Dans les revendications "régionalistes" européennes apparaît nettement un refus du mondialisme défendu par l'Union Européenne |
Publié initialement le 15 septembre 2014, dans le groupe FB "Soutien à la rébellion du Donbass".
Les discussions (autour des référendums de l'Ecosse, Catalogne etc...) ici sont intéressantes mais je pense qu'il faut d’abord plus critiquer leur dépendance et même soumission actuelle au système financier et politique étasunien que l'existence d'une UE ou d'une monnaie unique (même si elles méritent débat)
CENTRALISME CONTRE SUBSIDIARITÉ
Concernant les "régions" je voudrais juste pour éviter la confusion et le simplisme et apporter un regard très rapide sur l'histoire des idées car 2 visions de gouvernance s'oppose en Europe occidentale : celle du principe centraliste énoncé par Jean Bodin qui donne une définition unique de la nation, descendant depuis l'Etat jusqu'aux citoyens et celle répondant au principe de subsidiarité défendu par Althussius Johannes et qui fais monter la définition depuis le citoyen jusqu'au sommet de l'Etat en passant par les différents corps sociaux intermédiaires reconnus.
Cette dernière vision est héritière de la "civitas imperium" des empires de l'Antiquité qui garantissaient et maintenaient une gouvernance territoriale traditionnelle des provinces (politique, religion, économique, justice...) dans la limite d'une destinée commune impériale. Cette vision nous est parvenue en Europe via le Saint Empire Romain Germanique qui a en partie hérité de ce principe, d'où les organisations fédérales sur ses anciens territoires.
DE LA RÉALITÉ AU SENTIMENT HUMILIATION
Dans les territoires centralisés les Etats ont toujours pris soin de réduire les identités particulières. LA France est à ce niveau-là exemplaire notamment dans sa politique linguistique par exemple depuis le traité de Villers Cotteret jusqu’à la charte des langues régionales difficilement acceptée, en passant par les directives de l’abbé Sieyés pendant la Révolution ou de Jules Ferry sous la 3ème république à tel point que nous ne savons pas vraiment, de prime abord faire la différence entre peuple et nation !
Cette politique de non acceptation d’une diversité doit ici être rattachée au manichéisme augustinien qui impose une croyance unique, sécularisée en pensée unique. Les régions à forte identité se sont toujours rebellées à des degrés différents lorsqu’elles se sentaient refusées dans leur identité naturelle, culturelle et historique.
Le simplisme logique et conditionné par la vision bipolaire de la pensée occidentale consiste à opposer la nation (dans la définition de l’Etat) aux peuples historiques (dans la définitions de « natio ») qui la composent. Or les deux peuvent vivre ensemble, comme nous le montre les systèmes fédéraux lorsqu'ils sont respectés !
UN NOUVEL ORDRE MONDIAL CENTRALISTE
Le mondialisme procède d’une logique centralisatrice qui refuse intentionnellement ou factuelle ment la diversité du monde. Les Etats représentant les nations sont pris en otage par des dépendances économiques politiques voire militaire et ne peuvent plus se défendre, ils sont les laquais du système…
Aussi devant le chaos et/ou la dictature imposée depuis Washington (et surtout Wall Street) les identités naturelles et historiques rentrent en résistance. Et là (je vous prie d’excuser la longueur de ma réflexion) nous rejoignons l’actualité du Donbass qui refuse la soumission à un système qui ne reconnait pas sa réalité historique, culturelle et coutumière.
Cette réaction naturelle et légitime s’exprime ailleurs à travers la résistance à l’Union Européenne, au système économique unique etc… mais à travers eux à la vision unipolaire que la dictature mondialiste veut imposer aux nations de la Terre.
Les peuples sont des entités historiques et naturelles et comme on dit : « chassez le naturel et il revient au galop ! » mais en restant compatibles avec les corps sociaux supérieurs existant : pays, Etat, Union, Fédération etc… A l’heure où le système cherche à réduire chaque individu à la simple identité de consommateur, on devrait pouvoir être de nationalité bretonne, de citoyenneté française et de civilisation européenne (par exemple) !
UNE SÉMANTIQUE DÉTOURNÉE
Pour finir je veux juste émettre une prudence quant à la sémantique employée car nous assistons depuis bientôt un siècle à un détournement des mots et de leur usage, exacerbant les crispations ou annihilant les réalités humaines. Ainsi des mot « occidental » et « Europe » qui ont perdu leur définitions civilisationnelles cultuelle et culturelle pour ne représenter dans leur usage moderne et bientôt populaire qu’un système moderne économique au service du mondialisme…
Du coup cette dérive certes logique mais ahurissante de s’opposer à l’Europe (sous-entendu l’UE) ou de s’opposer à une politique occidentale (sous-entendu mondialiste)
Voilà pourquoi j’essaye, dans la discussion de libérer les mots et l’histoire des idées pour dépassionner les débats tout en préservant leur aspect passionnant….
Je ferme ici cette longue digression pour revenir au sujet
Bien à vous
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