Comme prévu, la Crimée, majoritairement peuplée de russes a refusé le gouvernement putschiste de Kiev, préférant, après la disparition de l'ordre constitutionnel, rejoindre la Fédération de Russie...
Ce scrutin, sous la surveillance de 125 observateurs internationaux s'est déroulé sans incident. Le taux de participation est proche de 80 % et le résultat en faveur du rattachement à la Russie est de 95% !
Quelles conséquences risquent d''arriver dans les prochains jours ?
D'abord il est évident, que nos chères démocraties libérales vont mépriser la volonté du peuple de Crimée, et continuer de menacer une Russie diabolisée, avec, en l'absence de valeurs politiques supérieures, ce qui est le plus important à leurs coeurs : le pognon !
Il reste des inconnues cependant ... et notamment la réaction du nouveau pouvoir de Kiev qui risque d'envoyer les ultras-nationalistes (qui peuvent aussi agir de leur propre initiative) dans l'Est du pays pour dissuader toute nouvelle tentative d'autres référendums sécessionnistes qui commencent à être demandés, l'attitude de l'armée ukrainienne présente en Crimée etc...
Le danger est qu'après la réussite des snipers du Maïdan, la tentation de renouveler une nouvelle provocation victimaire et meurtrière revienne dans le camp des pro occidentaux .
Le danger est qu'après la réussite des snipers du Maïdan, la tentation de renouveler une nouvelle provocation victimaire et meurtrière revienne dans le camp des pro occidentaux .
Mais la Russie n'a pas encore officiellement accepté la demande de retour de son ancienne province soviétique (réponse de la Douma prévue vers le 21 mars). C'est donc un moyen de pression énorme mis à la disposition de Vladimir Poutine, qui désormais à les cartes en mains (et un coup d'avance) et peut même exiger le départ des supplétifs américains installés à Kiev, en échange du maintien de l'unité de l'Ukraine, via l'avenir de la Crimée qui est dans ses mains.
Les occidentaux, vainqueurs à Kiev, qui refusent ce changement de situation en leur défaveur, continuent à mépriser la Russie. Pourtant, le choix semble se réduire et les placer devant leur irresponsabilité : soit ils acceptent un statut quo et abandonne la Crimée (difficile), soit ils poursuivent leur logique de guerre (dangereux), soit ils acceptent les conditions de Poutine.
Quoiqu'il en soit, sur le terrain les populations risquent de bouger dans les prochains jours et avec des risques de violence : d'un côté les nationalistes ukrainiens qui ne veulent pas d'un éclatement de leur pays (et surtout y perdre ses régions les plus riches) et de l'autre les populations russophones ostracisées par le nouveau pouvoir et qui sont tentées de suivre l'exemple de la Crimée...
L'avenir de l'Ukraine va se jouer probablement maintenant, du côté de Donetsk et Kharkiv notamment, menacés par un nouvel embrasement, mais où la Russie cette fois ne pourrait pas ne pas intervenir...
Bref une spirale infernale qui risque de devenir incontrôlable...
Sauf si les nationalistes ukrainiens se constituent en 3ème voie, et élargissant à l'Europe leur vision politique abandonnent leurs préjugés russophobes à l'Est et leurs alliances cupides à l'Ouest.
On a le droit de rêver...
Erwan Castel, le 16 mars 2014
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