samedi 29 février 2020

Tic tac tic tac tic tac...


Char de combat turc détruit lors d'un bombardement des forces djihadistes en Syrie 

Dans la guerre en Syrie vient d'être engagée à l'initiative de la Turquie une nouvelle phase ahurissante et meurtrière qui menace désormais d'une déflagration incontrôlable tout le Moyen Orient et même au delà !


Et déjà dans les officines ukrainiennes et les milieux radicaux nationalistes possédés par une russophobie psychotique des voix s'élèvent pour dire que les tensions graves nées en Syrie entre Moscou et Ankara sont pour Kiev une occasion idéale pour relancer la guerre dans le Donbass, et même avancent certains hystériques comme Andri Biletsky, de déclarer la guerre à la Russie !

Au cours des derniers jours Erdogan dont les délires néo-ottomans rejoignent ici ceux de l'impérialisme étasunien a décidé de porter assistance aux hordes djihadistes qui subissent depuis plusieurs semaines défaites sur défaites et reculent devant une armée nationale syrienne qui est sur le point d'achever la libération de son pays. Et au milieu de ce chaos indescriptible se trouvent les forces russes engagées aux côtés des syriens dans leurs opérations anti-terroristes contre le nébuleuse salafiste de Daesh, Al Qaïda and Co mais qui désormais se retrouvent face aux forces turques qui les soutiennent sur le front de Idlib et Alep.

Car, au delà des communiqués officiels qui cherchent désespéramment à sauver le jeu diplomatique officiel existant entre Moscou et Ankara, la réalité sur le terrain est que les forces turques imbriquées avec les djihadistes qu'elles soutiennent subissent des pertes importantes de la part des forces syriennes et des forces russes libérant le pays du terrorisme islamiste. 

23 février, les chasseurs russes stoppent une colonne
 de véhicules blindés turcs dans le Sud d'Idlib.



Que font les turcs en Syrie ?

Depuis le début de l'année 2020 les forces gouvernementales syriennes ont libéré 
plus de 40 % de leur territoire national qui était occupé par les terroristes islamistes.

Mais il est intéressant de comprendre d'abord ce que fout l'armée turque dans cette région Nord de la Syrie pour mieux saisir la duplicité d'Erdogan qui n'a jamais abandonné ni sa sympathie pour l'idéologie islamiste ni ses ambitions hégémoniques levantines qui s'étendent jusqu'en Afrique du Nord (d'où l'envoi récent de troupes turques en Libye par exemple): 

En menant des opérations militaires dans le Nord d'une Syrie occupé par le chaos Erdogan ne cherche pas plus depuis 2018 à protéger ses frontières Sud qu'à liquider les zones kurdes qui lui sont hostiles du Nord de la Syrie , s'emparer des champs de pétrole du Nord de la Syrie et surtout déstabiliser le gouvernement arabe laïc de Assad qu'il a toujours détesté. 

Erdogan pour mener à bien sa stratégie impérialiste a dupé la Russie et l'Iran en rejoignant leur coalition en Syrie dont les actions définies par les accords d'Astana visent tous les groupes armés illégaux opérants en Syrie. Et lors des accords de Sotchi Erdogan s'était engagé en 2018 à neutraliser dans la zone de désescalade d'Idlib les groupes armés modérés et radicaux opérant dans ce secteur, et à rouvrir les deux autoroutes M4 et M5 qui relient cette région à Damas.

Or le sultan d'Ankara n'a pas tenu ses engagements au contraire :
  • La Turquie a armé et encadré des groupes islamistes radicaux pour liquider les groupes d'autodéfense kurdes.
  • Aucun groupe djihadiste n'a été désarmé par les forces turques dans la zone de désescalade
  • Les autoroutes M4 et M5 qui sont des voies logistiques de l'armée syrienne n'ont pas été sécurisées et rouvertes par les turcs
Si le maître d'Ankara réussi à s'imposer dans cette région complexe via des arrangements de plus en plus visibles avec les groupes terroristes y pullulant, il va très vite déchanter quand les forces gouvernementales syriennes, après avoir sécuriser l'Est du pays, avancent vers le Nord pour libérer les secteurs d'Alep et Idlib. Et leur offensive est non seulement victorieuse mais aussi fulgurante, grâce notamment à l'appui aérien redoutables des chasseurs bombardiers et forces spéciales russes.

Face à la reconquête de la coalition russo-irano-syrienne, le sultan s'énerve et son masque achève de tomber pour révéler le vrai visage d'un fourbe mégalomane, qui tel un vautour cherchant à tirer son épingle du chaos syrien, sen va bouffant surtout à la gamelle d'un l'impérialisme occidental, qu'il menace même pour mieux s'attacher son soutien. 


Un casus belli turc

Du coup, et malgré les nettes victoires de l'armée gouvernementale syrienne sur les djihadistes et la normalisation de la majeure partie du pays, la situation militaire en Syrie n'a jamais été aussi dramatiquement explosive..

Depuis février d'importants renforts blindés turcs sont envoyés dans le Nord de la Syrie pour faire barrage à l'armée syrienne et venir en aide aux terroristes islamistes qu'elle combat. l'effectif des grandes unités de combat turques passent en 3 semaines de 6 à 42.

Après avoir freiné par leur présence les soldats syriens libérant leur pays, les forces turques vont rapidement engager le combat contre eux puis, dans la foulée soutenir les groupes djihadistes s"accrochant désespéramment à Idlib en leur livrant des armes et des véhicules de combat ainsi qu'un encadrement (conseillers et forces spéciales), avant de les appuyer directement il y a quelques jours en déployant des unités de combat à leurs côtés. 

Depuis 2 semaines les accrochages entre les turcs soutenant les djihadistes et les syriens soutenus par les russes et les iraniens se multiplient et vont crescendo en fréquence et intensité. Les syriens qui subissent des tirs de la part des forces turco-djihadistes ripostent à leur tour, tuant 3 soldats turcs d'un poste d'observation. Et cette escalade militaire initiée par la Turquie dans un pays tiers se transforme rapidement dans un engrenage très rapide en guerre ouverte entre Damas et Ankara !:

2 hélicoptères syriens vont être abattus par des missiles sol-air turcs
dans la semaine du 10 février, dont 1 par l'armée turque elle-même.

Au moins 33 soldats turcs vont être tués lors d'un raid aérien mené
par les russes contre des djihadistes positionnés dans Idlib le 27 février

Puis c'est au tour des turcs de bombarder le 28 février des convois 
et unités militaires syriennes participant à la libération d'Idlib.

La Russie, qui depuis son engagement a toujours cherché à éliminer les terroristes du sol syrien tout en évitant un dérapage international du conflit s'est lancé dans un challenge de négociations avec la Turquie sur fond de partenariats économiques multiples entre les 2 pays.

Mais aujourd'hui, l'issue diplomatique de ce conflit turco-syrien semble être dans une impasse profonde du fait de l’entêtement du mégalomane Erdogan a vouloir contrôler cette région septentrionale syrienne et déstabiliser ainsi le gouvernement de Bachar el Assad, pour la plus grande joie des occidentaux et des sionistes israéliens qui rêvent de voir disparaître cet acteur essentiel de la résistance à leur hégémonie au Moyen Orient.

Les djihadistes déployés à Idlib sont intégrés aux unités coordonnées
par l'Etat major e du 6e corps de la 2e armée Turque, dont les drones
guident les bombardements sur les syriens comme ici  et même supervisés
 par le ministre turc de la Défense nationale, Hulusi Akar, (source Jacques Frère) 

Une invasion de la Syrie soutenue par l'OTAN...

Situation au 29 février 2020. En rouge les unités de combat turques, en bleu les unités syriennes

Car force est de constater au vu de cette carte du Nord de la Syrie, que le conflit qui y fait rage depuis bientôt 10 ans vient de changer radicalement de physionomie passant d'une guerre civile organisée par des groupes terroristes soutenus par l'OTAN à une invasion militaire de l'un de ses membres, la Turquie soutenue officiellement par l'alliance.

Les marionnettistes sont descendus sur la scène et le conflit asymétrique où Washington faisait la guerre au régime syrien par procuration est devenu aujourd'hui une guerre symétrique ouverte entre Ankara et Damas au milieu d'un jeu d'alliance scabreux qui menace le monde d'un effet domino incontrôlable.

En attendant de très violents combats meurtriers opposent les forces russo-irano-syriennes aux forces turco-djihadistes, chacun prenant ou reprenant du terrain à l'adversaire, notamment dans les secteurs de l'autoroute M5 comme à Saraqib par exemple, libérée par les syriens, puis reprise par les djihadistes et à nouveau encerclée par les syriens. Dans les combats en cours pour Saraqib, a été tué Ahmed Arman, un major turc commandant des forces spéciales turques et qui avait massacré plus de 200 civils kurdes à Cizre le 7 février 2016. Cette qui ne fera pas pleurer beaucoup de personnes prouve bien l'implication des turcs aux côtés des groupes armés terroristes d'Al Qaida,

Malgré l'effet de surprise de son offensive en Syrie et ses importantes forces de combat déployées dans le Nord de la Syrie, le néo sultan Erdogan n'est pas tranquille dans son coup de poker car: 
  • La situation économique réelle de la Turquie ne lui permettra pas de conduire seul une guerre longue contre la Syrie et encore moins contre la Russie.
  • Politiquement Erdogan dont le parti en perte de vitesse a perdu les dernières élections en Turquie risque de voir son soutien diminué encore plus en cas de revers militaires.
Du coup Erdogan cherche à attirer le parapluie de l'OTAN au dessus du Nord de la Syrie et s'attirer le soutien politique et bien sûr économique de partenaires occidentaux dont il balaie les hésitations éventuelles par un chantage à une invasion de réfugiés vers l'Europe.

La Turquie a donc fait appel à l'OTAN, tandis que ses unités de Lance Roquettes LRM T-300 (100 km de portée) se cachant derrière l'article 5 du traité de l'OTAN (assistance mutuelle si un pays membres est attaqué) bombardent les forces syriennes depuis le territoire turc.


...sur fond d'une tension avec la Russie des plus dangereuses 

Tandis que les nationalistes turcs soutenus par la propagande de l'Etat excitant une russophobie hystérique évoquent une guerre inévitable avec leur voisin russe, les occidentaux, USA en tête regardent avec malice la situation empirer et relancer à nouveau une croisade d'indignations internationale contre la Syrie, la Russie et bien sûr au passage l'Iran...

Aussi la réponse à l'appel de l'incendiaire Erdogan n'a pas tardé illustrant de manière éclatante le cynisme et la duplicité des occidentaux qui dans ce conflit syrien ne parlent que de désescalade, de paix et de démocratie mais jettent continuellement de l'huile sur le feu en armant des terroristes islamistes ou en soutenant comme aujourd'hui une invasion illégale du territoire syrien par l'armée turque: 
  • L'OTAN, dont les ambassadeurs des 29 Etats membres se sont réunis en urgence le 28 février à Bruxelles, a exprimé par la voix de son Secrétaire général Stoltenbeg, sa totale solidarité avec l'agresseur turc malgré des divisions internes sur le sujet syrien : «Nous appelons la Russie et le régime syrien à cesser les combats et les attaques aériennes aveugles (...) Nous appelons aussi la Russie et la Syrie à respecter pleinement le droit international (...) Nous appelons la Syrie et la Russie à s'engager pleinement dans les efforts menés par l'ONU pour trouver une solution pacifique au conflit en Syrie»,
  • Des systèmes d'armes étasuniens de missiles sol-air "Patriot" à destination de la Syrie seraient arrivés sur la base de l'OTAN d'Incirlik en Turquie.
Du son côté Erdogan, qui reste intransigeant dans ses objectifs en Syrie, a fermé l'espace aérien aux avions russes opérant aux côtés des forces syriennes et fait peser la menca d'une fermeture du détroit du Bosphore pour bloquer à la flotte russe l'accès à la Méditerranée.

De son côté la Russie tout en œuvrant au maximum pour une sortie de crise diplomatique de ce conflit majeur entre Ankara et Damas, se prépare au pire et déploie des forces aériennes, maritimes et terrestres dans la région et a réagi aux actions et menaces turques. Ainsi par exemple : 
  • Les forces russes ont décrété une zone d'exclusion aérienne au Nord de la Syrie, pour empêcher les raids aériens turcs, mais aussi ceux de l'OTAN sur la zone des combats 
  • Les frégates Amiral Grigorovich 494 et Amiral Makarov 499 ont quitté la Mer Noire vers les côtes syriennes armées des missiles mer-sol longue portée de type Kalibr. 
  • Le Ministère russe de la défense a officiellement demandé aux autorités Iraniennes la possibilité d'utiliser leur base aérienne de Hamedan comme point de ravitaillement pour ses avions d'attaque au sol SU-25 & ses bombardiers lourds Tu-22M3 qui vont être déployés en Syrie


Et comme d'habitude, une France de plus en plus pitoyable 

  • "Je me suis entretenu cet après-midi avec Mevlut Cavusoglu, ministre des affaires étrangères de la Turquie.
  • J’ai exprimé à mon homologue les condoléances et la solidarité de la France avec la Turquie à la suite de l’attaque conduite hier contre les forces turques dans le nord-ouest de la Syrie. J’ai condamné les violations répétées par le régime syrien et la Russie de leurs engagements concernant la désescalade dans la province d’Idlib et du droit international humanitaire.
  • J’ai réitéré l’appel de la France au régime syrien et à la Russie à mettre un terme à l’offensive militaire engagée dans le nord-ouest syrien, à pleinement respecter leurs obligations au titre du droit international humanitaire et à en revenir aux arrangements de cessez-le-feu de l’automne 2018 pour mettre immédiatement un terme aux hostilités. La Russie doit poursuivre les négociations avec la Turquie afin d’aboutir à une désescalade à Idlib et permettre la relance du processus politique.
  • J’ai enfin salué les efforts déployés par les voisins de la Syrie, et la Turquie en particulier, pour porter assistance aux réfugiés syriens et j’ai réitéré notre détermination à mobiliser une assistance humanitaire renforcée, à titre national et avec l’Union européenne et ses États membres."
Et en France, les dégénérés de la république et fidèles collabos des pires crapules du moment du moment qu'ils servent les intérêts de la ploutocratie mondialiste, continuent mordicus de soutenir les égorgeurs d'Al Qaida et de Daesh, depuis Jean Claude le Drian, le représentant de la diplomatie française qui annonce le total soutien de Paris aux côtés d'Ankara dans son offensive contre la Syrie, jusqu'aux dizaines de djihadistes français qui sous les ordres du repris de justice franco sénégalais Omar Diaby "Omsen", prennent part aux combats à Idlib pour y défendre la Charia islamiste. On sait déjà qui accueillera les éventuels survivants parmi ces fanatiques qui tuent depuis des années civils et militaires syriens qui sont quant à eux, pour rappel aux idiots communautaristes, de vrais musulmans et non ces hérétiques islamistes qui dans leur immense majorité n'ont jamais lu un Coran (et quand bien même seraient incapables d'en faire l'exégèse)

En espérant que le miracle de la diplomatie russe, qui a engagé des négociations avec la Turquie pour engager une désescalade du conflit, puisse à nouveau étouffer une internationalisation du conflit syrien, il reste a surveiller de près l'évolution des combats et surtout leurs échos dans les officines diplomatiques occidentales dont beaucoup sont tentées de profiter de cette situation pour relancer une croisade politico-militaire contre Damas et un équilibre mondial entre surperpuissances de plus en plus instable.


Erwan Castel

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vendredi 28 février 2020

"Qui s'y frotte s'y pique"


Dans le Donbass militaire, ce mois de février aura été marqué par la lamentable opération de communication menée par Kiev sue le front de Lugansk et pour laquelle Zelensky a sacrifié inutilement près d'une dizaine de soldats ukrainiens. Je ne reviendrai pas ici sur les détails de cette attaque ukrainienne et les motivations politiques hystériques et non moins pitoyables qui l'ont déclenché mais plus de la contre-attaque républicaine qui l'a immédiatement suivie et qui révèle les capacités opérationnelles actuelles des milices républicaines de Donetsk et Lugansk, autant que la situation psychologique du front.

Lorsque une unité ukrainienne de reconnaissance et sabotage tente de s'infiltrer dans les lignes républicaines ce 18 février 2020 à 6h00 du matin, elle est aussitôt repérée par les avants postes républicains qui ripostent, Suite à ce premier échec les ukrops qui battent en retraite précipitamment se fourvoient dans un secteur miné qui augmente drastiquement leurs pertes. 

Sur fond de duels d'artillerie consécutifs à cette première phase de cette bataille qui vadurer pendant 5 heures, les forces républicaines engagent alors une contre attaque limitée dont l'objectif est de s'emparer d'une position avancée ukrainienne organisée dans cette "zone grise" située entre les belligérants et censée rester démilitarisée.

Prise de la position ukrainienne "Bania" lors de la contre-attaque 
républicaine sur le front de Kirovsk le 18 février 2020.

C'est probablement à partir de cette position ukrainienne avancée, appelée "Bania", que s'était élancé le groupe de combat pour sa reconnaissance offensive vers les positions républicaines défendant le village de Golubovskoye. La neutraliser apparaissait donc comme une réaction minimum et prioritaire à cette attaque de Kiev.

Une unité républicaine a donc créé la surprise en sortant de ses positions pour donner l'assaut à cette position avancée ukrainienne et ce moins d'une heure après de début de l'attaque comme le montre cette image extrait d'un drone de surveillance où on peut distinguer au milieu de l'image des soldats progressant vers l'objectif.



Sans vouloir verser dans un dythérambe propagandiste des forces de défense républicaines, force est de constater qu' à l'occasion de cette matinée du 18 février elles ont démontré une grande capacité opérationnelle et une discipline de combat exemplaire qui leur ont permis de réagir promptement à l'attaque ukrainienne et d'engager une riposte ciblée et limitée contre des positions identifiées sans toutefois engager une rupture du front et une escalade majeure incontrôlable :
  • Les unités de défense après avoir repoussé les forces ukrainiennes vont engager une contre attaque limitée dans l'espace et le temps pour détruire leu base d'assaut et les dissuader de poursuivre leurs actions offensives.
  • Puis lorsque les ukrainiens entament un bombardement généralisé de ce secteur du front (7 villages seront touchés par l'artillerie lourde de Kiev), l'artillerie républicaine de engage alors rapidement des tirs de contre-batteries efficaces sur les postions de tir repérées.

"Devant nous l'ennemi, derrière nous nos familles"


Mai surtout ce choc du 18 février révèle le niveau psychologique des forces en présence sur ce front du Donbass : 
  • Malgré leur nette supériorité numérique (x 3 à 4) et une modernisation de leurs équipements et entraînements, les soldats ukrainiens ne montrent pas de motivation pour aller mourir sur le front du Donbass. Les problèmes importants d’alcoolisme et de drogues dans leurs rangs, les désertions 'avant et après incorporation) et suicides nombreux sont symptomatiques de cette dépression générale qui règne parmi les forces de Kiev. Et lorsque ces soldats sont confrontés à la dure réalité du combat, le plus souvent, ils se terrent ou s'enfuient dans une panique individuelle incontrôlée.
  • Exception cependant pour les volontaires des bataillons et unités spéciales composées principalement de soldats politiques, repris de justice et autres têtes brûlées qui au contraire veulent en découdre violemment avec les forces pro-russes mais dans une telle excitation qu'ils en perdent souvent le sens des réalités et de la discipline pour foncer dans des actes téméraires suicidaires. 
En résumé, la majorité des soldats ukrainiens savent se battre mais n'en ont pas envie de risquer leurs vies pour Donetsk ou Lugansk, et la minorité des ukrops présents sur le front du Donbass veulent individuellement se battre contre les pro-russes mais ne connaissent pas la discipline qu'impose le combat moderne.
  • En revanche les milices républicaines restent, malgré 6 années de guerre, extrêmement motivées dans leurs missions de combat. De plus l'expérience de la guerre, l'entrainement subi et la modernisation de leurs équipements et procédures d'engagement ont renforcé considérablement leur discipline et leur capacité opérationnelle. 
  • Les miliciens républicains, bien qu'inférieurs en nombre se battent sur des positions défensives le dos à leurs villages ancestraux et cités familiales, ce qui leur donne un avantage tactique compensant justement cette balance numérique et surtout une motivation extrême qui est celle d'un guerrier défendant sa famille et son clan.
Si on rajoute à ce facteur psychologique la configuration physique du front qui est au désavantage de l'assaillant, on comprend mieux pourquoi les forces ukrainiennes se contentent surtout de bombarder les républiques et ne s'aventurent que très rarement à vouloir percer leurs lignes de défense. 
En effet, le front défensif républicain s'appuie soit de grands espaces ouverts de type steppe où peuvent être observés les moindres mouvements lointains, ou alors de tissus urbains et industriels très difficiles à investir et contrôler sans un coût matériel et humain très important (pour attaquer une agglomération défendue, le ratio minimum exigé par la guerre moderne est de 4 contre 1 et d'une logistique x8).

Donc  le seul choix qui s'offre à l'Etat major ukrainien est de provoquer, toujours et encore les forces de défenses républicaines en espérant qu'elles tombent dans le piège d'une riposte disproportionnée qui serait exploitable sur le plan diplomatique par Kiev pour imposer des exigences et des sanctions nouvelles et démesurées contre la Russie.

Mais depuis 6 ans les femmes et les hommes du Donbass qui méritent chaque jour de l'ancien nom de leur cité minière ("Stalino") ont appris à "faire le dos rond" quand éructent les canons ukrainiens mais aussi de monter à l'assaut avec courage lorsque des ukrops osent venir se frotter à leurs lignes de défense.


La force morale qui anime la grande majorité des milices républicaines qui, contrairement aux conscrits ukrainiens, ne sont composées exclusivement que de volontaires pourtant peu rémunérés est sans conteste l'expression de ce lien indescriptible qui lie un homme à sa patrie charnelle, et ceci au delà de toute considération idéologique ou communautariste restrictive, car c'est la terre et l'Histoire physique d'un pays qui définit son peuple d'appartenance par rapport à tous ceux qui adoptent sa culture native, travaillent et se battent pour lui à l'image des différentes communautés de la Grande Russie qu'on retrouve dans les galeries de mines de charbons ou dans les tranchées du Donbass.

Et si d'aventure Zelensky, poussé par l'OTAN et le contexte international (Syrie notamment) venait à lancer une grande offensive dans le Donbass, c'est toute l'Ukraine qui vivrait alors sous la réponse vive des forces républicaines mai aussi, à cette occasion, des forces russes, le même destin funeste que celui  de son unité de reconnaissance sacrifiée le 18 février dernier devant les défenses de la République Populaire de Lugansk.

Erwan Castel

Ceinture de feu autour de Donetsk


Poursuivant son escalade militaire dans le Donbass, Zelensky qui a définitivement jeter à la poubelle ses belles promesses électorales de respecter le cessez le feu signé par l'Uraine en février 2015, laisse désormais son armée mener cette guerre d'attrition qui quotidiennement terrorise les populations du Donbass et saigne leurs défenseurs.

Ainsi pour les seules dernières heures l'artillerie ukrainienne a engagé des attaques croissantes sur la périphérie Ouest et Nord de Donetsk, bombardant les positions républicaines et les zones résidentielles aussi bien la nuit qu'en journée. Voici quelques exemples de cette nouvelle escalade militaire initiée par Kiev à travers des courtes vidéos réalisées par des résidents de Donetsk :

27 février, en fin d'après midi, bombardement ukrainien 
dans l'Ouest de Donetsk . Secteur de Staromikhailovka

28 février, après minuit, bombardement ukrainien 
dans le Nord de Donetsk . Secteur Kuybishevsky

28 février, 01h30, bombardement ukrainien dans le Nord
 et l'Ouest de Donetsk . Secteurs Staromikhailovka et aéroport

Plusieurs messages de militaires et d'observateurs ont signalé durant la nuit au vu des rafales d'explosions l'utilisation probable de Lance Roquettes Multiples ukrainiens de type "Frad" de 122 mm). Si cette info vient à être confirmée cela constituerait une étape grave dans l'escalade militaire exponentielle engagée par Kiev depuis plus d'1 mois maintenant.

Pendant la nuit plusieurs amis vivant au centre de Donetsk où les explosions étaient audibles ou sur le front  nord de la cité m'ont envoyé des messages d'alerte certains depuis leurs caves où ils s'étaient à nouveau réfugiés avec leurs enfants. Plusieurs ont décrit des tirs d'obusiers e 152mm ukrainiens.

Quoiqu’il en soit, cette nuit les "ukrops" ont monté d'un cran dans leur campagne de terreur de la population de Donetsk, ce qui correspond à une certaine logique suite aux déclarations bellicistes d'un président Zelensky (qui désormais ne se différencie de son prédécesseur Porochenko que par une moindre alcoolisation quotidienne) ou le nouveau blocage délirant organisé par les représentants ukrainiens aux réunions de Minsk qui, en plus des modifications inacceptables demandées dans le calendrier séquentiel du processus de paix, veulent maintenant y irajouter le dossier de la Crimée et le fantasme de son intégration dans l'Ukraine !

Ce conflit du Donbass continue donc de patauger dans une impasse sanglante où sont piégées les populations de Donetsk et Lugansk, cependant il est possible que la situation se débloque cette année du fait d'une autre escalade militaire en cours qui se déroule se l'autre côté de la Mer Noire, entre les forces russes et les forces turques déployées en Syrie. Mais cela ne risque pas de se faire en faveur de la Paix...
Car dans l'hypothèse où cette escalade militaire levantine déboucherait sur un conflit ouvert entre Moscou et Ankara, l'OTAN qui ne risquera certainement pas ses soldats occidentaux en 1ère ligne pour sauver les miches d'un sultan fou, risque cependant d'être tentée d'ouvrir un ou plusieurs deuxième's) front(s) sur le flanc russe via la Géorgie par exemple et surtout l'Ukraine, ces pays soutenus par l'alliance mais qui n'en faisant pas partie n'engage pas sa responsabilité en cas de guerre déclarée contre la Russie.
Et ceci est à mettre également en perspective d'une crise économique systémique mondiale dont l'arrivée certaine est aujourd'hui accélérée par l'épidémie du Covid19. Or comme par le passé la ploutocratie mondialiste, devant un bug général de son système économique n'aura pas d'autre choix que de tenter à nouveau son redémarrage via le "reset" de la guerre.

2020 s'annonce une année plutôt brûlante !

Erwan Castel

jeudi 27 février 2020

Gens polis et soldats d'élite


Ce 27 février est la journée des "Forces des Opérations Spéciales" russes. Ces forces spéciales appelées "SSO" (Силы Cпециальных Oпераций), ont été conçues et sont entraînées pour faire face aux situations extrêmes mais aussi être déployées dans les conflits de nouvelle génération, notamment les guerres asymétriques, coups d'Etat, ou révolutions colorées organisés à travers le Monde par les services occidentaux, les forces de l'OTAN ou leurs auxiliaires terroristes.

Les SSO sont nées en plusieurs étapes : tout d'abord, dans le programme de la grande réforme militaire entamée en 2008, des commandos d'intervention sélectionnés  de la Direction générale du renseignement (GRU) plus connus sous le nom de "spetsnaz" ont été regroupés dès l'année suivante, et en 2012 Le commandement des forces d'opérations spéciales a été mis sur pied et annoncé officiellement en mars 2013 par le chef d'état-major général Valery Gerasimov . 



Les SSO sont des unités spécialisées d'échelon stratégique, et spécialisées dans les opérations extérieures au territoire de la Fédération de Russie. Leurs missions principales sont le renseignement, e sabotage et les opérations anti-terroristes. Polyvalentes dans leurs missions équipements et entraînements, les SSO n'appartiennent à aucune branche des forces armées russes et sont également distinctes des Forces spéciales de la Direction générale de l'état-major général des forces armées russes. Les SSO russes sont des professionnels ayant grades d'officiers.
Le premier déploiement opérationnel de SSO a eu lieu en Crimée en février-mars 2014, lorsque la population veut organiser son référendum d'indépendance sous la menace des forces ukrainiennes et des paramilitaires ukrainiens. Cette opération a été un franc succès où pratiquement aucun coup de feu a été tiré par ces unités dispersées dans tous les centres névralgiques de la péninsule pour en assurer la protection. Le slogan «gens polis» s'est instantanément répandu à travers le pays et le monde précisément grâce au professionnalisme de ces spécialistes.

A cours de cette opération de Crimée, les SSO, ces "petits hommes verts", cagoulés, sans insigne et veillant avec discrétion et professionnalisme sur la sécurité des habitants de Crimée, n'ont pas seulement réussi avec brio leur mission de maintien de l'ordre mais sont entrés aussi dans l'histoire de la grande Russie sous le surnom de "gens polis" (вежливые люди).  

Et le 27 février est devenu par décret du président de la Fédération de Russie no 103 en date du 26 février 2015.,"la journée des Forces d'Opérations Spéciales" qui répond à de nombreux appels de citoyens à leurs députés pour célébrer les hommes des SSO..


Aujourd'hui ces forces d'élite russes aux formations universitaires et linguistiques aussi poussées que leur spécialisations techniques ou leurs entraînements au combat sont engagées notamment sur le théâtre d'opérations syrien à la pointe des offensives menées conjointement avec les forces syriennes pour la libération de leur territoire.

Et je ne pense pas qu'à Idlib par exemple, où ont été capturées ces images, que les djihadistes terroristes les appellent ici "gens polis" . Ces images dévoilant le travail des SSO sont publiées exceptionnellement par le commandement russe à l'occasion justement de cette journée qui leur est dédiée.
Un avant de ce qui attend les ukropithèques s'il demain leur prenait l'envie de vouloir capturer le Donbass....

Erwan Castel



Une Ukraine bornée... au service de la Russie !


Comme prévu la situation sur le front s'est détériorée sous le bombardements ukrainiens à la veille d'une nouvelle réunion du groupe de contact tripartite chargé d'accompagner l'application des accords de Minsk 2, ce processus de paix signé il y a 5 ans, mort-né, mais que les diplomaties tentent désespérément d'opposer depuis à une reprise radicale des combats entre Ukrainiens et républicains, laquelle semble chaque de plus en plus inévitable.

Et depuis le retour une nouvelle fois bredouilles des représentants de ces accords de plus en plus désaccordés, les provocations meurtrières de Kiev dans le Donbass continuent de ravager les 460 kilomètres de ligne de front, occasionnant de nouvelles pertes parmi les défenseurs républicains et de nombreuses destructions dans les zones résidentielles se trouvant à sa proximité. Voici 3 très courtes vidéos filmées par des habitants (sur)vivant sur le front.

24 février 2020, destructions causées par l'artillerie ukrainienne au 
Nord de Gorlovka ( nord de la RPD)
26 février 2020, bombardement ukrainien sur l'Ouest de Donetsk
Secteur Trudovsky. Ici des tirs fusants de ZSU 23/4
27 février 2020, bombardement ukrainien sur le front de Lugansk
Secteur du village de Donetskoye


Et cette situation ne risque pas de s'améliorer avec l'arrivée du printemps et surtout ces négociations entre parties que Kiev, à chaque réunion, enterre de plus en plus profondément au fond de leur impasse.

Car le jeu des représentants ukrainiens depuis 5 ans est très simple: devant les bocages rencontrés pour enfin amorcer concrètement le processus de paix, au lieu de chercher à résoudre les problèmes, ils rajoutent des exigences supplémentaires encore plus irréalisables ou acceptables par les représentants russes et républicains : abandon à l'Ukraine des territoires des républiques occupés par son armée, déploiement de casques bleus, participation d'autres "partenaires" occidentaux aux discussions, contrôle ukrainien des frontières avec la Russie avant les élections locales, etc autant de revendications qui relèvent autant du fantasme que de la provocation.

Et maintenant, les ukropithèques, entre autres nouvelles lubies délirantes, veulent intégrer leurs revendications sur la Crimée aux négociations des accords de Minsk sur le Donbass !!! Autant demander la Lune au Kremlin.

Du coup il apparaît que Moscou est en train de changer de stratégie concernant le Donbass comme en témoigne les émissions et analyses politiques dans les médias russes sur le sujet qui parlent de moins en moins de Minsk et de plus en plus de l'intégration du Donbass au sein de la Fédération de Russie.

Cette radicalisation de la position du Kremlin est à mettre en perspective avec le blocage obstiné et exponentiel opéré par Kiev qui, à défaut de "faire avancer le schmilblick", rend même aujourd'hui le dialogue impossible. Et d'autre part, le limogeage du conseiller spécial du Kremlin pour la région, le libéral Surkov, jugé souvent trop conciliant avec la partie ukrainienne, va également certainement débrider le processus d'intégration du Donbass dans la Fédération de Russie qui est la seule alternative possible et souhaitée par les populations au plan de paix naufragé.

Dimitri Kozak, le nouveau conseiller spécial de Vladimir Poutine pour la région du Donbass 
Tout en prenant acte de la polarisation des positionnements russe et ukrainien concernant le règlement diplomatique du conflit dans le Donbass, le Kremlin a tenu a confirmer par la voix du président Poutine un discours conciliant à l'opposé des éructations russophobes et bellicistes prononcées par le régime ukrainien. 

Ainsi dans un entretien accordé à  Andreï Vandenko de l'agence Tass, visible aussi sur le site du Kremlin, le président Poutine a rappelé les liens historiques et culturels qui unissaient, par delà les spasmes historiques de la géopolitique, les peuples russe et ukrainien.

Extraits : (pour l'intégralité de l'entretien voir la traduction ici : Donbass Insider)
  • "Comme je l'ai mainte fois répété russes et ukrainiens ne formons q'un seul et même peuple. Que cela plaise ou non aux ukrainiens, mais si vous regardez l'histoire, c’est la réalité. Voyez vous, avant les XI-XIIIe siècles, nous n’avions pas de différence de langue, et ce n’est qu’après la polonisation qu’une partie des Ukrainiens, qui vivaient sur le territoire polono-lituanien, que les premières différences linguistiques sont apparues, environ au XVIe siècle si je me souviens bien.
  • Les ukrainiens étaient ceux qui vivaient sur les frontières de l'empire russe. Il y avait des ukrainiens à Pskov, les gens qui défendaient les frontières Sud contre les attaques du khan de Crimée étaient des ukrainiens. Il y avait aussi des ukrainiens dans l’Oural.... des Ukrainiens il y en avait partout. Et nous n’avions aucune différence de langue. Qui plus est, à cette même époque, avant les XIV & XVème siècles, ces gens, slaves de l’Est, qui vivaient sur le territoire de l’Union de Pologne-Lituanie (à la fois en Moscovie et Pologne) étaient appelés russes. Les premières différences linguistiques sont apparues beaucoup plus tard…
  • Pour parler d’aujourd’hui et de demain, nous devons connaître l’Histoire. Nous avons besoin de savoir qui nous sommes, d’où nous venons, ce qui nous unit.

Puis le chef du Kremlin a relevé ce qui aujourd'hui séparait la Russie de l'Ukraine, soulignant que cela était principalement le fait de nationalistes dont le discours initial a été détourné vers une russophobie de plus en plus contre productive et étrangère à la réalité des peuples. 

Extraits :
  • "Aujourd'hui, beaucoup de choses nous séparent. Mais nous ne devons pas oublier ce qui nous unit. Et nous ne devons pas détruire ce que nous avons en commun. Par exemple, l’Église. Pourquoi faudrait-il détruire l’unité de l’Église orthodoxe russe ?
  • Du temps a passé. Et parce que que les gens vivaient sur la frontière avec le monde catholique, avec l’Occident, une communauté particulière relativement indépendantes de l’État russe a commencé à émerger. Comment devons-nous nous réagir à cela ? Je l’ai déjà dit : nous devons respecter cette réalité Mais nous ne devons pas pour autant oublier notre identité commune".
L'évolution de l'Ukraine: une histoire 100 %... russe !
Puis le président Poutine de continuer de rappeler des évidences des liens fraternels unissant naturellement russes et ukrainiens, mais en mettant progressivement en avant une stratégie russophobe manipulant, via des radicaux nationalistes, cette région tiraillée entre Occident et Eurasie.
  • "L'entité ukrainienne, en particulier, a commencé à être utilisé à la veille de la Première Guerre mondiale par le service de renseignement autrichien. Pourquoi ? C’est un cas bien connu : « diviser pour mieux régner ». C’est une chose tout à fait compréhensible.
  • Nous devrions partir de la réalité, mais sans oublier qui nous sommes et d’où nous venons. Et d’ailleurs, les pères fondateurs du nationalisme ukrainien eux-mêmes n’ont jamais dit qu’il fallait se quereller avec la Russie. Aussi étrange que cela puisse paraître, mais leurs principaux ouvrages du XIXe siècle disent bien que l’Ukraine est : primo: multiethnique et devrait être un État fédéral, et secundo, doit nécessairement établir de bonnes relations avec la Russie. Les nationalistes d’aujourd’hui semblent avoir oublié cela. Je vais vous dire pourquoi ils l’ont oublié. Savez-vous pourquoi ? Parce que les intérêts du peuple ukrainien ne sont pas la principale question à leur ordre du jour.
Le président Poutine aborde ensuite le coeur de la réalité et de son message :
  • Quel est aujourd'hui l’intérêt du peuple ukrainien si, à la suite de la rupture des relations avec la Russie, la construction de missiles, de navires, d’avions et de moteurs est perdue, et que le pays est en fait désindustrialisé ? Quel est l’intérêt ?
  • La Banque mondiale exige la fin des subventions croisées. Qu’est-ce qu’il y a de bien là-dedans ? Ou bien ils vont les forcer à exporter le bois des Carpates. Bientôt, les Carpates seront complètement chauves.
  • Et où est l’argent ? Dans les banques étrangères. Qu’est-ce qu’ils doivent faire pour cela ? Montrer qu’ils sont au service de ceux qui ont cet argent.
  • Alors, la seule chose que les ukrainiens peuvent vendre c'est la russophobie. Parce que certains aiment à vouloir séparer l’Ukraine de la Russie, ils pensent que c’est une mission très importante."



Poutine en conclusion rejoint alors le constat développé dans son essai "Le grand échiquier" par Zbigniew Brzezinski, le faucon anti-russe de nombreuses présidences américaines :
  • "Parce que toute union de la Russie et de l’Ukraine, ainsi que de leurs capacités et de leurs avantages respectifs, conduirait à l’émergence d’un concurrent, de niveau international pour l’Europe et le reste du monde. Personne n’en veut. C’est pourquoi ils feront tout pour nous séparer."
A partir de là il n'est pas délirant de supposer que la position de Vladimir Poutine est à la fois de protéger le Donbass, de l'accompagner étape par étape vers son retour en Russie mais sans créer si possible une rupture historique brutale et définitive avec l'Ukraine qu’entraînerait un conflit ouvert.

Et le développement sociétal des 2 républiques du Donbass orienté sur une optimisation du bien être de leurs populations peut devenir à moyen terme un exemple de réussite politique pour les ukrainiens qui vivent depuis l'indépendance un naufrage progressif de leur Etat, qui depuis le Maidan s'est transformé en chaos socio-économique généralisé.

Ansi les Républiques du Donbass pourraient, simplement par l'exemple de leur réussite devenir une source d'inspiration et de motivation pour une population ukrainienne de plus en plus fatiguée et appauvrie par tant d'années de corruption et d'asservissements au profit d'intérêts oligarchiques ou étrangers.

Carte de 1921: "Donbass, coeur de la Russie"
En observant les actions du régime de Kiev on ne peut que constater que dans leurs extrémisme borné et leur russophobie hystérique, ils servent en fait ce discours du Kremlin qui en cheminant entre fermeté et réconciliation évite les dérapages bellicistes de KIev sans toutefois crisper ses relations avec Moscou.

Pendant 5 ans, les accords de Minsk, en plus de calmer les opérations militaires dans le Donbass, ont poussé Kiev dans les derniers retranchements de son absurdité pro-occidentale et son refus de regarder sa réalité russe incontournable. Aujourd'hui Zelensky a démontré que non seulement il n'avait ni les moyens, ni surtout la volonté de mettre en œuvre ces "accords de Minsk" approuvés par le Conseil de sécurité de l'ONU, mais qu'il augmentait à chaque discussion leur faisabilité préférant pour sortir de cette guerre civile que son prédécesseur a perdu. 
Et le nouveau président ukrainien de continuer une fuite en avant suicidaire, à l'image de cette lamentable opération du 18 février qui a délibérément sacrifié des soldats ukrainiens uniquement pour servir une propagande russophobe délirante qui est devenue la seule raison d'être du pouvoir kiévien depuis le Maïdan.

Aujourd'hui le sabotage ukrainien des accords de paix pour le Donbass est une évidence pour beaucoup, y compris pour de plus en plus de partenaires occidentaux qui perçoivent dans les incohérences de Zelznsky la preuve d'une hypocrisie vis à vis d'accords de Minsk loués par devant et poignardés par derrière.

Certes les relations entre Russie et Ukraine vont continuer dans la mesure du possible et surtout des intérêts économiques partagés comme par exemple les accords commerciaux sur le transit gazier, frontaliers et maritimes, mais il est fort à parier que désormais le processus d'intégration du Donbass va non seulement continuer mais probablement s'envoler vers la Russie et ce du fait des dernières trahisons ukrainiennes de leurs engagements qui ont définitivement libéré le lest de Minsk qui freinait l'espérance des populations de Donetsk et Lugansk.

Erwan Castel