en Russie ? Oui, General Electric. Hm. Il ne s’agit pas de fabrication de lingerie ici, Mesdames et Messieurs.

Fait B : La Russie a relevé, en toute légitimité, le seuil de douleur pour l’Ukraine dans et autour de la mer d’Azov. Maintenant, l’Ukraine paiera cher pour avoir pris en otage l’équipage du bateau de pêche russe Nord. Tout cela en violation du statut mutuellement convenu de la mer d’Azov. Sans parler, bien sûr, de certaines menaces de faire sauter le pont Kerch qui a périodiquement été entendu de la part de l’Ukraine.

Ah, oui, Helsinki. Rappelez-vous l’offre de Poutine d’organiser un référendum dans le Donbass, rappelez-vous son propre avertissement à l’Ukraine de ne pas faire des choses stupides puisque ce sera…. eh bien, la fin de l’état ukrainien actuel.
Maintenant, une fois qu’on considère que l’Ukraine est un atout anti-Russie pour la cabale mondialiste à Washington et est, en fait, sous le contrôle externe des agents d’Obama, malgré le fait que toute cette affaire russe ne va nulle part et s’essouffle rapidement, il est non seulement possible, mais hautement probable que des gens comme l’ancien vice-président Biden ou les agents du département d’État du HRC (jamais à l’encontre de McCain), DNC et d’autres ne seraient pas navrés si une conflagration éclatait en Ukraine. En fait, cela devient un scénario très probable – n’importe quoi pour saboter les relations russo-américaines en général et la présidence de Donald Trump en particulier.  C’est un scénario général, mais c’est précisément un scénario qui nécessiterait des explications très professionnelles du chef d’état-major général à quelques bureaucrates allemands, quel que soit leur niveau, de ce à quoi elle et les vassaux en Europe doivent s’attendre si leurs propres fils de pute allemands en Ukraine déclenchaient une provocation qui fournira suffisamment de Casus Belli pour que le district militaire sud de la Russie commence le décompte final pour le régime criminel de Kiev et ses complices pur nazis. Mais ce ne sont que mes pensées. J’adorerais entendre au moins 5 minutes de conversation du tête-à-tête Trump-Putin à Helsinki. Dans le même temps, je ne peux qu’imaginer quel genre de répugnance Lavrov et Gerasimov éprouvaient envers ce dirigeant allemand qui a réussi, après presque 70 ans de dénazification de l’Allemagne, à faire naître un régime véritablement nazi à Kiev.

MISE À JOUR : Lavrov et Gerasimov sont déjà à Paris (en russe) et ont rencontré Macron. Dans le cas d’une visite à Paris, discuter de la Syrie est naturel, mais l’Ukraine y a également été discutée. Hm. La Syrie, je peux comprendre, mais pour l’Ukraine–et bien, il ne reste plus qu’à deviner maintenant.


Traduction : Avic – Réseau International

mercredi 25 juillet 2018

Sous l’œil unique de la nuit

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"Choustri" ripostant à la mitrailleuse légère PKM de 7.62mm aux tirs ukrainiens

La guerre du Donbass continue, malgré les tentatives de paix, malgré l'omerta médiatique occidentale qui veut cacher ce conflit honteux pour l'Urope organisé par les puissances occidentales.

Sur notre secteur, les tranchées s'affrontent continuellement s'envoyant invectives, grenades et mitraille. Les combats surgissent comme des spasmes brefs et violents qui parfois s'enveniment en échanges ou des armes diverses se rassemblent pour lancer l'acier sur les ombres aux gueules de feu qui sous une lune indifférente marquent la présence des casemates ennemies.


Mercredi 25 juillet 2018

Ce soir, alors qu'un vent encore chargé d'une humidité orageuse balaie la steppe ravagée, une série de tirs ont été échangés entre les tranchées qui s'épient et parfois même s'invectivent tant elles sont proches l'une de l'autre.

La lune observant les insectes humains s'énervant dans leurs tranchées.

Des rafales d'armes automatiques ponctuées de tirs de lance grenades pu lance roquettes ont accompagné la tombée de la nuit et se sont prolongés un moment sous le regard presque plein de Dame la lune.

Dans l'antre sécurisée de "Forteruine" nous observons et ripostons par les meurtrières aménagées entre les sacs de sable et les murs percés.

"Zaets" au fusil antichar Schok de 12,7mm (voir l'extrait vidéo plus bas)

2 roquettes RPG frappent inutilement notre position ne déclanchant qu'un nuage de poussière tombant des murs et des plafonds aguerris par 4 ans de combats.

22h30, la nuit se poursuit sous l'orbe lunaire les rafales régulières d'armes automatiques venant trouer le silence et le vent portant l'odeur de la terre mouillées et de la poudre brûlée.

Vite je pars "faire dormir les yeux" avant mon tour de garde....

Erwan Castel

Les autres extraits de ce journal du front peuvent être retrouvés ici : Journal du front

dimanche 22 juillet 2018

L'argent du sang


Et hop ! 200 millions de dollars supplémentaires jetés aux soudards de Kiev dont la meute se lâche dans le Donbass...

Le milliard de dollars d'aides du Pentagone est donc dépassé, tout comme cette paix évoquée il y a 1 semaine entre Trump et Poutine...

War is business !

Erwan Castel

Source de l'article : Le Figaro.fr

Le Pentagone annonce 200 millions de dollars 
supplémentaires pour la défense ukrainienne

Par  Le Figaro.fr avec AFP   
Mis à jour le 20/07/2018 à 22:36  Publié le 20/07/2018 à 22:36

Les Etats-Unis ont annoncé ce vendredi une aide supplémentaire de 200 millions de dollars pour renforcer la défense de l'Ukraine.

Ces nouveaux fonds, qui portent "l'assistance américaine au secteur de la sécurité ukrainien à plus d'un milliard de dollars au total depuis 2014", vont notamment permettre d'acquérir "des équipements pour soutenir les programmes de formation en cours et les besoins opérationnels", a déclaré le Pentagone dans un communiqué. Un conflit dans l'est de l'Ukraine entre l'armée de Kiev et des séparatistes pro-russes a fait plus de 10.000 morts depuis 2014.

jeudi 19 juillet 2018

Un athanor de pierre

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Depuis le début de la semaine, un orage vespéral vient quotidiennement nous visiter, rompant la monotonie d'un front globalement calme en journée, et nous conditionne par ses craquements tournoyant dans son ciel couleur acier aux traditionnels bombardements et tirs nocturnes ukrainiens.



Mercredi 18 juillet 2018

Dans une lumière de fin du monde griffée par la foudre, les ruines lavées de Promka semblent des vaisseaux de pierre pris dans la houle d'une terre retournée mille fois par la guerre 

Dans mes carnets, cette bâtisse industrielle je l'ai baptisé affectueusement "Forteruine", tant sa silhouette décharnée me rappelle celles des forteresses médiévales survivant aux outrages de la guerre et du temps et qui offrent au regard du marcheur un livre d'histoire écrit dans la pierre par la fureur de l'acier.

Avec certains de mes camarades, cela fait plus de 8 mois que nous défendons sur le front de Yasinovataya cette position autour de laquelle s'est creusé dans la terre noire du Donbass un labyrinthe de tranchées nous reliant aux positions voisines tenues par notre bataillon ou d'autres bataillons assignés à la défense Nord de Donetsk.


A proximité de "Forteruine", dans les décombres d'une datcha bombardée un journal de 2014 retrouvé au titre prémonitoire ("La guerre à nos portes")

Avant que les orages d'acier ne viennent transformer cette zone industrielle de Promka en champ de ruines, la vie foisonnait et riait ici, entre les entreprises, les commerces, les datchas, et même quelques fermes autour de terrils et cheminées bornant l'horizon.

Aujourd'hui, même les dieux semblent avoir abandonné ce chaos indescriptible au milieu duquel des hommes, séparés seulement de quelques centaines de mètres, se battent depuis plus de 4 ans.

Depuis que les accords de paix signés à Minsk ont transformé ce conflit en guerre de position, ici, au milieu de nulle part, l'Homme, la terre et la pierre fusionnent dans un décor figé où seules les danses du du soleil et de la lune, des oiseaux et des faisans ou de la neige et de la poussière rappellent aux combattants la meule du temps et de la vie.


Par une embrasure ouverte par un bombardement le paysage abandonné de Prpmka et l'horizon au delà duquel la vie continue à Donetsk.

"Forteruine" au fil des rotations est devenue notre sanctuaire, un roc que nous soignons attentivement au milieu des tempêtes de feu et d'acier qui s'abattent quotidiennement sur elle. Ce bâtiment industriel s'est métamorphosé depuis 4 ans en abri fortifié qui, à partir de son premier étage supérieur n'est plus qu'un enchevêtrement de poutrelles tordues, de pierres effondrées et de ferailles hirsutes devenu au fil du temps notre exo-squelette.

A l'abri des murs renforcés par des centaines de  sacs de sable et une forêt de piliers en bois, nous vivons en autarcie au milieu de nos caisses de munitions et de conserves alimentaires, dans ce microcosme étrange dessiné par la mitraille. Au coeur du vaisseau de pierre, le feu de bois crépite, coiffé tantôt d'une bouilloire tantôt un chaudron quo offrent autour de lui du thé et de la soupe. L'âtre retrouve ici sa fonction ancestrale du point de ralliement social où rires et cigarettes sont échangées loin de la guerre qui griffe pourtant les murs a l'entour et déchire les sacs colmatant leurs brèches.

Mais, au fur et à mesure que l'on s'éloigne  du feu sacré, traversant seulement les quelques mètres de couloirs obscurs d'où s'échappent à notre approche des rongeurs prudents, les soldats, qu'habille un silence progressif, changent d'atmosphère.


Prolongement amplifiant du regard l'optique seconde le travail de la sentinelle et lui permet de fouiller les moindres recoins du terrain.

Ici, aux créneaux de forteruine l'Homme devient silence et pierre tandis que tout son être s'articule et se tend autour de ses sens en alerte. Au delà des meutrières s'étend l'inconnu où dans d'autres tranchées et casemates semblables aux nôtres se terre l'ennemi, d'autres hommes avec qui nous partageons cette exclusivité humaine d'être à la fois chasseur et gibier. 

Dans la solitude de la sentinelle, les pensées souvent vagabondent dans le silence vers des souvenirs ou des rêves heureux devenus lointains mais qui continuent à tenir compagnie au coeur assoiffé d'espérance. 

Mais dès  lors qu'un mouvement anime le paysage enfermé dans le réticule, qu'un roulement de gravat dérange le chaos du glacis, qu'un bourdonnement intrusif de drone se mêle à celui des mouches, qu'un tir fasse trembler l'air ou les plafonds... aussitot la main reprend sa pression sur l'acier froid de l'arme.


"Rex", un vétéran des premiers combats, venu rejoindre les rangs de Piatnashka pour remplacer son fils "Pauk" tué ici le 5 décembre dernier.

Dans cet univers si difficile à décrire où les fantômes des camarades tués au combat hantent toujours dans nos mémoires les lieux de leur sacrifice, l'âme des vivants, dans leur danse quotidienne avec la Mort, fermente et se transforme.

Quelle sera t-elle demain aux lendemains de la tourmente ? 

Nul ne peut le savoir mais déjà ont changé les regards intérieurs des uns et des autres ces regards sur la vie dont la flamme brille dans la prunelle des yeux et qui visitent le domaine des dieux.

Car la vie apparaît différente pour ceux qui sortent de ces athanors de guerre, les choses essentielles, souvent les plus simples de l'existence ainsi que le sens sacré qui les lie entre elles reprennent alors leur juste place dans le coeur de l'Homme.

Erwan Castel

Perçant les lézardes des murs, le soleil éclaire de ses doigts de lumière les rêves que les hommes défendent ici pour offrir à leurs enfants une liberté et un héritage millénaire.
Les autres extraits de ce journal du front peuvent être retrouvés ici : Journal du front

mercredi 18 juillet 2018

Les collabos français font un pas de plus


Après le soutien politico-financier au régime totalitaire et criminel de Kiev, la France, pourtant garante des accords de paix signés à Minsk s'est engagée à la suite de son maître étasunien dans une collaboration exponentielle dans la guerre déclenchée contre la population russe du Donbass.

Après le contrat concernant 55 hélicoptères Airbus dont une partie ira restaurer l'armée de l'air ukrainienne, le gouvernement français fournira une autre assistance militaire à l'armée Ukrainienne avec la livraison de complexes de détection anti sniper.

Ceci a été annoncé par le chef du service de presse de l'administration du ministère de la Défense, Jacob Osadchy.
Dans le cadre du programme de coopération militaro-technique bilatérale le Commandement des forces armées ukrainiennes prévoit de d'équiper ses forces de systèmes de détection de tireurs d'élite en service dans l'armée française et fabriqués par la société CILAS. Conformément à la conclusion de cet accord signé entre Kiev et Paris une vingtaine de ces radars devraient arriver dans un proche avenir sur la zone de front du Donbass.

Et ce matériel sera très vraisemblablelent accompagné d'une assistance technique et de formateurs militaires français.

Officiellement bien sûr la bien pensance pensance élyséenne présentera cette opération comme un soutien à une capacité exclusivement "défensive" réclamée par Kiev pour contrer la monstrueuse invasion d'une armée rouge ressuscitée sur les rives du Don.

Comme si dans une action offensive l'agresseur n'avait pas à neutraliser également l'action défensive des snipers !


Le modèle allégé du système de détection laser
Concrètement ce système de détection anti sniper baptisé DO LDP SCOUT est un radar optique qui peut avoir la taille d'une paire de jumelles. 

Alors que les systèmes acoustiques déterminent la position d'un sniper après son tir d'après une triangulation de la propagation de l'on de choc, ce système détecte et amplifie ce qu'on appelle l' "effet oeil de chat" c'est à ddire la rétro diffusion du laser utilisé par les equipements modernes des snipers (télémètre de calcul et/où assistance à  la visée). 
Le système optronique du radar repère le retour du laser de sa cible vers le tireur, puis grâce à un traitement algorithme intégré (système SIR), la localisation et l'évaluation de la menace au regard des système sa signature infrarouge sont effectuées. 


Le lien vers la fiche technique :  Fiche technique

Même si ce système ne représente qu'une faible menace pour les snipers républicains qui utilisent dans leur très grande majorité des optiques soviétiques anciennes sans système laser, ce contrat marque un pas de plus et réel dans la participation et l'engagement des pays de l'OTAN sur le front du Donbass.

Ainsi que je l'avais subodoré à propos du contrat avec Airbus, l'Etat français, en violation totale avec l'éthique des traités internationaux qu'il a signé à Minsk, s'est engagé avec Macron dans une pente russophobe belliciste, en bon roquet suivant ses maîtres étasuniens et canadiens, qui sont en train de passer dans leur collaboration avec les soudards de Kiev, du conseil à l'assistance militaire directe.

A quand un drapeau tricolore flottant au dessus des positions ukrainiennes en compagnie de celui des États Unis et de celui des néo nazis de Prayvi Sector ?

Heureusement pour moi que je me siens plus breton que français et que la honte ne tue pas !

Erwan Castel



mardi 17 juillet 2018

Snipers de Piatnashka

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"SKS" un camarade de la compagnie qui vient de rejoindre le cercle des snipers de Piatnashka

Ce matin les ukrainiens ont confirmé leur "retour aux affaires" des banksters qui les parrainent : lance roquettes antichars, armes légères, lance grenades automatiques et même chars de combat (vers 3h00) tirant à nouveau régulièrement sur les positions républicaines du secteur.

Mais ce sont surtout les snipers qui, au milieu de ce champ de bataille enterré, sont l'activité principale et permanente du front et à l'origine de la majorité des pertes au combat (tués ou blessés).


Mardi 17 juillet 2018

Si les ukrainiens ont développé de nombreux groupes de tireurs d'élite nomadisant sur le front en plus des tireurs de précision présents dans les organigrammes de leurs unités, les forces républicaines ont également développé cette arme, aussi efficace sur le terrain qu'utile à la propagande de guerre.

L'arme la plus courante de chaque côté de la ligne de front est le fusil Dragunov SVD 7, 62 mm équipé de sa lunette de tir PSO1. Cette arme soviétique ancienne reste très performante sur ce terrain dégagé où dans de nombreux secteurs, les belligérants sont à moins de 500 mètres les uns des autres.

Parfois. nous troquons la lunette de tir PSO1 (x4) par une lunette plus performante (x8, x10 ou X 12) pour mieux "fouiller" les petites meurtrières des casemates ennemies, ou par des visions nocturnes pour répondre aux tirs de nuits qui sont très fréquents.

Ainsi ce matin vers 06h00, avec l'appui d'un observateur muni d'un périscope de tranchée, "SKS" et moi même, nous avons "traité" une nouvelle position que les ukrops organisent pour se rapprocher de "Forteruine".

"Banzaï" au TR 8, un périscope de tranchée de grossissement 8

Nos premiers tirs ont appelé des ripostes de la part des ukrainiens, nous obligeant à accélérer les changements de position et multiplier les leurres, puis de brefs duels entre tireurs se sont alors engagés jusqu'à débusquer le chasseur imprudent ou le gibier inconscient grenouillant entre ruines, tranchées et trous d'obus.

Erwan Castel

Mézigue dans une bâtisse abandonnée et aménagée en poste d'observation et de tir

Les autres extraits de ce journal du front peuvent être retrouvés ici : Journal du front

Les néo-cons enragent !

Le Sénateur Mac Cain, 81 ans et très malade mais tiujours aussi virulent et guidé par une russophobie psychotique

Je crains que cette rencontre Trump Poutine reste sans suite pour la Paix dans le Monde (et celle de Trump) et qu'elle soit résumée à un  "C'était trop beau pour être vrai !"

Au sortir de la rencontre bilatérale d'Helsinki dont beaucoup de commentateurs s'accordent à dire que Poutine a dominé les débats avec Trump, les néocons étasuniens sont entrés en croisade contre le locataire indiscipliné de la Maison Blanche, allant même jusqu'à parler de "trahison".

Et pourtant, comme prévu derrière les poignées de main diplomatiquement cordiales et leur conférence de presse commune consensuelle, des points de divergence majeurs restent en travers de la rencontre entre les présidents des deux plus importantes puissances nucléaires du Monde..

Ainsi du dossier iranien qui est un sujet majeur de discorde et connecté à tous les autres points de tensions levantins...

Donc, en admettant la sincérité de Trump et surtout son pouvoir réel, ce rapprochement important entre Washington et Moscou pour transformer l'essai d'Helsinki en actes géostratégiques concrets a de sacrés obstacles à franchir comme la dépendance de l'économie étasunienne à son hégémonie militaro-industrielle et ses partenaires sionistes et wahabbites.

Même si elle est loin du changement de cap espéré, la stratégie étasunienne est au moins en roue libre depuis les doutes et les méfiances provoquées par l'électron libre Trump.

La contre attaque des néo cons et de leurs alliés à travers le Monde pour reprendre à 100 % le contrôle de leur machine ne va pas tarder et sur le chemin de retour de Moscou l'ombre de Trump ressemble de plus en plus à la silhouette de JFK...

Erwan Castel

Source de l'article : Radio Canada

Donald Trump et Vladimir Poutine au sommet d'Helsinki. Photo : Associated Press/JUSSI NUKARI

« Honte » et « trahison » : 
le choix de Trump de croire Poutine fait réagir à Washington

Des critiques extrêmement sévères s'élèvent aux États-Unis après la conférence de presse commune de Donald Trump et Vladimir Poutine, lundi, à Helsinki.

RADIO-CANADA AVEC AGENCE FRANCE-PRESSE, ASSOCIATED PRESS ET CNN

La première et peut-être la pire est celle du sénateur républicain John McCain, qui considère cette rencontre comme « l'un des pires moments de l'histoire de la présidence américaine ».

Il a ajouté qu’il s'agissait de l'« une des performances les plus honteuses d'un président américain ». « Il est évident que le sommet d'Helsinki était une erreur tragique », a renchéri dans un communiqué le sénateur de 81 ans, retiré depuis plusieurs mois en Arizona.

Le chef de file des républicains au Congrès américain, Paul Ryan, lui a fait écho en appelant Donald Trump à « prendre conscience que la Russie n'est pas [leur] alliée ».

Lors de la conférence de presse à Helsinki aux côtés du maître du Kremlin, Donald Trump s'en est pris à l'enquête du procureur spécial Robert Mueller sur l'ingérence russe dans la présidentielle qui l'a porté au pouvoir, et a semblé mettre sur le même plan les accusations du renseignement américain en ce sens et les dénégations de Vladimir Poutine.

« Il n'y a pas de doute, la Russie a interféré dans notre élection et continue à tenter de fragiliser la démocratie ici et dans le monde », a affirmé de son côté Paul Ryan.

Dans un tweet qu'il a publié un peu plus tard, le président Donald Trump a tenté de calmer le jeu à la suite de la volée de critiques de ses partisans comme de l'opposition et du renseignement.
  • Comme j'ai dit aujourd'hui et à plusieurs reprises dans le passé, j'ai une GRANDE confiance en MES services de renseignement. Toutefois, je reconnais aussi que pour bâtir un avenir plus prometteur, nous ne pouvons pas seulement nous concentrer sur le passé. Étant donné que nous sommes les deux plus grandes puissances nucléaires, nous devons nous entendre. - tweet de Donald Trump

L'opposition démocrate a aussi vivement condamné le comportement du président des États-Unis. « Irréfléchi, dangereux et faible », a attaqué son chef au Sénat, Chuck Schumer.

Selon lui, « la Maison-Blanche est maintenant devant une seule et sinistre question : qu'est-ce qui peut bien pousser Donald Trump à mettre les intérêts de la Russie au-dessus de ceux des États-Unis? » « Des millions d'Américains vont continuer à se demander si la seule explication possible à ce comportement dangereux est la possibilité que le président Poutine possède des informations nuisibles sur le président Trump », a-t-il ajouté.

La communauté du renseignement est également montée au créneau.

L'actuel directeur du renseignement, Dan Coats, a défendu dans un bref communiqué les évaluations « claires » de ses services en ce sens (l'ingérence russe, NDLR) et sur les « efforts en cours » de Moscou pour « saper » la démocratie américaine.

« Une trahison »

Les anciens chefs du renseignement qui ont servi sous le président Barack Obama ont aussi eu des mots cinglants pour le président.

L'ancien directeur de la CIA, John Brennan, témoigne devant la commission du Renseignement du Sénat américain, le 23 mai 2017.

L'ancien directeur de la CIA John Brennan. Photo : Reuters/Kevin Lamarque

John Brennan, qui a occupé le poste de directeur de la CIA de 2013 à janvier 2017, a qualifié les commentaires du président de « trahison ».

« La performance de la conférence de presse de Donald Trump à Helsinki augmente et dépasse le seuil des "crimes et délits élevés". Ce n'était rien de moins qu'une trahison. Les commentaires de Trump n'étaient pas seulement imbéciles, il est entièrement dans la poche de Poutine. Patriotes républicains, où êtes-vous? », a twitté John Brennan.

James Clapper, qui était directeur du renseignement national sous la présidence d'Obama de 2010 à 2017, a décrit les remarques de Trump comme « vraiment incroyables ».

« Sur la scène mondiale, devant le monde entier, le président des États-Unis a essentiellement capitulé et semble intimidé par Vladimir Poutine, a déclaré Clapper à CNN. C'était incroyable et très, très perturbant. »

James Clapper a décrit Poutine comme un « ennemi juré des États-Unis » qui cherche à saper la démocratie du pays et ses élections. « Il faut qu'il soit sur le chemin du retour à Moscou. »