Lugansk et Donetsk ont voté l'indépendance du Sud Est de l'Ukraine !
Défiant les tirs punitifs des canons et des soudards de la junte de Kiev, plus de 75 % des 7 millions d'habitants du Donbass sont venus exprimer leur désir de prendre en main leur destinée, en se séparent de l'Ukraine.
PETIT RAPPEL HISTORIQUE
Après la rupture constitutionnelle du Maidan en février, la clique mise en place à Kiev par les ploutocrates de l'Union Européenne, plutôt que de chercher un consensus national, a mené une politique ethnocentriste et stupidement revancharde, ostracisant les populations russophones de Crimée et du Donbass.
Dans la péninsule criméenne, composée à 66 % de russes, le retour vers la Mère Patrie n'a été qu'une simple formalité fermant le 16 mars par référendum une petite parenthèse de 60 années d'histoire ukrainienne (96,7 % favorables sur 83 % de participation).
Par contre dans le Donbass, les régions de Donetsk (75% de russes) et de Lugansk (69 % de russes) ont initialement réagi en demandant un statut de fédéralisation, garantissant leur identité tout en respectant l'unité de l'Ukraine.
Plutôt que d'engager le dialogue en rencontrant les responsables du mouvement fédéraliste et les élus du Parti des Régions, la clique de Kiev après avoir agité un misérable simulacre de décentralisation, a envoyé le 16 avril, ses chars et ses avions de combat au devant des contestataires. qui devant l'expédition punitive médiévale, se sont métamorphosés en rebelles séparatistes.
Le résultat de cette aventure militaire est que la contestation a rapidement gagné l'ensemble des 2 régions et a trouvé des échos partisans importants à Odessa et Karkhov notamment. Un référendum d'autodétermination a donc été préparé malgré les menaces des oligarques au pouvoir à Kiev et Bruxelles.
Devant l'échec de son opération militaire, lamentablement échouée devant les barrages des civils désarmés, Le pasteur Tourtchinov, devenu président par intérim de l'Ukraine a voulu lancer ses inquisiteurs dans le Donbass insoumis, soudards nationalistes du Maïdan ou soldatesque mercenaire des sociétés privées de sécurité étasuniennes.
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Soldats du bataillon "Dniepr" appuyés par les "employés" de la société "Academi", à Krasnoarmeysk (Donetsk), le 11 mai 2014 |
LE RÉFÉRENDUM DU 11 MAI
Les occidentaux auraient dû lire des livres d'Histoire plutôt que des rapports financiers la résistance militaire avant de se précipiter avec leur marionnettes du Maïdan dans cette aventure ukrainienne.
Car les polono-galiciens ne représentent que l’extrême Ouest du pays et ne peuvent être assimilés à un peuple slave et orthodoxe vivant au milieu de mines de charbon et de champs de batailles ayant forgé son caractère pendant des générations.
Aussi, ni les bombardements des canons kiéviens, ni les quolibets des atlantistes n'ont entamé la détermination et l'audace de ces populations décidés à faire valoir dans le Donbass "le droit des peuples à disposer d'eux -mêmes",
Et les résultats du référendum sont sans appel : d'abord un taux de participation exceptionnel de 75 % compte tenu du blocus exercé par les forces spéciales kiéviennes, et une moyenne de 96,85 % pour les deux régions consacrant ainsi leur sécession devenue une nécessité vitale sous la répression et la terreur engagées par la junte.
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Dépouillement dans les bureaux de vote défendus par la milice |
LE DÉNI OCCIDENTAL, SIGNE DE MÉPRIS ET D'IMPUISSANCE
Que le gouvernement Tourtchinov refuse le résultat ce n'est pas étonnant et même logique de la part d'une clique stupide qui depuis sa prise de pouvoir, multiplie les erreurs et les insultes vis à vis des populations russophones d'Ukraine, menant une politique de fuite en avant de plus en plus totalitaire.
Mais là où le cynisme devient pitoyable c'est dans le concert affolé des représentants de l'UE qui hurlent que les résultats ne peuvent être considérés eu égard à l'illégitimité du scrutin !
Ces laquais étasuniens de Bruxelles qui ont délaissé depuis longtemps la politique pour le commerce en oublient jusqu'à leur propre Histoire qui ne s'est construite que sur des révolutions et coup d'état...illégitimes.
Ils sont comme ses enfants gâtés qui enrageant de ne pas recevoir leur cadeau tant espéré, boudent trépignent et parlent de tricherie !
Et là on croit rêver ! Car les seules irrégularités qui ont faussé le scrutin ce sont les actions menées par leurs bataillons spéciaux conseillés par la CIA bloquant l'accès aux urnes à des milliers de personnes.
Si le résultat doit être corrigé c'est à la hausse !!!
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"Les cons ça osent tout et c'est même à cela qu'on les reconnaît !" (M. Audiard) |
QUELLES PERSPECTIVES...
Je pense que le gouvernement fantoche de Kiev vit ses derniers jours, mais qu'il est capable, se sachant perdu de se lancer dans un "jusqu’au boutisme" aussi stupide que meurtrier.
- Le référendum n'ayant pu être empêché par les opérations, Kiev va vouloir punir les séparatistes.
- Les élections présidentielles sont plus que jamais compromises et l'opposition risque de bouger.
- Les sanctions économiques ont plus d'effets sur l'UE que sur la Russie disposant de l'atout du gaz.
- Les pays occidentaux voient leur proie diminuer comme une peau de chagrin ainsi que leur marge d'initiative.
La suite est prévisible, car Kiev en franchissant violemment le point de non-retour, oblige maintenant les républiques du Donbass a se tourner économiquement vers Moscou, et a lui demander une aide militaire en cas d'une répression massive intenable.
Moscou alors ne s'engagera pas directement (sauf si la répression devient génocide), mais il est fort à parier que vu l'état chaotique des vielles routes de l'Ukraine, quelques caisses tombent de camions militaires perdus sur le chemin de volontaires partant renforcer les rebelles du Donbass.
Et que pourront alors trouver à redire les cyniques occidentaux qui depuis des mois ont préparé et accompagné le chaos, en formant des manifestants du Maïdan dans les écoles de police polonaises en septembre 2013, en "conseillant" à partir d'agents spéciaux au 3ème étage du SBU, les opérations spéciales en cours, en finançant et coordonnant des sociétés privées nouvelles officines étasuniennes non gouvernementales.
Ce qui est validé en tout cas pour le pasteur étasunien de Kiev, c'est le nombre de bras et de coeurs qui se dressent désormais face à sa dictature : 6 millions ! ... pas facile à convertir même si le Maïdan est devenu depuis février une cour des miracles...
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Rebelles séparatistes défendant l'entrée d'une ville assiégée |
LA VÉRITÉ AU BOUT DU CHEMIN.
Actuellement les enjeux qui se jouent en Ukraine dépassent de plus en plus le cadre national et même régional, car c'est toute une stratégie étasunienne et atlantiste qui est ici mise en échec même si la crise lui a prétexté un renforcement des forces de l'OTAN en Europe de l'Est.
Les incohérences des positions occidentales, louvoyant au gré de leurs intérêts commerciaux , révèlent, crise après conflit, les mensonges et les objectifs réels aussi cupides que stupides , trahissant leurs propres valeurs démocratiques et droit-de-l'hommistes.
Ainsi du silence coupable concernant les tireurs du Maïdan, le massacre d'Odessa, ou la fusillade de Krasnoarmeysk, pour ne parler que de l'Ukraine...
Lancien chancelier allemand, Gehrarg Schröder résume très bien la situation ainsi :
"L'erreur fondamentale vient de la politique de l'UE en faveur d'un traité d'association que Bruxelles voulait signer avec l'Ukraine, car L'UE a ignoré le fait que l'Ukraine est un pays profondément divisé culturellement. Depuis toujours, les gens du sud et de l'est du pays sont plutôt tournés vers la Russie et ceux de l'ouest plutôt vers l'UE. On pouvait parler d'un traité d'association, mais il aurait fallu le faire avec la Russie dans le même temps. L'erreur de départ a été de dire ce sera ou un traité d'association avec l'UE ou une union douanière avec la Russie"
Quant à la Russie, que l'on accuse aujourd'hui de tous les maux, elle n'a en fait ici, rien d'autre à faire qu'a attendre le dos rond, l'échec d'un système économique libéral artificiel mondialiste et arrogant. Et cet l'Occident débile et impuissant, à l'image de ses stars artificielles du show-biz, se réfugie comme une autruche dans les nouveaux cirques médiatiques pour essayer de ne pas voir la réalité de son effondrement...
Espérons juste que l'Europe ne sombrera pas avec l'impérialisme économique libéral.
Erwan Castel, à Cayenne le 12 mai 2014
Le printemps russe
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