Une provocation meurtrière ?
Du 18 au 22 février 2014, à Kiev, 94 personnes ont été tuées par balles sans compter les blessés) lors des affrontements entre les forces de l'ordre et les manifestants. Ces tueries ont fait basculer les manifestations vers une insurrection armée de plus en plus violente et ont définitivement fermé les portes à une éventuelle négociation entre l'opposition et le président Ianoukovitch qui venait de lui offrir les sièges de 1er ministre et vice 1er ministre de son gouvernement (le 28 janvier)
Ces morts, sont imputés aux tirs de la police ukrainienne, en particulier des berkout, unités anti-émeutes qui déclenchent un" "opération anti terroriste". A l'issue des combats de rue, on dénombre des dizaines de morts dont un nombre important abattus par des snipers non identifiés.
Or un élément vient jeter un trouble dans l'accusation de l'opposition : de nombreux policiers ont été également tués ou blessés par ces tirs professionnels, et depuis aucune enquête n'a été diligentée par le nouveau gouvernement installé par l'opposition.
Début mars, les médias pro-russes et indépendants évoquaient ces tirs comme étant une provocation délibérée de radicaliser les manifestations en insurrection par réaction aux meurtres. Cette méthode n'est pas nouvelle, ni dans l'Histoire en général (Katyn par exemple) , ni dans les procédures utilisées par des services spéciaux comme la CIA ou le Mossad en particulier (comme en Tunisie, Libye ou Syrie récemment)
Concernant le Maïdan, il est certain que des même tireurs ont pris pour cible à la fois des manifestants et des forces de l'ordre. Cette info apparaît sur ce blog le 6 mars ( le lien ici : Le triomphe de l'idiotie diplomatique )
- Qui sont ces tireurs dont le mode opératoire relève d'un acte professionnel ?
- Pour le compte de qui agissent-ils, et le font-ils sur ordre ?
Ce qui est certain c'est que ces nombreuses victimes transforment les manifestations déjà violentes en insurrection irréversible provoquant un désaveu horrifié au sein même du gouvernement et la destitution du président Ianoukovitch.
Le 5 mars, un site financier dissident réputé pour son travail de réinformation dévoile une fuite , depuis confirmée par les intéressés ( le lien ici : Zero hedge )
CONVERSATION INTERCEPTÉE ENTRE URMAS PAET ET CATHERINE ASHTON
Cette conversation interceptée a eu lieu le 26 février 2014, à la suite d'une visite du ministre des affaires étrangères estonien à Kiev. Intimement convaincu de la véracité des preuves qu'on lui a fournit, Urmas Paet appelle la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton, pour lui rendre compte de la probabilité importante, d'une provocation de l'opposition viasnt à déstabiliser le régime et manipuler les opinions.
« Il est très regrettable que de telles écoutes aient eu lieu »
Déclaration de Urmas Paet aux médias estoniens
Conversation authentifiée entre Urmas Paet et Catherine Ashton (en anglais)
Voilà ce que on peut entendre dans cette conversation à partir de 8'20":
Paet déclare :
« On sait aujourd’hui de façon de plus en plus certaine que, derrière les tireurs d’élite, il n’y avait pas Ianoukovitch, mais quelqu’un de la nouvelle coalition. »
Ashton répond :
« Je pense que nous voulons enquêter là-dessus. Je veux dire, je ne savais pas, c’est intéressant. Mon Dieu »,
Paet rajoute :
« Ce qui est assez troublant, cette même Olga [Bogomolets, principal contact de Paet lors de son voyage en Ukraine] dit aussi que tous les éléments de preuve montrent que les gens qui ont été tués, des deux côtés, par des tireurs embusqués, qu’ils soient policiers ou manifestants, ont été tuées par les les mêmes tireurs d’élite »,
« Elle m’a aussi montré des photos, sur lesquelles, en tant que médecin, elle dit qu’elle peut reconnaître la même signature, le même type de balles, et c’est vraiment perturbant que, maintenant, la nouvelle coalition ne veuille pas enquêter sur ce qui s’est réellement passé »
Ashton réagit :
« Eh bien, oui … c’est, c’est terrible. »
Cette conversation, pourtant authentifiée et confirmée par les intéressés n'a pas été évoquée dans les médias occidentaux et l'UE n'a fait aucun commentaire. Ce silence est on ne peut plus évocateur d'une vérité qui dérange...
L'explication est simple mais efficace, depuis plus de deux mois le gouvernement refusait d'employer la violence contre des manifestants, et ce malgré leur agressivité croissante et armée.
Les médias de plus en plus nombreux à Kiev, et commençant à montrer le vrai visage des manifestants "pacifiques", malgré leurs commentaires partisans, il fallait coûte que coûte dans l'opinion publique, inverser les rôles, et provoquer un enchaînement de réactions violentes, sur le terrain et dans les ambassades et faire avorter toute tentative de médiation...
Exemple de "provocation policière" avant les tirs
Le 8 mars le ministre des affaires étrangères de la fédération de Russie a demandé une enquête indépendante de l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) sur cette affaire des snipers du Maïdan. "Les dernières informations sur cette affaire de prétendus snipers ne peuvent plus être dissimulées (...), Nous avons proposé que l'OSCE fasse une enquête objective sur cette affaire, et nous ferons en sorte que justice soit faite (...) Il y a eu trop de mensonges, et qui ont été utilisés trop longtemps afin de diriger l'opinion publique européenne dans la mauvaise direction, allant à l'encontre des faits objectifs"," a précisé Sergei Lavrov ( Source ici :Figaro.fr )
a ce jour, aucune réponse n'a été donnée à cette requête officielle...
Un fois encore il semble que nous ayons affaire sous couvert de "révolution nationale" à une opération extérieure sous faux drapeau destiné à déstabiliser un pays et le faire tomber sous l' influence politique et la dépendance économique de l'UE et de son consubstantiellement de l'OTAN.
"C'est assez troublant que la nouvelle coalition ne veuille désormais plus enquêter sur ce qui s'est vraiment passé" (Urmas Paet)
Erwan Castel, le 16 mars 2014
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