Le Donbass : une leçon de courage... et de démocratie !

Dimanche 11 mai 2014, 08h00 : au milieu des échos des bombardements qui se rapprochent, les bureaux de vote de Slaviansk, comme ceux des autres villes libres du Donetsk et de Lugansk ont ouvert leurs portes à une foule venue défier la junte militaire de Kiev.

En périphérie, les miliciens continuent à défendre mètre par mètre leur sanctuaire et le vote de leurs familles, repoussant depuis hier soir, sous les bombardements, des assauts de plus en plus violents.

La journée risque d'être longue...

N'en déplaise aux laquais étasuniens des palais de l'UE et aux bouffons consommateurs des supermarchés libéraux, le peuple du Donbass et en train de nous offrir une leçon de démocratie et de dignité.

LE RÉFÉRENDUM D'INITIATIVE POPULAIRE

- Techniquement parlant, un référendum n'est pas compliqué a réaliser, c'est juste une question d'un peu d'argent et de temps pour son organisation.

- Démocratiquement parlant, un référendum est le principe m^me de la démocratie, dont la définition est la gouvernance par le peuple.

- Politiquement parlant, un référendum devient indispensable et urgent quand des bouleversements interviennent et les décisions nouvelles, besoin d'une légitimité.

D'un côté nous avons la junte de Kiev, après son coup d'état du Maïdan, qui a mobilisé maximum 50 000 personnes, qui n'a consulté que ses créanciers occidentaux atlantistes pour agiter une reconnaissance militaro-industrielle....

Certes les esprits fainéants me rétorqueront que un processus d'élection présidentielle est mis en place pour le 25 mai. Mais peut-on parler d'un processus démocratique quand des candidats sont physiquement agressés, ou se voient refuser les médias, que les députés d'opposition sont écartés de certains débats  parlementaires, que les rues sont toujours aux mains des paramilitaires nationalistes etc... Aujourd'hui l'élection présidentielle est une mascarade de démocratie car le partie des Régions, majoritaire dans l'Est de l'Ukraine en est écarté par la junte de Kiev.

De l'autre côté, nous avons des populations russophones qui décident d'organiser, devant la rupture constitutionnelle survenue en février, un référendum d'initiative populaire, pour déterminer leur avenir.

UN RÉFÉRENDUM D'AUTODÉTERMINATION DEVENU AUJOURD'HUI VITAL...

Alors qu'initialement ces populations russophones, ostracisées par le nouveau pouvoir de Kiev réclamaient seulement un référendum pour une "fédéralisation de l'Ukraine" afin de garantir les identités régionales, la répression punitive, complètement disproportionnée et violente, menée par la junte et ses conseillers étasuniens, a depuis transformé logiquement la revendication fédéraliste en rébellion séparatiste (l’historiographie officielle j'en suis sûr, "oubliera" la première revendication qui elle, ne menaçait pas l'unité du pays) 

Du coup, cette revendication n’est pas seulement aujourd'hui un désir d'évolution statutaire des régions du Donbass, mais bien une question de survie de ces populations russophones victimes de massacres ethniques et d'expéditions militaires punitives soutenues par l'Union Européenne et l'OTAN.

Cette stratégie ukrainienne de la terreur n'est en fait qu'un écho d'une autre stratégie mondiale du chaos mené par Washington, pour avancer ses pions miltaro industriels sur le grand échiquier. 
Ici, tout laisse à croire que l'objectif est de provoquer la Russie à travers les russes d'Ukraine et l'entraîner dans un conflit que personne ne veut, mais dont la résolution diplomatique (avec ou sans affrontement militaire) imposera naturellement de revenir à la situation précédente, ...avec un retour de la Crimée dans une Ukraine tombée dans la zone d'influence atlantiste.

Mais surtout cette stratégie cupide montre le mépris étasunien et de ses caniches de l'UE envers les peuples d'Europe. Mais il est fort à parier que les rebelles du Donbass vont donner une leçon de soldats aux fanatiques et disparates excités de cette junte kiévienne.

Et quand bien même les soudards des bataillons du Maïdan sont-ils aidés par des forces (très) "spéciales" renforcées de mercenaires et de conseillers étasuniens (à ce jour, un renfort CIA à la SBU est confirmé et 400 combattants de Academi sur le terrain déclarés), cette armée, disparate, peu expérimentée et dans son ensemble peu motivée et disciplinée, va découvrir à ses dépens ce qu'il en coûte d'insulter, puis d'attaquer un peuple sur son sanctuaire pavé de cimetières militaires...

Car d'un côté il y a aune clique misérable qui se bat pour le pognon de ses dirigeants planqués dans leurs banques lointaines, et de l'autre un peuple qui se bat sur son sol, pour ses clochers, sa langue et son histoire, et qui n'a pas peur du sacrifice. 
Le mépris lorsqu'il atteint un certain niveau, devient stupidité mortelle, et les occidentaux qui ne savent pas tirer de leçons des conflits récents vont apprendre une fois encore que la technologie ne peut jamais gagner contre le courage...

En attendant, la politique totalitaire étasunienne et de ses laquais, va continuer en le saignant dans une guerre civile totale, à pousser le Donbass dans les bras d'une Russie qui, même si elle n'est pas encore intervenue reste plus que jamais dans le coeur des rebelles la Mère Patrie bienveillante.

De la résistance de ces populations de mineurs et de paysans va dépendre certainement une nouvelle orientation de l'Europe, et je l'espère un frein à l'hégémonie et la servitude imposées par la thalassocratie étasunienne. 

Quant aux dirigeants occidentaux qui soutiennent, financent et arment les égorgeurs en Syrie ou les incendiaires en Ukraine (et je ne parle pas de l'Afrique...), j'espère qu'ils comparaîtront un jour devant un tribunal international pour y être pendus haut et court.

En attendant soutenons la rébellion du Donbass et le droit des peuples à disposer d'eux mêmes....

Erwan Castel, le jour du référendum...

Pour suivre les événements au quotidien : Ukraine, Chrono 3, à partir du 2 mai 2014