vendredi 31 mai 2019

Civils sous le feu ennemi !

Jeune femme (sur)viavnt à Spartak, un village bombardé sur la ligne de front Nord de Donetsk
Dans le Donbass, plusieurs civils ont encore été blessés ces derniers jours par des tirs intentionnels ukrainiens, rappelant derrière l'écran de fumée de ses discours populistes la volonté réelle du nouveau président Zelensky de poursuivre cette guerre à caractère génocidaire lancée contre les russes du Donbass il y a plus de 5 ans, et sur ordres des services étasuniens.

Les conventions internationales de Genève et de la Croix Rouge stipulent bien l'obligation pour les forces combattantes de respecter les principes de "distinction" et de "proportionalité" dans leurs règles d'engagement, et particilièrement sur des théâtres d'opérations impliquant la présence persistante d'une population civile; et que dont tout manquement intentionnel provoquant des pertes parmi elle est qualifié de "crime de guerre".

Les populations civiles ont toujours été les victimes des conflits de l'Histoire, cibles intentionnelles ou "victimes collatérales" des combats, mais force est de constater que l'évolution des capacités destructrices des armes modernes aux rayons d'action de plus en plus importants ont également permis d' "industrialiser" les stratégies criminelles génocidaires des hégémonies communautaro-centrées, depuis l'invasion du pays de Canaan par les hébreux jusqu'aux massacres des djihadistes salafistes, en passant par les guerres de religion, les génocides colonialistes, les exterminations nazies ou les guerres ethniques africaines pour ne citer que quelques exemples.

Lorsque les alliés engagent à la fin de la deuxième guerre mondiale des bombardements pour défaire le régime nazi, la mentalité anglo-américaine impose alors les nouvelles procédures des guerres à venir en rasant des villes entières (ou parfois il n'y a même pas de forces ennemies) dans une logique criminelle qui relève plus d'un terrorisme d'Etat que d'une stratégie militaire calculée. Ainsi, la majorité des villes allemandes de plus de 100 000 habitants ont été transformées en crématoriums comme Dresde, mais aussi des villes "alliées" comme Caen, Brest, Le Havre, Lorient, Saint Malo etc... qui font de la France le 2ème pays le plus bombardé de la guerre (50 000 victimes civiles rien que pour la libération de la Normandie). Et bien sûr cette nouvelle stratégie militaire anglo-américaine atteint son paroxysme criminel avec les bombardements nucléaires des villes japonaises d'Hiroshima et Nagazaki, qui certes va clôturer ce deuxième conflit mondial, mais également ouvrir le temps du chaos criminel illimité que vont rapidement confirmer les conflits coréens ou vietnamiens par exemple.

Le conflit du Donbass, qui nous intéresse ici, n'échappe pas à cette convergence d'une pensée unique hégémonique amorale avec les techniques meurtrières de la guerre moderne. Cette stratégie du chaos et de la terreur servant les interêts d'un complexe militaro-industriel occidental est ici mise en oeuvre  via une idéologie bandériste à caractère génocidaire et dont les acteurs politiques et militaires sont (au même titre que les djihadistes en Afghanistan, Syrie, Libye...) les idiots utiles de la haute finance internationale et le cheval de Troie de l'OTAN, cet euphémisme du Pentagone...

Paramilitaires du bataillon spécial "Azov", aujourd'hui devenu Régiment et intégré dans l'organigramme de l'Opration des Forces Combinées ukrainiennes assiégeant les Républiques populaires du Donbass. Ces "soldats politiques" sont basés à Mariupol une ville du Donbass qu'ils ont conquise d'assaut le 9 mai 2014 lors d'un assaut meurtrier contre sa population qui a fait une centaine de morts.

Lorsque Turtchinov, alors président par intérim lance en 2014 l'Opération Spéciale Antiterroriste contre les populations russses de l'Ukraine qui refusent le coup d'Etat du Maïdan, les discours et les moyens déployés par Kiev confirment bien la sauvagerie du discours autant que sa dimension internationale de ce conflit dirigé in fine contre la Russie et que la présence à Kiev, la veille de son déclenchement, de John Brennan le patron de la CIA venu donner ses ordres, confirme pleinement.

Sur le terrain, les forces de la haine sont libérées contre les populations russes, massacrées par l'armée ou les paramilitaires qui accompagnent cette "opération antiterroriste" et qui répand la terreur d'Odessa à Karlhov, avant de se concentrer à coup de bombardements terrestres et aériens hallucinants sur la résistance survivaliste du Donbass qui va légitimement se transformer en séparatismen armé.

Aujourd'hui, et tandis que tous les occidentaux continuent de soutenir à coup de subventions à Kiev et de sanctions contre Moscou ce génocide du Donbass, la Vérité émerge peu à peu du blocus médiatique et même juridique comme par exemple cette conclusion du procureur général ukrainien qui reconnait (mais un peu tard), concernant cette "opération Spéciale Antiterroriste"  qu'il était illégal d'utiliser les forces armées du pays sur son propre territoire.



Mais revenons à la réalité actuelle de ce conflit qui, au coeur de l'Europe, a fait entre 15 et 20 000 morts depuis son déclenchement : 

Au cours de ce seul mois de mai qui s'achève et magré les promesses du nouveau président ukrainien Zelensky qui s'avèrent être aussi fumeuses que celles de son prédécesseur qui avait également promis en 2014 de mettre fin immédiatement au conflit, les forces ukrainiennes ont tué plus de 30 défenseurs des républiques de Donetsk et Lugansk et  lors de tirs délibérés sur des quartiers résidentiels civils ont blessé 6 civils plus ou moins gravement. 

Ainsi pour n'évoquer que les derniers de ces crimes de guerre ukrainiens :
  • Dans la nuit du 27 au 28 mai 2019, dans les quartiers Nord de Gorlovka (Nord de la RPD), une grand mère et sa petite fille agées respectivement de 70 et 6 ans ont été blessées par un bombardement ukrainien réalisé par drone. La grand mère hospitalisée souffre de plusieurs blessures à la tête, la main, une fracture ouverte de l’épaule et un traumatisme crânien. Quant à sa petite fille, si elle n'est que légèrement blessée, elle siuffre en revanche d'un fort traumatisme psychologique compte tenu de son âge et du fait que c'est la fenêtre de sa chambre qui a été pincipalement touchée par le bombardement.
Dégats occasionnés lors du bombardement ukrainien par drone d'un immeuble d'ahabitation, au 13, rue Pokidko à Gorlovka dans la nuit du 27 au 28 mai 2019 
  • Hier Soir 30 mai 2019, à 20h00 ce sont des missiles antichars "Tour"(ATGM 4) que les ukrainiens ont tiré sur Oktyarbsky (Nord Donetsk) depuis leurs positions de Peski à l'Ouest de l'aéroport. Ici encore c'est le village résidentiel de Vissioli à côté du monastère d'Iversky qui a été visé par les soudards de Kiev, blessant un homme de 48 ans résidant au 49 de la rue Volyi et une fillette de 8 ans résidant au n) 47 de la même rue. L'homme a été hospitalisé à l'hoiptal 21 du quartier blessé par plusieurs éclats reçus aux jambes et dans le dos , ainsi que la fillette qui a été quant à elle blessée au coude.
D'autres quartiers résidentiels civils ont été délibérement pris pour cible par l'armée ukrainienne comme dans les villages de Holm au Nord Est de Gorlovka, Aleksandrovka au Sud de Donetsk ou sur les villages du front de Mariupol, dont de nombreuses habitations ont encore été détruites ou endommagées au cours de ces derniers jours.

Au total, au cours de la journée écoulée, les forces armées ukrainiennes ont violé 22 fois le régime de cessez-le-feu et tiré plus de 400 munitions sur le territoire de la République Populaire de Donetsk.

Ces tirs délibérés qui cherchent à terroriser encore plus une population épuisée par 5 années de bombardement s'inscrivent à la fois dans la continuité des opérations militaires à caractère génocidaire du régime précédent mais aussi dans la stratégie de sape psychologique auprès de la population du Donbass annoncée par le nouveau président Zelensky qui cherche à diviser la population des républiques de Donetsk et Lugansk.

Mais une fois de plus, cette stratégie occidentale mise en oeuvre par ses auxilliaires ukrops est condamné à l'échec, car si elle obtient effectivement à court terme un chaos détruisant sociétal et économique des territoires visés par son vampirisme, en revanche ses crimes de guerre répétés ne font que renforcer les sentiments d'injustice et de patriotisme au sein des survivants qui se réunisssnet alors par delà leurs différences idéologiques et communautaires dans la résistance à l'agression politique, économique et militaire qu'ils subissent.

Aujourd'hui devant l'impasse du conflit provoqué par l'irresponsabilité criminelle des marionnettes occidentales du Maïdan, la Russie a engagé une radicalisation de son soutien aux populations du Donbass victimes de cette haine russophobe hallucinante après leur avoir offert une normalistaion sociétale, une aide humainitaire et un soutien administratif. désormais Moscou, avec la délivrance autorisée de ses passeports accompagne les citoyens républicains sur le chemin de leur intégration volontaire au sein de la Fédération de Russie, laquelle est factuellement encouragée il faut le dire par ces agressions militaires répéées de Kiev qui sont aussi stupides que criminelles.

Et demain la donne internationale risque fort de changer lorsque les victimes des crimes de guerre ukrainiens ne seront plus des "séparatistes" mais des citoyens à part entière de la Fédératio de Russie (voilà pourquoi il serait pertinent et urgent que la bureaucratie locale se dépouille enfin de son inertie atavique car elle est, dans la perspective de cette intégration en Russie souhaitée par l'immense majorité de la population, absolument contre productive)

Erwan Castel



jeudi 30 mai 2019

La Guyane sur l'autel de la marchandise



La forêt amazonienne guyanaise qui jusqu'à présent avait été globalemnt préservée du fait du faible développement intérieur de cette ancienne colonie française, subit depuis ces dernières décennies l'assaut des multinationales aurifères pour lesquelles l'or vert est sacrifiable sur l'autel d'une marchandise en quête de l'or jaune...

Il se trouve que je connais assez bien cette problématique aurifère de Guyane, m'étant impliqué, parallèlement à mes 15 années de guide expédition en forêt guyanaise, dans l'étude et la dénonciation des orpaillages clandestins et industriels qui ravagent non seulement l'environnement amazonien de cette région magnifique mais imposent aussi à ses opulations un modèle de société délétère aux impacts multiples (écologique, sanitaire, social, criminel...)

Sur cette carte réalisée par le collectif "Or de question" vous pouvez observer les métastases industrielles qui se développent dans la forêt guyanaise, auxquelles il conviendrait de rajouter les centaines de "placers" clandestins aux extractions et moeurs encore plus néfastes. 

Et les dégats de cet "or-pillage" de la forêt guyanaise qui est de notre responsabilité commune autant que l'Amazonie est un héritage vivant universel à protéger, rayonnent bien au delà de leurs concessions territoriales, ne serait-ce que par les vectorisations de leurs impacts divers via l'aval de leurss bassins fluviaux où leurs voies logistiques d'approvisionnement par exemple. Je pense pour ne pas tomber dans le fanatisme d'un écologisme "hors sol" que seul peut être toléré un orpaillage artisanal et local aux concessions, moyens industriels et durées d'exploitation réduites et contrôlées de manière draconienne pour maitriser au maximum les impacts de lexploitation, la réhabilitation de ses sites et les retours locaux de son activité socio-économique.

Ce combat contre le dépecage de la Guyane par les industriels aurifères n'est pas seulement écologique et local, il est le symptôme d'un capitalisme mondialiste vampirique qui considère l'ensemble du vivant planétaire, humains compris, comme exploitable et consommable dans une vision à court terme et suicidaire. 

Aussi, toutes les résistances les plus diverses des peuples contre la marchandisation de leur sanctuaires, l'hégémonie militaro-politique d'une pensée unique mondilaiste et leur mise en esclavage économique par une ploutocratie internationale qui sont liées dans leur ennemi commun et leurs destinées de combat, doivent aujourd'hui s'unir en conscience pour défendre le projet d'un monde multipolaire respectueux de ses diversités et patrimoines indentitaires qu'ils soient naturels ou humains dans la restauration de leur harmonie originelle.

Voilà pourquoi, et pour répondre à celles et ceux qui me demandent souvent comment et pourquoi je suis passé de l'activisme indépendantsite breton au séparatisme donbassien en passant par le militantisme guyanais, je revendique avec la même ferveur et une cohérence métapolique intime dont mes pensées et mes actes ne sont que les rayons de la roue d'une destinée que je me suis choisie, cette rébellion permanente et souveraine contre la dictature de la marchandise en est à la fois le centre et les contours....

Erwan Castel

Il y a 10 ans, en Guyane , une autre vie mais un même combat ontologique qui continue aujourd'hui dans le Donbass, avec d'autres armes  

mercredi 29 mai 2019

Le temps des missiles


Il est bien fini le temps des fers et des chairs entremélées où la bravoure des uns pouvait bousculer la force des autres dans des combats où toujours dominait encore l'acier dans le tourbillon d'assauts intenses vécus comme le dernier moment d'une vie a sublimer. Désormais la guerre post moderne est celle des bombardements aériens et terrestres lointains, des drones et des missiles où les tireurs ressemblent à des adolescents jouant à un "war game" sur l'écran de leur ordinateur...

Et l'idéal pour les agresseurs est quand ce sont des auxilliaires officieux qui emploient ces armes à longue portée, additionnant à la déshumanisation du combat la déresponsabilisation morale et politique, surtout lorsque les tirs occasionnnent d'innombrables "dommages collatéraux" parmi la population civile de pays et bien sûr en dehors de toute déclaration de guerre...

La guerre que les USA ont amorcé en Ukraine par procuration contre la Russie à travers les populations russes du Donbass n'échappe pas à cette évolution post moderne des conflits militaires occidentaux qui veulent à tout prix éviter de revivre le traumatisme des pertes subies au Vietnam. C'est également pour cette raison que le conflit du Donbass a vu revenir au premier plan une artillerie qui devient même le principal acteur offensif de Kiev, tandis que ses "unités de mélées" s'enterrent chaque jour plus profondément sur leurs bases d'assaut. Et ls accords de Minsk vont achever la métamorphoser de ce conflit en guerre de tranchées, où la principale initiative du combat semble être réservée aux artilleurs et aux snipers.

Et dans le cadre de sa modernisation sous tutelle de l'OTAN (principalement via des instructeurs étasuniens et canadiens) et malgré qu'elle ne fasse toujours pas partie de cette alliance militaire occidentale qui n'est que le succube d'un Pentagone occupant l'Europe de l'Ouest, l'armée ukrainienne se voit doter chaque année de nouvelles armes en provenance du complexe militaro-industriel étasunien, et notamment d'un arsenal de missiles parmi les plus performants du marché.

Ainsi, l'année dernière les néo-conservateurs américains qui contrôlent toujours le Pentagone ont eu le feu vert du Président Trump pour livrer des armes létales au régime de Kiev. Ainsi danns le milliard de dollars d'aide militaire étasunienne accordé, 210 postes de tirs du missile antichar "Javelin" ont rejoint l'arsenal ukrainien. Bien sûr officiellement ces missiles de haute performance ne sont destinés qu'à "se défendre d'une potentielle agression russe" contre le poulain de l'OTAN, et s'il n'ont pas encore été déployés sur la ligne de front c'est certaienement parce qu''ils sont encore l'objet d'une phase d'acquisition, d'instruction et d'entrainement sous la houlette des instructeurs étasuniens accompagnant leur livraison.

Poste de tir antichar "Javelin"
Cette année, c'est de missiles anti-navires dont il est question et dont la livraison à l'armée ukrainienne et souhaitée par l'OTAN, sera débattue et décidée prochainement. Si cette proposition d'armement ne date pas d'hier (il s'agit d'une recommandation d'équipement faite en août 2018 par un certain "Centre pour la Sécurité Maritime Internationale" basé à... Washington) elle est en revanche remlancée dans le contexte d'une escalade des tensions entre Moscou et Kiev au sujet de la Mer Noire en général, de la Crimée et du détroit de Kertch en particulier.

Et le calendrier de cette décision d'armement maritime révèle qu'il est aussi une pression politique voulue par Washington en plus de la menace militaire que représentent ces missiles pour la flotte russe de la Mer Noire. En effet, au cours de ce mois de juin, la cour d'arbitrage de La Haye doit examiner la demande de Kiev d'accorder un staut maritime international au détroit de Kertch qui depuis le retour de la Crimée en Russie voit l'intégralité de son espace être dans les eaux territoriales russes. 
La Russie n'a jamais interdit à l'Ukraine de faire transiter ses navires par le détroit de Kertch mais juste de se spumettre à la réglementation douanière maritime appliquée à toutes les eaux territoriales, ce qui dans le contexte des crises de Crimée et du Donbass devient difficile à accepter pour l'orgueilleuse Kiev.

Pour cette nouvelle tranche d'équipement le budget alloué par les USA au titre de l'équipement militaire ukrainien a déjà été augmenté à 300 millions de dollars (50 millions de plus qu'en 2018) dont 100 millions dédiés à l'acquisition d'armes létales pour lesquels les missiles anti-navires sont éligibles.

C'est pourquoi, tout comme avec les missiles antichars "Javelin", les USA envisagent donc de livrer des missiles anti-navires à l'Ukraine, certainement des modèles "Harpoon" améliorés (Harpoon Block II ER), autant pour amener l'équipement de Kiev aux normes de l'OTAN que pour faire un geste politique de soutien au nouveau régime ukrainien et en même temps une pression politique supplémentaire contre la Russie. 
Mais surtout, si une nouvelle provocation est menée par la marine ukrainienne dans le détroit de Kertch, et dérape vers une confrontation plus virulente que celle de novembre 2018 lors de l'incident de Kertch, Kiev, en bon auxilliaire du Pentagione, pourra alors engager de sa propre initiative ses unité navales russes pour amorcer une nouvelle escalade sans responsabiliser directement Washington.

En attendant, et l'Ukraine et la Russie continuent à renforcer leurs défenses côtières réciproques (Crimée et Mariupol) tandis que Kiev multiplie ses manoauvres militaires provocatrices, comme les exrecices de tir en mer réalisés hier par sa marine en Mer d'Azov. 

Erwan Castel
Article référence : 


mardi 28 mai 2019

A vos ordres président Ze !


Résumons : 
  • Le 26 mai, Zelensky visite la ligne de front du Donbass toujours soumise aux tirs de ses soldats blessant une femme de 70 ans et un enfant de 6 ans, et leur promet à nouveau de tout faire pour le cessez le feu et la Paix dans la région. 
  • Le 27 mai, les forces ukrainiennes qui ont tout compris... intensifient leurs bombardements sur le territoire de la République Populaire de Donetsk tirant 143 obus de gros calibres (82 et 120mm) au cours de 14 violations du cessez le feu.
Au total ce ne sont pas moins de 13 maisons d'habitation civiles qui ont été endommagées à la suite de ces bombardements à Gorlovka (Nord de la RPD) Aleksandrovka (Sud Donetsk), et Dokuchaevsk (Sud de Donetsk).

Attendez ce n'est pas fini !:
Plus ça va et plus je pense qu'il faudra des compétences psychiatriques sérieuses pour commenter les déclarations des ukrainiens et de leurs parrains occidentaux 

Ce qui est sûr, c'est que non seulement Zelensky suis les traces criminelles de son prédécesseur Porochenko, mais qu'il le fait avec rapidité, zèle et sans peur du ridicule !

Erwan Castel


Frontières hors peuples et guerres hors frontières


Dans une Ukraine moderne artificielle, la chute de l'"empire soviétique" , qui lui offrait une destinée commune tutellaire a libéré les passions contraires de l'Histoires autant que les identités humaines constituantes et en recherche de leur survie existetielle.
Cartographie des populations russes, ukrainiennes polonaises, roumaines et hongroises d'une Ukraine moderne démesurée.
Même les conflits qui ponctuent l'Histoire ont chacun des racines et des raisons particulières il peuvent présenter souvent des caractéristiques et des causes communes qui permettent d'y définir des problématiques métapolitiques intemporelles et universelles, et par exemple celle des frontières étatiques réalisées en dépit de la géographie humaine en est une des plus importantes et particulièrement bellogène lorsque le pouvoir politique veut la confondre avec des frontières identitaires ou idéologiques.

Aborder ici cette problématique de ces "frontières hors peuple" dans toutes ses déclinaisons serait long mais aussi présomptueux de ma part, mais force est de constater qu'un nombre très importants de conflits modernes et même d'idéologies totalitaristes y ont trouvé leur origines et terreaux de développement, comme par exemple les conflits territoriaux et disputes frontalières de l'après traité de Versailles (1919) où les guerres civiles post coloniales dans les pays d'Afrique Noire et d'Afrique du Nord.

Les "contestés frontaliers" ont toujours existé dans l'Histoire des Hommes surtout depuis que les sociétés se sont territorialisées. Des imprécisions cartographique aux les expansions militaires impériales ou coloniales en passant par l'arbitraire de leur définition "naturelle" les frontières ont souvent méprisé les peuples qu'elles amalgament ou tronçonnent dans des destinées incompatibles et presque toujours sans leur demander leur avis...

Cette problématique est amplifiée dès lors que s'opère une confusion avec d'autres frontières correspondant aux ambitions revendiquées de zones d'influence économiques, idéologiques, identitaires et auxquelles il faudrait aujourd'hui rajouter les espaces stratégiques qui pour certains impérialismes n'ont aucune limite. A ce titre la "doctrine Monroe" qui veut considérer l'Amérique du Sud comme le "pré carré" des USA (voir le discours récent de Bolton à propos du Vénézuéla) est symptomatique d'une superposition mentale de plusieurs des frontières sus-mentionnées à des fin hégémoniques et qui finissent par se confondre dans leurs ingérences déclenchées avec des frontières territoriales dont elles prétendent étendre les compétences (comme par exemple le contrôle des souverainetés économiques et militaires européennes par les USA via une Union Européenne asservie à leur vision stratégique). 

L'Ukraine à ce titre est un exemple parfait de cette problématique frontalière qui est plus ou moins vive selon le type de gouvernance qui est appliquée au territoire concerné. Ainsi par exemple tant que cette Ukraine était sous la tutelle d'un "empire soviétique" une destinée commune même acceptée différemment selon les peuples les liait entre eux et formait une unité nationale. Mais dès lors que ce tuteur commun disparait avec la chute de l'URSS et l'indépendance de l'Ukraine, les différences constituant sa géographie humaine reprennent le dessus jusqu'à exprimer prioritairement leurs divergences historiques, culturelles et même ontologiques. 

Ainsi de la région de la Galicie par exemple, dans l'Ouest de l'Ukraine" rattachée à l'Ukraine par le traité Ribbentrop-Molotov en 1939, mais qui dans sa finalisation historique est issue de l'Occident catholique via l'empire austro hongrois puis la Pologne; et à son opposé le Donbass au Sud-Est du pays qui est une terre slave orthodoxe tournée vers la Russie et devenue ukrainienne qu'à la naissance de l'URSS en 1919.

Face à une telle complexité territoriale et humaine, si il est impossible de redéfinir des frontières humaines, seul un totalitarisme répressif ou un système fédéral à larges autonomies permet éventuellement de protéger l'unité d'une telle démesure étatique le jour où elle sort de sa tutelle de type impérial (qui induit par définition une dimendion "fédérale"), car la lutte d'une diversité identitaire n'est pas compatible avec l'exercice d'un étatisme centralisé.

Bref à travers ces problèmes frontaliers, souvent consécutifs aux expanssionismes arbitraires d'intérêts exogènes, et qui ont donné naissance à de nombreuses guerres et participé aux idéologies modernes ethnocentrées (fascismes, banderisme, national socialisme etc) s'oppose deux visions idéologiques dont l'approche la plus large et philosophique est le conflit opposant une vision unipolaire à une vision multipolaire des sociétés humaines.

Lorsque, via le coup d'Etat du Maïdan, les occidentaux permettent l'arrivée au pouvoir à Kiev d'une vision bandériste ethnocentrée et russophobe, c'est un coin qu'ils enfoncent dans la diversité identitaire du pays pour y semer un chaos provoquant la Russie, pour mieux verrouiller sa diabolisation, violer sa zone d'influence traditionnelle et menacer ses frontières par une militarisation de l'Ukraine par l'OTAN. Mais les occidentaux n'avaient pas prévu les réactions rapides et victorieuses et de la Crimée et du Donbass, ses deux objectifs territoriaux aux intérêts majeurs (stratégique pour la Crimée et économique pour le Donbass), et le chaos s'est retourné contre Kiev...

Car aujourd'hui, cette problématique frontalière est un autre point d'entrée (avec les crises migratoires par exemple) pour la stratégie du chaos d'un mondialisme hégémonique et qui cherche à détruire les identités et communautés refusant son individualisme servile. Et pour ce faire la ploutocratie mondialiste ne fait que rebondir sur l'arrogance territoriale des impérialismes et des colonialismes hors sol. 

Voilà pourquoi je terminerai par cette intervention d'Alain de Benoist reliant avec le talent qu'on lui connaît cette problématique des frontières avec cette guerre entre un mondialisme indivualiste et les identités collectives.


Pour ma part, même si je reconnais, dans la différence à faire entre 'l'urgent' et 'l'important", la légitimité immédiate de devoir défendre les souverainetés des Etats Européens face aux multiples attaques du Mondialisme, je considère cependant que leurs espaces territoriaux trop souvent artificiels et leurs systèmes de gouvernance par trop centralisateurs devraient être redéfinis rapidement et en harmonie avec le puzzle des peuples natifs qu'ils prétendent défendre et qui doivent être les constituants d'une véritable confédération européenne naturelle ce dont l'actuelle Union Européenne n'est en fait qu'un miroir aux alouettes destiné à les suicider dans un asservissment volontaire à la dictature de la marchandise.

Erwan Castel

Le théâtre de Minsk brûle


Sur le terrain, les combats et bombardements meurtriers continuent régulièrement à secouer les plus de 300 kilomètres de cette ligne de front du Donbass de plus en plus tendue du fait de l'occupation militaire de la "zone grise" séparant les belligérants par les forces ukrainiennes... Mais cela n'est pas une nouveauté mais la rélaité de l'envers du décor d'un théâtre monté à Minsk par les puissances européennes qui pour les unes veulent préserver la paix et leurs intérêts, pour les autres mieux se préparer pour la guerre à venir et pour toutes reprendre le contrôle de ce peuple qui a eu l'audace de défier l'ordre établi par l'hégémonie des Etats nations au cours du siècle dernier et de revendiquer le droit souverain de disposer librement de sa destinée jusqu'à la défendre les armes à la main.

Car si, pour faire valoir son droit légitime à retourner au sein de la Russie après une parenthèse historique de 60 ans, la Crimée a bénéficié de son statut d'autonomie, de l'effet de surprise, du soutien de Moscou et de ses forces militaires (autorisées dans la péninsule par la constitution ukrainienne), le Donbass en revanche a dû gagner sa liberté par la force en s'opposant au prix d'immenses sacrifices à l'agression militaire ukrainienne, dans une rébellion politique et militaire initiée par des chefs n'appartenant pas à la mouvance politique du pouvoir moscovite actuel. 
Et Moscou d'intervenir rapidement politiquement dans le Donbass et diplomatiquement sur la scène internationale autant par devoir humanitaire et patriotique vis à vis d'une population civile russe massacrée que pour protéger au mieux ses intérêts dans la régionaux déjà menacés gravement depuis le Maïdan et surtout éviter que la situation ne tombe sous le contrôle d'un banderisme fanatisé par Washington et ne débouche sur une guerre sans limite pour laquelle la Russie n'est pas encore prête. De leur côté les pays européens tout en étant affidés à la stratégie belliciste de Washington et soumis à la dictature de sa marchandise, n'avaient aps non plus envie de voir un conflit régional déborder dans une Europe déjà confrontée à de multiples crises économiques, sociales, politiques... clivantes et suicidaires.

Voilà, entre autres raisons, pourquoi le "format Normandie" est né le 6 juin 2014 à l'occasion de la commémoration du débarquement américain en France et que le "quartet Russie, France, Allemagne, Ukraine" concrétisera en septembre de la même année par des accords de paix signés à Minsk (Minsk1) et qui seront confirmés et complétés en février 2015 (Minsk 2).

Mais depuis sa signature, le protocole de Minsk est au point mort pour ne pas dire qu'il est "mort né", ayant obtenu comme seules et très relatives concrétisations :
  • Le maintien d'une discussion entre Kiev et Moscou mais qui souvent ressemble plus à un dialogue de sourds qu'à une négociation diplomatique et pour laquelle en plus, Kiev refuse la participation des représentants de Donetsk et Lugansk.
  • Le déploiement d'un contingent d'observateurs de l'OSCE dont l'impartialité tout comme l'efficacité dans l'application du cessez le feu sont contestées mais qui constatent les violations des accords tout comme l'absence de militaires russes
  • La libération de prisonniers de guerre sous forme d'échanges réalisés sur la ligne de front mais trop rarement et pour lesquels Kiev rechigne à appliquer la formule "tous pour tous".
  • Ces accords ont figé le front dans une guerre de positions certes moins meurtrière pour la population civile et les forces en présence même si l'on observe une actuelle augmentation des pertes militaires, mais qui se révèle aussi une impasse. 
  • Enfin ces accords ont l'avantage d'être une référence pour relever à travers leurs différentes violations (bombardements, blocus économique, occupation de la "zone grise" et.) la volonté de Kiev (donc des occidentaux) de ne pas rechercher la paix.
De toute manière, si on lit simplement les 12 points du protocole de Minsk il est évident que ces accords sont irréalisables (mais n'était ce pas également un de leurs objectifs) car certains points sont tout simplement inaccepatbles par Kiev ou les Républiques du Donbass comme par exemple :
  • Kiev ne peut accepter un "statut spécial" pour le Donbass car il serait réclamé par d'autres régions y compris l'Ouest ukrainien; et encore moins celui "d'autonomie" car il signifie aussi droit de véto pour des décisions majeures (UE OTAN par exemple).
  • De même le Donbass ne peut accepter ce "statut spécial" qui sous entend en retour une intégration dans une Ukraine russophobe et meutrière, la fin de son armée indépendante ainsi que de la perte de la maitrise de ses frontières avec la Russie  
Mais malgré cela de Moscou à Paris les acteurs de ces accords de Minsk appliqaunt la méthode Coué n'ont pas cessé de prétendre qu'il n'y avait pas d'autre alternative à la résolution du conflit, suivi en cela par leurs meutes de chiens de garde propagandistes qui de toute façon répéteraient que le soleil se lève à l'Ouest si leurs approvisionneurs de gamelles le prétendent un jour.


Sur le front, Zelensky tente une surenchère des accords de Minsk

Cette semaine, la nouvelle marionnette étasunienne de Kiev a visité le front du Donbass, dans le secteur de Lugansk où le comédien-président se serait approché à 400 mètres des avants postes républicains.



Tout en répétant sa promesse de vouloir arriver à une paix dans le Donbass (promesse qui a certainement influencé en sa faveur les russophones d'Ukraine ayant participé au scrutin présidentiel) Zelensky a sérieusement remis en cause l'efficacité des accords de Minsk qu'il veut reformater complétement, oubliant que si Minsk 2 n'a pas abouti c'est surtout parce que son armée n'a jamais cessé d'en violer quotidiennement le mémorandum (cessez le feu, retrait des armes lourdes, exclusion aérienne, respect de la zone neutre etc...) jusqu'au jour même de sa visite sur le front où une grand mère de 70 ans a été blessée à Gorlovka dans le bombardement de son immeuble d'habitation par un drone ukrainien.

Accompagné dans sa tournée des popotes par le lieutenant-général Ruslan Homchak le nouveau commandant en chef de l'armée ukrainienne (qui avait été responsable en 2014 du fiasco militaire d'Iliovaisk), Zelensky a réitéré ses promesses populistes de campagne où d'intensifier les négociations, d'augmenter les échanges de prisonniers, et de lancer une nouvelle stratégie de propagande (pardon... "d'information" !) à destination des citoyens des républiques de Donetsk et Lugansk le tout soupoudré de pommade auprés de ses hôtes militaires dont il promet d'améliorer les conditions de vie sur le front...

Bref, un président ukrainien qui, s'il ne se déguise pas comme son prédécesseur en soldat, n'en reste pas moins tout comme lui, un baratineur qui promet plus  d'être plus le maître du blabla (comme tout comédien qui se respecte) que l'artisan de la Paix. 

Cependant, dire que Zelensky va faire comme Porochenko est aujourd'hui prématuré car de l'avis de nombreux analystes le nouveau gouverneur de la colonie militaire occidentale "Ukraine" va certainement même tenter de se différiencier de la politique précédente pour mieux pouvoir la blâmer et séduire avec encore plus de zèle ses maîtres occidentaux. Et cette réorientation de la stratégie Zelensky va certainement s'articuler autour d'une volonté d'imposer des accords "Minsk 3". 

Mais en écoutant ce fanfaron on s'aperçoit que la base, la rhétorique et les objectifs de de sa version Minsk restent non seulement les mêmes.mais ne sont finalement q'une surenchère qui ne fera que verrouiller une situation déjà on ne peut plus enlisée. Ainsi par exemple :
  • Zelensky refuse toujours de dialoguer direcetement avec les représentants de Donetsk et Lugansk qui sont pourtant signataires des accords de paix,
  • Zelensky veut ouvrir la table des négociations ou un consensus est déjà quasi impossible à obtenir à de nouveaux pays comme les USA ou la Grande Bretagne,
  • Etc.
Qui plus est, le maintien de la crise et la poursuite de la guerre seront pour ce gouvernement une fois encore l'excuse facile et sanglante pour justifier les échecs des réformes intérieures promises.

Ce n'est donc pas vers la détente et la paix que se dirige ce bonimenteur, en dépit de ses promesses fumeuses populitses d'autant plus irrélisables qu'il n'est même pas capble de faire imposer à ses troupes un simple cessez le feu, pour les quelques heures où il vient pérorer sur le front du Donbass.

Et le nouveau parlement ukrainien, dont les élections auront lieu le 21 juillet prochain, confirmera sans nul doute le maintien du cap russophobe et belliciste d'un pouvoir kievien qui dans une dépendance politique et économique totale vis à vis des occidentaux se doit d'éxécuter la feuille de route écrite par les néo-conservateurs étasuniens au moment du Maïdan.


Le retour du "Printemps russe"



Le vrai grand changement interviendra certainement du côté russe, et d'ailleurs il a déjà commencé avec la décision du Président Poutine d'accorder le passeport russe aux citoyens du Donbass qui le désirent et à ne pas saluer la victoire du nouveau président ukrainien (erreur commise en 2014 au moment de l'élection de Porochenko).

La Russie, échaudée par les trahisons multiples du gouvrenement Porochenko et la poursuites de la guerre lagré les accords signés a décidé de radicaliser son soutien au Donbass et de quitter cette zone de compromis dans laquelle elle espérait encore raisonner Kiev en faveur de la paix dans la région. 

Désormais "Finita la comedia", le temps des belles paroles est terminée tandis que celui des actes a commencé, et le départ de Surkov qui était le conseiller spécial du Kremlin pour la région tout en appuyant sa diplomatie sur l'entretien de ses réseaux ukrainiens n'est certainement pas étranger à cette radicalisation de la position russe qui veut maintenant des résultats concrets et garantissant le choix du Donbass de rester russe et de le devenir à part entière.

Certains regrettent tout ce temps perdu depuis 2014 par Moscou, en mains tendues, réunions hypocrites et vaines discussions ponctuées par des "sanctions" économiques anti-russes sans cesse augmentées et des morts quotidiennes sur le front du Donbass. Au moins on ne pourra pas dire que ce n'est pas faute d'avoir essayer la paix avant la guerre et le fait est que ce temps a été aussi et surtout mis à profit pour consolider les Républiques dans les domaines politiques économiques et militaires, de normaliser leurs souhaits sociétaux, d'augmenter le capacités opérationnelles de la Russie et ainsi de se préparer au pire...

Forts de leur expérience avec Porochenko, les ukrainiens ne vont pas attendre cette fois des années pour comprendre que Zelensky, qu'ils ont élu que pour dégager son prédécesseur, ne vaut pas mieux que lui et même probablement pire. Alors que la mise en esclavage occidental de l'Ukraine continue les consciences se réveillent ici et là et se préparent à déchirer le mirage libéral et accueilir un nouveau "Printemps russe", de Karkhov à Odessa.

Au risque de choquer certains je ne pense pas que nous assistions dans les prochains temps à une résolution pacifique du conflit, surtout dans le contexte international Russie/Washington, pas plus qu'à un effondrement du système occidental qui au contraire présente la caractéristique de se nourrir de ses propres crises et guerres provoquées. Je pense que seule une libération des peuples par la force (coup d'état, révolutions, rébellions interieures ou guerres extérieures) permettra la mise en place de ce monde multipolaire qui est la seule réponse adéquate à la dictature d'un monde unipolaire voulue par la ploutocratie mondialiste. 

Et désormais le Donbass, qui était une plaie ouverte par l'OTAN sur le flanc russe est en phase de devenir une tête de pont russe pour que les popultaions d'Ukraine puissent se libérer de leur joug mondialiste et reconquérir leur véritable identité historique, culturelle et politique en faisnat reculer l'hégémonie occidentale.
Mis en sommeil pendant un instant de l'Histoire par la real politik du Kremlin et pour des raisons diplomatiques légitimes, le projet de la Novorossiya aux racines historiques et identitaires fortes et qui anima la dynamique du Printemps Russe en 2014 est, j'en suis convaincu, sur le point de renaitre des cendres du théâtre de Minsk...

Erwan Castel


lundi 27 mai 2019

Augmentation des reconnaissances US

Le RC-135 V "Rivet Joint", avion de reconnaissance électronique de l'armée américaine 
et spécialisé dans l'espionnage des communications

Régulièrement j'essaie d'informer ici, et de façon non exhaustive, des activités de reconnaissance aérienne réalisées par l'OTAN (euphémisme du Pentagone) sur le théâtre d'opérations de l'Ukraine. La dernière observation concernant ces missions militaires étasuniennes sur les frontières russes et la ligne de front du Donbass remonte au 17 mai dernier et concernait une nouvelle mission d'observation réalisée par un drone stratégique US RQ-4 "Global Hawk" de la base de l'OTAN de Sigonella (Sicile)

La fréquence exponentielle des reconnaissances de l'OTAN vers la Russie et le Donbass s'est confirmée depuis avec entre autres, 3 nouvelles missions réalisées respectivement les 20, 21 et 24 de ce même mois de mai 2019 :

Le 20 mai :



Le 20 mai, un dérivé "V" "Rivet Joint" de l'avion cargo étasunien RC135 (reconnaissable à son nez allongé et ses carénages de flanc hébergeant des radars) a réalisé un vol de reconnaissance vers les côtes russes de Crimée. Ce type d'avion, spécialisé dans l'espionnage des communications, vient régulièrement écouter les réseaux russes de Crimée et se fait régulièrement intercepter par l'aviation de combat de la péninsule lorsqu'il s'approche trop près de son espace aérien.

Le 21 mai :



De nouveau un drone stratégique US "Global Hawk" de la base de Sigonella en Sicile est venu renifler les côtes russes de Crimée avant de se diriger vers le Donbass. Sa mission de renseignement qui a insisté longuement au large de la base navale russe de Sébastopol était comlétée par un vol de reconnaissance d'un Boeing P8A Poséidon de l'US Navy spécialisé dans la détection et la lutte anti-sous marine. 

Entre mission de reconnaissance militaire et provocation politique, le vol d'observation 
des défenses de Sébastopol réalisé par le Poséidon de l'US Navy ce 21 mai 2019
Le 24 mai :


Quelques jours plus tard, le 24 mai un nouveau vol de reconnaissance d'un RC-135 V "Rivet Joint", cette fois en provenance de la base de Souda Bay était réalisé le long des côtes russes continentales et de Crimée.


Sur fond d'un regain de tensions concernant la Crimée

La Mer Noire n'étant pas le théâtre d'activités militaires particulières en ce moment il faut donc chercher plutôt du coté du contexte politique et diplomatique pour essayer de comprendre cette augmentation de l'activité aérienne des forces de renseignement de l'OTAN au large de la Crimée.

1 / Le chantage de Zelensky

Tout d'abord, le nouveau Président ukrainien, qui revendique haut et fort comme son prédécesseur son intention de faire revenir le Donbass et la Crimée en Ukraine (il a le droit de réver !) a subordonné l'éventualité de négociations avec la Russie à la libération par Moscou des marins ukrainiens capturés en novembre 2018 lors d'une intrusion illégale d'une flotille de la marine de Kiev dans les eaux territoriales russes du détroit de Kertch.

2 / L'ultimatum du Tribunal maritime international

Appuyant le chantage de Zelensky, au cours d'une réunion organisée à Hambourg sans la Russie, le tribunal maritime international, malgré le fait qu'il ne soit pas compétent pour intervenir dans un incident de Ketrch qui s'est déroulé dans les eaux territoriales russes, a décidé unilatérament le 24 mai et politiquement que Moscou devait libérer les 24 marins et restituer les 3 bateaux ukrainiens ayant violé ses frontières en novembre 2018.

3 / L'ordre de l'OTAN

Et la veille, le 23 mai, le chef du comité militaire de l'Alliance de l'Atlantique Nord, Stuart Peach, sur le site Web de l'OTAN, tout en "enfonçant le clou" concernant la libération des marins ukrainiens demandée à nouveau par Zelensky, a poussé sa rhétorique et son fantasme jusqu'à exhorter la Russie de retirer ses troupes de la péninsule de Crimée.

Unité russe à la parde du 9 mai à Sébastopol

Ces 3 actions diplomatiques qui rèvélent à la fois un contrôle et une concertation d'une politique et d'une justice au service des objectifs de l'OTAN, cherchent à relancer la pression contre Moscou et amorcer un éventuel dialogue en position de force, tout en créant de nouvelles conditions à une surenchère des sanctions économiques contre la Russie.

La réponse russe :

Si diplomatiquement la Russie, tout en restant ferme sur la légitimité démocratique de ses actions qui correspondent aux volontés des peuples de Crimée et du Donbass et à la protection de ses frontières maritimes à l'intérieur desquelles le Tribunal Maritime International de Hambourg n'a aucune compétence, laisse s'amuser les unités de reconnaissance de l'OTAN (tant qu'elles restent dans les espaces aériens et maritimes internationaux), ses forces armées se préparent cependant au pire des scénarios.

Ainsi lorsque ces nouvelles tensions sont apparues autour de la confrontation Est-Ouest qui poursuit son escalade dans cette région stratégiquement vitale de la Mer Noire, des renforcements militaires russes ont été observés dans les régions frontalières de l'Ukraine comme par exemple ceux arrivant sur l'aéroport Belbek de Sébastopol où des gros porteurs déchargeant armes et munitions ces derniers jours:



Car même si ces gesticulations militaro-politiques des vautours de l'US Air Force autour de la péninsule russe sont certainement à inscrire dans cette stratégie de tentative d'intimidation menée par Washington contre Moscou et qui ressemble plus à l'aboiement d'un roquet devant un ours qu'à l'engagement d'un dialogue ouvert et constructif par des acteurs internationaux responsables, la région reste potentiellement un volcan qui peut exploser à tout moment.

Erwan Castel

dimanche 26 mai 2019

A la mémoire des volontaires tombés au combat


"Vov populi vox dei" dit-on et ce 26 mai, jour anniversaire du premier bombardement aérien de Donetsk, même si il n'est pas encore officialisé en tant que tel a été choisi par le peuple russe pour honorer la mémoire des volontaires morts au combat.

Depuis mon engagement sur le front du Donbass, début février 2015, de nombreux camarades  des unités où j'ai servi ont disparu au combat (17 au minimum), emportés par des mines, des bombardements ou des balles ennemies, et nombre de leurs morts a été cachée par une propagande de guerre certes louable mais dont la logique désuéte, dont je conteste l'éthique et l'efficacité, est non seulement inadaptée à notre époque d'hyper communication mais devient même contre productive.

Dès l'Antiquité, un certain nombre d'auteurs, de philosophes, de militaires ou de politiciens commentant les conflits qui rythment la marche de l'Histoire ont décrit leurss différentes catégories de combattants, soldats de métier, conscrits, auxilliaires, rebelles, mercenaires ou volontaires. Et il y a encore plus de motivations qui poussent un homme à prendre les armes et risquer sa vie dans une guerre: obéissance, intérêt personnel, acte politique, aventure militaire... 

Mais au milieu de cette sociologie du combattant, la figure du "volontaire" et qui est proche de celle du rebelle jungérien est certainement comme cette dernière à mettre à part, car toutes les deux se moquent des conventions habituelles qui accompagnent habituellement l'engagement armé comme par exemple l'appartenance citoyenne au pays défendu, la rémunération du service rendu, le carriérisme, l'intéressement ou le lien personnel avec la population ou la terre pour qui le volontaire sacrifie tout y compris parfois sa propre vie physique.

Combien de volontaires sont tombés entre Donetsk et Lugansk depuis 5 ans de guerre dans le Donbass ? nul ne le sais et probablement ne le saura exactement; mais on peut aujourd'hui et sans conteste avancer une estimation de 10 à 15 000 tués dont beaucoup ont échappé aux statistiques, eu égard à l'anarchie administrative inévitable des premiers groupes d'autodéfense bousculés par les combats de 2014 et aux pratiques d'occultation des pertes qui est en cours ici comme dans dans la plupart des guerres et conflits inachevés. Mais quasiment chaque jour, et ce malgré un cessez le feu "officiellement" en vigueur depuis février 2015, la terre noire du Donbass s'ouvre à l'ombre des cimetières pour accueillir les dépouilles de ces hommes et ce femmes qu'on appelle "volontaires".

Hommage avec son père à un camarade de notre unité tué au combat en décembre 2017 et enterré auprès de son frère également tué sur le front un an plus tôt .


La figure du volontaire

C'est vers Léon Tolstoï, cet auteur russe emblématique de la culture russe que se porte aujourd'hui mon choix référentiel pour commenter ce statut de "volontaire" (que je préfère à celui de "milicien" en usage localement, mais qui dans l'Histoire contemporaine française est négativement chargé par le collaborationnisme de Vichy). 

Et cette vision de Tolstoï est très importante car à travers son oeuvre cet auteur a su traduire par le romanesque cette vision philosophique slave qui façonne depuis des siècles l'Histoire de la Russie, qu'elle soit impériale, soviétique ou fédérale et qui n'est pas étrangère à la dynamique du volontariat international observé dans le Donbass. 
C'est principalement dans le roman-charnière de son oeuvre "Anna Karénine", que Léon Tolstoï, avec en toile de fond la guerre serbo-turque de 1886-1887, aborde via une polémique entre les personnages Koznychev et Levine, les motivations ontologiques du volontaire de guerre. J'ai partagé en annexe de cet article l'extrait en question (Volume 2, chapitres 15 et 16), très intéressant et surtout toujours d'actualité, même s'il est difficile de l'aborder sans connaître l'histoire de ce roman philosophique dont tous les personnages sont animés par des questions existentielles et certainement autobiographiques de cet auteur au faîte de sa maturité littéraire et humaine et tourmenté par la Mort.

En fait, l'approche du terme "volontaire" et de sa fonction guerrière réalisée ici par Léon Tolstoï s'inscrit dans la quête du sens de l'existence qu'il partage et que de nombreux volontaires cherchent à donner à leur engagement armé et dont les caractéristiques suivantes sont abordées (extraits de Anna Karénine en gras):
  • La dimension humanitaire, qui mène les volontaires à prendre les armes même si "personne n’a déclaré la guerre, mais, touchés des souffrances de nos frères, nous cherchons à leur venir en aide".
  • La décision intime et individuelle qui pousse "sans y être autorisés par le gouvernement, des particuliers osent prendre part à une guerre" à se mettre au service d'une cause collective et d'un combat commun.
Rapidement Tolstoï aborde le thème du "sens commun" populaire, cette "common decency" orwellienne, et qui peut pousser les individus à se révolter "instinctivement" face à une injustice ou un danger collectif,
  • Et cette dynamique est rebelle et peut s'exprimer et s'organiser si nécessaire en dehors du cadre étatique réglementaire, car "lorsqu’un gouvernement ne comprend pas la volonté des citoyens, la société impose la sienne"
  • Une prise de conscience identitaire qui précède l'engagement et qui est a rattacher à cet "inconscient collecti" décrit par Jung, et qu' "un peuple ne saurait ignorer sa destinée; il en a l’intuition, et dans des moments comme ceux-ci il le témoigne" 
A ce stade de la réflexion narrative, il apparait même que la souveraineté du peuple s'engageant volontairement dans le combat est supérieure à celle de l'autorité politique, fut-elle celle d'un tsar tout puissant. Ce qui n'est pas sans rappeler l'attitude paternaliste de Moscou vis à vis de la Rébellion du Donbass qu'elle n'a pourtant pas initié.
  • Le pouvoir doit accompagner son peuple lorsqu'il voit "des hommes par centaines abandonner ce qu’ils possèdent, sacrifier leurs derniers sous, s’engager eux mêmes, et accourir de tous les coins de la Russie pour le même motif".
  • Il se forme alors une "union sacrée"  authentiquedans le combat car "il n’y a plus de divergence d’opinions, tous les organes sociaux s’expriment de même, tous ont compris la force élémentaire qui donne à la nation son impulsion !"
Finalement Tolstoï à travers cette "dispute " de son roman, conclut que "les membres d’une société ont tous un devoir à remplir, et les hommes qui réfléchissent accomplissent le leur en donnant une expression à l’opinion publique.", et que les volontaires "ne sont pas des aventuriers qui se consacrent à cette œuvre, mais les dignes représentants de la nation".

Et pour illustrer cette légitimité populaire du volontaire coopté 
dans une reconnaissance ascendante par le peuple qu'il vient 
défendre, voici une vidéo d'archive datant du 25 mai 2014, lorsque
le bataillon d'autodéfense de Donetsk "Vostok" se déploie au Nord 
de la ville, sous les vivats de la population venue à sa rencontre.

Ainsi la figure du volontaire militaire qui surgit au moment de la guerre, ce pire moment vécu dans l'Histoire d'une nation mais qui est aussi le plus grand libérateur de cet inconscient collectif supra communautaire qui fonde une identité collective profonde; exprime bien cette relation sacrificielle à une terre, un peuple et/ou un idéal dont les valeurs les valeurs sont véhiculées et incarnées par ses traditions.



La notion d'empire 

Il s'agit maintenant de recontextualiser ces réflexions du roman philosophique de Tolstoï à cette guerre du Donbass qui depuis 5 ans passés maintenant attire des milliers de volontaires à venir défendre sa population, sa terre et à travers elles des valeurs civilisationnelles pour lesquels nombre d'entre eux y ont laissé leurs vies.

Lorsque je demandais à une amie en 2016 comment définissait-elle son appartenance identitaire dans cette république de Donetsk, "séparatiste" et coincée entre l'Ukraine et la Russie, elle m'a répondu alors sans l'ombre d'une hésitation : "je suis soviétique", et les explications sociétales données ensuite m'ont révélé que cette identité revendiquée, tout comme d'ailleurs ses frontières était plus idéologique que politique. 

Et sur le front de cette guerre, tandis qu'un ethnocentrisme russophobe mis au pouvoir à Kiev par une hégémonie occidentale dont Kiev se prétend être le fer de lance, un suprémacisme bandériste terrorise la population du Donbass, des volontaires accourent de tous les horizons jusqu'aux aux avants postes des Républiques Populaires de Donetsk et Lugansk, pour mener un combat supra communautariste au service de traditions et libertés locales.
Asiatiques du Kamchataka, musulmans du Caucase, orthodoxes de Russie, communistes, monarchistes, anarchistes etc... des milliers de volontaires internationaux sont venus à leur frais (et pour un salaire de misère) dans le Donbass, défendre non seulement sa population mais également cette destinée commune et cette relation charnelle qui unit entre eux les peuples de la grande Russie aux identités ethniques, culturelles, religieuses pourtant très différentes.

Cette relation souveraine au Monde russe, dont les volontariats vers cette région aux confins de l'Occident et l'Eurasie démontrent qu'elle n'est pas le narratif hors sol d'une imagination propagandiste mais bien la réalité d'une relation charnelle individuelle avec une identité supra communautaire, est certainement à rapprocher de la définition antique de la relation du citoyen à l'Empire. Et même si dans la réalité historique de ses applications politques l'esprit de cette "civitas imperium" fut souvent trahi, il reste cependant l'essence ontologique de tout les systèmes fédéralistes, et en particulier de la Russie qui a su en conserver les principes à travers les métamorphoses systémiques de son Histoire.

C'est cette "unité dans la diversité", qui aujourd'hui est toujours vécue naturellement par les citoyens de "cet immense pays où le soleil ne se couche jamais" (11 fuseaux horaires), que viennent défendre les volontaires de tous ses horizons si différents mais unis entre eux par un authentique patriotisme supra communautaire, d'autant plus fort qu'il est fondé sur le respect de la diversité identitaire (ethnique, culturelle, religieuse etc) du monde russe.

Voilà pourquoi je trouve également incongru (doux euphémisme) de voir venir dans le Donbass certains "volontaires", certes parfois sincères dans leurs engagements mais toujours infectés par le virus d'une pensée unique occidentale dont le suprémacisme idéologique communautariste (par exemple raciste, catholique, centraliste, etc) est radicalement en opposition avec l'idéal d'un monde multipolaire qui est défendu ici. 
Quant aux vautours calomniateurs et autres courtisans à breloques qui viennent ramper dans les alcôves ministérielles de Donetsk dans le seul but d'engraisser leurs réseaux affairistes et/ou narcissismes immatures, ils ne sont qu'insectes méprisables venant surfer sur la souffrance médiatisée de sa population. Et derrière le rideau de fumée de discours propagandistes gratuits, leur "volontariat" civil n'est de facto qu'une hérésie nuisible à la cause commune.


Peinture Alexeï Kryukov
Aujourd'hui les volontaires du Donbass sont à la fois une force morale et les gardiens de l'essence même qui a fait naître en 2014 ce "printemps russe" aux confins occidentaux d'un empire millénaire menacé par l'hégémonie occidentale. 

L'identité exprimée du volontaire du Donbass n'est pas ici communautariste ou politique, elle est humaniste et militaire, renouant par là avec les anciennes traditions des chevaleries antiques et médiévales qui, en se mettant au service des populations menacées signifaient les valeurs à défendre et incarnaient les devoirs à accomplir. Et chacun des volontaires tués au combat scelle par son sacrifice cette relation sacrée entre le citoyen et l'empire qui est chargé de protéger les libertés de tous ses peuples constitutifs.


En revenant d'une de ses innombrables tournées sur le front du Donbass, 
la chanteuse rock Yulia Chicherina a réalisé ce clip "Volontaires" 
dans lequel où nous revoyons Mamaï le commandeur de Piatnashka 
mort au combat le 17 mai 2018, mais aussi Motorola et Givi qui
eux aussi comme tous les camarades connus et inconnus 
tombés sur le front et restent à jamais dans nos coeurs...  


"Terroristes", "mercenaires" ou "volontaires" ?

Notre compagnie de Piatnashka lors de l'inauguration à Donetsk de la stèle consacrée à Oleg Mamaïev, volontaire ossète et commandeur du bataillon, tué au combat le 17 mai 2018 sur le front de Yasinovataya, au Nord de la ville.

Et pour celles et ceux, fidèles et stupides chiens de garde de la propagande occidentale qui voudraient qualifier les volontaires du Donbass de "mercenaires" quand ce n'est pas de "terroristes" (demande ukrainienne de qualification des milices de Donetsk et Lugansk mais que l'ONU a refusé en 2014), voici en rappel d'un article précédent consacré à un Torquemada de la bien pensance les différences essentielles existantes entre un "dobravolné" et un "soldier of fortune" : 

"Un mercenaire est un combattant étranger aux parties en conflit, "spécialement recruté dans le pays ou à l'étranger" et qui "prend une part directe aux hostilités". Ce combattant doit également avoir un "avantage personnel" à participer à ce conflit, qui doit prendre la forme d'une rémunération "nettement supérieure à celle de ses homologues de l'armée régulière"

Cette définition n'est pas plus de moi que de Wikipédia où je l'ai trouvé, elle est tirée du "Protocole additionnel aux Conventions de Genève du 12 août 1949 relatif à la protection des victimes des conflits armés internationaux (Protocole I), 8 juin 1977. Méthodes et moyens de guerre; statut de combattant et de prisonnier de guerre #Section II : Statut de combattant et de prisonnier de guerre"[archive], Comité international de la Croix-Rouge, 8 juin 1977 (consulté le 29 juillet 2010)

Examinons donc ce texte du Comité internationale de la Croix Rouge qui malgré sa couleur n'est pas me semble t-il l'émanation d'une doxa soviétique ayant survécu à l'effondrement de l'URSS ! :

Article 47 [ le lien ici ] - Mercenaires

1. Un mercenaire n'a pas droit au statut de combattant ou de prisonnier de guerre.
  • Ce point est peut-être le plus intéeressant car il expliqu pourquoi les volontaires étrangers dans le Donbass sont souvent qualifiés par la partie ukrainienne (qui n'a pas obtenu pour les républiques la qualification de "terroristes" par l'ONU ) de "mercenaires". En effet les conséquennces juridiques lié au statut de "mercenaires" restreignant considérablement les droits des intéressés, Kiev cherche ainsi à les palcer hors du cadre des accords de Minsk qui prévoit une amnistie et pas seulemant pour la poignée d'occidentaux venus dans le Donbass mais aussi pour les russes, les serbes, les ossètes, les abkhazes etc et qui sont pléthore depuis 2014.

2. Le terme «mercenaire» s'entend de toute personne :

a) qui est spécialement recrutée dans le pays ou à l'étranger pour combattre dans un conflit armé ;
  • Ici il n'y a aucun "réseau de recrutement" organisé recrutant et accompagnant les volontaires venant combattre dans le Donbass. Au contraire il s'avère que pour les occidentaux, c'est plutôt "la croix et la bannière" pour arriver jusqu'à Donetsk et ensuite trouver un bataillon. et seules des cooptations individuelles et des infos directes et personnelles permettent aux intéressés de faire le trajet jusqu'à Donetsk et Lugansk, et à leurs frais. Ceci expliquant entre autres les faibles effectifs observés des occidentaux ainsi que les très nombreux cas de refoulement à la frontière russe pour ceux qui n'ont ni visa double entrée ni contact sur place.
b) qui en fait prend une part directe aux hostilités ;
  • Sur ce point de la participation aux hostilités, d'accord, en notant toutefois que la dimension médiatique des volontaires occidentaux a souvent incité dans les premiers temps de la guerre les autorité locales à ne pas exposer trop dangereusement ces étrangers particuliers pour éviter l'exploitation diplomatico-juridique qu'aurait immanquablement provoqué leur mort au combat (voir l'exemple des djihadistes étrangers tués ou capturés en Syrie par exemple)
c) qui prend part aux hostilités essentiellement en vue d'obtenir un avantage personnel et à laquelle est effectivement promise, par une Partie au conflit ou en son nom, une rémunération matérielle nettement supérieure à celle qui est promise ou payée à des combattants ayant un rang et une fonction analogues dans les forces armées de cette Partie;
  • Après être arrivé à Donetsk au début de l'année 2015, je me suis engagé dans la milice républicaine, sans intégration administrative et sans salaire, en tant que volontaire. Puis ce fut à partir de mars 2015 au sein du 4ème bataillon de la "Garde Républicaine" où, avec d'autres français après avoir servi bénévolement plusieurs mois nous avons perçu notre première solde de 2000 hryvnias (un peu plus de 50 euros). Au fil des mois et des mutations mon salaire mensuel a augmenté jusqu'à la barre actuelle des 15000 roubles (200 euros), ce qui correspond sans aucune prime spéciale au même salaire en vigueur dans l'armée républicaine. Personnellement je n'appelle cela (pour l'avoir vécu dans le passé) une rénumération de "mercenaire".
d) qui n'est ni ressortissant d'une Partie au conflit, ni résident du territoire contrôlé par une Partie au conflit ;
  • Sur ce point particulier, je dirai oui et non, car si les volontaires occidentaux arrivent effectivement dans le Donbass en tant que ressortissants étrangers, en revanche (pour ceux qui ne sont pas venus y faire des safaris-selfies) une normalisation administrative est engagée pour ceux qui s'intégrent et s'inscrivent dans la durée : livret militaire, certificat de résidence et passeport national. Le volontaire devient alors un citoyen à part entière de la République où il vit et travaille.
e) qui n'est pas membre des forces armées d'une Partie au conflit;
  • Les volontaires étrangers dans le Donbass sont intégrés et dispersés individuellement dans les unités régulières du Corps de la milice ou du Ministère de l'Intérieur des républiques de Donetsk et Lugansk. Il n'y a pas dans le Donbass indépendant des Sociétés Militaires Privées style "Blackwater" comme il en existe du côté de Kiev, où d'unités spécialisées dans l'accueil des volontaires étrangers comme les bataillons spéciaux autonomes ukrainiens, par exemple.
f) qui n'a pas été envoyée par un Etat autre qu'une Partie au conflit en mission officielle en tant que membre des forces armées dudit Etat.
  • Non, le volontariat dans le Donbass est une décision individuelle personnelle qui ne correspond aucunement à une politique étatique et pour parler de la Russie qui est accusée d'organiser ce "mercenariat" dans le Donbass, il suffirt de regarder pour s'en convaincre le nombre de faits de justice où les tribunaux russes renvoient en Ukraine des anciens miliciens en situation irrégulière (ce que je trouve scandaleux eu égard aux risques mortels qui les attendent dans les prisons ukrainiennes) . Et pour ne parler que des volontaires français étant venus dans le Donbass, parmi ceux qui sont repartis en France via la Russie après expiration de leur visa d'entrée initial, ils ont écopé après leurs interpellations d'une amende, d'une expulsion juridique, d'une interdiction de territoire de 5 ans et même pour certains d'une peine d'emprisonnement à Rostov de plusieurs mois. On ne peut pas vraiment pas parler ici de réseau du Kremlin en soutien aux défenseurs du Donbass ! (depuis une procédure a été organisée aux ministères des affaires étrangères de Donetsk et Lugansk pour demander sur place un visa de transit auprès des services consulaires de Rostov)
Donc en conclusion, toute tentative de nous qualifier, les volontaires engagés sur le front du Donbass de "terroristes" et même de "mercenaires" relève d'une malhonnêteté intellectuelle flagrante visant à diaboliser notre statut afin de nous retirer tous les droits inhérents aux combattants réguliers engagés dans des conflits armés et de pouvoir le cas échéant les condamner lourdement au titre d'un terrorisme inversé.
Erwan Castel


Annexe : 

Anna Karenine tome 2 - Léon Tolstoï

Voici l'extrait cité plus haut du roman culte de Tolstoï "Anna Karénine" mis en avant par Mikhaïl Roustalin sur les réseaux sociaux à l'occasion de cette journée du 26 mai, et qui est une polémique opposant les personnages Koznychev à Levine autour des motivations qui poussent des hommes à se porter volontaires dans la guerre serbo-turque de 1886-1887. Les arguments philosophique avancés ici rendent ce texte intemporel et transposable aisément aux événements contemporains qui nous intéressent. 

Chapitre XV

« Sais-tu, Kostia, avec qui Serge Ivanitch vient de voyager ? dit Dolly après avoir donné à chacun de ses enfants sa part de concombres et de miel. Avec Wronsky : il se rend en Serbie.
– Il n’y va pas seul, il y mène à ses frais tout un escadron, ajouta Katavasof.
– Voilà qui lui convient ! répondit Levine. Mais expédiez-vous encore des volontaires ? » ajouta-t-il en regardant son frère.
Serge Ivanitch, occupé à dégager une abeille prise dans du miel au fond d’une tasse, ne répondit pas.
« Comment, si nous en expédions ! s’écria Katavasof mordant au concombre ; si vous nous aviez vus hier !
– Je vous en supplie, expliquez-moi où vont tous ces héros, et contre qui ils guerroient ! demanda le vieux prince en s’adressant à Kosnichef.
– Contre les Turcs, répondit celui-ci souriant tranquillement et remettant sur ses pattes son abeille délivrée.
– Mais qui donc a déclaré la guerre aux Turcs ? Seraient-ce la comtesse Lydie et Mme Stahl ?
Personne n’a déclaré la guerre, mais, touchés des souffrances de nos frères, nous cherchons à leur venir en aide.
– Ce n’est pas là ce qui étonne le prince, dit Levine en prenant le parti de son beau-père,  mais il trouve étrange que, sans y être autorisés par le gouvernement, des particuliers osent prendre part à une guerre.
– Pourquoi des particuliers n’auraient ils pas ce droit ? Expliquez-nous votre théorie, demanda Katavasof.
– Ma théorie, la voici : faire la guerre est si terrible qu’aucun homme, sans parler ici de chrétiens, n’a le droit d’assumer la responsabilité de la déclarer ; cette tache incombe aux gouvernements ; les citoyens doivent même renoncer à toute volonté personnelle lorsqu’une déclaration de guerre devient inévitable. Le bon sens suffit en dehors de toute science politique, pour indiquer que c’est là exclusivement une question d’État. »
Serge Ivanitch et Katavasof avaient des réponses toutes prêtes.
« C’est ce qui vous trompe, dit d’abord ce dernier : lorsqu’un gouvernement ne comprend pas la volonté des citoyens, la société impose la sienne.
– Tu n’expliques pas suffisamment le cas, interrompit Serge Ivanitch en fronçant le sourcil. Ici il ne s’agit pas d’une déclaration de guerre, mais d’une démonstration de sympathie humaine, chrétienne. On assassine nos frères, et non seulement des hommes, mais des femmes, des enfants, des vieillards ; le peuple russe révolté vole à leur aide pour arrêter ces horreurs. Suppose que tu voies un ivrogne battre une créature sans défense dans la rue : demanderas-tu si la guerre est déclarée pour lui porter secours ?
– Non, mais je n’assassinerais pas à mon tour.
– Tu irais jusque-là.
– Je n’en sais rien, peut-être tuerais-je dans l’entraînement du moment ; mais dans le cas présent je ne vois pas d’entraînement.
– Tu n’en vois peut-être pas, mais tout le monde ne pense pas de même, repartit Serge Ivanitch mécontent : le peuple conserve la tradition des frères orthodoxes qui gémissent sous le joug de l’infidèle, et il s’est réveillé.
– C’est possible, répondit Levine sur un ton conciliant, seulement je n’aperçois rien de semblable, autour de moi. Je n’éprouve rien de pareil non plus, quoique je fasse partie du peuple.
– J’en dirais autant, fit le vieux prince. Ce sont les journaux que j’ai lus à l’étranger qui m’ont révélé l’amour subit de la Russie entière pour les frères slaves, jamais je ne m’en étais douté car jamais ils ne m’ont inspiré la moindre tendresse. À dire vrai, je me suis tout d’abord inquiété de mon indifférence, et l’ai attribuée aux eaux de Carlsbad, mais depuis mon retour je vois que je ne suis pas seul de mon espèce.
– Les opinions personnelles sont de peu d’importance quand la Russie entière se prononce.
– Mais le peuple ne sait rien du tout.
– Si papa, – interrompit Dolly, occupée jusque-là de son petit monde, auquel le vieux gardien des abeilles prenait un vif intérêt. – Vous rappelez-vous, dimanche, à l’église ?
– Eh bien ? que s’est-il passé à l’église ? Les prêtres ont ordre de lire au peuple un papier auquel personne ne comprend un mot. Si les paysans soupirent pendant la lecture, c’est qu’ils se croient au sermon, et s’ils donnent leurs kopeks, c’est qu’ils s’imaginent qu’on leur parle de sauver des âmes. Mais comment ? c’est ce qu’ils ignorent.
Le peuple ne saurait ignorer sa destinée ; il en a l’intuition, et dans des moments comme ceux-ci il le témoigne », dit Serge Ivanitch fixant avec assurance les yeux sur le vieux garde debout au milieu d’eux, une jatte de miel à la main, et regardant ses maîtres d’un air doux et tranquille, sans rien comprendre à leur conversation. Il se crut cependant obligé de hocher la tête en se voyant observé, et de dire :
« C’est comme cela, bien sûr.
– Interrogez-le, dit Levine, vous verrez où il en est. As-tu entendu parler de la guerre, Michel ? demanda-t-il au vieillard ; tu sais, ce qu’on vous a lu dimanche à l’église ? Faut-il nous battre pour les chrétiens ? qu’en penses-tu ?
– Qu’avons-nous à penser ? Notre empereur Alexandre Nicolaevitch pensera pour nous ; il sait ce qu’il doit faire. Faut-il apporter encore du pain ? demanda-t-il en se tournant vers Dolly pour lui montrer Grisha qui dévorait une croûte.
– Qu’avons-nous affaire de l’interroger, dit Serge Ivanitch, quand nous voyons des hommes par centaines abandonner ce qu’ils possèdent, sacrifier leurs derniers sous, s’engager eux mêmes, et accourir de tous les coins de la Russie pour le même motif ? Me diras-tu que cela ne signifie rien ?
– Cela signifie, selon moi, que sur quatre vingts millions d’hommes il s’en trouvera toujours des centaines, et même des milliers, qui, n’étant bons à rien pour une vie régulière, se jetteront dans la première aventure venue, qu’il s’agisse de suivre Pougatchef ou d’aller en Serbie, dit Levine en s’échauffant.
– Ce ne sont pas des aventuriers qui se consacrent à cette œuvre, mais les dignes représentants de la nation, s’écria Serge Ivanitch avec susceptibilité, comme s’il s’agissait d’une question personnelle Et les dons ? N’est-ce pas aussi une façon pour le peuple de témoigner sa volonté ?
– C’est si vague le mot peuple ! Peut-être un sur mille parmi les paysans comprend-il, mais le reste des quatre-vingts millions fait comme Michel, et non seulement ils ne témoignent pas leur volonté, mais ils n’ont pas la plus légère notion de ce qu’ils pourraient avoir à témoigner. Qu’appellerons-nous donc le vœu du peuple ? »

Chapitre XVI

Serge Ivanitch, habile en dialectique, aborda un autre côté de la question.
« Il est évident que, ne possédant pas le suffrage universel, nous ne saurions obtenir l’opinion de la nation par voie arithmétique ; mais il y a d’autres moyens de la connaître. Je ne dis rien de ces courants souterrains qui ont ébranlé la masse du peuple, mais en considérant la société dans un sens plus restreint : vois, dans la classe intelligente, combien sur ce terrain les partis les plus hostiles se fondent en un seul ! Il n’y a plus de divergence d’opinions, tous les organes sociaux s’expriment de même, tous ont compris la force élémentaire qui donne à la nation son impulsion !
– Que les journaux disent tous la même chose, c’est vrai, dit le vieux prince, mais les grenouilles, aussi, savent crier avant l’orage.
– Je ne sais ce que la presse a de commun avec des grenouilles, et ne m’en fais pas le défenseur; je parle de l’unanimité d’opinion dans le monde intelligent.
– Cette unanimité a sa raison d’être, interrompit le vieux prince. Voilà mon cher gendre, Stépane Arcadiévitch, que l’on nomme membre d’une commission quelconque, avec huit mille roubles d’appointements et rien à faire, – ce n’est un secret pour personne, Dolly, – croyezvous, et c’est un homme de bonne foi, qu’il ne parvienne pas à prouver que la société ne saurait se passer de cette place ? Les journaux en font autant ; la guerre doublant la vente des feuilles publiques, ils vous soutiendront la question slave et l’instinct national.
– Vous êtes injuste.
– Alphonse Kerr était dans le vrai lorsqu’avant la guerre de France il proposait aux partisans de la guerre de faire partie de l’avant-garde et d’essuyer le premier feu.
– Nos rédacteurs auraient là du plaisir, dit en riant Katavasof.
– Mais leur fuite gênerait les autres, fit Dolly.
– Rien n’empêcherait de les ramener au feu à coups de fouet, reprit le prince.
– Ceci n’est qu’une plaisanterie d’un goût douteux, mais l’unanimité de la presse est un symptôme heureux qu’il faut constater ; les membres d’une société ont tous un devoir à remplir, et les hommes qui réfléchissent accomplissent le leur en donnant une expression à l’opinion publique. Il y a vingt ans, tout le monde se serait tu ; aujourd’hui, la voix du peuple russe, demandant à venger ses frères, se fait entendre ; c’est un grand pas d’accompli, une preuve de force.
– Le peuple est certainement prêt à bien des sacrifices quand il s’agit de son âme, mais il est question ici de tuer les Turcs ! dit Levine, rattachant involontairement cet entretien à celui du matin.
– Qu’appelez-vous son âme ? Pour un naturaliste, c’est un terme vague. Qu’est-ce que l’âme ? demanda Katavasof en souriant.
– Vous le savez bien.
– Parole d’honneur, je ne m’en doute pas, reprit le professeur en riant aux éclats.
– « Je n’apporte pas la paix, mais le glaive », a dit Notre-Seigneur, fit Serge Ivanitch, citant un mot de l’Évangile qui avait toujours troublé Levine.
– C’est comme cela, c’est vrai, répéta le vieux gardien toujours debout au milieu d’eux, et répondant à un regard jeté sur lui par hasard.
– Allons, vous êtes battu, mon petit père », s’écria gaiement Katavasof.
Levine rougit, non de se sentir battu, mais d’avoir encore cédé au besoin de discuter. Convaincre Serge Ivanitch était impossible, se laisser convaincre par lui l’était tout autant. Comment admettre le droit que s’arrogeait une poignée d’hommes, son frère parmi eux, de représenter avec les journaux la volonté de la nation, alors que cette volonté exprimait vengeance et assassinat, et lorsque toute leur certitude s’appuyait sur les récits suspects de quelques centaines de mauvais sujets en quête d’aventures ? Rien ne confirmait pour lui ces assertions ; jamais le peuple ne considérerait la guerre comme un bienfait, quelque but qu’on se proposât. Si l’opinion publique passait pour infaillible, pourquoi la Révolution et la Commune ne deviendraient-elles pas aussi légitimes que la guerre au profit des Slaves ?
Levine aurait voulu exprimer ces pensées, mais il songea que la discussion irriterait son frère, et qu’elle n’aboutirait à rien ; il attira donc l’attention de ses hôtes sur la pluie qui les menaçait."