vendredi 30 septembre 2022

"Casus Belli" de l'OTAN en mer Baltique !

La "guerre des tubes" sous tend et même initie nombre des conflits modernes de l'Asie centrale à l'Europe en passant par le Moyen Orient, et aujourd'hui elle refait surface en mer Baltique sur fond d'un conflit russo-ukro-atlantiste.

3 explosions, suivies d'une quatrième ont gravement endommagé les gazoducs russes "North Stream I" et "North Stream II" en mer Baltique dans le secteur de l'île danoise de Bornholm. Ce sabotage constitue une étape majeure dans l'exacerbation de la confrontation Est-Ouest dont l'épicentre ukrainien traditionnel est entré en 2014 dans une phase éruptive exponentielle gravissime. 

Cet événement est en effet majeur à plus d'un titre :
  • sur le plan politique, c'est un nouvel acte de représailles russophobe répondant au processus de rattachement référendaire organisé dans les régions du Donbass et de la Novorossiya, dans la communication occidentale habituelle de l'inversion accusatoire,
  • sur le plan économique l'attaque des gazoducs russes coupe un des derniers fils géoéconomiques reliant la Russie à l'Europe, précipitant cette dernière dans la dépendance du gaz de schiste nord-américain, 
  • Sur le plan militaire enfin, dans la conduite du conflit russo-ukrainien, c'est la première attaque "100% OTAN" réalisée militairement contre une ressource stratégique russe, et qui plus est, en dehors du théâtre d'opérations ukrainien.
Le 27 septembre, au moment où s'achevaient les référendums irrédentistes dans les régions à l'Est de l'Ukraine, les gazoducs entre la Russie et l'Allemagne ont été sabotés dans un espace maritime sous contrôle des autorités occidentales et dans lequel opéraient des forces navales de l'OTAN. Cette opération sous-marine effectuée entre 50 et 100 mètres de profondeur n'a pu être organisée qu'avec des moyens et des spécialistes militaires (sous marin)  que seules des armées nationales possèdent.



1 / Un nouveau délire occidental


La propagande occidentale accuse la Russie d'avoir miné 
les gazoducs "North Stream I & II" lors de leur construction

Une enquête a été immédiatement ouverte par la Russie et les pays riverains de la zone maritime concernée, mais tous s'accordent déjà sur le fait qu'il ne s'agit pas d'un accident ni même d'un attentat terroriste artisanal.

Mais déjà on observe la propagande occidentale de l'absurde s'envoler vers de nouveaux sommet de l'hystérie russophobe, affirmant que c'est la Russie (qui contrôle le robinet du gaz) a détruit ses propres gazoducs lesquels sont le fleuron de l'exportation de sa puissance économico-stratégique ! Un délire occidental qui depuis plusieurs années est entré dans une dimension psychiatrique et, depuis le crash du MH17 en juillet 2014, est devenue incurable !

Il faudra ici aussi probablement attendre des années pour confirmer l'identité des auteurs de cette attaque majeure.


2 / Un feu vert pour le "projet des trois mers"

L'une des conséquences économiques majeures de cette attaque va être la mise en oeuvre urgente au seuil de l'hiver du projet énergétique étasunien pour l'Europe appelé "Trois mers" car il relie les mers Baltique, Adriatique et Noire avec un réseau de gazoducs devant distribuer le gaz de schiste Nord américain.

Ce projet énergétique mondialiste, appelé "Trimorye",  "Three Seas Initiative" (ITM) ou encore  "Balto-Adriatic-Black Sea Initiative" (BACHI), regroupe 12 pays d'Europe de l'Est, qui sont pays de l'OTAN, et rejoint bien sûr en tant que "partenaire" par le dernier laquais régional de l'Oncle Sam: l'Ukraine !

Autriche, Bulgarie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Pologne, Roumanie,
Slovénie, Slovaquie, Croatie, Tchèquie, Estonie et maintenant Ukraine 

Il s'agit pour la ploutocratie mondialiste d'organiser un réseau d'acheminement et de distribution du gaz de schiste nord-américain et bien sûr d'en assurer le monopole ! Tandis que des terminaux gaziers sont construits en urgence en Pologne, en Lituanie, en Croatie, en Grêce et en Bulgarie, des gazoducs les reliant aux consommateurs se multiplient comme le "Baltic Pipe" polonais par exemple. Et bien sûr la viabilité de ce projet qui doit imposer un gaz de schiste beaucoup plus cher que le gaz russe ne peut être réalisé que par l'éviction pure et simple de ce dernier du marché européen.

Et ici l'Ukraine, malgré son statut juridique subalterne de "partenaire" au projet s'avère en réalité en être la pierre d'angle principale car l'Ukraine qui était le principal transitaire du gaz russe dispose d'un réseau opérationnel de gazoducs important desservant les pays de l'Est et du Sud-Est européen et surtout d'immenses installations de stockage souterrain situées dans l'ouest de l'Ukraine estimé à 25,6 milliards de mètres cubes qui seraient vitales pour la période hivernale. La veille de la destruction des gazoducs russes maritimes, e 26 mars, le ministre ukrainien de l'Énergie, German Galushchenko, a fait la proposition suivante :


"L'Ukraine dispose d'une importante capacité de stockage de gaz naturel - nos réserves souterraines sont les plus importantes d'Europe. Dans notre initiative RESP, nous proposons d'utiliser nos installations UGS pour créer une réserve de gaz stratégique pour les pays d'Europe."

Mais ce projet énergétique nord américain n'est pas seulement une bataille de l'hégémonie mondialiste contre concurrence économique russe mais aussi un moyen pour augmenter l'endiguement de la Russie, et la vassalisation des pays européens.

Cette stratégie occidentale qui sera modernisée et nommée « containment » par Georges Kennan en 1945 est ancienne: elle remonte au minimum à la fin du XVIIIème siècle lorsque la libération des territoires russes de la Mer Noire occupés par les ottomans a ouvert la concurrence russe à la thalassocratie britannique laquelle organisait alors sa suprématie dans les mers chaudes via la "route des Indes". Depuis, les énergies fossiles ont démultiplié les enjeux et les menaces et exacerbé la confrontation entre les super-puissances étasunienne, russe et chinoise. 

Mais cette guerre économique des puissances marchandes de la Mer contre les puissances traditionnelles de la Terre (voir le travail socio-anthropologique de Zigmunt Baumann à ce sujet) ne peut être mis en œuvre par la lointaine thalassocratie étasunienne, devenue chef de file de l'hégémonie capitaliste, qu'avec la complicité des pays européens. Cette servitude volontaire occidentale a été obtenue par la domestication des populations européennes par les totalitarismes étatiques capitalistes, leur vassalisation logique au marché mondial et la fracture impérative entre Occident et Eurasie. On observe cette dernière stratégie de clivage du continent européen s'opérer dès la moitié du XIXème siècle avec notamment la guerre de Crimée qui place déjà la Mer Noire et l'Ukraine en première ligne de la confrontation Est-Ouest. 

Plus tard le Etats capitalistes occidentaux n'auront de cesse que de briser toutes les tentatives de coopération politique, économique ou militaire entre la Russie et l'Europe de l'Ouest, notamment l'Allemagne. Parmi les géostratégies russophobes cherchant à isoler de l'Europe occidentale la Russie  figure celle du polonais Jozef Piłsudski et nommée "Intermarium"  et dont le projet énergétique des "Trois mers" n'est que la déclinaison actuelle initiée par la production du gaze de schiste, avec, en plus de nourrir le complexe industriel étasunien, les mêmes objectifs initiaux: affaiblir la Russie et l'Allemagne qui sont les moteurs potentiels d'une puissance économique concurrente au marché mondial.


3 / Une attaque directe de l'OTAN contre la Russie

Les 4 explosions au total qui ont été enregistrées contre les gazoducs "North Stream I & II" ne peuvent être dues qu'à une opération militaire importante et que seules des forces armées modernes et dotées d'équipement et commandos marines spécialisés peuvent réaliser. 

Les sabotages ont été révélés car du gaz était resté dans les gazoducs et il est venu bouillonner en surface juste après que les sismographes danois aient enregistré plusieus explosions sous marines. 

Les quatre sabotages ont été réalisés entre 50 et 130 mètres de profondeur contre des structures réalisées avec des tubes de 12 mètres de long, 1.2 m de diamètre, pesant 24 tonnes et fabriqués dans un acier ultra résistant de 15 cm d'épaisseur capable de résister à la pression sous marine et celle du gaz, et enveloppés dans un sarcophage de béton .

Le polonais Radek Sikorski, député européen et 
ancien ministre polonais des affaires étrangères  a
 supprimé un tweet de remerciement pour l'attaque
contre les gazoducs russes en mer Baltique.


Jusqu'à présent les forces de l'OTAN avaient limité leur cobelligérance à une stratégie d'équipement militaro-industriellle, une stratégie d'engagement par proxy ukrainien ou privé ou une stratégie de renseignement opérationnel via leurs satélittes d'observation et aéronefs de guerre électronique. 
Ce 27 septembre, même si l'écusson national des forces spéciales ayant réalisé cette attaque n'est pas encore connu il est évident qu'il s'agit d'un acte mené par l'Etat Major de l'OTAN et confié à ses grenouilles étasuniennes, britanniques ou françaises par exemple qui ont toutes les capacités à mener ce type de mission

Voilà ce que promettaient les faucons de guerre étasuniens concernant les "North Stream" :

Victoria Nuland, le 27 janvier 2022 : "Si la Russie
envahit l'Ukraine, le North Stream II s'arrêtera,
d'une façon ou d'une autre !"

Jo Biden le 7 février: "si des chars russes traversent
la frontière ukrainienne alors, il n'y aura plus de 
North Stream . Nous y mettrons fin et je vous promets
que nous avons les moyens de le faire" 

Pour le moment les russes qui restent fidèles à leur intelligence diplomatique de ne jamais accuser avant les conclusions des enquêtes en cours (contrairement aux hyènes occidentales) n'ont pas engagé de riposte mais, nul doute qu'elles interviendront symétriquement dès que l'écusson des grenouilles de l'OTAN aura été confirmé.

Car cette attaque est de facto et de jure un casus belli !

Pour conclure provisoirement ce chapitre il est également à noter qu'au même moment et au même endroit se déroulaient des exercices navals de l'OTAN avec mise en situation de commandos marines.


En conclusion

Réparer à court terme les gazoducs russes de la Baltique me semble difficile, tant sur le plan technique que contextuel et je pense même que d'autres attaques vont intervenir sur les gazoducs russes, ici ou ailleurs.

Cette attaque qui pénalise bien sûr la Russie mais aussi et surtout les pays européens va à court terme augmenter leur dépendance servile vis à vis des USA, fragiliser l'économie allemande qui était le bouclier de leur indépendance économique et renforcer l'Ukraine dans son partenariat stratégique avec l'OTAN.


Pour la Russie, une fois encore en train de subir la stratégie belliciste mondialiste, une réaction militaire totale s'impose de plus en plus pour sauver son existence en tant que puissance indépendante et après le front de la Mer Noire, de se préparer à affronter également l'OTAN sur le front de la Mer Baltique que les anglo-étasuniens viennent d'ouvrir avec cette attaque sur les gazoducs "Northstream".

Reste l'inconnue de la réaction de Berlin, car cette attaque est aussi un coup direct porté contre la puissance industrielle allemande, mais je doute que cela déclenche une mutinerie au sein de la meute atlantiste.

Chaque jour les mondialistes surfant sur l'onde de choc grandissante du Maïdan précipitent un peu plus la Russie et les peuples d'Europe vers un chaos total !

Erwan Castel

jeudi 29 septembre 2022

Un binôme se reconstitue sur le front de la Vérité

Le 21 septembre avait lieu mon premier entretien avec Carl Brochu sur le sujet du conflit russo-ukrainien, et une semaine après j'ai eu le plaisir d'être invité à une deuxième rencontre transatlantique avec les amis québécois de RadioInfioCité, en compagnie de mon vieux (mais toujours jeune !) frère d'armes Pierre Plas, dans le souvenir toujours intact et l'énergie entretenue de nos belles années de lieutenant. 

Une rencontre improvisée autour du volcan ukrainien où beaucoup de sujets intéressants furent abordés et tant d'autres mis de côté....dans l'attente d'un troisième échange...

Encore un grand merci à toute l'équipe de RadioInfoCité pour cette collaboration fraternelle !

Erwan Castel

Source de la vidéo : https://youtu.be/RgF9BOKWmoU

N'hésitez pas regarder et à commenter les autres rencontres réalisées par "RadioInfoCité" car elles offrent un autre regard, une autre vérité au milieu du chaos ambiant, et ce réseau d'information est à soutenir et faire connaître au maximum.

Merci d'avance 

"Damoï" ! (à la maison !)


Le rêve irrédentiste du Donbass de revenir vers sa mère patrie est en train de naître !

Enfin !

En 2014, dans un premier référendum populaire, les populations de Donetsk et Lougansk avaient majoritairement demandé leur rattachement à la Russie, dont elles avaient été séparées arbitrairement lors de la création il y a 1 siècle de l'Etat ukrainien sous l'égide de l'Union des Républiques Socialistes Soviétiques. Et l'indépendance de 1991 les en avait éloigné encore plus jusqu'à ce déchirement ontologique du Maïdan orchestré par les occidentaux en 2014, et qui a plongé l'Ukraine dans un conflit métamorphique autodestructeur, d'émeutes en coup d'Etat, de répressions en conflit régional, jusqu'à dégénérer aujourd'hui en guerre internationale, pour servir la tentative désespérée d'une ploutocratie mondialiste de sauver son système financier et l'hégémonie d'une pensée unipolaire totalitaire.


Acte 1 : Le référendum populaire 

En cette fin du mois de septembre 2022, un nouveau référendum populaire a été organisé sur les territoires des Républiques Populaires de Lougansk et Donetsk, mais aussi sur ceux, contrôlés par l'armée russe,  des régions de Zaporodje et Kherson qui quant à elles faisaient partie de l'ancienne région russe de la Novorossiya, créée dans le cadre de la reconquête des territoires russes sur les occupants ottomans au XVIIIème siècle par l'impératrice Catherine II.

Et le résultat est sans appel ! :

Dans la république de Donetsk: 99,23 %. 
Dans le république de Lougansk: 98,42%. 
Dans la région de Zaporodje: 93,11%  
Dans la région de Kherson: 87,05%.

Malgré les bombardements continuels des forces ukro-atlantistes, malgré les combats intenses secouant une ligne de front fragile, les populations de ces régions russes séparées de leur empire par les vents de l'Histoire et l'idiotie des politiciens se sont massivement rendues aux urnes de leur Liberté, sur place mais aussi dans toutes les régions de Russie ou de nombreuses habitants du Donbass ou de Novorossiya ont fui la guerre où tout simplement travaillent ou poursuivent leurs études par exemple. 

C'est le droit souverain des peuples à disposer d'eux mêmes, qui est un principe fondateur de la Charte des Nations Unies dès son article premier (point 2) et rappelé à l'article 55, qui a donc été invoqué légitimement par ces populations russes.

Certains arguent déjà que ces scrutins ne sont pas valides car les habitants des régions concernées qui se sont réfugiées du côté ukrainien et même dans les pays occidentaux n'ont pas voté. Quand bien même l'auraient-ils fait que cela n'aurait rien changé au résultat final, tout au plus diminué de quelques pourcents le score en faveur du rattachement. Ensuite rien ne les empêchaient de rester dans leurs territoires pour participer à sa destinée ou d'y revenir pour voter. Ces minorités pro-ukro-atlantistes ont déserté de leur plein gré leurs responsabilités et par conséquent elles se sont exclues de leurs communautés citoyennes et ne sont plus factuellement en droit de voter. 
Ceci est peut-être contestable mais c'est une réalité permanente des situations de ce genre: Lorsque Porochenko a été élu président ukrainien en 2014 avec seulement 54,70 % des voix, alors que les populations du Donbass et de Crimée (qui représentent plusieurs millions de voix pro-russes) s'étaient de facto exclues du scrutin, je n'ai pas alors entendu un thuriféraire des démocraties occidentales protester... bien au contraire ! (Idem pour Zelensky élu en 2019 avec 73,22% des voix).


D'autres diront que ces référendums ont été fait sous la pression d'une "armée d'occupation", dans ce cas, comment peuvent-ils m'expliquer par exemple que les 2 précédents référendums pro-russes de Crimée réalisés en janvier 1991 (94,30 %) et mars 1994 (78.40 %) qui accordant à cette péninsule russe, rattachée arbitrairement à l'Ukraine en 1954, le statut de République autonome puis une autonomie renforcée confirment rétroactivement l'écrasante majorité pro-russe exprimée en mars 2014 (96,77%. De même si la présence militaire dérange ces parangons droitdelhommistes, pourquoi ont-ils validé par exemple les référendums du Kosovo ou les élections en Irak sous occupation de l'OTAN ?

Bref je ne m'étends pas plus sur l'argumentaire imbécile des russophobes et leur rappellerai juste ce proverbe africain " Quand on veut monter en haut du cocotier il faut avoir le cul propre !"


Acte 2 : La demande de rattachement à la Fédération de Russie 

Dès l'annonce des résultats référendaires, les représentants de ces 4 régions pro-russes les ont officiellement transmis à Moscou accompagné d'une demande de rattachement au sein de la Fédération de Russie.

Je regrette souvent de n'avoir pas pris le temps, dans ce blog, d'informer plus souvent des actes et situations de la République Populaire de Lougansk, qui a bien des égards est exemplaire, aussi c'est la demande de son président, Leonid Passetchnik, que je partage ici :


"Cher Vladimir Vladimirovitch!

Depuis huit ans, les habitants de la République populaire de Lougansk sont soumis à des bombardements brutaux et à un génocide par le régime de Kiev. Dans leur colère impuissante face aux tentatives infructueuses d'invasion du territoire de la république et aux échecs en combat ouvert contre les défenseurs de la République, les néonazis n'ont fait qu'intensifier leur terreur et le bombardement des infrastructures civiles et industrielles, détruisant écoles, hôpitaux et jardins d'enfants. Le régime de Kiev, instigué par l'Occident, n'épargne personne: des personnes âgées, des femmes et, pire encore, des enfants sont tués. 

Le monde “civilisé” est silencieux. Pas un seul État ou organisation internationale n'a condamné les actions de Kiev dans le Donbass. Pendant ces huit années, seule la Fédération de Russie a fourni et continue de fournir une assistance complète aux habitants du Donbass, et nous ne doutons pas qu'ensemble, nous obtiendrons justice: les criminels de guerre seront jugés équitablement et tous ceux qui donnent des ordres criminels subiront le châtiment qu'ils méritent. 

Les habitants de la région de Lougansk vous sont sincèrement reconnaissants d'avoir reconnu l'indépendance de la République en février 2022. Cette décision était d'une grande importance pour nous. Nous sommes conscients du lien historique, culturel et spirituel avec le peuple multinational de la Fédération de Russie. Nous savons que le Donbass fait partie de la Russie et, depuis huit ans, nous nous battons pour réaliser notre rêve de retourner dans notre port d'attache. 

Le 20 septembre 2022, le Parlement de la République populaire de Lougansk a décidé d'organiser un référendum sur le rattachement à la Fédération de Russie en tant que nouveau sujet. 

Cher Vladimir Vladimirovitch, je m'adresse à vous au nom du peuple de la région de Lougansk! Compte tenu du fait que la population de la république a approuvé la décision lors du référendum, je vous demande d'examiner la question de l'intégration de la République populaire de Lougansk en tant que sujet de la Fédération de Russie!"

Leonid Ivanovitch Passetchnik
Président de la République Populaire de Lougansk

Cette demande de rattachement d'un territoire à un pays tiers, et qui n'est pas incompatible avec l'autodétermination des peuples est appelé "irrédentisme", et c'est un acte légitime aux yeux de l'ONU qui le 15 décembre 1960, dans sa résolution 1541 a définit que ce droit des peuples à disposer d'eux-mêmes pouvait donner lieu indifféremment à "l’indépendance et souveraineté, la libre association avec un État indépendant, et l’intégration à un État indépendant "

Acte 3 : L'examen et le vote du parlement russe

Il est peu probable que la Douma d'Etat ne valide pas les référendums de rattachement du Donbass et de la Novorossiya, surtout dans le contexte international actuel particulièrement critique où les peuples de Russie à travers le Monde sont victimes d'une ostracisation allant jusqu'à le répression et dans la situation militaire du front russo-ukrainien qui réclame un nouveau format  d'opérations militaires, plus radical et que seul un changement du statut juridique des régions concernées peut autoriser, 

Ce vote devrait intervenir dans les prochains jours et son résultat immédiatement enclencher une série de mesures politico-militaires drastiques mais aussi de déclarations diplomatiques radicales à l'encontre de l'Ukraine et des pays de l'OTAN.

Administrativement les régions de Zaporodje et Kherson deviendront probablement à leur tour des républiques populaires qui, avec celles de Donetsk et Lougansk, seront intégrées au sein d'une Fédération de Crimée, elle même partie intégrante de la Fédération de Russie. Et cette fédération de Crimée évoluera au fur et à mesure que seront libérés les autres terroitoires de la Novorossiya (Odessa, Krivoï Rog, Nikolaïev, Dnipropetrovsk) ou de la Russie ukrainienne (Kharkov) etc.

Et peu importe que l'hystérie occidentale qui suivra, hurlant que jamais ô grand jamais son opinion autoproclamée internationale alors qu'elle ne représente que 18% de la population mondiale, ne reconnaisse pas les résultats de ces référendums. Je rappellerai à ces donneurs de leçons insipides et hypocrites qu'en 1933, la Convention de Montevideo précisait que "l’existence politique de l’État est indépendante de sa reconnaissance par les autres États".


En conclusion

Tout va dépendre de la réaction politico-militaire occidentale qui a peut-être ici une dernière chance de revenir à la table des négociations pour rechercher un chemin vers la Paix. Mais, au vu des déclarations hystériques des chefs d'Etat occidentaux commentant les référendums pro russes et de l'attaque gravissime réalisée sur les gazoducs russes "North Sream I & II" ce lundi (qui est la première attaque 100% atlantiste de ce conflit et en dehors du théâtre d'opérations ukrainien), je doute que la Paix soit à l'ordre du jour des faucons étasuniens et des vrais cons occidentaux.

On peut donc s'attendre par exemple à un ultimatum russe demandant à Zelensky de quitter les nouveaux territoires russes occupés par ses forces armées, demande qui sera bien évidemment rejeté par Washington; et donc à partir de là le grand chaos risque de s'accélérer : sanctions, intervention russe massive, réaction de l'OTAN en Ukraine ("No fly zone" à l'Ouest de l'Ukraine, déploiement d'unités polonaises et roumaines, bataillons de volontaires occidentaux, intégration express de la Finlande et de la Suède etc) jusqu'au clash final qui peut-être (on a le droit de rêver) réveillera les consciences européennes face à la folie suicidaire du mondialisme.

En attendant, le 28 septembre les USA, suivis par la Pologne, la Roumanie, la Bulgarie, la Lituanie etc ont demandé à leurs ressortissants en Russie de quitter immédiatement le territoire fédéral. Ca a commencé !

"Qui vivra verra :"

Erwan Castel

mercredi 28 septembre 2022

La situation devient urgente !

Celles et ceux qui me suivent et me connaissent savent mon engagement radical pour défendre le peuple russe du Donbass autant que la Vérité, même si cette dernière est déplaisante.

Situation générale 

Après 7 mois de conflit, les combats restent intenses et toujours globalement équilibrés entre les forces ukro-atlantistes et les forces russo-républicaines. 

1 / Au Sud 

Sur le front de Kherson, les frappes d'artillerie dominent les opérations avec une offensive ukrainienne à l'arrêt qui tente de se renforcer avec des renforts improvisés autour de vieux matériels soviétiques obsolètes, tandis que d'importants renforts russes passant par la Crimée laissent à penser une contre offensive alliée prochaine soit en direction de Nikolaïev sur la route d'Odessa, soit en direction de Krivoï Rog sur la rive droite (Ouest) du Dniepr.

Sur le front de Zaporodje, la situation est stable est surtout animée par des duels d'artillerie, mais sont observés toujours l'arrivée régulière de renforts ukrainiens qui pourraient préparer une autre offensive de Kiev, soit vers l(Ouest le long du Dniepr pour faire jonction avec le front de Kherson, soit vers le Sud en direction de Melitopol pour tenter de couper le corridor terrestre entre le Donbass et la Crimée. Une offensive vers Marioupol est moins probable.

2 / A l'Ouest

Sur le front de Donetsk, parallèlement aux bombardements réciproques des combats terrestres intenses mais brefs éclatent régulièrement sur les secteurs de Ugledar (S Donetsk), Marinka (W Donetsk) et Avdeevka (N Donetsk) autour de positions ukrainiennes usées mais encore solides car également renforcées grâce à des routes logistiques arrières encore opérationnelles.

Sur le front d'Artemovsk, plus au Nord, les forces alliées où sont concentrées les principales forces du groupe Wagner réussissent à progresser depuis le front au Nord de Gorlovka vers le bastion ukrainien Artemovsk / Soledar qu'elles peinent à aborder par des assauts frontaux venant de l'Est. Un contournement du dispositif ukrainien par le Sud pourrait à moyen terme se dessiner.

3 / Au Nord 

Sur le front de Slaviansk, les forces ukrainiennes, dans la foulée de leur percée de Balaklaïa continuent de progresser, malgré une résistance importante des forces alliées. A l'Ouest de Lisichansk les forces de Kiev ont été bloquées dans le secteur de Belogorovka. Le bastion de Krasni Liman résiste depuis 32 semaines à des assauts et bombardements quotidiens, mais est aujourd'hui menacé par un encerclement au Nord Ouest et Sud Est.

Sur le front de Koupiansk, là où la rivière Oskol présente une largeur naturelle en amont de son barrage, les forces ukrainiennes ont réussi 2 petites têtes de pont, l'une à l'Est de Koupiansk et l'autre plus au Nord, à l'Est de Dvorichna. A défaut de pouvoir progresser rapidement plus à l'Est; l'Etat Major ukrainien cherchera probablement à réunir ces 2 têtes de pont en espérant que sa tête de pont au Sud remonte le long de l'Oskol. 

C'est sur  Krasni Liman, qui est aujourd'hui le secteur le plus tendu de ce front Nord que je vais essayer de faire un point de situation plus détaillé :

Sur cette carte simplifiée du front Nord sont visibles les 5 principaux axes offensifs ukrainiens

Le front Nord et le secteur de Krasni Liman

Aujourd'hui, dans un déni ridicule des courtisans et affairistes cachant leur libéralisme derrière des sentiments prétendument "pro-russes" continuent à vouloir nous chanter "Tout va très bien madame la Marquise" et insultent au passage la mémoire des soldats alliés tués lors de leur revers subi à l'Est de Kharkov. Ces propagandistes zélés, dont le larbinisme débile n'a  rien à envier à à celui des "généraux Gamelin" qui gesticulent sur les plateaux télé occidentaux, nous racontent que le recul des alliés sur le front Nord serait une retraite volontaire destinée à redéployer des unités de combat pour mieux protéger les républiques de Donetsk et Lugansk. 

"La belle affaire" car depuis cette énième fable de salon, les forces ukrainiennes, non seulement continuent de progresser vers l'Est mais ont repris aux forces alliées des localités qui justement appartiennent aux républiques populaires de Donetsk et Lugansk Et cette situation critique continue faute d'avoir su, pour l'Etat Major russe, évaluer correctement la menace et rameuter à temps des moyens suffisants pour lui répondre. Après le choc initial du 7 septembre et pour éviter leurs destructions ou encerclements les forces alliées ont du abandonner (non sans pertes) du terrain qui avait été chèrement libéré et des populations pro-russes en plein désarroi fuyant leurs villages et apeurées de voir revenir les nationalistes ukrainiens russophobes animés par la vengeance

Même si je reste confiant dans la victoire finale des forces alliées, je dois reconnaître par honnêteté intellectuelle et respect vis à vis de celles et ceux qui me lisent, que dans ce secteur de Krasni Liman que j'évoquais le 24 septembre, la situation est de plus en plus tendue, car depuis la percée ukrainienne de Balaklaïa, le 7 septembre dernier, les alliés subissent toujours les pressions offensives des forces Kiev et rendues possibles grâce aux aides matérielles, aux ressources du renseignement stratégique et aux tacticiens et mercenaires fournis par l'OTAN qui sont maintenant en 1ère ligne.. 

Les forces ukrainiennes ont réalisé des têtes de pont à l'Est de la rivière Oskol et au Nord de la rivière Donets dans une offensive double dirigée à la fois vers les frontières de la République Populaire de Lougansk et vers un encerclement du bastion de Krasni Liman qui est la clef de voûte de la défense alliée du secteur. Face à elles les forces russes et républicaines tentent de ralentir les progressions ennemies avec leur artillerie et aviation et de résister aux assauts subis par Krasni Liman et ses 2 points d'appui latéraux que sont Yampol au Sud Est et Drobishevo au Nord Ouest.

Il apparaît que les forces ukrainiennes jettent partout leurs unités dans une course de vitesse contre les renforts russes qui sont signalés en approche, du front de Kherson au front de Kharkov. Et force est de constater que ces forces ukro-atlantistes paient la moindre petite avancée tactique par des pertes dont les conséquences sont devenues stratégiques. car leur volume sortant est bien plus important que celui, entrant, des aides militaires occidentales.

Les collines boisées et les berges fluviales de ce
secteur de Krasni Liman se couvrent de carcasses
calcinées et de corps sans vie russes et ukrainiens

La défense de Krasni Liman et de ses 2 points d'appui latéraux ayant jusqu'à présent réussi à repousser toutes les assauts des forces ukrainiennes, ces dernières ont élargi leur tentative d'encerclement du bastion allié à partir de deux axes tournant : Riktodub au Nord et Dibrovka à l'Est. En attendant les renforts (qui tardent) et faute de moyens terrestres suffisants les forces alliées de ce front de Krasni Liman doivent encore concéder du terrain aux forces ukro-atlantistes pour resserrer leur dispositif. Aujourd'hui l'encerclement opératif de Krasni Liman par l'artillerie ukro-atlantiste est réalisé et il ne reste plus qu'une quinzaine de kilomètres à parcourir pour que son encerclement effectif soit achevé via Zarichne (voir carte ci après). Même si la garnison alliée de la ville est suffisamment forte et organisée pour résister, elle sera confrontée à un inévitable problème logistique (surtout munitions) d'ici quelques semaines. 

Une fois encore le résultat d'une stratégie du "trop peu trop tard" qui heureusement, je l'espère, va prendre fin ces prochaines semaines !

Les forces alliées, sur ce front de Krasni 
Liman infligent quotidiennement de lourdes 
pertes aux forces ukro-atlantistes, mais la 
meilleure artillerie n'a jamais pu arrêter seule 
la plus mauvaise infanterie. Il faut aussi exploiter
son travail avec des contre attaques terrestres.

Résultat :

Sur la nouvelle ligne de front que les forces alliées veulent stabiliser sur la rivière Oskol, les forces ukrainiennes poursuivent leurs pressions offensives, sur le front de Koupiansk à l'Est de Kharkov (à 40 km au Sud de la frontière russe) :
  • Dans le secteur de Dvorichna (17 km au Nord Koupiansk), les ukrainiens ont réalisé une tête de pont sur la rive gauche (Est) de l'Oskol avant d'être bloqués par l'artillerie russe.
  • Dans le secteur de Koupiansk, de violents combats continuent pour la contrôle de la petite partie de la ville située à l'Est de l'Oskol.
Les forces ukrainiennes franchissant la
rivière Oskol sur un ponton flottant.

Mais c'est surtout dans le triangle Izioum / Lisichansk /Slaviansk que se déroulent les opérations militaires significatives autour de son point central: Krasni Liman dont la situation évolue d'heure en heure: 

Situation sur le front de Krasni Liman au 27 septembre 2022

  • A l'Est de l'Oskol, Peski Lozove, Yatskivka, Sviatogorsk, Yarova, Ritkodub, Nove et les hameaux environnants ont été capturés par les forces de Kiev, 
  • Au Nord de la Donets, Schurove, Stari Karavan, Brusivka, Ozerne, et les hameaux environnants ont été capturés par les forces de Kiev,

Toutes ces localités sont sur le territoire de la République Populaire de Donetsk !

  • Plus à l'Est, au delà de Seversk, les forces de Kiev ont atteint Bilogorovka et Dibrova qui sont situées sur le territoire de la République Populaire de Lougansk.
La situation militaire est donc bien celle d'une guerre "intense et symétrique" et pour laquelle j'écrivais déjà le 31 mars dernier, qu'il manquait sur le terrain " au minimum 300 000 soldats" russes pour achever les missions assignées (tiens tiens !). Demain, il en faudra certainement beaucoup plus si des pays de l'OTAN comme la Pologne par exemple entrent dans la danse.


A cause de cette "pudeur" des opérations spéciales russes (effectifs, objectifs) laquelle est paradoxale avec un front initial surdimensionné (2000 km); à cause d'une probable sous évaluation des réactivités militaires ukrainiennes et occidentales mais aussi d'erreurs (inévitables lorsqu'on découvre un nouveau type de conflit) commises dans la gestion des opérations russes (sinon pourquoi 3 généraux et 1 amiral auraient été remplacés d'une "équipe qui gagne" ?), cette guerre factuelle, qui risque de devenir guerre juridique très prochainement, s'inscrit désormais dans une durée douloureuse.

Sur la rive Nord de la rivière Donets, 2 chasseurs
bombardiers ukrainiens Sukhoï 24 bombardent des
positions russes.  contrairement à ce que nous
raconte un "expert" affirmant entre autres conneries
que la Russie dispose de la "suprématie aérienne"


Situation actuelle autour de Krasni Liman

Aujourd'hui, mercredi 28 septembre, une sixième offensive ukrainienne sur les défenses de Krasni Liman a échoué, laissant dans son repli plus de 70 tués.

Mais ailleurs l'étau ukrainien est sur le point se se refermer autour de Krasni Liman. Il ne reste plus que la route de Zatchine encore libre mais soumise aux tirs ukrainiens. Cette route rejoint la petite ville de Kreminna qui est elle même menacée par une offensive menée depuis Dibrova.

Sur place, les défenseurs de Krasni Liman où se trouvent de nombreux volontaires de la République Populaire de Donetsk, de Russie, des cosaques du Don... font preuve d'un courage exceptionnel, repoussant jour et nuit des assauts ukrainiens incessants appuyés de bombardements permanents. Malgré leur situation critique, encerclés de tous côtés ces soldats de la grande Russie infligent des pertes sévères aux forces ukro-atlantistes.

Char ukrainien brûlant devant Krasni Liman

La garnison russe et républicaine, renforcée par des bataillons volontaires de russes et de cosaques de Kouban ("BARS 13,16 &18) serait forte d'environ 4 à 5000 hommes. Soit les renforts sont à l'horizon et elle peut rester en défensive jusqu'à leur arrivée, soit elle essaye de tenir jusqu'à la dernière cartouche, risquant d'être capturée par les forces de Kiev... soit elle tente un repli vers Kreminna qui est elle-même menacée.

Dernière infographie (Réseau Rybar) de a situation au Nord de Krasni Liman
Depuis, Kolodiazi au Nord et Toreske au Sud searient passés sous contrôle 
ukrainien, fermant encore plus une porte déjà encombrée par une rivière large

Autre élément s'invitant sur le front depuis quelques jours, l'automne et ses pluies saisonnières qui vont handicaper les forces combattantes et logistiques, les observation aériennes et satellitaires et probablement ralentir les mouvements opératifs. 

Attention cependant de na pas tomber dans le mythe facile et désuet du "Général Hiver" car tant les russes que les ukrainiens sont habitués à ses griffes annuelles et tous mènent, ici ou là des opérations offensives qui souffrent des contraintes saisonnières. Cependant, il se peut que l'hiver soit quand même moins douloureux pour les russes, tout simplement parce que les ukrainiens utilisent de plus en plus de matériels occidentaux dont le gigantisme et la motorisation sont moins bien adaptés aux rigueurs saisonnières que les véhicules soviétiques équivalents.
Colonne ukrainienne de véhicules blindés 
britanniques M12 ("Zéphyr") enlisés dans
une forêt au Nord de la rivière Donets.

Peut-être que le bastion de Krasni Liman finira par tomber si les renforts russes tardent à venir. Si tel était le cas la situation critique sur ce front Nord serait déplacée encore plus vers l'Est, vers les frontières de la République Populaire de Lougansk qui sont déjà menacées, notamment vers Lisichansk. Peut-être que l'Etat Major russe attend ce déplacement oriental ukrainien pour lancer une contre offensive venant du Nord et qui, en reprenant le contrôle de l'Oskol isolerait ce corps de bataille ennemi dans lequel Kiev a jeté toutes ses forces de réserve opérationnelles disponibles sur ce front Nord. 

Entre un "peut-être" pessimiste et un "peut être" optimiste, la raison et l'espérance me disent qu'à l'issue du rattachement des territoires à la Fédération de Russie, un ultimatum donné à Kiev pour quitter le territoire fédéral occupé et qui sera rejeté par l'OTAN ouvrira le cadre d'une guerre officielle et une grande contre-offensive russe sera alors engagée contre ces forces ukrainiennes qui n'ont plus de réserve opérationnelle.

En attendant...

Dernière minute : 

Des infos sur les réseaux russes évoquent le repli des unités régulières de Krasni Liman au Nord Est avant la fermeture du chaudron. Info non confirmée mais plausible.


En conclusion 

En attendant la mise en œuvre d'un nouveau format militaire russe en Ukraine et dont la validation des référendums irrédentistes offrira une légitimité constitutionnelle, ce conflit est alterné de succès et de revers, de flux et de reflux militaire, confirmant qu'il est bien factuellement une guerre de haute intensité et symétrique et qui menace aujourd'hui d'être longue, ce que veut à tout prix éviter le Kremlin car l'attrition subie et recherchée par Washington pourrait conduire à terme la Russie à remporter une trop épuisante  "victoire à la Pyrrhus" .

Aujourd'hui les 2 belligérants gagnent ici, perdent ailleurs, reculent un jour pour avancer un autre jour, c'est ainsi depuis que se joue dans la boue ensanglantée des batailles la grande tragédie humaine animée par les vanités des princes et des banquiers dont aujourd'hui le paroxysme est atteint par cette ploutocratie mondialiste orchestrant cette nouvelle guerre européenne depuis 2014.

Et le ridicule n'étant jamais très loin du tragique, dans les 2 camps s'affrontant, les zélotes des salons courtisans continuent à prendre leurs fantasmes pour des réalités en insultant les soldats qui se battent: 
  • Pour les pro-russes, dans un déni infantile des progressions ukrainiennes, de définir ces nouvelles positions ukrainiennes non comme des succès tactiques mais comme des "zones grises" (no man's land situé entre les 2 lignes du front) car "les forces russes les bombardent". Si tel était le cas Môssieu moreau (and Co), alors la ville de Donetsk qui est bombardés depuis 8 ans, devrait elle aussi être considérée comme une zone grise ! 
  • Pour les pro-ukrainiens qui se voient déjà à Moscou, de considérer que Krasni Liman est d'ores et déjà encerclé alors que factuellement toutes les attaques des forces de Kiev sur la ville ont été repoussées, laissant de nombreux tués et matériels détruits sur le terrain, et que les encerclements pour être capitalisés ont besoin de renforts et de logistiques lesquelles sont justement manquantes comme on l'a vu du côté de Kherson.
Entre l'euphorie des pro-ukrainiens qui oublient qu'une victoire locale n'est pas une guerre gagnée et le déni, non moins imbécile, des pro-russes (et qui devient in fine contre productif) on ne peut que constater que le courtisanisme ne mène qu'au naufrage intellectuel des servitudes volontaires et quelle que soit la cause que le larbin défend, car tous les propagandistes s'avilissent à n'être que les thuriféraires de pensées manichéistes ridicules et dangereuses, étriquées et paresseuses qu'ils veulent unique...

Dans les prochains jours, tout cette cinétique infernale d'actions et de réactions va s'accélérer Demain la guerre mondiale, qui vient inexorablement, va s'inviter dans tous les pays  qui sacrifient aujourd'hui leur héritage libertaire européen au profit d'une servitude volontaire mondialiste et chacun pourra mesurer la responsabilité criminelle des Etats occidentaux et la stupidité de tous ces vendeurs de fantasmes qui endorment les populations en leur chantant "Tout va très bien Madame la Marquise".

Je voulais écrire "ouvre les yeux !" mais je crains qu'il ne soit trop tard...

Erwan Castel

Les forces en présence sur le front de Krasni Liman (carte du 24 septembre)

dimanche 25 septembre 2022

Entretien entre Novorossiya et Nouvelle France


Ce 21 septembre 2022, j'ai eu le plaisir d'être invité virtuellement par Carl Brochu en terre du Québec afin de partager mon point de vue sur la situation entre Russie et Ukraine dont la tectonique, dans ses dimensions géopolitique, économique et militaire, menace aujourd'hui l'ensemble de notre planète.

Je remercie Carl, Jean Marc et toute l'équipe de "RadioInfoCité" pour cette belle rencontre ouvrant je l'espère une collaboration fraternelle au service de l'information réelle, et sans oublier mon frère d'armes Pierre Plas grâce à qui elle a pu se réaliser.

Désolé pour la qualité de l'image, je vous promets de mieux faire la prochaine fois même si le plus important ce sont les idées et non celui qui les porte.

Erwan Castel

Lien de la vidéo à partager sur vos réseaux :

N'hésitez pas regarder et à commenter les autres rencontres réalisées par "RadioInfoCité" car elles offrent un autre regard, une autre vérité au milieu du chaos ambiant, et ce réseau d'information est à soutenir et faire connaître au maximum.

Merci d'avance 

samedi 24 septembre 2022

Kiev rêve d'avoir son "Marioupol" sur le front Nord


Lorsque les forces de Kiev, profitant des faiblesses russes du front de Kharkov, ont réussi leur coup en s'emparant de la région de Balaklaïa, Izioum et Koupiansk sur la rive droite (Ouest) de l'Oskol, elles sont toutefois restées sur leur faim car aucune unité russe n'a pu être encerclée car le commandement russe, en ordonnant leur retraite rapide vers l'Est a ainsi limité les conséquences d'une impéritie initiale qui n'avait pas su anticiper cette offensive ukrainienne. Il est évident que ce revers important subi par les forces alliées à l'Est de Kharkov et qui les a obligé à abandonner toute les secteurs de cette région a été le déclencheur pour la mise en œuvre d'un nouveau format d'opérations militaires russes en Ukraine, plus dense et radical, et dont le prélude politico-militaire a déjà commencé (premiers renforts, processus d'intégration des Républiques du Donbass et des territoires de la Novorossiya déjà libérés).

Du côté de Kiev, l'Etat-Major ukro-atlantiste est confronté à 2 situations différentes et un choix cornélien :

  • Sur le front Sud (Kherson), la "grande offensive" kiévienne, promise mi-juillet, ordonnée début août et déclenchée le 28 du même mois (après la visite le 20 du britannique B.Jonhson) est en panne sèche avec des pertes humaines et matérielles frisant l'hécatombe, et ce ne sont pas les quelques localités agricoles capturées et probablement temporairement qui peuvent être capitalisées sur le plan politico-militaire. Les seules réussites incontestables des forces ukro-atlantistes sur ce front Sud sont les multiples destructions de ponts, dépôts de munitions, bases et états majors russes réalisées grâce aux systèmes HIMARS de l'OTAN et à leur guidage par les satellites étasuniens les assistant.
  • Sur le front Nord (Kharkov), la zone conquise est importante mais sa valeur stratégique a été éventée par le retrait des forces russes qui dépendaient de la colonne vertébrale logistique Koupiansk / Izioum, et le joker unique de l'effet de surprise ayant été joué à Balaklaïa les forces ukro-atlantistes n'ont plus assez de réserves pour sécuriser les frontières Nord, le territoire conquis et poursuivre une percée significative à l'Est de Koupiansk. Preuve en est que l'Etat-Major ukro-atlantiste a dû prélever des unités du corps de défenses de Kiev pour les envoyer renforcer le nouveau front de Kharkov; et donc il ne lui reste plus que le secteur de Krasni Liman où pouvoir exercer une pression offensive importante.
Depuis la mi septembre c'est dans ce secteur charnière entre le front de Kharkov et le front de Slaviansk, matérialisé par la jonction des rivières Oskol et Donets, que se déroulent des combats les plus durs.

Importance du secteur de Krasni Liman

Situation du secteur de Krasni Liman au 23 septembre 2022

Comme je l'ai rappelé dans plusieurs SITREP précédents consacrés à ce secteur de Slaviansk, cette ville de Krasni Liman (Liman), qui comptait environ 20 000 habitants avant la guerre, est très importante car:
  • c'est un bastion de la ligne de front russe, courant vers l'Est le long de la rivière Donets et aujourd'hui remontant vers le Nord le long de la rivière Oskol Sur les flancs de ce secteur sont deux points d'appui essentielles: Drobishevo à l'Ouest et Yampol à l'Est et qui sont aussi menacés par des attaques ukrainiennes,
  • c'est un carrefour important, routier et ferroviaire à partir duquel les forces de Kiev peuvent engager une progression le long de la rive gauche (Nord) de la Donets vers l'Est, les frontières de la République Populaire de Lougansk et ses villes de Severodonetsk et Lisichansk,
  • Politiquement et symboliquement pour Kiev, Krasni Liman, si elle été réoccupée même provisoirement, serait la première ville importante située sur le territoire de la République Populaire de Donetsk a être reprise aux forces alliées, et si possible en y capturant sa garnison. Une sorte de revanche de Marioupol,
C'est pour cela, entre autres raisons, que l'Etat Major russe s'accroche à Krasni Liman en attendant la mise en place de son nouveau format stratégique, pour les opérations duquel, dans ce secteur, Krasni Liman reste la base arrière Nord idéale de la libération de Slaviansk.


Les combats en cours 

Depuis 10 jours maintenant, les forces ukrainiennes, dans une volonté de vouloir prolonger leurs succès sur Izioum, cherchent à reconquérir Krasni Liman à partir de la tête de pont réalisé sur la rivière Donets (Siversky Donest) au niveau du village de Stari Karavan. Mais chaque jour les assauts frontaux ont été repoussés pat une garnison russo-républicaine renforcée et leur infligeant de lourdes pertes.

Tir de barrage sur une progression ukrainienne

Dans un deuxième temps, les ukrainiens ont tenté de réalisé un contournement serré à l'Ouest de Krasni Liman (l'Est étant handicapé par des ponts sur affluents qu'ils ont détruit eux-mêmes en mai lors de leur retraite vers Slaviansk).

Dans un troisième temps et tout en continuant à mener des attaques sur la ville, les ukrainiens ont engagé un enveloppement plus large de la défense alliée tenant solidement Drobesheve, Krasni Liman et Yampol, en passant par la tête de pont réalisée en aval du barrage sur l'Oskol, à Yastkivkad. Là aussi des contre-attaques russes ont barré la progression de forces de Kiev.

Ces dernières heures, les forces ukrainiennes ont relancé de nouveaux assauts d'encerclement de Krasni Liman et des combats violents se déroulent au Nord Ouest de cette ville stratégique, Si par sacrifices répétés les forces ukrainiennes parvenaient à opérer un encerclement, ne serait ce qu'opératif, il leur resterait à le tenir et le sécuriser face aux renforts russes arrivant du Nord et ensuite de vaincre la garnison rapidement pour pouvoir y installer à Krasni Liman une défense plus solide. 

Dernier Point de situation sur Krasni Liman à 16h00 le 24 septembre
Au centre Krasni Liman qui résiste à une percée au Nord Ouest, Au Nord, Novoselovka 
coupé en deux par les combats urbains et au Sud les attaques venant d'Ozerne

Les assauts ukrainiens en cours sont particulièrement violents autour de Krasni Liman: 
  • Au Nord Ouest, sur Drobishevo qui est le point d'appui droit de la défense de Krasni Liman empêchant sont encerclement Sur place les volontaires de la "Légion russe" (BARS 13) y décrivent une "situation très tendue" selon leur commandant Sergei Fomchenkov Plus au Nord le village de Novoselovka est devenu un champ de ruines que traverse la ligne de front 
  • Au Sud Est, venant de la tête de pont d'Ozerne les forces ukrainiennes ont atteint la périphérie Sud de Krasni Liman, défendue par les cosaques de Kuban (BARS 16) qui alternent bouchons antichars et contre attaques, avec les forces spéciales russes du groupe "O" qui opèrent des incursions sur les arrières de l'ennemi.
Sur l'ensemble du front de Krasni Liman, les assauts de Kiev sont appuyés par drones et des tirs des systèmes de l'OTAN HIMARS qui frappent notamment les installations des défenses de Krasni Liman et Drobishevo. 

Bombardement ukro-atlantiste d'un HIMARS étasunien sur Krasni Liman

Actuellement il existe un équilibre des forces tel qu'il ne permet pas de présager d'une quelconque évolution sûre. Le sort de Krasni Liman dépend aussi de la capacité que les ukrainiens ont a engagé des moyens et des efforts importants au franchissement de l'Oskol pour couper plus au Nord la route la plus rapide du ravitaillement de sa garnison et qui longe la rive gauche (Est) de cette rivière importante.

Soldats ukrainiens essuyant un tir de 
l'artillerie russe près de Krasni Liman 
A noter le missile antichar US "JAVELIN"


En conclusion

Kiev tente de capitaliser la situation sur ce secteur du front avant que les forces russes qui ont été bousculées à l'Est de Kharkov ne lancent une nouvelle offensive en Ukraine. Si la percée du côté de Koupiansk semble, à l'instar de celle du front Sud, être à l'arrêt, les forces ukrainiennes jettent aujourd'hui leurs réserves de Slaviansk vers Krasni Liman pour tenter de s'emparer d'un objectif stratégique sur la route de la République Populaire de Lougansk (à qui elles ont repris le village de Belogorovka sur la rive droite (Sud) de la Donets) mais surtout où elles rêvent de capturer une garnison alliée importante dans une victoire qui serait dans son narratif ukro-atlantiste moins militaire que médiatique.

Pendant ce temps de Lougansk à Kherson, en passant par Gorlovka, Donetsk, Maroupol, Melitopol...) les populations russes sont invitées par référendum à engager le processus d'intégration au sein de la Fédération de Russie qui une fois entériné par la Douma ouvrira la porte juridique à la mise en œuvre de tous les moyens adéquats pour mettre fin à ce conflit, et quoiqu'il en coûte à l'Ukraine qui persiste et signe dans son erreur fatale.

Si tout s'enchaîne comme je l'observe depuis plusieurs semaines, alors les opérations militaires ukro-atlantistes menées autour de Krasni Liman - et quelle qu'en soit l'issue prochaine - seront le chant du cygne de son corps de bataille du Donbass, sauf si l'OTAN s'engage officiellement dans le conflit ce qui relancera la roue de la guerre vers un chaos mondial assuré.

Erwan Castel

"Soldats de Russie ! Soldats de Russie ! 
Pour la foi et la vérité, vous avez été baptisé avec le feu. 
Que tout soit vendu, mais vous n'avez pas été acheté. 
Vous êtes la fierté et la gloire de la grande Russie !"