mercredi 26 mars 2014

Les cons ça osent tout !

Poutine : "Échec au roi !" 


L'aventure dans laquelle les financiers ont poussé les pays de l'UE est en train de patauger et d'éclabousser l'arrogance étasunienne...

Certes la "révolution" ukrainienne a réussi a renversé un gouvernement dont le médiocre président n'est regretté par personne...
Certes l'UE a engagé un reptation économique vers les ressources ukrainiennes et sa main d'oeuvre bon marché...
Certes l'OTAN a avancé sa zone d'influence vers la citadelle eurasienne qui lui refuse  son allégeance...

Mais tout cela commence à ressembler de plus en plus  pour les occidentaux, à une victoire à la Pyrrhus !


CHANGEMENT DE PLOUTOCRATIE

En effet, la destitution de Ianoukovitch s'avère être juste un remplacement violent d'oligarques par d'autres oligarques qui offrent aujourd'hui leur pays dans les griffes de l'oncle Sam et de ses laquais de l'UE qui les ont politiquement soutenus voire techniquement aidés. 

Les preuves ? : 

- La constitution du nouveau gouvernement dont les principaux responsables sont des affairistes appartenant au clan de l'oligarque corrompue Tymochenko.
- Les accords économiques réalisés avec le FMI, qui soumettent le pays par endettement sans pour autant l'intégrer à l'Union Européenne
- L'exploitation des ressources énergétiques à destination des créanciers occidentaux
- L'ouverture du territoire aux unités militaires de l'OTAN qui ainsi 
- L'épuration des groupes patriotes qui, malgré leur collaboration violente mais utile au moment du Maidan, constituent aujourd'hui un obstacle à la normalisation, car beaucoup refusent toute forme de vassalité, politique, économique ou militaire envers la Russie mais aussi l'OTAN...


LA PERTE DE LA CRIMÉE

La perte de la péninsule de Crimée, historiquement logique, montre le mépris accordé aux peuples par le pouvoir économico-libéral occidental, plus occupé a surveiller ses intérêts que la quiétude des populations. 

Ici, l'hégémonie économico-centrée de Washington et son nouveau vassal ethno-centré de Kiev ont méprisé l'histoire du territoire et, aveuglés par leur victoire du Maidan, viennent de perdre  la Crimée cette pièce maîtresse de l'échiquier, qui était même certainement, l'objectif stratégique principal visé par l'OTAN.
Poutine ici a réparé l'histoire régionale, protégé ses intérêts et sa base stratégique en Mer Noire, renforcé son autorité nationale et internationale et surtout, il  mis un coup d'arrêt à l'hégémonie militaire de l'OTAN. 
Les rôles semblent inversés et la Russie, comme en Syrie en 2013, a placé une nouvelle fois les occidentaux, persuadés de mener la danse, dans une position de réaction paniquée.

Car la réaction des démocraties libérales depuis la perte de la Crimée ressemble à une fuite en avant irresponsable et malhonnête, où la vitesse est confondue avec la précipitation (comme par exemple la menace par la France d'annuler la commande des navires Mistral).

La condamnation du référendum de Crimée, de la part ceux qui n'ont cessé d'intervenir à travers le monde depuis plus de 40 ans à coups de bombardements, de coups d'Etat, et de référendums truqués, est tout simplement ridicule et constitue de plus une insulte grave au peuple qui, sous contrôle international a exprimé en Crimée un choix qui est sans appel.

Dans ce genre de crise gravissime aux conséquences incalculables, il est toutefois bon parfois de préférer sourire à certains comportements hallucinés plutôt que de hurler à l'abjection...

LES CONS ÇA OSENT TOUT !

Ainsi de cette décision récente du nouveau Service de Sécurité de l'Ukraine, mis en place par l'insurrection armée du Maidan et qui vient de délivrer un mandat d'arrêt contre Natalia Polonskaya, la procureure de Crimée nommée à l'issue d'un véritable plébiscite populaire ! Elle est accusée d' "actions commises en vue de changer ou de renverser par la force le régime constitutionnel ou de s'emparer du pouvoir d'Etat, ainsi que complot visant de telles actions" (l'article 109 du Code pénal d'Ukraine)... Il fallait oser !


Cherchez l'erreur !


L’HÉGÉMONIE ÉTASUNIENNE

A côté des gesticulations politiques ridicules et stériles du nouveau gouvernement mafieux de Kiev, les sanctions politiques et économiques des occidentaux, après un premier effet médiatique, risquent de s'avérer à moyen terme totalement inefficaces et à long terme suicidaires....

L'Hégémonie étasunienne n'avait pas, depuis la chute du mur, rencontré de résistance sérieuse, tout au plus les portes de l'empire russe s'étaient-elles refermées devant leurs prétentions financières. Vladimir Poutine dont l'impérialisme se limite à sa sphère d'influence traditionnelle et historique s'est d'abord occupé de restaurer le sanctuaire abandonné après l'effondrement de l'URSS.
Pendant ce temps là, les USA semblaient avoir le champ libre, et surfant sur la vague de l'Antiterrorisme, abattaient leurs cartes en Afghanistan, Irak, Pakistan, secondés par leurs laquais de l'UE qui quant à eux, surfant sur la vague des Droits de l'Homme ont allumé à leur tour des feux dans les pays arabes insoumis de la Méditerranée et en renforçant leur pré carré post colonial africain. 

Obéissant à une vitale "métaphysique de l'illimité" heidegerienne, les puissances occidentales à l'économie boulimique ont poussé à nouveau leur vague vers les berges eurasiatiques, menaçant directement les intérêts russes dans le Moyen Orient et  en Europe. 

Après un interventionnisme direct, les USA et l'UE, au fur et à mesure qu'ils se rapprochent du pré carré eurasien, se camouflent derrière des "révolutions nationales" de plus en plus violentes, d'où leurs nouvelles bases militaro-industrielles cherchent à émerger des ruines. 
Les "révolutions colorées", qui ont profité de l'anticommunisme historique et de la faiblesse de la jeune nouvelle Russie, qui ont montré leur incapacité a mené un projet national indépendant, n'ont plus prise aujourd'hui sur des populations informées et l'arrogance étasunienne, méprisant l'histoire et les identités des peuples a décidé d'opter pour la stratégie du chaos au risque de créer nouveaux Frankenstein plus dangereux que l'utile Ben Laden...

C'est ainsi que les révolutions arabes comme des dominos ont allumé un incendie que les pyromanes ne savent plus maîtriser et qui dégénèrent en pouvoir islamistes radicaux comme en Libye ou en dictatures militaires comme en Egypte...


LA FIN DE L'UNIPOLARITÉ  ÉTASUNIENNE

En Syrie, la politique occidentale de déstabilisation politique et d'encerclement militaire a échoué pour le moment, malgré les manipulations sur le terrain, dans les diplomaties et dans les médias. La Russie de Poutine, ici a joué un rôle essentiel, en imposant sur l'échiquier le retour d'une vraie diplomatie, face à l’interventionnisme terroriste soutenu par les démocraties libérales qui ont été obligé de reculer et reconnaitre la légitimité de Bachar El Assad dans les négociations.

En Ukraine, Poutine a eu d'abord la faiblesse de croire que le président Ianoukovitch, (dont il attendait patiemment le renversement légal aux prochaines élections), allait rétablir l'ordre dans son pays avec autorité et intelligence. 
Devant le renversement aidé par l'UE, du gouvernement de Kiev, mais en se gardant de toute ingérence directe dans les affaires de l'Ukraine, la Russie a profité du chaos imposé (qui ne l'aurait pas fait). 
Profitant d'une injustice historique, et jouant de l'autorisation de son déploiement en Crimée les groupes d'auto défense et les forces russes ont pu sécuriser le territoire. Le parlement autonome a lors réalisé un référendum, conforme au droit international et légitime depuis la rupture constitutionnelle provoquée par l'insurrection à Kiev, n'en déplaise à Kiev Washington et Bruxelles.

Ipon !

Les occidentaux ivres de colère de voir Poutine tirer légitimement les marrons du feu qu'ils avaient eux-mêmes allumé, se sont déchaînés en condamnations politiques diffamantes et sanctions économiques stupides s’empêtrant dans des incohérences géopolitiques sans fin... Mais, si les alliances imposent encore une relative cohésion ou le silence poli,  personne n'est dupe car le missile tiré depuis Maidan sur Moscou s'est révélé un boomerang qui a explosé à Washington !

Après une première condamnation circonstancielle groupée, le fer de lance étasunien semble s'émousser et seul le quarteron (Etats Unis, Royaume Uni, Allemagne, France) persiste et signe tenant en laisse ses valets (Pologne, Roumanie etc...) Ce comportement est normal car les dirigeants de l'UE manquent de culture et d'intelligence et d'humilité et poussés par les USA qui ont lancé les dés, il leur faut continuer la partie même au risque de perdre plus encore et surtout la face...

Cependant, déjà des divergences apparaissent déjà en Europe quand à l'exclusion du G8 de la Russie : définitive, provisoire, inconcevable ? les intérêts de chacun (et l’honnêteté ?) semblent prendre le pas sur l'obéissance à l'Oncle Sam...

Dans le reste du monde, la fracture est encore plus visible, si la Chine par son abstention soutient à la fois la Russie et sa neutralité,  en revanche les pays émergents sans s'aligner directement sur la politique russe, reconnaissent la légitimité du référendum et condamnent les sanctions contre la Russie. Ainsi de la Norvège, de la Syrie, de l'Inde, de l'Argentine, du Brésil, du Japon...

Donc nous voyons depuis la Syrie, mais surtout depuis la crise ukrainienne se dessiner les contours d'un nouveau monde multipolaire ou des contre pouvoirs (pas forcément alignés systématiquement derrière la Russie) s'opposent à l'hégémonie unipolaire des USA. 
Ces pôles de résistance s'ils sont aujourd'hui encore faibles dans leurs moyens et leurs coalitions risquent d'être rapidement une opposition de plus en plus importante au  Nouvel Ordre Mondial. C'est le cas par exemple des BRICS (Brésil, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud) qui ont fait une déclaration commune condamnant les sanctions occidentales. en effet ces pays émergents représentent aujourd'hui 25% du PIB mondial, 42% de la population mondiale et plus de 25% du territoire terrestre mondial et devraient assurer selon le FMI ,61% de la croissance mondiale d'ici 2015. 

Un puissance alternative, en pleine croissance, que l'arrogance de ses anciens colonisateurs a eu tort de mépriser et qui risque de peser lourd dans le futur équilibre du monde....


VAINCRE OU MOURIR

Dans cette perspective, le mondialisme libéral dont le système n'est stable que dans une croissance économique et territoriale infinie, est dans l'incapacité de survivre, il le sait, aussi il n'a d'autre choix que de jeter toutes ses forces dans la bataille, pour tenter de soumettre le monde ou mourir. 
Cette logique infernale du chaos est justement pressée par  la résurgence d'une puissance eurasiatique fédérale et la montée en puissance des pays émergents. 

Le pire reste à vivre, mais aussi le meilleur est à gagner, 
car chaque victoire a un prix qui lui est proportionnel, 
et comme la "liberté n'a pas de prix..."

Erwan Castel, le 26 mars 2014


En attendant ...


Pour connaître les événements de la crise ukrainienne, le lien ici : Ukraine : chronologie

Pour lire les autres articles sur ce sujet publiés ici : Alawata, articles sur l'Ukraine



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