dimanche 31 décembre 2017

Bonne année 2018

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Au poste de guet sur le mur Nord en compagnie de Mourka bien sûr qui, de position en bunker et tranchée,
cumule les fonctions de mascotte, mendiante et maîtresse de maison...

Santé Victoire et Paix !

Depuis la ligne de front de Yasinovataya où je profite d'un moment libre et connecté, je vous adresse tous mes meilleurs vœux pour la nouvelle année 2018, espérant voir de nouvelles victoires remportées contre l'esclavage du monde post moderne et la dictature de la pensée unique...

Ici, nous sommes accrochés à cette ligne de front du Donbass, les uns pour défendre leur terrils et chapelles, les autres pour leur langue et leur Histoire, d'autres encore pour refuser la dictature de la marchandise etc... mais tous servant une conception commune de la liberté et des identités des peuples d'Europe dans leurs combats contre les princes et les banquiers.


Dimanche 31 décembre 2017

Pendant cette nuit sur le front, nos pensées iront à nos familles, nos amis dont nous sommes séparés par le devoir nous, à nos camarades de combat disparus cette année au delà de l'horizon, aux amis et inconnus qui à l'arrière du front nous font confiance pour défendre leur Liberté.

2018 risque d'être une année cruciale, poussant à nouveau le Donbass vers l'épicentre d'une tectonique géostratégique que les Occidentaux aimeraient à nouveau exciter dans leur stratégie du chaos visant à soumettre les peuples et détruire cet axe de la résistance multipolaire emmenée par la Russie.

Avec les prochaines livraisons d'armes occidentales, sur fond d'élections présidentielles russes, le régime ukrainien vacillant dans sa folie totalitaire et ses incompétences de gouvernance, pourrait être tenté et même conseillé par ses parrains occidentaux de réveiller la guerre qui couve dans le Donbass, pour radicaliser son pouvoir menacé et offrir une guerre à la ploutocratie mondialiste dont l'économie est exsangue.

Antonio Gramsci conseillait « d'allier le pessimisme de l'intelligence à l'optimisme de la volonté » et c'est plus que jamais vrai devant ce nouvel horizon qui s'annonce chargé d'espérances mais aussi d'inquiétudes....

Si l'Homme ne peut arrêter la roue de son destin, il peut en revanche infléchir sur sa destinée et ne pas subir en esclave ou en lâche les orages de l'Histoire.

Le Donbass, mais aussi la Syrie, le Vénézuela, le Yémen, la Palestine, appuyés sur un axe de résistance dont le cœur est la Fédération de Russie, sont aujourd'hui en première ligne et résistent à la dictature de cette pensée unique qui veut marchandiser le Monde.

Ailleurs, d'autres peuples, remuant dans les vieux brancards obsolètes que les princes avant de disparaître ont donné aux banquiers, revendiquent leurs héritages et libertés bafoués par des centralismes colonialistes.

Car cette lutte pour les libertés, pour la Liberté, est bien l'affaire de tous étant le terreau matriciel sans lequel le bonheur, la paix et même la santé ne peuvent être cultivés dans les cœurs et les cités des Hommes.

Voilà pourquoi 2018 doit être l'année de la Victoire, afin que la paix qui en sera la récompense, puisse mieux protéger la santé, l'amour, l'amitié et le bonheur que je vous souhaite à toutes et à tous !!!

Erwan Castel

Les autres extraits de ce journal du front peuvent être retrouvés ici : Journal du Front

Les soudards sont toujours là !

Crime de guerre ukrainien


Comme d'habitude cette nouvelle trêve de fin d'année n'existera que dans les bonnes intentions car sur le front de Yasinovataya, au Nord de Donetsk, la guerre remue à nouveau autour de nos positions : des tirs ukrainiens réguliers de grenades et armes d'infanterie venus perturber le brouillard silencieux qui entoure les dernières heures de l'année.

Mais c'est dans le district de Petrovsky, au Sud Ouest de la cité rebelle que les soudards de Kiev ont réalisé à la tombée de la nuit une spectaculaire violation du cessez le feu en utilisant des munitions incendiaires sur un quartier résidentiel de Trudovsky.

Ces tirs, qui ont provoqué des incendies et la destruction d'un appartement rue Zokolov, montrent la ferme intention de Kiev de poursuivre sa politique de terreur contre la population civile du Donbass, dans un mépris total et impuni de ses engagements internationaux mais aussi des conventions internationales de Genève qui, par exemple, interdisent formellement l'utilisation de munitions incendiaires sur les zones résidentielles civiles.

Et bien sûr les chiens de garde de la pensée unique occidentale regardent ailleurs, préférant clabauder dans les rues de Téhéran aux côtés d'autres incendiaires de ce mondialisme criminel.... 

Erwan Castel

Via Olena Kryuk à qui j'adresse mes meilleurs voeux de fin d'année en la remerciant pour son exceptionnel travail d'information réactif... : "Feliz Año Nuevo 2018 !"

vendredi 29 décembre 2017

Retour sur le front

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 Les premières positions ukrainiennes (100 mètres),
elles sont elles aussi en ruine ont également souffert lors du pilonnage de leur artillerie

Nous sommes repartis vers le front à la charnière de ces 2 années de guerre. Autour de nous les questions restent sans réponse car la guerre est comme cette épée de Damoclès suspendue au dessus de nos têtes et dont les obus et les balles qui éclaboussent quotidiennement nos positions sont comme les gouttes de sueur d'un monstre en approche.


Aujourd'hui avec les camarades de l'unité, nous sommes partis pour une sixième mission sur le front de Yasinovataya, au Nord de Donetsk au milieu d'un brouillard tenace.

Malgré la trêve décrétée (déjà sur fond de cessez le feu de Minsk), pour les fêtes de fin d'année (nouvel an et Noël orthodoxe (7 janv)), les ukrainiens continuent leurs violations régulièrement même si, je dois le reconnaître, la situation s'est sensiblement calmée.

Notre position mérite bien le surnom de "forteruine" car elle a subi cette semaine, une fois n'est pas coutume, des tirs de l'artillerie lourde ukrainienne qui a pilonné le secteur à coups d'obusier de 152mmm, infligeant de nouveaux dégâts au bâtiment mais sans occasionner heureusement de pertes parmi ses défenseurs.

 Impact ukrainien dans un mur (artillerie et lance roquettes antichars RPG)
Ainsi, plusieurs nouvelles "fenêtres" sont apparues dans nos murs pour la plus grande joie des courants d'air mais aussi de nos observateurs chargés de scruter les lignes ennemies à l'entour.

Nous entrerons donc dans cette nouvelle année les armes à la main, sentinelles accrochées à ce cordon de ruines où s'est organisé, de tranchées en bunkers. Ce bouclier de combattants volontaires et pour la plupart anonymes protègent nuit et jour depuis plus de trois ans familles et amis, et cette population du Donbass libre qui va pouvoir célébrer sereinement et à l'abri ce Nouvel An pourtant autant chargé d'inquiétudes que d'espérances.

Cratères de 152mm à l'extérieur du bâtiment.
En cette période de fêtes familiales et de recueillements communautaires, la mission et la responsabilité de sentinelle prend une dimension encore plus grande dans le cœur des soldats épiant dans la nuit les bruits et les ombres d'une bête rôdant sous les remparts de la cité.

Bonnes fêtes de fin d'année à toutes et à tous dans l'espérance d'une année nouvelle tissée par la santé, l'amour et l'amitié même...et surtout au milieu des ruines (physiques et ou morales) de notre post-modernité décadente...

Erwan Castel

Corps de roquettes RPG et au mileu éclat d'obus de 152mm.
Les autres extraits de ce journal du front peuvent être retrouvés ici : Journal du Front

jeudi 28 décembre 2017

Mitterand, l'Ukraine et le poids de l'Histoire


En mars 1992 au cours d'une réunion de travail avec la ministre Lienemann, le président François Mitterand à l'aune du poids de l'Histoire et de la réalité géostratégique annonçait déjà la forte probabilité d'une guerre entre l'Ukraine et la Russie.

Certes cririquable à bien des égards on ne peut pas cependant reprocher à celui qui assumait encore la dimension présidentielle de sa charge,de ne pas connaître et tenir compte de ces enjeux et menaces géostratégiques supérieurs qui, résistant au temps et aux époques, imposent aux hommes le sens de leurs destinées...

Erwan Castel

Via Eric Lauffenburger


A partager massivement


Hier, malgré la réussite globale de l'échange de prisonniers réalisé entre Kiev et les Républiques populaires du Donbass, un certain nombre de prisonniers ont été retiré au dernier moment par le SBU ukrainien de la liste prévue.

Parmi ces personnes figure Daria, une jeune mère de 30 ans, kidnappée, puis torturée par le SBU pour qu'elle avoue travailler pour les services secrets russes. 
En réalité cette arrestation est un chantage mené par Kiev contre son compagnon Sergueï Sokolov, qui enquête, depuis la Russie, sur des dossiers de corruptions et de crimes impliquant des administrations ukrainiennes.

Daria qui était prévue dans l'échange de prisonniers a été exclue de la liste par le SBU à la dernière minute. Il s'agit de toute évidence d'une torture psychologique lâche basse vengeance visant à faire sombrer la victime dans un désespoir total.

Daria a effectivement craqué devant ce comportement abject et dans une lettre à son compagnon, exténuée, elle annonce en désespoir de cause, son intention de mettre fin a ses jours ainsi écrit-elle, « le problème se résoudra de lui-même ».

« Je sais que tu es frustré comme je le suis, mais je suis désolée. Si d’ici le 31 je ne sors pas, tu ne pourras plus rien faire. Je n’en peux plus. Pardonne-moi s’il te plaît ».

Cette victime de l'injustice et de la cruauté russophobes instaurées en Ukraine par les occidentaux n'est malheureusement pas un cas isolé. Cependant il y ici urgence et c'est je vous invite à consulter l'article partagé ici, dans lequel vous trouverez des modèles de lettres et les coordonnées pour faire pression sur les autorités de Kiev et demander sa libération immédiate.

Merci de votre soutien à Daria.

Erwan Castel

Le détonateur ukrainien


Dès 2014, j'avais émis des doutes quant à l'apparente incompétence stratégique de l'armée ukrainienne, optant plutôt pour la stratégie occidentale d'une volonté, à travers les soldats sacrifiés et le temps perdu, de mettre en place un "front de réserve purulent" sur le flanc d'une Russie redevenue l'ennemi à abattre pour la ploutocratie mondialiste.

L'évolution récente de la situation confirme cette option américaine d'utiliser une Ukraine asservie par le coup d'Etat du Maïdan comme un bélier contre le Donbass ce qui entraînera une intervention inévitable et légitime de la Russie et un enchaînement de réactions militaires conduisant cette 3ème guerre mondiale à maturité.

Le temps est peut être venu pour les faucons de guerre US en difficulté de jouer leur joker "Donbass" préparé depuis 3 ans passés.

En effet :
  • le sabotage ukrainien permanent et impuni des accords de Minsk (violations quotidiennes du cessez le feu et blocage du processus de paix au parlement de Kiev )
  • la normalisation amorcée de l'armée ukrainienne sur les standards et protocoles de L'OTAN (instructeurs occidentaux, formations aux USA, manoeuvres "interalliés" )
  • la mise en place d'un réseau logistique opérationnel (occidentalisation des voies ferrées, aérodromes militaires, centres et bases de commandement de l'OTAN)
  • le maintien renforcé des représailles économiques contre la Fédération de Russie et l'augmentation constante d'une propagande russophobe préparant à la guerre.
  • les décisions étasuniennes et canadiennes de livrer des armes létales occidentales à Kiev ce qui relancera inévitablement la guerre dans le Donbass où elles seront déployées.

etc...

Et ce front ouvert du Donbass est aujourd'hui à la fois idéal et tentant pour une stratégie étasunienne mise à mal en Syrie et qui veut prendre sa revanche contre les russes qui ont pulvérisé ses pions terroristes.

Idéal : 
Officiellement au niveau de la "communauté internationale" le Donbass reste une affaire intérieure à l'Ukraine et une intervention russe, même moralement légitime pour stopper des massacres dans sa population civile sera aussitôt dénoncé par la "communauté internationale" comme un casus belli contre un pays qui même s'il n'y est pas intégré est aujourd'hui de facto allié de l'UE et de l'OTAN.

Tentant : 
La période électorale présidentielle russe entrante qui est forcément sensible, médiatisée et donc paralysante, sera l'occasion pour les occidentaux et leurs idiots utiles d'organiser des opérations de déstabilisations intérieures (les récents attentats terroristes ne sont oas une coïncidence) et des provocations extérieures notamment en Ukraine et Syrie.

Dans ce contexte particulièrement tendu la "loi pour la réintégration du Donbass" concoctée à la Rada (parlement) par le parti de la guerre ukrainien donnera un feu vert politique, législatif et militaire à une nouvelle offensive dans le Donbass...

Ces perspectives pessimistes sont confirmées par ce document qui révèle le plan du département américain pour provoquer la Russie dans le Donbass et en la faisant passer pour l'agresseur déclencher de nouvelles sanctions économiques et diplomatiques destabilisant la Russie jusqu'à probablement un troisième conflit mondial en Europe.

Je pense que ce document est à prendre très au sérieux car la machine militaro-industrielle américaine, qui est le fer de lance du mondialisme est exsangue en partie à cause du front de résistance emmené par la Russie.

Pour Wall Street et la City, une provocation majeure dans le Donbass tenterait d'éliminer cet obstacle russe à l'hégémonie mondialiste, de sauver par l'économie de guerre un système financier vacillant et aussi d'achever la castration des pays européens par une nouvelle boucherie.

Donc, il ne faut pas baisser la garde, enivrés par les victoires des résistances syriennes, vénézuéliennes, nord coréennes, yéménites à l’ingérence de l'impérialisme occidental. Bien au contraire car "c'est quand un monstre se noie qu'il fait les plus grosses vagues"

Erwan Castel

Décision bellogène irresponsable


Trump, dans un mépris total des accords de Minsk qui ont déjà un mal fou à imposer l'application d'un processus de paix en Ukraine, vient d'autoriser la livraison d'armes létales ai régime de Kiev, suivi dans cette décision bellogène par son toutou canadien.

Voici une analyse pertinente de cette folle décision qui risque d'encourager une nouvelle offensive ukrainienne contre le Donbass.

Erwan Castel

Source de l'article : Réseau international

Alimenter la guerre en Ukraine provoquera une plus grande effusion de sang dans un théâtre où les États-Unis sont désavantagés


La décision américaine de fournir des armes à l’Ukraine 
est désastreuse. Voici pourquoi

Par ALEXANDER MERCOURIS

La décision américaine de fournir des armes à l’Ukraine est une erreur monumentale, mais elle s’inscrit dans la lignée de décisions politiques contradictoires à court terme, qui sont devenues la norme aux États-Unis depuis que l’armée américaine a pris la tête du gouvernement américain en été.

Toute politique dont le raisonnement est difficile à expliquer est presque par définition imparfaite, et celle-là ne fait pas exception. Voici quelques explications possibles sur cette initiative.

 (1) les armes américaines sont fournies pour faciliter une offensive ukrainienne planifiée pour la conquête du Donbass;

(2) les armes américaines sont fournies comme un geste de soutien politique à l’Ukraine dans sa confrontation continue avec les deux républiques populaires et avec la Russie;

(3) les armes américaines sont fournies pour permettre aux Etats-Unis d’obtenir un poids politique sur la Russie dans les négociations en cours pour régler la crise ukrainienne;

(4) les armes américaines sont fournies pour aider politiquement Donald Trump chez lui en étouffant les critiques l’accusant «d’abandonner» l’Ukraine, et il montre ainsi qu’il «durcit» le ton avec la Russie.

La seule explication qui puisse être exclue est l’explication que les États-Unis ont donnée pour leur décision : les armes américaines fournies sont des armes purement défensives destinées à empêcher une attaque russe contre l’Ukraine.

Les Etats-Unis doivent savoir maintenant qu’aucune attaque russe contre l’Ukraine n’est en perspective ou prévue donc cette explication ne peut pas être vraie.

Toutes ces explications ne s’excluent pas mutuellement et il se peut que plusieurs d’entre elles s’appliquent. Cependant, comme avec tant d’autres décisions de politique étrangère récemment prises par les États-Unis, il ne semble pas que cela ait été correctement discuté au sein du gouvernement des États-Unis ou bien réfléchi.

Brièvement, je suppose que l’explication la plus souvent citée par le gouvernement américain pour justifier cette décision est la proposition N° 3, c’est-à-dire la fourniture d’armes servirait à donner aux Etats-Unis un moyen de pression dans les négociations en cours avec les Russes afin de forcer la Russie à un règlement de la crise ukrainienne aux conditions américaines.

Au cours des dernières semaines, il était de plus en plus clair que les États-Unis avaient mal compris l’accord du président Poutine selon lequel les soldats de la paix des Nations Unies devaient être envoyés aux observateurs de l’OSCE le long de la ligne de contact dans le Donbass, et avaient vu un signe que les Russes venaient à l’idée ukrainienne d’une force de maintien de la paix des Nations Unies déployée dans tout le Donbass pour faciliter le rétablissement du contrôle ukrainien dans ce pays.

Les négociations de ces dernières semaines ont montré qu’il s’agissait d’une illusion et que les Russes étaient loin d’accepter cette proposition dont ils disent qu’elle est (à juste titre) contraire aux accords de Minsk.

La décision d’envoyer un nombre limité d’armes à l’Ukraine semble donc destinée à faire pression sur les Russes pour qu’ils acceptent cette proposition ukrainienne de maintien de la paix.

Si tel est le cas, la décision est mauvaise puisque, au lieu de forcer les Russes à accepter le type de force de maintien de la paix que proposent les Ukrainiens, il est presque certain qu’elle ne fera que raffermir les Russes davantage dans leur position.

Déjà, les Russes affirment que les États-Unis ne peuvent pas servir de médiateur dans le conflit lorsqu’ils arment une partie contre l’autre, et ils laissent déjà entendre que leur réponse consistera à accroître leurs propres livraisons d’armes aux républiques populaires.

La proposition américaine aura donc pour effet de rendre les deux parties du conflit plus lourdement armées que jamais.

Ce n’est cependant que le début des difficultés.

Bien que les États-Unis n’aient pas dit publiquement quelles armes ils ont l’intention de fournir, il est probable que ces armes comprendront des missiles antichar Javelin.

Il s’agit d’armes sophistiquées qui sont difficiles à utiliser et qui nécessitent un haut niveau de formation si elles doivent être utilisées correctement.

Si tel est le cas, cela indique qu’une mission de formation américaine a été envoyée en Ukraine pour former les troupes ukrainiennes à leur utilisation. Cela amène les troupes américaines encore plus directement dans le théâtre militaire ukrainien qu’elles ne le sont déjà, ce qui crée un sérieux risque qu’elles soient directement impliquées dans les combats actuels, avec toutes les conséquences politiques catastrophiques qui en découlent.

Ce combat va maintenant s’intensifier. Indépendamment de ce que les États-Unis ont l’intention de faire en envoyant ces armes, les Ukrainiens sont obligés de voir leur approvisionnement comme un encouragement à prendre de nouvelles mesures militaires.

Dans ce cas, le plus probable n’est pas seulement que les Russes accroîtront leurs livraisons d’armes aux deux républiques populaires, mais dans un théâtre où l’ancien président américain Barack Obama avait admis une fois que les Russes possédaient une  » immense dominance « , ils le feront à une échelle qui éclipsera toutes les armes que les États-Unis pourraient fournir à l’Ukraine.

C’est une erreur monumentale de voir les missiles antichars Javelin comme une sorte de « balle magique » qui renversera définitivement l’équilibre des combats en faveur des Ukrainiens.

Cette idée trouve probablement son origine dans la mythologie entourant la fourniture par les États-Unis de missiles antiaériens Stinger aux moudjahidines en Afghanistan dans les années 1980.  La décision soviétique de se retirer d’Afghanistan est souvent attribuée à l’arrivée des Stingers, alors qu’en réalité cette décision avait déjà été prise bien avant leur arrivée. En réalité, bien que les Stingers eussent eu un bref impact après leur introduction, au moment de leur retrait, les Soviétiques étaient en bonne voie d’élaborer des contre-mesures efficaces et leur effet réel sur les combats était minime.

Le point culminant de la supériorité militaire et matérielle de l’armée ukrainienne sur les milices du Donbass a été en juillet 2014, lorsque l’Ukraine a déployé une force entièrement équipée de 60 000 hommes appuyée par des chars, des véhicules blindés, de l’artillerie et des avions contre quelques milliers de miliciens légèrement armés.

L’armée ukrainienne avait alors été incapable de l’emporter malgré un avantage apparemment écrasant, et aujourd’hui, quand on dit que les deux républiques populaires possèdent des forces armées et entraînées comptant 35 000 hommes, il est presque impossible de voir comment elles pourraient l’emporter maintenant. La fourniture d’un lot de missiles antichar Javelin – ou même d’un grand nombre de missiles antichar Javelin – ne peut pas changer le tableau.

Les conditions économiques en Ukraine risquant de se détériorer au cours des prochains mois, la pression à l’intérieur de l’Ukraine pour une frappe militaire contre le Donbass est de toute façon susceptible d’augmenter. Les États-Unis l’encouragent à présent davantage.

D’autres combats plus âpres suivront en Ukraine, avec une forte probabilité que l’Ukraine se ruine et que le pays et les États-Unis finissent par connaître une autre débâcle.


Traduction : Avic– Réseau International

mercredi 27 décembre 2017

Echange de prisonniers sur le front


Les bonnes nouvelles sont tellement rares sur le front du Donbass qu'il ne faut pas les manquer !

Ainsi cet échange de prisonniers, le plus important réalisé depuis le début de la guerre, qui s'et déroulé aujourd'hui au check point de Maoirsk (blok post situé au Nord de Gorlovka) entre l'Ukraine et les Républiques populaires du Donbass.

74 prisonniers de guerre ukrainiens ont été échangés contre 240 (sur les 306 prevus) personnes, miliciens capturés ou citoyens des territoires occupés arrêtés par le SBU.

Ces échanges font partie des très rares points (le 5ème) du protocole des accords de Minsk a avoir été engagés (et non sans difficulté). Le reste du processus reste malheureusement enlisé depuis 3 ans au niveau des points 1 (cessez le feu non respecté) et 2 (mission de l'OSCE); et ce principalement du fait des violations quotidiennes de l'armée ukrainienne et du blocages des reformes constitutionnelles au parlement de Kiev par les nationalistes ukrainiens.

Cet échange de prisonniers, même s'il reste un goût d'amertume pour celles et ceux qui ont été retiré au dernier moment de l'échange par le SBU, apporte aux familles du Donbass en cette période de fêtes de fin d'année et de l'avent (Noël orthodoxe le 6 janvier) une note d'espérance au milieu des bombardements ukrainiens qui malheureusement continuent à rythmer cette 3ème "trêve" de Noël.

Erwan Castel

Arrivée du convoi transportant les prisonniers de guerre ukrainiens à Gorlovka.

La preuve d'une intervention militaire en Ukraine


Depuis plus de 3 ans on attend des photos et des preuves authentifiées de l'invasion russe dans le Donbass" (autre que ces photos de Géorgie 2008 réactualisées et relocalisées)

En revanche, des photos d'instructeurs étasuniens et canadiens entraînant les forces ukrainiennes foisonnent jusque sur les sites officiels de l'armée canadienne par exemple...
Bientôt on pourra voir ces instructeurs de l'OTAN former les ukrops sur leurs propres systèmes d'armes que leurs gouvernements, bafouant les accords de paix signés à Minsk vont livrer à Kiev...

Et pendant ce temps là on gave l'opinion internationale d'accusations russophobes et on inflige à la Russie des représailles économiques pour son soutien au Donbass...

Erwan Castel

Via Gaëtan Bouchard

La photo vient du compte twitter des Forces Armées Canadiennes. Des soldats canadiens entraînant des francs-tireurs ukrainiens.

source : https://twitter.com/ForcesCanada


Le RCR : Royal Canadian Regiment, comme on voit sur la badge de l'épaule de l'instructeur, a servi à l'origine à réprimer les métis de l'Ouest canadien. On peut dire que le régiment poursuit ses traditions en Ukraine, en entraînant l'armée ukrainienne qui réprime sévèrement les russophones dans les territoires non-libérés du Donbass et qui commet des crimes de guerre au Donbass contre la population civile et contre l'armée du Donbass. (Peu de temps après sa formation, la compagnie C du Régiment prend part aux combats de la Rébellion du Nord-Ouest de 1885 http://www.army-armee.forces.gc.ca/fr/4-rcr/index.page )

Les Tartuffe et les Torquemada français

Hubert Fayard le représentant honoraire de la République Populaire de Donetsk en France
Une fois de plus la honte comme le ridicule vient de prouver qu'elle n'est pas mortelle. La France en effet dans une servilité psychotique à l'impérialisme russophobe mondialiste vient une nouvelle trahir ses engagements et piétiner ses valeurs fondatrices. ..

En effet cette année, un "Centre de représentation de la République Populaire de Donetsk en France" a ouvert ses portes à Marseille, pour offrir un lieu d'échanges entre les français et la population du Donbass qui subit depuis plus de 3 ans une agression ukrainienne qui tente de détruire son identité russe par une terreur qui a déjà fait plus de 10 000 morts.

Cette initiative menée par Hubert Fayard et d'autres français inquiétés par cette nouvelle guerre ensanglantant l'Europe 70 ans après la victoire sur le nazisme s'inscrit dans une volonté de dialogues et d'échanges humains entre le Donbass et la France pour sensibiliser l'opinion et la mobiliser en faveur des efforts de paix.

Or, les autorités françaises viennent de clenche une croisade contre ce lieu de rencontre. L'Etat, en voulant fermer cette fenêtre d'information libérée du rideau opaque et déformant de la propagande de guerre étasunienne qui domine son discours officiel vient d'assigner Hubert Fayard au tribunal pour une procédure visant à la dissolution de l'association créée.

Ce faisant l'État français ne fait que démontrer :
  • Une dictature organisée de la pensée unique 
  • Un mépris total du peuple du Donbass
  • Une allégeance à la stratégie étasunienne 
  • Une complicité au régime criminel de Kiev
  • Un déni des valeurs défendues par la loi 1901

Mais de quoi le pouvoir à t-il peur ?

Cette attaque contre une initiative populaire voulant instaurer une communication directe et libre avec une population victime d'une guerre civile, sous blocus et ostracisée est d'autant plus abjecte et cynique que la France est signataire et garants des accords de paix signés à Minsk.

Or je ne crois pas qu'il existe un seul processus de paix qui n'ait abouti sans l'instauration préalable d'une information et d'un dialogue diversifiés entre tous les acteurs du conflit.
Si l'Etat français avait eu un minimum d'intelligence diplomatique et de sens des responsabilités, il aurait plutôt observé et se serait interessé de façon constructive à cette initiative.

Mais voilà, la Vérité dérange les coupables et fâché les lâches.

Car de fait, le gouvernement français :
  • a soutenu le coup d'Etat du Maïdan provoqué par les services étasuniens,
  • a déclenché des sanctions économiques au lendemain de la rencontre initiant en juin 2014 les accords de Minsk (quartet Normandie)
  • soutient de manière inconditionnel le régime totalitaire de Kiev coupable de crimes de guerre quotidiens.

Aligné sur ces USA qui viennent de décider en toute impunité (avec le Canada) de livrer des armes à l'armée ukrainienne bombardant le Donbass, Paris trahit ses engagements signés à Minsk et cherche pat tous les moyens à contrôler l'information et l'analyse concernant ce conflit majeur européen. 
L'État français par ces silences collabos et censures complices, ne veut pas que le processus de paix soit libéré des circonvolutions diplomatiques qu'ils organise avec son homologue allemand que pour se donner une bonne conscience médiatique.

Et cette attaque primaire et viscérale contre le Centre de représentation de la RPD n'est que la dernière illustration de cette politique criminelle et cynique qui caractérise aujourd'hui le roquet français aboyant et déféquant de la Syrie à l'Ukraine en passant par la Libye entre autres terrains de chasse de la ploutocratie mondialiste.

Ce terrorisme adminitrativo-judiciaire d'une dictature de la pensée unique peut s'amuser à fermer une, deux, voire mille associations ou fenêtres d'information, il ne réussira jamais à bâillonner la Vérité !

Bien au contraire, cette croisade hystérique contre le Centre, et que nous avions prévu depuis sa création, démontre s'il en était besoin l'importance de sa mission et surtout lui offre stupidement une nouvelle occasion de médiatiser les événements du Donbass et de libérer un peu plus la Vérité...

Car comme le constatait justement Léon Zitrone ce talenteux journaliste français d'origine russe :

"Qu'on parle de moi en bien ou en mal, peu importe ! L'essentiel est qu'on parle de moi"

Erwan Castel
Article référence : Ria Novosti

mardi 26 décembre 2017

Analyse diplomatique intéressante


Voici une analyse de l'ex ambassadeur français en Ukraine qui, libéré de son devoir de réserve, énoncé quelques vérités sonnantes sur la crise ukrainienne et son dérapage vers l'impasse dans laquelle elle est aujourd'hui.

Source de l'article : Le courrier de Russie


Une collection "made in Promka"

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Sur la première ligne du front, entre Yasinovataya et Avdeevka, notre position est soumise à tors permanents et divers de la part des ukrainiens dont la proximité des avants postes (moins de 100 métrés) permet même l'emploi des armes de poing comme le pistolet "TT" Tokarev.

Entre 2 averses d'acier, nous récoltons dans les décombres de notre "forteruine" les balles éclats et débris des munitions utilisées contre nous.


Mardi 26 décembre 2017

Une vraie collection de calibres divers et nombreux allant du mortier de 82mm au fusil d'assaut de 5,45mm en passant par les grenades propulsées et les pistolets. ..

La première photo c'est une partie de la collection (non exhaustive) des "cadeaux" que les ukrops nous envoient jour et nuit. Au premier rang des balles de différents calibres de la mitrailleuse de 14,5mm au pistolet de 9 MM. Au deuxième rang un éclat de mortier de 82mm, un débris de chemise de 73mm (Sapog) et des éclats deee grenades à fusil (vog).

La deuxième photo concerne un calibre dont j'ai du mal à identifier l'arme. Il s'agit d'une balle de 70 mm de long et 18 mm de diamètre. Son ogive écrasée me fait penser à un calibre civil de chasse au gros gibier. Pour le moment c'est le seul exemplaire que nous avons trouvé sur notre position ce qui laisse à penser qu'il s'agit d'une arme peu fréquenté, vraisemblablement un fusil longue portée de sniper.

Si quelqu'un peut m'aider à identifier cette munition. Merci d'avance.

Erwan Castel


La balle à côté des 7.62mm et 5.45mm russes

à côté d'une 7.62mm

Les autres extraits de ce journal du front peuvent être retrouvés ici : 
Journal du Front

Il faudra bien finir par accepter le combat


En octobre 2015 lors des rencontres du clubs du Valdai a Sotchi, le Président Poutine avait déclaré :

« Si la bagarre s’avère inévitable, il faut frapper le premier »

Depuis la situation internationale n'a cessé de se dégrader dans une stratégie d'agression russophobe de plus en plus virulente organisée par les occidentaux.

La Russie est aujourd'hui acculée sur ses frontières autour desquelles se massent de plus en plus de bases stratégiques et d'unités d'assaut de l'OTAN.

Il faut un jour fixer des lignes rouges et les défendre avec une colonne vertébrale idéologique forte et intransigeante pour ne plus reculer...

Une nouvelle analyse indépendante, pertinente et lucide de Karine Bechet-Golovko

Erwan Castel

Source de l'article : Russie politics

Russie : Bilan géopolitique 2017


Karine Bechet Golovko

2017 est une année très contrastée pour la Russie à l'international, tout en excès. Brillante victoire militaire en Syrie, s'accompagnant d'une détérioration sans précédent de ses rapports avec les Etats- Unis et leurs pays satellites et d'une réactivation du conflit en Ukraine. Cette ambigüité s'explique par l'hésitation constante de la Russie à se positionner idéologiquement, sa ligne rouge étant le refus de reconnaissance de l'atlantisme, sans remise en cause du globalisme. Ces hésitations furent interprétées comme la faiblesse et ont entraîné toute une série de mesures internationales contre le pays. Autrement dit, si la Russie a pris sa place sur la scène internationale, elle a encore du mal à capitaliser ses victoires sur le champ politique.


La politique internationale de la Russie est à l'image de sa politique intérieure: une recherche du compromis, l'éviction du conflit, tout en essayant de tendre vers le but fixé avec une vision stratégique à long terme. Elle tente ainsi une conciliation complexe entre la flexibilité au service du pragmatisme et une ligne rouge, celle de la souveraineté.

Comme les époques, les années politiques ne commencent pas au 1er janvier. 2017 a commencé en décembre 2016 avec l'expulsion des diplomates russes par le président américain sortant, B. Obama. Hautement symbolique, ce geste particulièrement insolent, fut le signe de la prise de conscience de la communauté internationale de l'arrivée définitive de la Russie sur leur échiquier. Fin du monde unipolaire, mais contestation d'un monde multipolaire. Ceci a ouvert les portes à une guerre multiforme, et militaire, et économique, et idéologique, et médiatique, visant avant tout à faire plier, renoncer, sinon écraser la Russie dans sa forme de gouvernance actuelle. Et la Russie a mis du temps à prendre la mesure de la menace.

Militairement, les Etats-Unis et la Russie s'affrontent en Syrie et en Ukraine, sur terrains interposés, permettant de garder l'illusion de l'absence de conflit direct. Alors que l'Ukraine ne semblait pas être la priorité de la nouvelle administration Trump, la défaite militaire américaine en Syrie a obligé les USA à reconsidérer leur politique face à cette zone de conflit européen; toujours utile. La victoire d'Assad, aidé par la Russie, contre Daesh en Syrie a laissé la coalition américaine face à la question délicate de l'efficacité de son soutien à "l'opposition" armée à Assad. Alors que les rencontres de Genève pour établir la paix, sous l'égide de l'ONU et surtout orchestrées par les Etats-Unis, ne fonctionnent pas, alors que l'alternative lancée par la Russie avec ses alliés régionaux d'un Congrès du dialogue national syrien met les Etats-Unis mal à l'aise, l'on voit apparaître la même technologie qu'en Ukraine émerger: jeter le discrédit sur la Russie, la transformer en "pays-agresseur" afin de faire d'une défaite militaire une victoire politique. Une quarantaine de formations armées d'opposition a ainsi refusé de participer à ce Congrès qui se tiendra à Sotchi et, surtout, accuse la Russie d'avoir commis des crimes contre le peuple syrien. Les Etats-Uns font ainsi glisser le conflit sur le terrain politique, où ils se sentent beaucoup plus à l'aise.

Alors qu'en début de mandat Trump était modéré face à la crise ukrainienne, envisageant même une reconnaissance de la Crimée lors de sa campagne, son discours et ses décisions se sont radicalisées après l'échec de la campagne syrienne. Tout d'abord, par la voix de Tillerson, le Secrétaire d'Etat, les Etats-Unis condamnent le rattachement de la Crimée, qu'ils déclarent ne jamais reconnaître et la Russie est qualifiée de pays agresseur. Ensuite, le Congrès autorise la vente d'armes létales à l'Ukraine, alors que le processus de paix pour le Donbass bat déjà sérieusement de l'aile et qu'un rapport de l'ONU  démontre la bestialité du comportement de l'armée ukrainienne dans le Donbass. La phase militaire du conflit ukrainien a donc été réactivée, les pourparlers mis dans une impasse puisque chaque élément est transformé en instrument de conflit américano-russe, comme en ce qui concerne les discussions autour d'une mission de paix de l'ONU.

Cette impasse est idéologique. Les Etats-Unis ont besoin d'une allégeance pour que ce monde global reste atlantiste. La Russie veut continuer à participer à la globalisation, qu'elle ne remet pas fondamentalement en cause, mais conteste l'atlantisme. C'est cette position inconfortable qui rend sa politique internationale parfois contre-productive. Elle n'a répondu que très tardivement, en juillet 2017, à l'expulsion des diplomates russes, laissant la possibilité à une interprétation duale de son positionnement. Cet acte d'attente a été interprété comme de la faiblesse, comme la peur du conflit et a eu de nombreuses conséquences, qui auraient peut-être eu lieu indépendamment de cela car il y a une réelle volonté de conflit de  la part de la coalition atlantique, comme le développement de l'OTAN le démontre. Ne voulant pas du conflit, la position de la Russie est beaucoup plus difficile: elle doit à la fois être suffisamment ferme et réactive pour éviter d'être trop attaquée, mais ne peut aller trop loin pour ne pas risquer de justifier une objectivisation de ce conflit. Au regard de l'évolution des sanctions américaines, de l'atteinte portée à la propriété diplomatique russe aux Etats-Unis etc, il n'est pas certain que la Russie ait encore trouvé son rythme.

Là où la Russie a, en revanche, réussi c'est à discréditer les Etats-Unis dans la pseudo-sacralité de la légalité qu'ils prétendaient incarner, revendiquant être l'image même de l'état de droit. Or, le rapport de forces dans les relations russo-américaines conduit systématiquement à une violation des règles de droit par les Etats-Unis. Fermer des bâtiments consulaires et diplomatiques russes et en interdire l'accès alors qu'ils sont la propriété de la Russie. Cela sans décision de justice permettant ce qui est en fait une expropriation. Classer RT dans la catégorie des agents étrangers, alors que la loi FARA ne s'applique pas à la presse. Livrer des armes à un pays en guerre. Etc.

En revanche, cette politique de résistance au conflit conduit également au développement de certains conflits en sa défaveur, avec des implications intérieures non négligeables. L'attitude du CIO face à la Russie, l'excluant des JO d'hiver, est plus le résultat de cette volonté de faire partie intégrante de la communauté internationale globalisée, de cette peur résultant de la période soviétique d'être isolée, qui conduit le pouvoir russe à ne pas prendre de position, que d'un problème de dopage qui serait spécifique à la Russie. Sa faiblesse a été exploitée. Sans que le dopage d'Etat n'ait été démontré, la Russie, comme pays, est exclue des JO d'hiver 2018. Très rapidement, les sportifs déclarent accepter de participer sous drapeau neutre, sans hymne, car c'est "leur" histoire, ça n'a rien à voir avec le pays, qui a fourni et financé les entraîneurs, les équipements, les moyens etc. Si facilement, le patriotisme est rangé au placard, l'intérêt individuel prévaut. Joukov, à la tête du Comité russe olympique suspendu, a annoncé que le pays paiera docilement l'amende de 15 millions $ pour les inconvénients causés à ce petit monde "sportif", un nouveau costume neutre est largement discuté et les chaînes fédérales, finalement, vont montrer ces sportifs neutres d'un pays neutralisé. Le premier but est atteint: discréditer le patriotisme fondant le système politique russe, à la base de sa logique souveraine et des efforts demandés en son nom. Efforts qui ne sont donc pas obligatoires pour tous. Patriotisme qui n'est donc pas toujours obligatoire en dehors du grand défilé du 9 mai et de la mémoire de l'époque - patriotique. Cette ambigüité vient justement de l'hésitation idéologique interne, entre libéralisme et néolibéralisme, qui ne peut rester sans incidence l'international.

Mais la ligne rouge que le pouvoir russe a fixée est fondamentale, elle conditionne l'existence du pays dans sa forme de gouvernance actuelle - et certainement dans ses frontières. La Russie ne peut reconnaître le principe de la domination américaine. Ainsi, elle refuse la condition posée par le CIO obligeant à faire acte de contrition en reconnaissant le bien-fondé du rapport MacLaren. En conséquence de ce refus, peu importe les réformes de la lutte contre le dopage en Russie, elle ne pourra être facilement et automatiquement réintégrée. Car le but premier de cette campagne hystérique n'a pas été atteint par le clan atlantiste, qui a échoué à faire plier le pays.

De la même manière, les sanctions prises à son encontre n'ont pas conduit la Russie à reconsidérer sa place ni dans les organismes internationaux, ni dans ses relations bi-partites. Pour l'instant, la tentative de remettre en cause le droit de véto à l'ONU a échoué, malgré l'instrumentalisation des crises ukrainienne et syrienne. La Russie a payé de plus de 20 millions de morts ce droit, obligeant la communauté internationale à la concertation. Or, domination et concertation ne vont pas ensemble, d'où les difficultés aujourd'hui à comprendre pour les américains le fonctionnement du Conseil de sécurité de l'ONU. Dans le même sens, elle n'acceptera de retourner à l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, organisation marginale surtout tournée vers les pays de l'Est, que lorsque son droit de participation pleine et entière sera rétabli. Dans les deux cas, celui de l'ONU et de l'APCE, ces combats ne sont que l'une des différentes facettes du combat mené par les Etats Unis pour rétablir une domination incontestée.

Ainsi, l'année 2017 est une année particulièrement contrastée. Sous le coup de l'intervention en Syrie de la Russie en 2015, dans un premier temps la Communauté internationale n'avait pas saisi tous les enjeux de ce changement de paradigme. Une fois les leçons tirées, le combat lancé est sans pitié. La Russie le mène - à contre coeur. Autant militairement, les victoires sont incontestables, autant politiquement elle n'a pas encore réussi à se décider. Elle fonctionne ponctuellement, par signaux - forts et réels. Le pont de Crimée, la construction des gazoducs, le développement des contacts bilatéraux. Dans un monde désséché par l'hypercommunication, elle tente de faire de la diplomatie du 19e siècle, celle ces actes. C'est un pari intéressant, car effectivement, le réel à long terme domine le virtuel. Mais cette position est contrecarrée à l'intérieur par une poussée néolibérale inquiétante, tentant d'orienter le pays vers le virtuel (numérisation, nouvelles tehcnologies, etc) dans des domaines aussi importants que l'éducation ou la médecine, allant vers une prédominance incontestable de l'individualisme. Cette articulation incongrue fragilise la politique internationale du pays. 

Karine Bechet Golovko