mercredi 31 juillet 2019

"La Nature est un temple"



Me sont revenus en mémoire les vers de Charles Baudelaire à la vue de la tragédie qui frappe la forêt sibérienne aujourd'hui en feu....

Comment ne pas éprouver un immense tristesse devant cette agonie de la Nature ?

Et pourtant peu d'échos se font entendre au sujet de cette catastrophe aux conséquences incalculables qui frappe la Russie...

A ce jour, plus de 3 millions d'hectares de forêt sont partis dans fumée qui menace plusieurs villes importantes.

Je me souviens de l'incendie de la cathédrale de Paris qui avaient légitimement ému l'opinion publique internationale. Concernant Notre Dame de Paris, la Russie avait été une des premières nations à exprimer son empathie et à participer grandement aux aides pour sa restauration.

Certains peut être interpréteront à tort ma pensée comme un reproche: "nous ne pouvons pas y faire grand chose" ou "comparaison n'est pas raison". 

Or ici je ne désigne personne en particulier mais nous tous en général.

Car ma tristesse devant cette tragédie est autant vis a vis de la Nature blessée que de cet Homme moderne indifférent à son sort... enfin jusqu'à ce que son consumérisme en soit perturbé. 

L'homme des villes post modernes qui orchestre nos émotions à l'aune de son microcosme artificiel a oublié que cette Nature lui est sacrée car nourricière et protectrice de la Vie terrestre dont il fait toujours partie même s'il en est de plus en plus souvent indigne.

Faut-il le rappeler que les forêts ne sont pas seulement qu'une zone exploitable pour nos bois de construction ou nos ressources minières ? 

L'immense Amazonie reconnue par tous comme un patrimoine mondial et vital (sauf pour ce pitoyable gouvernement capitaliste de Bolsonaro qui en a la gestion) a plusieurs soeurs à travers notre unique planète et la sibérienne, en fait partie, au premier plan. 

Ce biotope et un des plus riches de Russie et sa disparition menace des millions d'espèces animales et végétales mais aussi un équilibre complexe organisé autour de son activité.

Mais voilà, la lointaine Sibérie est doublement malchanceuse car loin de nos villes, de nos plages, de nos soucis quotidiens... et en plus elle est en Russie où seul le sort d'un agitateur Navalny semble mobiliser les émotions occidentales manipulées.

Il est vraiment temps que l'homme retrouve son humanité et regarde à nouveau ces forêts incendiées ou éventrées comme des matrices de la vie dont il fait partie...

Et d'ailleurs, pour finir le parallèle avec Notre Dame de Paris, la symbolique sylvestre des cathédrales est bien là pour nous rappeler la dimension sacrée de cette vivante nature...

Erwan Castel

"La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles;
L’homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l’observent avec des regards familiers.
Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.
II est des parfums frais comme des chairs d’enfants,
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,
— Et d’autres, corrompus, riches et triomphants,
Ayant l’expansion des choses infinies,
Comme l’ambre, le musc, le benjoin et l’encens,
Qui chantent les transports de l’esprit et des sens."

Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal

mardi 30 juillet 2019

Sécurisation de zone

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Depuis que la brigade Piatnashka à été rattachée aux forces speciales du Ministère de l'Intérieur, des missions de sécurité intérieures nous ont été rajoutées en plus de nos missions de combat sur le front.

C'était ainsi que depuis cette semaine nous avons été déployés pour appuyer la police dans des contrôles de zones à l'arrière du front.


Mardi 30 juillet 2019

Hier nous avons été disséminés le long des routes bordant la ligne de front du Donbass, en appui d'unités de police du Ministère de l'Intérieur de la République Populaire de Donetsk. Nouvelle mission, un peu déconcertante mais à laquelle nous nous plions sans broncher sachant qu'elle n'est que temporaire avant notre retour sur le front...

Nos objectifs sont mutiples, réaliser une présence à l'arrière immédiat du front pour prévenir les problèmes d'insécurité et également recueillir des renseignements. Ce front en effet comme tous les autres fronts de guerre est susceptible d'être le lieu, entre autres problèmes, d'infiltrations ennemies, de maraudages des zones désertées et de contrebandes diverses. C'est également une zone sensible ou doit s'exercer auprès de la population la présence rassurante de l'autorité et le recueil de renseignements.

Un des multiples aspects de l'exercice du droit dans les républiques populaires du Donbass, par ce type de mission certes rébarbative et qui "n'est pas ma tasse de thé" mais cependant nécessaire et instructive.

Erwan Castel

Les autres extraits de mon journal du front ici : Journal du front

"Les cons ça ose tout..."



Le gouvernement français a instamment demandé au gouvernement russe de libérer rapidement les manifestants interpellés par sa police à Moscou...

L'arrogant Macron ne connait décidément aucune limite à la connerie et son outrecuidance de cuistre mégalomane en devient obscène. ..
  • Primo : de quoi je me mèle !
  • Secundo : regarde la poutre qui est dans ton oeil au lieu de critiquer la paille dans celui du voisin !
  • Tertio : Quand on veut monter en haut du cocotier, vaut mieux avoir le cul propre !


Résumons...

En Russie ce 26 juillet 2019:

- manifestation non autorisée.
- 12 000 manifestants. 
- 0 blessés , 
- 0 dégât matériel,
- 2 grenades au poivre utilisées
- 1080 interpellations pour contrôles d'identités, 
- 0 condamnation et garde à vue prolongée. 

En France au cours de 37 semaines de Gilets Jaunes: 

- manifestations autorisées
- plusieurs millions de manifestants
- 1 mort direct + 11 dans des accidents de la circulation 
- 29 mutilés (24 éborgnés, 5 mains arrachées)
- 4 220 blessés 
- dégâts matériels 
- des milliers de grenades détonantes utilisées 
- des milliers de lacrymogènes utilisés
- 9000 gardes à vue
- 2 050 condamnations
- 400 incarcérations

Mais les journalopes occidentaux clabaudent en coeur que c'est la Russie qui est une dictature quand la France reste le parangon universel de la démocratie droitdelhommiste...

Cherchez l'erreur ! 

Et ces chiens de garde enragés, devenant même des fous à lier, voient pour certains dans l'intoxication alimentaire de l'opposant russe Navalny une tentative d'empoisonement du FSB quand d'autres (accrochez vous c'est du lourd !) demandent que l'armée ukrainienne intervienne en Russie pour le soutenir !?

"Mieux vaut entendre cela qu'être sourd"

Mais cette surenchère politico-médiatique occidentale, qui continue a sombrer dans les abysses du ridicule n'est rien à côté de ces imbéciles qui prêtent encore une oreille à sa propagande de guerre qui conduit les européens au chaos comme des moutons à l'abattoir.

Erwan Castel

dimanche 28 juillet 2019

La Madone du Donbass


Fin juillet 2014, il y a 5 ans le Donbass vivait des moments intenses de son histoires, combats héroîques de Saur Moghila ou libération de Shartiorsk au cours de laquelle les groupes d'autodéfense se sont unis en milice unie, mais aussi des tragédies avec des bombardements terrestres et aériens ukrainiens criminels dirigés contre les populatrions civiles russes des républiques de Donetsk et Lugansk.

Ainsi, il y a 5 ans, le 27 juillet, un nouveau bombardement génocidaire ukrainien frappait le coeur de la cité minière de Gorlovka, la troisième plus grande ville de la République Populaire de Donetsk (après Mariupol, aujourd'hui occupé par l'armée ukrainienne).

Au cours de ce bombardement ukrainien du 27 juillet 2014 dirigé depuis les postions d'artullerie de Gradov contre les quartiers résidentiels de la ville pourtant très éloignés du front militaire, 17 civils vont être massacrés et 43 autres blessés. Et pour confirmer qu'il ne s'agit pas d'une erreur de tir, les ukrops vont récidivé pendant plusieurs jours leur crime de guerre, élevant le nombre de leurs victimes à 27 tués et plus de 100 blessés.

Les photos de ce bombardements que les habitants choqués de cette cité martyre du Donbass ont partagé pour témoigner de l'horreur de cette guerre que le monde occidental persiste à vouloir ignorer (peut-être parce qu'elle a été initié par sa politique), ont été gravées dans les mémoires à jamais. 

Parmi ces images atroces, celle de Kristina serrant dans ses bras au delà de leurs morts son bébé Kira symbolise certainement toute l'horreur vécue par cette population du Donbass au seul motif qu'elle est identitairement russe et veut le rester. Ceux qui me lisent savent que depuis 6 ans, je ne verse pas facilement dans le voyeurisme pathétique, mais parfois il est malheureusement nécessaire dans cette société du spectacle où nous vivons de choquer les consciences endormies par la routine des plaisirs ou soucis artificiels d'un consumérisme égocentrique.


Ce 27 juillet, la communauté de Gorlovka s'est retrouvée par milliers pour se recueillir autour du momument commémorant ce massacre ukrainien perpétré au coeur de leur cité. Pour ces femmes et ces hommes comme pour l'entière majorité du monde russe, la simple évocation d'un retour sous statut spécial des républiques du Donbass au sein d'une Ukraine qui a décoré comme tant d'autres les assassins du 27 juillet 2014 ressemble à une poignée de sel jetée sur une plaie qui ne refermera qu'après que victoire et justice leur soient rendues.

Aujourd'hui encore il est difficile de supporter cette vision de Kira et sa jeune maman Kristina dont le tee-shirt maculé de leur sang et marqué "Paris" semble être un message adressés aux peuples de cette Europe occidentale dont les gouvernements, en initiant le coup d'Etat du Maïdan avec l'aide des paramilitaires néo-nazis bandéristes, ont ouvert une boite de Pandore dont ce conflit du Donbass n'est probablement que la première bataille d'une nouvelle guerre européenne.


Dans le Donbass, et dans l'indifférence générale, environ 20 000 personnes ont déjà trouvé la mort dans cette guerre venue d'un autre âge ensanglanter l'Europe uniquement pour alimenter la rapacité d'une ploutocratie mondialiste qui veut mettre à genoux la Russie et ses alliés.

Aux yeux de ces vampires occidentaux, les martyrs de Kristina et Kira, de leurs milliers de compatriotes, tout comme ceux , yéménites, syriens etc... "en valent la peine" comme le déclaraient Madeleine Albright à propos des 500 000 enfants irakiens tués par le blocus et les bombes occidentales, mais pour nous autres ces victimes scellent par leur asng innocent notre détermination à jamais nous soumettre à l'esclavage du monde moderne et abandonner nos traditions et libertés sur l'autel de sa marchandise aliénatoire.

Ne rien oublier, ne jamais pardonner !

Erwan Castel


jeudi 25 juillet 2019

Le martryr du Donbass continue


Aujourd'hui, alors que nous enterrions Andrey Valentinovich Krivosheev, un camarade de notre régiment tué le 22 juillet sous un bombardement ukrainien, une nouvelle victime civile a été tuée sur le front du Donbass par l'armée ukrainienne. Il s'agit de Irina Menshakova, une grand mère de 61 ans qui vivait dans le village de Zaitsevo. 

J'avais eu l'occasion de la rencontrer 2 fois (avec Doni press puis Novorossiya Today) lors de reportages et visites de ce village  situé sur la ligne de front au Nord de la République Populaire de Donetsk. Elle nous avait accueilli à bras ouverts au milieu de ses murs criblés d'inpacts, ses vitres brisées et son jardin jonché d'éclats d'obus. Ici, es premiers postes ukrainiens ne sont qu'à quelques centaines de mêtres de la partie républicaine habitée et quasiment rayée de la carte par l'artillerie de Kiev, dans ce village de Zaitsevo, coupé en deux par le front.

Irina Menshakova, une grand mère de 61 ans tuée dasn son jardin à Zaitsevo

Malgré la guerre, cette femme continuait à cultiver son jardin, survie oblige, et ce matin en revenant sur son travail de la veille, elle a été mortellement blessée par une mine antipersonnelle qu'un groupe de reconniassnace ukrainien avait installé pendant la nuit. Lorsque les démineurs sont venus inspecter son terrain ils ont découvert 2 autres mines antipersonnelles ukrainiennes fraichement posées.

Les soldats ukrainiens, postés en face de cette maison ne pouvait ignorer qu'elle n'abritait pas de position républicaine mais une famille civile qui tentait d'y survivre au rythme des combats et des bombardements. Et venir poser des mines antipersonnelles dans un jardin potager civil n'a aucune justification militaire mais d'un crime de guerre prémédité !

Depuis 2 semaines c'est la 4ème femme civile a être tuée sur le front du Donbass
  • Le 11 juillet, Irina, 70 ans, à Homolsky à l'Est de Gorlovka
  • Le 18 juillet, Elena, 68 ans, à Oktyabrsky au Nord de Donetsk
  • Le 20 juillet, Elena, 54 ans,à Pervomaisk, au Nord de Stakhanov (R.P. Lugansk)
  • Et aujourd'hui 25 juillet, Irina, 61 ans,  à Zaitsevo, au Nord de Gorlovka
Et cela sans compter les civils blessés, et également les pertes militaires qui sont quotidiennes depuis des mois.

Une nouvelle violation ukrainienne de cette 23ème trêve montre s'il en est besoin la continuité d'une politique criminelle menée par les forces ukrainiennes, ces auxiliaires de l'OTAN lâchés contre le monde russe.

Zelensky ne décide de rien en Ukraine et il n'a aucun contrôle sur ses soudards qui obéissent aux ordres d'une gouvernance profonde qui depuis le Maïdan sert les interêts de Washington, de l'OTAN ,et la volonté d'une guerre contre la Russie.

Et la saisie hier d'un pétrolier russe par les services de sécurité de Kiev ne fait que confirmer cette volonté de déclencher une guerre globale contre la Russie et ses alliés.

Erwan Castel


Flash ! Kiev saisi un pétrolier russe


Au lendemain des élections législatives où il s'est assuré d'une majorité parlementaire, le président ukrainien Zelensky, piétinat une nouvelle fois ses beaux discours pacifiques et ses promesses de dialogue avec Moscou vient d'ordonner la saisie d'un pétrolier russe, le "Nika Spirit", dans le port d'Izmaïl près d'Odessa.

Alors que des discussions avaient été engagése entre Kiev et Moscou concernant la libération éventuelle des marins ukrainiens arrrêtes lors de leur violation de l'espace maritime russe en novembre dernier, Zelensky enivré par sa victoire parlementaire a décidé de provoquer Moscou en donnant l'ordre au SBU, les services de sécurité ukrainiens de saisir un pétrolier russe dans le port d'Izmaïl près de l'embouchure du Danube.

Le "Nika Spirit" est un navire commerciel. Il transportait 2.000 tonnes de fret, en provenance du port russe de Kavkaz, à destination de la Roumanie, 


Le prétexte invoqué par Kiev pour cette nouvelle provocation en Mer Noire est que ce pétrolier est en réalité le "Neyma", ce pétrolier russe ayant barré (vraisemblablement sur ordres des gardes côtes russes) le passage du pont de Kertch en novembre 2018 lors de la provocation des bateaux de guerre ukrainiens. 

La saisie de ce pétrolier russe qui avait fait une escale réglementaire et déclarée à Izmaïl pour des réparations, constitue donc un acte de piraterie caractérisé et qui révèle au passage la pitoyable imagination des ukrainiens qui tentent ici de provoquer à nouveau Moscou en imitant tels des clébards serviles les méthodes occidentales à l'encontre de l'Iran, espérant probablement une médiatisation de ce nouvel incident.

Alors que dans le Donbass les forces ukrainiennes ne respectent pas encore ce 23 ème cessez le feu décrété le 21 juillet sur la ligne de front, Kiev surajoute une nouvelle escalade en Mer Noire contre la Russie, et dont les conséquences immédiates peuvent être de saboter les pourparlers engagés lors de la dernière réunion de Minsk le 17 juillet dernier.

En effet, Zelensky dès son entretien téléphonique avec Poutine a amalgamé les problèmes du Donbass avec ceux de l'incident de Kertch notamment concernant les échanges de prisonniers auxquels il veut associer ses marins détenus à Moscou, malgré que ce dossier de Kertch ne concerne pas les Républiques de Donetsk et Lugansk.


Même si la quinzaine de marins russes, après que le SBU ait reconnu n'avoir rien trouvé contre eux, ont été libérés et sur le chemin du retour vers la Russie, la saisie de ce pétrolier russe par les forces de sécurité ukrainienne provoque de nouvelles et graves tensions dans les relations déjà épidermiques existant entre Kiev et Moscou.

Les portes paroles consulaires russes de l'ambassade à Kiev et du ministère à Moscou ont fait savoir qu'une enquête était en cours pour connaitre les circonstances exactes de cet arraisonnement mais d'ores et déjà il ont ont déclaré :
  • "S'il s'agit d'une prise en otage des Russes, cela sera considéré comme une violation grossière du droit international et les conséquences ne se feront pas attendre"
De son côté Zelensky n'a toujours pas commenté ce nouvel incident, mais tout le monde aura compris qu'il veut par cette provocation faire une démonstration de force pour tenter de négocier en meilleure position l'incident de Kertch de novembre 2018 qui est indéfendable. 

Mais comme ce n'est certainement pas avec ce genre de provocation stupide que les marins ukrainiens vont être libérés de sitôt, il reste donc à comprendre que Zelensky n'est que le bon successeur de Porochenko et tout comme ce dernier respecte la feuille de route érasunienne du Maïdan en maintenant un cap russophoe délirante, belliciste egt surtout suicidaire !

A suivre...
Erwan Castel


Articles références :

mercredi 24 juillet 2019

Le numéro estival de Méthode est sorti !


Poursuivant son bonhomme de chemin au gré d'articles dont la diversité et la qualité sont passionnantes, l'équipe de la revue "Méthode" qui me fait l'honneur de participer à son travail, vient de sortir son numéro 14, fort d'une trentaine d'articles illustrés sur 150 pages 

En voici les différents liens et formats disponibles sur le net 


Merci à François Maurice, Hélène Sydorova et toute leur équipe pour ce travail remarquable, qui est une pierre de voûte de l'amitié franco-russe du Donbass.

Erwan Castel

"En cette période de canicule, mes plus chaleureux remerciements à mes amis Bruno Adrie, Karine Bechet-golovko, Laurence Guillon, Marc Keller, Olivier Damien, Emmanuel Leroy, Franck Abed, Gilles-Emmanuel Jacquet, Jean Goychman, Jean-Louis Etienne, Roland Pietrini, Roland Thevenet, Yves-Marie Adeline, Erwan Castel, Christian Vanneste, Jean-Louis Bachelet, Michel Colas, Marc Dugois, Michel Mogniat, Alexandre Wattin, Jean-Marc Truchet, Yves Loir, Vincent Gojon, Patrick Guillard, François Lejeune, Julia Casano, José Castano pour leur contribution à ce magnifique numéro. Merci enfin à notre rédactrice en chef Hélène Sydorova pour son infatigable engagement dans cette revue mais tout autant dans de nombreux projets universitaires et scientifiques contribuant au rapprochement des peuples russe et français. "

Bonne lecture à toutes et à tous."
François Maurice 

Sous le feu et l'acier de la "trêve" !


Les violations ukrainiennes du cessez le feu continuent, comme lors de la vingtaine de précécédentes trêves décrétées depuis la signature des accords de Minsk. De notre côté les ordres de respecter le cesssez le feu sont stricts, même en cas de provocations ukrainiennes, et des contrôleurs supplémentaires ont été déployés sue le front républicain pour s'assurer qu'ils soient respectés.

La seule différence qui peut être relevée est que depuis le 21 juillet 2019 date devl' "application" sur le papier de cette nouvelle "trève du pain", il n'a pas été observé que les forces ukrainiennes ont profité du silence des armes républicaines pour creuser de nouvelles tranchées vers leurs lignes de défense ou poursuivre l'occupation de la "zone grise" située entre les lignes. 

Pour le moment...

Car beaucoup d'indices confirment que Zelensky, continue bien la politique belliciste de Porochenko, en autorisant les préparatifs à de nouvelles oparations offensives dans le Donbass. Ainsi par exemple l'aviation de combat ukrainienne dans son retour progessif sur le théâtre d'oparations du Donbass a déployé sur l'aérofrome militaire de Dnepropetrovsk 4 chasseurs bombardiers Sukhoï 25 (2 venant de Vinnitsa et 2 de Mirgorod). Dnepropetrovsk  est  une des principales bases arrières de l' "Opération des Forces Combinées" assiégeant les républiques deDonetsk et Lugansk.

Et comme à leur habitude, les "ukrops" continuent à se moquer ouvertement des engagements signés cncernant le processus de paix dans le Donbass et publient les vidéos de leurs violations du cessez le feu sur les réseaux sociaux militaires de Kiev :

Le 23 juillet 2019 près de village de Zoloto 5, en république de Lugansk 
Armes légères, mitrailleuses, grenades et véhicules blindés BMP ukrainiens

Les défenseurs du Donbass continuent de tomber quotidiennement sur le front du Donbass, Au minimum 2 soldats républicains ont été tués les 22 et 23 juillet et plusieurs autres blessés sur les fronts de Yasinovataya et Novoazovsk. 
Les rapports des médecins militaires du front Sud rendent compte de plusieurs blessés présentant "des blessures à l'abdomen pratiquement inopérables" dans les rangs des forces républicaines défendant le front de Novoazosk. Et des équipes chirurgicales de Donetsk ont mêmeété envoyées en renfort à l'hopital de Novoazovsk.

 Un camarade de notre régiment, Andrey Valentinovich Krivosheev, 
32 ans, a été mortellement blessé à la tête par un éclat d'obus au Nord
de Donetsk sur le secteur de Promka ce 22 juillet (front de Yasinovataya).
Toujours dans le Sud, ont été observés de nouveaux tirs ukrainiens réalisés sur les cuktures céréalières de la République Populaire de Donetsk avec des munitions incendiares, confirmant que la destruction de ressources alimentaires de la population n'est pas un dommage collatéral mais bien une action à mettre au crédit du terrorisme de Kiev.

Sur le front de Yasinovataya au Nord de Donetsk, une position tenue par
notre bataillon essuie un bombardement ukrainien au mortier de 120 mm
C'est au cours de ce bombardement ukrainien
 intervenu dès le deuxième jour de la trêve qu'a 
été tué notre camarade de régiment Krivosheev.


La guerre du Donbass continue donc à saigner l'Europe dans un mouvement perpétuel de bombardements quotidiens et combats sporadiques mais aussi dans un jeu de dupes et un cynisme politique complexes et qui ne sont que la radicalisation du combat séculaire entre les sociétés traditionnelles de l'Être proposées et défendues dans le monde russe et ses alliés et celles, "progressistes", de l'Avoir dirigées par une ploutocratie mondialiste voulant soumettre les peuples avec son complexe militaro-industriel étasunien.

Erwan Castel

Artefact improbable de le guerre, lorsqu'au milieu des échanges de tirs sur le front du Donbass, une balle rencontre une autre cartouche

lundi 22 juillet 2019

Photographies à coeur ouvert


Ce dimanche 21 juillet 2019, j'ai été invité à nouveau à rencontrer la petite communauté de Trudovsky, un quartier du district de Petrovsky situé sur le ligne de front du Donbass, dans l'Ouest de Donetsk, autour d'une première exposition photo lui étant consacrée.

Une occasion pour moi de revenir toujours avec émotion dsn ce quartier, sur la ligne de front duquel j'ai servi en 2015 et 2017. 


Dimanche 21 juillet 2019

Quand l'actualité est brûlante comme c'est la cas d'une zone de conflit, les fenêtres qui sont ouvertes sur les événements et les personnes sont très différentes et souvent même proposent des regards divergents et contradictoires. Et le Donbass n'échappe pas à le règle, bien au contraire !

Il en est ainsi par exemple des versions des perroquets d'Etat, courtisans et gamellards propagandistes qui bataillent au dessus des tranchées sur un front de l'information où tout leur semble permis pour servir une partialité qui aujourd'hui, dans notre monde post moderne hyper connecté, sont plus ridicules qu'efficaces. Et ces nouveaux "chiens de gardes" éborgent par le mensonge et la censure la déontogie journalistique (quand ce n'est pas la brûler au bûcher d'un fanatisme manichéiste). Il y a aussi les reagrds des acteurs, militaires ou civils engagés dans le conflit par devoir et non par intérêt, et qui apportent, par leurs témoignages et leurs motivations, une profondeur humaine à la guerre permettant de mieux comprendre sa vraie nature beaucoup plus compexe que la vision présentée par les propagandes.

Il y a enfin ceux qui ouvrent des fenêtres sur la guerre, sans rideau cherchant à filtrer ses parts d'ombre ou de lumière, et qui laissent le public la liberté émotionnelle d'en ressentir par lui même toute sa réalité radicale....


La première fois que j'ai croisé Svetlana Kissileva c'était à Paris, autour d'une discussion sur le Donbass quelques jours avant mon départ vers Donetsk. Plus tard Svetlana a également rejoint, au cours de cette même année 2015, ce pays en guerre qui est aussi sa terre natale. Depuis elle témoigne inlassablement, appareil photo à la main, de la vie quotidienne des femmes et des hommes de cette steppe russe à nouveau balayée par les vents violents de l'Histoire.

Engagée au sein de l'agence Novorossiya Today avec laquelle il m'arrive souvent de collaborer, Svetlana Kissileva a su donner à ses photos la profondeur d'un miroir reflétant l'âme des personnes et l'esprit des lieux rencontrés. Par la sensibilité de son regard et son talent photographique, elle nous offre un des plus beaux témoignages sur cette guerre insensée qui saigne le coeur de l'Europe à l'aube de ce XXIème siècle.

Dans ses reportages photographique, Svetlana nous ouvre une fenêtre sur le peuple vrai du Donbass, celui qui vit des souffrances quotidiennes et que la guerre a exarcerbé au delà de l'imaginable et souvent du supportable pour les occidentaux ou même certaines personnes du centre ville de Donetsk, qui vivent dans ces bulles artificielles, où la couleur de la guerre rouge sang et indélébile dans les mémoires n'est plus que le noir d'une encre imprimée entre 2 publicités dans des journaux jetables.

Nous sommes allés plusieurs fois ensemble dans ce quartier de Trudovsky, parfois en compagnie d'Emmanuel et Estelle Leroy qui avec leur association humanitaire "Urgence Enfants du Donbass", aident régulièrement ici les victimes de la guerre et ceux qui tentent de les soigner.

Dans ce quartier aux allures de village, à l'ombre d'un grand terril de charbon vit, où plutôt survit, une communauté au milieu des bombardements et des tirs quotidiens débordant la ligne de front située à moins d'un kilomètre. Chaque soir les familles, encore nombreuses, se calfeutrent chez elles derrière les murs les moins exposés aux tirs, aux fenêtres renforcées de plaques ou dans les caves de leurs maisons aux murs griffés par l'acier. D'autres personnes, principalement des grands mères, rejoignent un ancien abri anti-atomique datant de la guerre froide où elles ont déménagé, pour certaines depuis 5 ans, après un bombardement destructeur important de leur maison.

Devant l'intensité de la guerre et surtout sa durée exceptionnelle on se demande immédiatement comment ces femmes, ces enfants et ces hommes peuvent être toujours là debout et sans sombrer dans la folie ou le désespoir. 

Il existe beaucoup de paramètres répondant à cette question parmi lesquels l'héritage d'une histoire douloureuse où les souffrances des guerres précédentes sont devenues des exemples dans leurs transmissions mémorielles; une vie sociétale fondée autour d'une activité minière difficile et dangereuse ayant éprouvée depuis des générations les corps et les esprits; la capacité développée d'une résilience et d'une solidarité issues du système soviétique; une fidélité à cette terre charnelle où reposent les morts et où les vivants cultivent leurs souvenirs et espérances transmises; etc. ... autant de ces qualités certainement consubtantielles à un inconscient collectif russe qui traverse intact les cycles de son Histoire.


Dans cette région d'Europe où les traditions sont encore sacrées et vivantes, il est important d'observer le rapport entretenu et l'apport réel de la foi religieuse pour mieux comprendre comment, mais aussi pourquoi, cette population du Donbass écrasée par les bombardemenst depuis plus de 5 ans, est toujours là debout au milieu de ses quartiers en ruine.

Et je ne veux pas faire ici de prosélytisme particulier lorsque j'évoque cette dimension sociétale de la foi et affirme qu'elle constitue un pilier important du Donbass, surtout dans le cadre de la guerre qui le frappe. Car il s'agit de la foi naturelle, ce dynamisme religieux universel diversement décliné dans les espaces et les temps humains, et qui est depuis les débuts de l'Humanité une fonction vitale dans l'achitecture ontologique de toute les communautés de l'Etre et même dans celles de l'Avoir qui carcatérisent ce monde moderne où l'on peut observer sans conteste le transfert du sentiment religieux dans un fétichisme non moins organisé de la marchandise. 

Lorsque j'observe la foi, en dehors de toute conviction religieuse personnelle, force est de constater qu'elle permet à l'être humain - à condition toutefois qu'elle ne construise pas un fatalisme victimaire, - de mieux résister aux épreuves individuelles de la vie et celles collectives de l'histoire. Et je tiens d'ailleurs le même discours lorsque j'évoque la la foi musulmane de la ciommunauté tatare près de laquelle je vis à Oktyabrsky.

C'est pour cela que partoit dans le Donbass, les lieux de culte restent ces centres d'équilibre privilégiés autour desquels gravitent l'harmonie et la cohésion d'une communauté et pour laquelle le mot "église", avant de désigner un bâtiment de pierre ou de brique, est d'abord une "assemblée" dans le sens étymologique initial du grec "ekklesia" (ἐκκλησία) et dans laquelle les personnes restaurent et entretiennent et mettent en commun leurs forces mentales.

Le père Alexandre, au milieu du centre d'accueil attenant à l'église bombardée de Trudovsky

Mais, au cours de cette guerre abjecte, Trudovsky la martyre a vu également son sanctuaire touché par l'artillerie ukrainienne, et ses orages d'acier qui ont gravement endommagé ce lieu de prière, de réconfort et d'entraide de cette petite communauté aux lisières occidentales de Donetsk.


Depuis 4 ans, autour du père Alexandre, qui anime à la fois avec charisme et humilité cette paroisse de Trudovsky, les habitants ont entrepris, pierre par pierre et poutre après poutre la restauration de leur sanctuaire qui est religieux mais aussi historique car élevé sur le lieu du martyr de dizaines de partisans et prisonniers russes torturés et assassinés par la Gestapo pendant la dernière guerre mondiale.

A l'occasion de ses reportages Svetlana Kissileva a décidé de mettre son talent au service du projet de sauvetage de ce lieu qui pour les habitants représente le coeur de leur communauté martyrisée et le champ où ils sément leurs espérances vitales.

Ce dimanche a donc eu lieu la première présentation publique d'une sélection initiale de photographies et qui vont être prochainement complétées par de nouvelles photos de Svetlana mais aussi enrichies par celles de Kristina Melnikova, une jeune reporter de l'agence EA Daily et dont le talent de photographe n'a pas à rougir de celui de Svetlana.



L'embryon de cette expostion photos a été présentée pendant toute la journée dans un parc au centre du district urbain de Perovsky et dont dépend le quartier de Trudovsky. Plusieurs dizaines de personnes mais aussi des promeneurs dominicaux sont venus à la rencontre de ces photographies de leur propre histoire. Cela a été l'occasion d'échanger des témoignages, souvenirs et histoires de vie autour de cette tragédie qui se joue toujours à la lisière de leur cité.




Dans les semaines et les mois à venir de nouveaux reportages et d'autres expositions photographiques à coeur ouvert pour témoigner de ce martyr du Donbass qui éclabousse de sang de larmes et de honte cette Europe du XXIème siècle toujours en proie avec ses vieux démons.


Erwan Castel


Observation: Une plateforme d'aides, directement organisée et gérée par la paroisse de Trudovsky sera également mise en place et ses coordonnées communiquées, afin de donner la possibilté à toutes et à tous d'aider à la restauration de son sanctuaire.


Kristina Melnikova et Svetlana Kissileva, 2 reporters  qui ont décidé de mettre leurs talents et leur travail au service de la Vérité et aujourd'hui pour aider à soigner le coeur bombardé de la communauté de Trudovsky

dimanche 21 juillet 2019

12 heures et 53 minutes ...


12 heures et 53 minutes !, c'est la durée de vie de cette nouvelle trêve instaurée dans le Donbass et brisée encore et toujours par les forces de Kiev, et ce malgré l'intérêt électoraliste qu'elle représente en ce joiur d'élections législatives ukrainiennes. Peu avant 13h00 ce dimanche 21 juillet les soldats de la 36e brigade d'infantrie de marine ukrainiennesur commandée par Andrei Gnatov, ont engagé le feu sur des positions républicaines dans le secteur de Leninskoe.

Alors que du côté républicain nous avons reçu l'ordre strict et répété de ne pas ouvrir le feu sur la ligne de front même en cas de tirs ukrainiens (ordre étendu jusqu'aux snipers), les forces ukrainiennes malgré une diminution nette de leurs attaques persistent néanmoins dans ces provocations .

Ainsi par exemple ont été observés en début de cette 1ère soirée du "cessez le feu":
  • 18h24 - sur le secteur de la mine Gagarin, sur le front de Gorlovka, tir d'1 roquette RPG, tirée depuis les postions ukrainiennes de la Mine Sud de Dzerzhinsk
  • 18h30 - sur le secteur de Mikhailovka, tirs ukrainiens aux armes légères et mitrailleuses lourdes 
  • 20H05 - Sur le secteur de Novocelovka, tirs ukrainiens de 2 roquettes antichars (RPG) e 15 grenades autopropulsées d'AGS 17
  • 21h37 - sur le secteur de Verkhnetoretskoe,  tirs ukrainiens de 5 grenades d'AGS et d'armes légères.” 
Certes on pourra noter une réelle diminution des tirs ukrainiens et un silence de leur artillerie lourde, mais il n'en reste pas moins que le caractère agressif des forces de Kiev est toujours là, se confirmant chaque jour ainsi qu'un sérieux problème de commandement et de discipline.

Une fois passée l'utilité électoraliste ukrainienne de cette accalmie, je crains malheureusement que l'activité militaire ne reprenne sur la ligne de front...

Erwan Castel