70 ans après la fin de la seconde guerre mondiale, les pays occidentaux qui avaient été les victimes du nazisme ou s'étaient engagés à libérer l'Europe occupée trahissent aujourd'hui leurs morts ! Dans la crise ukrainienne, les "démocraties occidentales" en parangons des droits de l'Homme imposent via leurs esclaves médiatiques, une propagande mensongère visant à diaboliser la Russie mais surtout à cacher leur soutien à une junte belliciste dont l'idéologie totalitaire et ethnocentrée fait ouvertement référence au nazisme et à sa déclinaison ukrainienne le Bandérisme qui s'est rendu coupable de crimes de guerres et génocide pendant la guerre.
Il fallait que ces faquins abattent leurs cartes au grand jour... C'est aussi un nouveau coup de maître de la diplomatie russe qui a poussé les occidentaux a révéler leur vrai nature en montrant l'abjection de leur soutien à l'Ukraine...
A l'ONU, la Russie a présenté une résolution sans ambiguïté proposant aux membres d'engager une "Lutte contre la glorification du nazisme et d'autres pratiques qui contribuent à alimenter les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance"
Au vu de l'Histoire et des valeurs fondatrices de notre civilisation cette proposition aurait du faire l'unanimité absolue et immédiate...
Or le résultat est effarant ! :
Les USA, le Canada et l'Ukraine s'opposent a cette condamnation et donc protègent la glorification du nazisme, du racisme... !
L'Australie, l'Union Européenne, et quelques pays africains qui lui sont soumis (Mali, Tchad, Centrafrique etc...) s'abstiennent et donc tolèrent la glorification du nazisme, du racisme... !
Alors que la moraline occidentale repentante, quotidiennement nous invite à l'auto flagellation mémorielle en nous culpabilisant pour les crimes du passé, nos gouvernements participent à la résurgence des idéologies et des méthodes génocidaires responsables de cette histoire sanglante !
Décidément, quelque chose ne tourne pas rond dans cette Europe ensanglantée qui trahit ses valeurs fondatrices ...
Il est temps de se réveiller et de reconquérir notre sanctuaire et nos valeurs pour ne pas avoir à rougir des héros morts pour notre liberté et qui dorment dans les forêts de pierre parsemant nos champs d'Honneur...
Erwan Castel
Combattants du bataillon spécial ukrainien "Azov" à Mariupol ... "no comment !" Rejoignez nous sur le groupe de réinformation Le lien ici : Soutien à la rébellion du Donbass
Publié initialement sur la page du groupe FB "Soutien à la rébellion du Donbass"
Vladimir Poutine "boudé" par les membres du G20, mangeant seul à Brisbane
Durant le sommet du G20, le Président Poutine, a été ostracisé par ses "partenaires occidentaux" qui se sont comportés comme des sales gosses et des cuistres, incapables de respecter la bienséance minimale d'un protocole diplomatique...
Pendant que le Président Poutine à Brisbane, était une nouvelle fois accusé sans preuve d'intervenir dans le Sud Est de l'Ukraine, dans le Donbass, à Gorlovka les bombes ukrainiennes elles, visant les quartiers résidentiels massacraient une famille entière !
Et bien sûr les médias rapportant le drame se gardent bien de désigner l'origine des tirs, certains même évoquant juste avant la sujet la prétendue invasion russe, afin d'insinuer perfidement dans les cerveaux hyptnotisés, la relation subjective de causalité !
Le Gouvernement de Kiev soutenu par l'Occident réalise depuis 6 mois un génocide dans le Donbass
J'ai envie de hurler !
Le président de la Fédération de Russie a eu raison de claquer la porte de de sommet du G20 que les bouffons occidentaux ont voulu transformer en humiliation honteuse et procès cynique... Obama et toute la clique des ploutocrates meurtriers, enlisés dans leurs propres erreurs et contradictions dans les pays arabes, ne savent pas maintenant comment sortir du piège ukrainien qu'ils ont cupidement provoqué à Kiev, et dans lequel ils sont tombés dans le Donbass.
"Je ne peux pas me retirer du Sud Est de l'Ukraine puisque je n'y suis pas"
A l'origine de ce sabordage du sommet du G20 par la bande à Obama, l'indigestion du référendum de la Crimée, l'échec militaire subi dans le Donbass, l'effet boomerang des sanctions anti-russes etc... tous ces revers n'étant que conséquence d'une stratégie irresponsable et immature naviguant à vue dans le brouillard de la cupidité et de l'ignorance de l'Histoire. Il fallait donc un "bouc émissaire" à ces imbéciles de l'Union Européenne cherchant à sauver la face de leur maître et locataire de la Maison Blanche... Donc, le nouveau mensonge à la mode, l'intervention russe en Ukraine a été servi à toutes les sauces de cette réunion, façon aussi de détourner l'attention du public de la situation économique catastrophique du système et qui aurait du dominer les débats...
Ignoré, boudé, isolé, humilié par ses "partenaires" se croyant dans une partie de poker, le joueur d'échec Poutine ne s'est pas abaissé à répondre aux provocations et entrer dans le cirque des hyènes affamées... Les échanges ont été vifs et directs, à l'exemple du Premier ministre canadien, Stephen Harper lâchant au président russe : "je n'ai qu'une seule chose à vous dire : vous devez sortir d'Ukraine". Ce a quoi a rétorqué calme et souriant monsieur Poutine : "C'est impossible puisque les Russes n'y sont pas"
Une fois de plus le président Poutine a donné une leçon aux hypocrites et menteurs occidentaux, en venant au dialogue avec respect mais refusant avec dignité, le dernier jour, de rester au milieu de cette meute d'immatures et d'irresponsables clabaudant autour de buffets gastronomiques dégoulinant de champagne et de sang....
Ce sommet est une honte pour l'Occident, car il a montré qu'il avait perdu la raison jusqu'au principe élémentaire du respect de l'adversaire, ce principe qui sied à tout homme ayant encore un minimum, dans son coeur et dans sa cervelle, le sens de l'Honneur...
Encore un "coup manqué" pour Hollande
Le Président français, "oubliant" de saluer Vladimir Poutine, avant de se raviser "Mistral" oblige
Sun Tzu, dans l' "Art de la Guerre" disait qu' "un bon stratège n'est pas violent, il n'humilie pas son adversaire"
Il n'y a pas longtemps un comportement tel que celui affiché en Australie par les faquins qui prétendent nous représenter valait déclaration de guerre...
En Europe de l'Ouest, nous sommes vraiment gouvernés par des cupides immatures et dangereux, esclaves étasuniens obsédés par le fric qui a pourri leurs cervelles, leurs coeurs et leur humanité...
Oui Monsieur Poutine, vous avez eu raison de laisser ces Tartuffe et ces Trissotin à leur théâtre hollywoodien tragi-comique et de préférer retourner travailler pour votre Patrie et votre peuple qui attend avec fierté celui qui s'est offert pour défendre son identité et ses valeurs...
Ne jamais subir ... et avec noblesse !
Erwan Castel
UN VRAI PRÉSIDENT SALUANT DE VRAIS HOMMES D'HONNEUR...
Au cours du "sommet" du G20, dont il faudrait changer le mot altier si peu représentatif du niveau majoritaire de ses dirigeants (je proposerai plutôt "bas-fond") l'outrecuidant Hollande a négligé ostensiblement de serrer la main du Président Poutine soulignant même l'insulte en s'y ravisant théâtralement...
Le Président de la Fédération de Russie, dégoûté de l'ambiance méphitique de ses "partenaires" et préférant ne pas s'abaisser à cautionner plus longtemps ce cirque hypocrite et infâme, laisse les sales gosses se bâfrer entre faquins et repart vers la Mère Patrie...
Sur le tarmac cependant, cet homme aux hautes responsabilités, que des cuistres ont tenté d'humilier, sait prendre le temps de remercier l'escorte qui a assuré sa sécurité sur le trajet de l'aéroport... Là où notre président ne voit que des larbins à leur service le Président de la Russie lui sait reconnait l'élite d'une nation, des hommes prêt à se sacrifier pour leur mission et leur pays...
Sans nul doute (en dehors des représentants de la BRICS) que cette poignée de main restera la plus chaleureuse et sincère que Vladimir Poutine ait réalisé durant ce "bas fond" de Brisbane...
Respect à ce vrai commandeur sachant être attentif aux hommes ayant l'honneur de le servir même quelques minutes !
C'est l'histoire de "P.L." un abruti de journaliste (désolé mais c'est le mot le plus poli que j'ai trouvé) qui, dans une dépêche de l'AFP (Association des Fripons Propagandistes?), toute honte bue est prêt à sortir n'importe quelle billevesée du moment qu'elle flatte la russophobie épidermique de ses employeurs, et d'accuser le Président Poutine d'avoir "dragué la première dame chinoise" !
Evidemment la diffamation a été reprise illico en copié collé par tous les décérébrés de la merdiacratie occidentale, trop heureux de pouvoir insulter le Président de la Fédération de Russie..
Mais cet outrage n'est pas seulement révélateur de l'inaptitude servile des faquins médiatiques, il est symptomatique également d'un Occident décadent qui abandonne ses valeurs jusqu’à les bafouer !
En effet que voyons nous :
D'un côté un galant homme, le Président Vladimir Poutine, un homme éduqué, offrant par des gestes attentionnés l'exemplarité d'un héritage civilisationnel européen, assumé et défendu.
De l'autre coté, des goujats, narcissique Cameron ou boulimique Hollande, dignes représentants d'une société individualiste, cupide et matérialiste qui ne pensent qu'à leur paraître ou leur ventre...
Ici, et à titre de comparaison, tandis que le britannique Cameron est affolé par sa cravate mouillée, Poutine le russe couvre l'allemande Merkel de son manteau. Et quant à notre bouffon national, il se précipite tel un clébard sur son assiette avant que son invitée qui est une femme, une personne âgée et accessoirement la reine d'Angleterre ne soit encore assise à sa table...
Et si certains tartuffes clabaudent que ces gestes et protocoles courtois sont désuets et d'un âge révolu, je leur répondrai qu'ils sont au contraire l'expression de la Tradition, ce "murmure des temps anciens et du futur" comme disait Dominique Venner, ces us et coutumes qui marquent la différence entre un civilisé et un barbare...
Mais il est vrai aussi que la galanterie, qui est l'expression esthétique d'une éthique civilisationnelle, relève aussi et surtout d'une noblesse et d'un désintéressement qui sont complètement hors de portée des faquins prétendant nous représenter...
Quant à eux, la seule chose qu'ils méritent qu'on leur tende c'est la corde d'une potence !
Erwan Castel
Vladimir Poutine,
un grand homme qui sait s'agenouiller avec respect
Ce 11 novembre, mes pensées vont vers les soldats français, qui, appelés dans les guerres nationales du passé ou volontaires dans les guerres de libération du présent, ont défendu et défendent toujours avec honneur les valeurs fondatrices de l'Europe...
Florent Pagny : Le Soldat
Le 11 novembre au milieu des zombies noyés dans leurs écrans téléphoniques narcissiques, lorsque je pense au chemin de sang parcouru depuis 1 siècle je me demande : pourquoi ?
Et sur les rives tropicales de Guyane, mon regard se perd vers le Levant, comme si au delà de la ligne confuse du ciel et de l'océan, je cherchais cette "ligne bleue des Vosges" qui scandait les histoires familiales de ma jeunesse...
Cette année, le 11 novembre résonne différemment dans mon esprit et se mélangent en continuité les images usées par les larmes des "poilus" de la Grande Guerre et ceux des miliciens du Donbass attendant à leur tour l'assaut dans les fracas des explosions...
Et de me demander s'il y a vraiment eu un vainqueur dans les deux dernières boucheries mondiales, car 1 siècle après la "Der des Ders", les forêts de marbre des cimetières militaires continuent à sortir de la terre ensanglantée...
1914 : Appelés de l'Armée française engagé dans l'Est de la France
En 1914 s'ouvrait le siècle des "Orages d'acier", frappant au delà des armées la terre, les populations et leurs infrastructures de vie...
Une guerre nouvelle était née dans les tranchées boueuses de la Somme et de Verdun, et "cette continuité de la politique par d'autres moyens" (Carl Von Clausewitz) par sa matrice moderne mécanisée allait prendre une dimension nouvelle, industrielle tant dans ses moyens que ses conséquences...
Un siècle plus tard, dans cette Europe dépecée par les traités vengeurs méprisant l'Histoire et la bipolarisation de la guerre froide capturant les peuples, le canon gronde à nouveau dans les plaines du Donbass de tradition stratégique ...
Pourquoi ?
L'Homme n'a-t'il donc rien retenu de ses blessures encore douloureuses ?
Peut-être aussi parce que le Monde a changé et que nos valeurs fondatrices ont été abandonnées par la bourgeoisie dominante ...
2014, autre siècle, autre millénaire pourrait-on dire, mais surtout autres valeurs et donc autre guerre pour laquelle même les règles ont été redéfinies jusqu'à refuser de lui reconnaître sa propre nature... Car avec le pouvoir de l'argent, les financiers gouvernant le monde, ce n'est plus comme l'écrivait Von Clausewitz, de la Politique que la guerre est devenue le prolongement aujourd'hui, mais bien de l'Economie !
Et c'est là que "le serpent se mord la queue" car une économie qui se nourrit de la guerre de manière causale en devient dépendante et meurt si la paix revient !
La guerre qui menace à nouveau le vieux continent n'est qu'une guerre de préemption économique menée par un Nouvel Ordre Mondial exsangue qui sursoit à son effondrement en s'abreuvant comme un vampire sur de nouvelles victimes...
Depuis le chute du Mur et la fin de la "Guerre Froide" (qui avait au mois l'avantage de geler l'impérialisme occidental), le l'économie mondialiste dans le crescendo de sa fuite en avant s'est enfoncée dans une "paix chaude" à travers des "guerres de préemption" de plus en plus meurtrières.
Et depuis que l'Occident suicidaire consomme plus qu'il ne produit il engage des nouvelles guerres les cachant derrière la bannière des nouvelles croisades des Droits de l'Homme et de la Démocratie... Pour capturer de nouvelles ressources et de nouveaux esclaves, les incendiaires étasuniens et leurs laquais européens bombardent "humanitairement" les champs de pétrole de gaz, de charbon, d'Uranium etc... des derniers pays "non alignés" semant le chaos avant d'y vouloir installer la servitude moderne: Kosovo, Irak, Afghanistan, Libye, Egypte, Syrie, Mali, Ukraine, pour ne citer quelques uns des feux criminels allumés par nos démocraties pacifiques...
Un siècle après 1914 le canon gronde à nouveau à l'horizon européen et il n'est pas prêt de se taire car il est la perfusion qui maintient en vie une gouvernance mondialiste moribonde.
Dans les tranchées de Novorossiya est né le rêve d'un monde nouveau, libéré de la dictature mondialiste des vampires de la finance internationale... Si la guerre est différente, le combat reste le même et les hommes qui se battent à un siècle d'intervalle dans les ruines de l'aéroport ou les tranchées de Verdun ont leurs coeurs serrés par la même peur de mourir et le même rêve de liberté !
Honorer les morts de la Grande Guerre, c'est aussi et surtout soutenir ceux qui aujourd'hui, les armes à la mains luttent pour que leur sacrifice n'ait pas été vain !
Erwan Castel
2014 : Volontaires français des Forces Armées de Novorossiya engagés dans le Donbass
Profitant perfidement des accords de Minsk, au mois d'octobre les soudards de Kiev ont enfoncé la ligne de front dans le secteur de Debalcevo, carrefour routier et ferroviaire stratégique situé entre Donetsk et Lugansk.
Ce secteur est un objectif important pour les 2 camps et de violents combats s'y déroulent depuis plusieurs jours...
Pour les forces ukrainiennes
Debalcevo est un "saillant" trop important pour être réduit facilement en "chaudron" et en le maintenant ouvert et alimenté par les voies d'approvisionnement logistiques venant du Nord,Kiev en fait un "saillant" menaçant les flancs des milices républicaine jusqu'à pouvoir y déclencher des offensives vers Donetsk à l'Ouest ou Lugansk à l'Est et surtout vers le Sud Est pour couper le sanctuaire séparatiste et atteindre la frontière russe pour ensuite isoler les 2 républiques.
Si l'assaut direct sur les bastions réclame des moyens gigantesques et provoquerait des pertes considérables, en revanche le terrain de Debalcevo est plus propice au déploiement et manœuvres d'un corps blindé et à le réalisation d'appuis terrestres ou aériens.
On peut imaginer que le scénario suivant serait à la portée de l'armée ukrainienne.
1/ Après avoir fixé les réserves séparatistes avec des reconnaissances offensives sur l'ensemble de la ligne de front, de Mariupol à Lugansk, les ukrainiens déclencheraient un offensive blindée dans le poche de Debalcevo en direction du Sud, vers la frontière russe. Cette offensive doit être le plus rapide possible.
2/ Dès la rupture du front nord, une 2ème offensive depuis le secteur de Mariupol vers l'Est seraient engager pour bloquer les renforts éventuels qui pourraient remonter de ce secteur vers Debalcevo, et faire la jonction avec le corps blindé Nord.
3/ Une sécurisation du couloir serait réalisé avec une réduction des poches de résistance ukrainiennes par des unités d'infanterie et d'appuis (génie et artillerie) cette phase est la plus importante pour capitaliser une offensive qui risque d'être coûteuse en hommes et matériels, et demande une réserve et une logistique considérable.
Les objectifs d'une telle poussée vers le sud sur 50 km aurait pour conséquences
- de séparer Donetsk de Lugansk sur le territoire de Novorossiya
- de reprendre le contrôle de postes frontières ouverts depuis des mois
- d'encercler le bastion de Donetsk, objectif principal de la guerre et l'isoler de ses réseaux logistiques.
La clé du succès d'une telle opération est la capacité de mobiliser rapidement une force blindée importante, soutenue par une artillerie mobile capable de réaliser des appuis massifs.
Ce type d'opération pour réussir doit être un "schwerpunkt" mobilisant des moyens mécanisés importants, une réserve de consolidation mais aussi et surtout une organisation de commandement de haut niveau opérationnel. Et dans ce dernier domaine, vu l'état de l'armée ukrainienne, tant au niveau de sa désorganisation que de sa motivation... monter une telle opération n'est pas gagné...
Pour les Forces Armées de Novorossiya,
Reprendre le contrôle de Debalcevo permettrait :
- De libérer la liaison Nord entre ses deux bastions (actuellement c'est l'axe plus sud passant par Krasnyi Luch qui est utilisé)
- D'éloigner les villes d'une menace sur leurs flancs et de redéployer des unités sur des secteurs "plus chauds" (Au Nord et Sud Ouest de Donetsk par exemple)
- De créer un nouveau et important "chaudron" si l'axe logistique Nord (E40) reliant Debalcevo à Slaviansk est coupé et sécurisé. Ce chaudron offrirait aux FAN une victoire majeure et permettrait de récupérer certainement un parc important de blindés et d'artillerie.
Combats dans le secteur de Nikishino le 7 novembre 2014
Ces derniers jours le saillant de Debalcevo connaît une recrudescence des reconnaissances offensives ukrainiennes vers le Sud. Nikishino est une localité au Sud-Est de Debalcevo et qui est aussi un verrou bloquant la poussée ukrainienne vers Krasnyi Luch et l'axe logistique républicain Sud.
Si Donetsk est la pierre angulaire de la ligne de front, Debalcevo en est un pilier majeur qui peut décider du sort de la bataille...
Philippe Vartan Melkissedec, est ukrainien né à Kharkov d'origine arménienne par son père, personnage public, écrivain, poète, réalisateur, compositeur, chanteur, il a rejoint dès les premières heures l'opposition à la dictature de Kiev, horrifié par les crimes commis par elle au nom de la démocratie, et soutenus par les puissances étasuniennes... Sources de la vidéo - Site "YOUTUBE, le lien : ICI
Aujourd'hui, jour anniversaire du massacre d'Odessa (2 mai), se déroule un scrutin important pour la Novorossiya mais aussi pour l'Europe !
Les républiques autoproclamées de Donetsk et Lugansk élisent leur gouvernants sous les bombes ukrainiennes...
La Russie, respectueuse du droit international et de celui des peuples à disposer d'eux mêmes, a valider ses élections (comme elle l'avait fait précédemment avec celles de la Crimée comme aussi de l'Ukraine).
Les parrains occidentaux de la junte de Kiev, quant à eux ne peuvent que protester énergiquement mais symboliquement empêtrés dans leurs contradictions d'intérêts et de moyens mais continuer cependant à nous montrer ici leur mépris pour l'expression des peuples.
Les prochaines heures seront décisives :
- Soit le gouvernement ukrainien du "Piètre" Porochenko accepte le scrutin des régions séparatistes reconnues ainsi de facto, et trahissant ses engagements auprès des partis bandéristes (Svoboda et Prayvi Sector) il risque probablement une nouvelle insurrection et un coup d'Etat radical.
- Soit comme promis, Kiev lance une offensive militaire de la dernière chance pour soumettre le Donbass, mais avec une armée qui n'a ni l'équipement, ni l'effectif et surtout pas le moral de s'engager dans les bastions urbains tenus par les miliciens il ne peut réaliser à part des bombardements punitifs que des assauts meurtriers pour son armée condamnée à une défaite fatale au pouvoir.
Donc dans les 2 cas, le gouvernement Porochenko est condamné !
Sauf si, dans un coup de folie suicidaire, le nouveau maître de Kiev tente, via des groupuscules fanatiques encadrés par des "contractors" de la CIA une provocation majeure (dans le Donbass ou en Crimée par exemple) provoquant la Russie à une intervention légitime ou humanitaire mais déclenchant une intervention militaire de l'OTAN, sauvant son régime ...
Mais quel pays occidental aujourd'hui, pour protéger les intérêts des financiers new-yorkais est prêt à envoyer ses soldats se frotter aux gardiens de l'Empire russe ?...
L'Heure de la libération de La Novorossiya de Karkhov à Odessa a sonné, elle marquera, depuis la chute du mur de Berlin, le premier coup d'arrêt à l'impérialisme hégémonique étasunien en Europe et la reconquête par les peuples d'Europe de leur légitimité et de la paix !
En tout cas, je le souhaite, espérant encore au fond de mon coeur que la raison de de l'Histoire et l'intelligence de la Civilisation sont encore assez fortes pour s'opposer à la folie cupide...
Erwan Castel
DERNIÈRE MINUTE.... publiée initialement sur le groupe FB "Soutien à la rébellion du Donbass"
"PRÉSENT !" : LA RÉPONSE DU DONBASS A LA MENACE DE KIEV !
Dans les villes bombardées depuis 5 mois, le peuple courageux du Donbass menacé hier d'être "sévèrement puni" en cas de participation au scrutin organisé par les républiques autoproclamées de Novorossiya a décidé de défier le "Piètre" Porochenko, lui qui a été si misérablement élu récemment...
Dés les premières heures, a quelques kilomètres du front et sous la menace des artilleurs ukrainiens, les femmes et les hommes de Novorossiya sont venus par milliers, montrer qu'ils étaient maîtres de leur destinée !
L’ordre mondial : de nouvelles règles ou un jeu sans règles ?
Le Président Vladimir Poutine a pris part à la dernière séance plénière de la XIe session du Club International de Discussion Valdaï, son discours le 24 octobre 2014, dans son contenu et dans le contexte géopolitique actuel avec les conflits syrien, Irakien et Ukrainien revêt une dimension historique !
Discours du Président Vladimir Poutine, s/t français:
Cette année, 108 experts, historiens et analystes politiques originaires de 25 pays, dont 62 participants étrangers, ont pris part aux travaux du Club.
La réunion plénière a présenté une synthèse des travaux du Club au cours des trois journées précédentes, qui ont été consacrées à l’analyse des facteurs d’érosion du système actuel des institutions et des normes du droit international.
Retranscription :
Chers collègues, Mesdames et Messieurs, chers amis,
C’est un plaisir de vous accueillir à la XIe réunion du Club Valdaï.
Il a déjà été mentionné que le Club a de nouveaux co-organisateurs cette année. Ils comprennent des organisations non gouvernementales russes, des groupes d’experts et de grandes universités. Il a également été suggéré d’élargir les discussions à des questions qui ne sont pas seulement liées à la Russie elle-même, mais aussi à la politique et à l’économie mondiales.
J’espère que ces changements dans l’organisation et le contenu des sessions renforceront l’influence du Club en tant que forum de discussion et d’experts de premier plan. Dans le même temps, j’espère que « l’esprit de Valdaï » sera conservé – cette atmosphère libre et ouverte, cette opportunité d’exprimer toutes sortes d’opinions très différentes et franches.
Permettez-moi de dire à cet égard que je ne vais pas vous décevoir et que je vais parler directement et franchement. Certains de mes propos pourront sembler un peu trop rudes, mais si nous ne parlons pas directement et honnêtement de ce que nous pensons vraiment, alors il est absolument inutile de tenir de telles réunions. Il serait préférable, dans ce cas, de se contenter des rencontres diplomatiques, où personne ne dit rien qui ait une véritable portée et, reprenant les paroles d’un célèbre diplomate, où vous vous rendez compte que les diplomates ont une langue faite pour ne pas dire la vérité.
Nous nous réunissons pour d’autres raisons. Nous nous réunissons pour nous parler franchement. Nous avons besoin d’être directs et francs aujourd’hui, non pas pour s’envoyer des piques, mais afin de tenter de faire la lumière sur ce qui se passe dans le monde, d’essayer de comprendre pourquoi le monde est de moins en moins sûr et de plus en plus imprévisible, et pourquoi les risques augmentent partout autour de nous.
Les débats d’aujourd’hui se sont tenus sous le thème : De nouvelles règles ou un jeu sans règles ? Je pense que cette formule décrit avec précision le tournant historique que nous avons atteint aujourd’hui et le choix auquel nous sommes tous confrontés. Bien sûr, il n’y a rien de nouveau dans l’idée que le monde est en train de changer très rapidement. Je sais que c’est quelque chose dont vous avez parlé durant les échanges d’aujourd’hui. Il est certainement difficile de ne pas remarquer les transformations dramatiques dans la politique mondiale et dans l’économie, dans la vie publique, dans l’industrie, l’information et les technologies sociales.
Permettez-moi de vous demander dès maintenant de me pardonner si j’en viens à répéter ce que certains des participants à la discussion ont déjà dit. C’est pratiquement inévitable. Vous avez déjà eu des discussions détaillées, mais je vais exposer mon point de vue. Il coïncidera avec le point de vue des participants sur certains points et divergera sur d’autres.
Tandis que nous analysons la situation d’aujourd’hui, n’oublions pas les leçons de l’histoire. Tout d’abord, les changements dans l’ordre mondial – et tout ce que nous voyons aujourd’hui constitue des événements de cette ampleur – ont généralement été accompagnés sinon par une guerre et des conflits à l’échelle mondiale, du moins par des chaînes de conflits locaux intenses. Deuxièmement, la politique mondiale est avant tout une question de leadership économique, de guerre et de paix, avec une dimension humanitaire, incluant les droits de l’homme.
Aujourd’hui, le monde est plein de contradictions. Nous devons être francs en nous demandant mutuellement si nous avons un filet de sécurité fiable et bien en place. Malheureusement, il n’y a aucune garantie et aucune certitude que le système actuel de sécurité mondiale et régionale soit en mesure de nous protéger des bouleversements. Ce système a été sérieusement affaibli, fragmenté et déformé. Les organisations internationales et régionales de coopération politique, économique, et culturelle traversent également des temps difficiles.
Oui, un grand nombre des mécanismes actuels visant à assurer l’ordre mondial ont été créés il y a très longtemps, y compris et surtout dans la période suivant immédiatement la Seconde Guerre mondiale. Permettez-moi de souligner que la solidité du système créé à l’époque reposait non seulement sur l’équilibre des forces et les droits des pays vainqueurs, mais aussi sur le fait que les « pères fondateurs » de ce système se respectaient mutuellement, n’essayaient pas de mettre la pression sur les autres, mais tentaient de parvenir à des accords.
L’essentiel est que ce système doit se développer, et malgré ses diverses lacunes, il doit au moins être capable de maintenir les problèmes mondiaux actuels dans certaines limites et de réguler l’intensité de la concurrence naturelle entre les nations.
Je suis convaincu que nous ne pouvions pas prendre ce mécanisme de freins et contrepoids que nous avons construit au cours des dernières décennies, parfois avec les plus grands efforts et difficultés, et tout simplement le détruire sans rien reconstruire à sa place. Sinon, nous serions laissés sans instruments autres que la force brute.
Ce que nous devions faire était de procéder à une reconstruction rationnelle et de l’adapter aux nouvelles réalités du système des relations internationales.
Mais les Etats-Unis, s’étant eux-mêmes déclarés vainqueurs de la Guerre Froide, n’en voyaient pas le besoin. Au lieu d’établir un nouvel équilibre des forces, essentiel pour maintenir l’ordre et la stabilité, ils ont pris des mesures qui ont jeté le système dans un déséquilibre marqué et profond.
La Guerre Froide a pris fin, mais elle n’a pas pris fin avec la signature d’un traité de paix comprenant des accords clairs et transparents sur le respect des règles existantes ou la création d’un nouvel ensemble de règles et de normes. Cela a créé l’impression que les soi-disant « vainqueurs » de la Guerre Froide avaient décidé de forcer les événements et de remodeler le monde afin de satisfaire leurs propres besoins et intérêts. Lorsque le système actuel des relations internationales, le droit international et les freins et contrepoids en place faisaient obstacle à ces objectifs, ce système été déclaré sans valeur, obsolète et nécessitant une démolition immédiate.
Pardonnez l’analogie, mais c’est la façon dont les nouveaux riches se comportent quand ils se retrouvent tout à coup avec une grande fortune, dans ce cas sous la forme d’un leadership et d’une domination mondiale. Au lieu de gérer leur patrimoine intelligemment, pour leur propre bénéfice aussi bien sûr, je pense qu’ils ont commis beaucoup de folies.
Nous sommes entrés dans une période de différentes interprétations et de silences délibérés dans la politique mondiale. Le droit international a maintes fois été forcé de battre en retraite, encore et encore, par l’assaut impitoyable du nihilisme légal. L’objectivité et la justice ont été sacrifiées sur l’autel de l’opportunisme politique. Des interprétations arbitraires et des évaluations biaisées ont remplacé les normes juridiques. Dans le même temps, l’emprise complète sur les médias de masse mondiaux ont rendu possible, quand on le désirait, de présenter le blanc comme noir et le noir comme blanc.
Dans une situation où vous aviez la domination d’un pays et de ses alliés, ou plutôt de ses satellites, la recherche de solutions globales s’est souvent transformée en une tentative d’imposer ses propres recettes universelles. Les ambitions de ce groupe sont devenues si grandes qu’ils ont commencé à présenter les politiques qu’ils concoctaient dans leurs corridors du pouvoir comme le point de vue de l’ensemble de la communauté internationale. Mais ce n’est pas le cas.
La notion même de « souveraineté nationale » est devenue une valeur relative pour la plupart des pays. En essence, ce qui était proposé était cette formule : plus la loyauté de tel ou tel régime en place envers le seul centre de pouvoir dans le monde est grande, plus grande sera sa légitimité.
Nous aurons une discussion libre après mon propos et je serai heureux de répondre à vos questions et je tiens également à utiliser mon droit à vous poser des questions. Que personne n’hésite à essayer de réfuter les arguments que je viens d’exposer lors de la discussion à venir.
Les mesures prises contre ceux qui refusent de se soumettre sont bien connues et ont été essayées et testées de nombreuses fois. Elles comprennent l’usage de la force, la pression économique et la propagande, l’ingérence dans les affaires intérieures, et les appels à une sorte de légitimité « supra-légale » lorsqu’ils ont besoin de justifier une intervention illégale dans tel ou tel conflit ou de renverser des régimes qui dérangent. Dernièrement, nous avons de plus en plus de preuves que le chantage pur et simple a également été utilisé en ce qui concerne un certain nombre de dirigeants. Ce n’est pas pour rien que « Big Brother » dépense des milliards de dollars pour tenir sous surveillance le monde entier, y compris ses propres alliés les plus proches.
Demandons-nous à quel point nous sommes à l’aise avec tout cela, à quel point nous sommes en sécurité, combien nous sommes heureux de vivre dans ce monde, à quel degré de justice et de rationalité il est parvenu. Peut-être n’avons-nous pas de véritables raisons de nous inquiéter, de discuter et de poser des questions embarrassantes ? Peut-être que la position exceptionnelle des États-Unis et la façon dont ils mènent leur leadership est vraiment une bénédiction pour nous tous, et que leur ingérence dans les événements du monde entier apporte la paix, la prospérité, le progrès, la croissance et la démocratie, et nous devrions peut-être seulement nous détendre et profiter de tout cela ?
Permettez-moi de dire que ce n’est pas le cas, absolument pas le cas.
Un diktat unilatéral et le fait d’imposer ses propres modèles aux autres produisent le résultat inverse. Au lieu de régler les conflits, cela conduit à leur escalade ; à la place d’États souverains et stables, nous voyons la propagation croissante du chaos ; et à la place de la démocratie, il y a un soutien pour un public très douteux allant de néo-fascistes avoués à des islamistes radicaux.
Pourquoi soutiennent-ils de tels individus ? Ils le font parce qu’ils décident de les utiliser comme instruments dans la voie de la réalisation de leurs objectifs, mais ensuite, ils se brûlent les doigts et font marche arrière. Je ne cesse jamais d’être étonné par la façon dont nos partenaires ne cessent de marcher sur le même râteau, comme on dit ici en Russie, c’est-à-dire de faire les mêmes erreurs encore et encore.
Ils ont jadis parrainé des mouvements islamistes extrémistes pour combattre l’Union soviétique. Ces groupes se sont formés au combat et aguerris en Afghanistan, et ont plus tard donné naissance aux Talibans et à Al-Qaïda. L’Occident les a sinon soutenus, du moins a fermé les yeux sur cela, et, je dirais, a fourni des informations et un soutien politique et financier à l’invasion de la Russie et des pays de la région d’Asie centrale par les terroristes internationaux (nous ne l’avons pas oublié). C’est seulement après que des attaques terroristes horribles aient été commises sur le sol américain lui-même que les États-Unis ont pris conscience de la menace collective du terrorisme. Permettez-moi de vous rappeler que nous avons été le premier pays à soutenir le peuple américain à l’époque, le premier à réagir comme des amis et partenaires après la terrible tragédie du 11 Septembre.
Au cours de mes conversations avec les dirigeants américains et européens, je parlais toujours de la nécessité de lutter ensemble contre le terrorisme, de le considérer comme un défi à l’échelle mondiale. Nous ne pouvons pas nous résigner et accepter cette menace, nous ne pouvons pas la couper en morceaux séparés à l’aide du deux poids deux mesures. Nos partenaires ont exprimé leur accord, mais après quelques temps, nous nous sommes retrouvés au point de départ. Ce fut d’abord l’opération militaire en Irak, puis en Libye, qui a été poussée au bord du gouffre. Pourquoi la Libye a-t-elle été réduite à cette situation ? Aujourd’hui, c’est un pays en danger de démantèlement et qui est devenu un terrain d’entraînement pour les terroristes.
Seule la détermination et la sagesse de la direction égyptienne actuelle a sauvé ce pays arabe clé du chaos et de l’emprise des terroristes. En Syrie, comme par le passé, les États-Unis et leurs alliés ont commencé à financer et armer directement les rebelles et leur ont permis de remplir leurs rangs de mercenaires provenant de divers pays. Permettez-moi de vous demander où ces rebelles obtiennent leur argent, leurs armes et leurs spécialistes militaires ? D’où tout cela vient-il ? Comment l’Etat Islamique notoire a-t-il réussi à devenir un groupe aussi puissant, de fait une véritable force armée ?
Quant aux sources de financement, aujourd’hui, l’argent ne vient plus seulement de la drogue, dont la production a augmenté non pas de quelques points de pourcentage mais dans des proportions considérables depuis que les forces de la coalition internationale sont intervenues en Afghanistan. Vous êtes au courant de cela. Les terroristes obtiennent également de l’argent en vendant du pétrole. Le pétrole est produit dans le territoire contrôlé par les terroristes, qui le vendent à des prix de dumping, le produisent et le transportent. Mais d’autres achètent ce pétrole, le revendent, et font du profit, sans penser au fait qu’ils financent ainsi les terroristes qui pourraient venir tôt ou tard sur leur propre sol et semer la destruction dans leur propre pays.
Où trouvent-ils les nouvelles recrues ? En Irak, après que Saddam Hussein ait été renversé, les institutions de l’État, y compris l’armée, ont été laissés en ruines. Nous avons dit, à l’époque, soyez très, très prudents. Vous mettez les gens à la rue, et que vont-ils y faire ? N’oubliez pas que légitimement ou non, ils faisaient partie de la direction d’une grande puissance régionale, et en quoi est-ce que vous les transformez maintenant ?
Quel fut le résultat ? Des dizaines de milliers de soldats, d’officiers et d’anciens militants du parti Baas se sont retrouvé à la rue et ont aujourd’hui rejoint les rangs des rebelles. Peut-être cela explique-t-il pourquoi l’Etat islamique s’est avéré si efficace. En termes militaires, il agit très efficacement et il a certains cadres très compétents. La Russie a mis en garde à plusieurs reprises sur les dangers des actions militaires unilatérales, des interventions dans les affaires des Etats souverains, et des flirts avec les extrémistes et les radicaux. Nous avons insisté pour que les groupes luttant contre le gouvernement syrien central, surtout l’Etat islamique, soient inscrits sur les listes des organisations terroristes. Mais avons-nous vu le moindre résultat ? Nous avons lancé des appels en vain.
Nous avons parfois l’impression que nos collègues et amis sont constamment aux prises avec les conséquences de leurs propres politiques, et qu’ils dépensent tous leurs efforts dans le traitement des risques qu’ils ont eux-mêmes créés, en payant un prix de plus en plus élevé.
Chers collègues,
Cette période de domination unipolaire a démontré de manière convaincante que le fait d’avoir un seul centre de pouvoir ne rend pas les processus mondiaux plus faciles à gérer. Au contraire, ce type de construction instable a montré son incapacité à lutter contre les menaces réelles telles que les conflits régionaux, le terrorisme, le trafic de drogue, le fanatisme religieux, le chauvinisme et le néo-nazisme. Dans le même temps, il a ouvert une large voie aux fiertés nationales exacerbées, à la manipulation de l’opinion publique et à la brutalisation et à l’oppression des faibles par les forts.
Essentiellement, le monde unipolaire est tout simplement un moyen de justifier la dictature sur les individus et les nations. Le monde unipolaire s’est avéré un fardeau trop rude, trop lourd et trop ingérable même pour son chef auto-proclamé. Des commentaires ont été faits dans ce sens juste avant mon intervention, et je suis entièrement d’accord avec eux. Voilà pourquoi nous voyons, en cette nouvelle étape de l’histoire, des tentatives de recréer un semblant de monde quasi-bipolaire en tant que modèle commode pour perpétuer le leadership américain. Peu importe qui prend la place du centre du mal dans la propagande américaine, peu importe qui remplace l’ex-l’URSS en tant que principal adversaire. Cela pourrait être l’Iran, en tant que pays qui cherche à acquérir la technologie nucléaire, la Chine, en tant que plus grande économie mondiale, ou la Russie, en tant que superpuissance nucléaire.
Aujourd’hui, nous assistons à de nouveaux efforts pour fragmenter le monde, dessiner de nouvelles lignes de clivage, réunir des coalitions qui ne sont pas façonnées pour quelque chose mais dirigées contre quelqu’un, qui que ce soit, pour créer l’image d’un ennemi comme ce fut le cas pendant les années de Guerre Froide, et s’emparer du droit à ce leadership, ou diktat si vous préférez. La situation était présentée de cette façon au cours de la Guerre Froide. Nous savons tous cela et nous le comprenons bien. Les Etats-Unis ont toujours dit à leurs alliés : « Nous avons un ennemi commun, un ennemi terrible, le centre du mal, et nous vous protégeons, vous nos alliés, de cet ennemi, et nous avons donc le droit de vous donner des ordres, de vous forcer à sacrifier vos intérêts politiques et économiques et à payer votre quote-part des coûts de cette défense collective, mais nous serons les responsables de tout cela bien sûr. » En bref, nous voyons aujourd’hui des tentatives, dans un monde nouveau et changeant, de reproduire les modèles familiers de la gestion globale, et tout cela de manière à garantir aux États-Unis leur situation exceptionnelle et à récolter des dividendes politiques et économiques.
Mais ces tentatives sont de plus en plus déconnectées de la réalité et sont en contradiction avec la diversité du monde. Des mesures de ce genre créent inévitablement des confrontations et provoquent des contre-mesures, et ont pour résultat l’effet inverse de ce qui était souhaité. Nous voyons ce qui se passe quand la politique commence imprudemment à s’ingérer dans l’économie et que la logique des décisions rationnelles cède la place à la logique de confrontation, qui ne fait que nuire aux propres positions et intérêts économiques des pays en question, y compris les intérêts des entreprises nationales.
Les projets économiques communs et les investissements mutuels rapprochent objectivement les pays et contribuent à aplanir les problèmes actuels dans les relations entre Etats. Mais aujourd’hui, la communauté mondiale des affaires fait face à des pressions sans précédent de la part des gouvernements occidentaux. De quelles affaires, de quelles opportunités économiques ou de quel pragmatisme peut-on encore parler lorsque nous entendons des slogans tels que « la patrie est en danger », « le monde libre est menacé », et « la démocratie est en péril » ? Et tout le monde doit alors se mobiliser. Voilà à quoi ressemble une vraie politique de mobilisation.
Les sanctions sapent déjà les fondements du commerce mondial, les règles de l’OMC et le principe de l’inviolabilité de la propriété privée. Ils portent un coup dangereux au modèle libéral de la mondialisation fondé sur les marchés, la liberté et la concurrence, qui, permettez-moi de le souligner, est précisément un modèle qui a avant tout bénéficié aux pays occidentaux. Et maintenant, ils risquent de perdre la confiance en tant que gouvernants de la mondialisation. Nous devons nous demander, pourquoi était-ce nécessaire ? Après tout, la prospérité des États-Unis repose en grande partie sur la confiance des investisseurs et des détenteurs étrangers de dollars et de valeurs mobilières étasuniennes. Cette confiance est clairement mise à mal et des signes de désillusion quant aux fruits de la mondialisation sont maintenant visibles dans de nombreux pays.
Le précédent bien connu de Chypre et les sanctions pour des motifs politiques n’ont fait que renforcer la tendance à chercher à renforcer la souveraineté économique et financière et la volonté des pays ou de leurs groupes régionaux de trouver des moyens de se protéger contre les risques de pressions extérieures. Nous voyons déjà que de plus en plus de pays cherchent des moyens de devenir moins dépendants du dollar et mettent en place des systèmes financiers, de paiement et des monnaies de réserve alternatifs. Je pense que nos amis américains sont tout simplement en train de scier la branche sur laquelle ils sont assis. On ne peut pas mélanger la politique et l’économie, mais c’est ce qui se passe maintenant. J’ai toujours pensé et je pense encore aujourd’hui que les sanctions pour des motifs politiques sont une erreur qui nuira à tous, mais je suis sûr que nous reviendrons sur ce point.
Nous savons comment ces décisions ont été prises et qui exerçait les pressions. Mais permettez-moi de souligner que la Russie ne va pas perdre son calme, s’offenser ou venir mendier à la porte de quiconque. La Russie est un pays auto-suffisant. Nous allons travailler au sein de l’environnement économique international qui a pris forme, développer la production et la technologie nationales et agir de façon plus décisive pour mener à bien notre transformation. Les pressions de l’extérieur, comme cela a été le cas à plusieurs reprises par le passé, ne feront que consolider notre société, nous maintenir en éveil et nous amener à nous concentrer sur nos principaux objectifs de développement.
Bien sûr, les sanctions constituent un obstacle. Ils essaient de nous affaiblir par ces sanctions, d’entraver notre développement et de nous pousser à l’isolement politique, économique et culturel, en d’autres termes nous forcer à prendre du retard. Mais permettez-moi de rappeler encore une fois que le monde est un endroit très différent aujourd’hui. Nous n’avons pas l’intention de nous isoler de quiconque ou de choisir une sorte de voie de développement fermée, en essayant de vivre en autarcie. Nous sommes toujours ouverts au dialogue, y compris au sujet de la normalisation de nos relations économiques et politiques. Nous comptons ici sur l’approche et la position pragmatiques des milieux d’affaires dans les principaux pays.
Certains disent aujourd’hui que la Russie tournerait le dos à l’Europe – de tels propos ont probablement été tenus ici aussi lors des discussions – et rechercherait de nouveaux partenaires commerciaux, surtout en Asie. Permettez-moi de dire que ce n’est absolument pas le cas. Notre politique active dans la région Asie-Pacifique n’a pas commencé d’hier, et non en réponse aux sanctions, mais c’est une politique que nous suivons depuis maintenant un bon nombre d’années. Comme beaucoup d’autres pays, y compris les pays occidentaux, nous avons vu que l’Asie joue un rôle de plus en plus important dans le monde, dans l’économie et dans la politique, et nous ne pouvons tout simplement pas nous permettre d’ignorer ces développements.
Permettez-moi de dire encore une fois que tout le monde agit ainsi, et nous allons le faire nous aussi, d’autant plus qu’une grande partie de notre pays est géographiquement en Asie. Au nom de quoi devrions-nous ne pas faire usage de nos avantages concurrentiels dans ce domaine ? Ce serait faire preuve d’une vue extrêmement courte que de ne pas le faire.
Le développement des relations économiques avec ces pays et la réalisation de projets d’intégration communs créent aussi de grandes incitations pour notre développement national. Les tendances démographiques, économiques et culturelles actuelles suggèrent que la dépendance à une seule superpuissance va objectivement diminuer. C’est une chose que les experts européens et américains ont également évoqué dans leurs réunions et travaux.
Peut-être que l’évolution de la politique internationale sera le reflet de l’évolution que nous constatons dans l’économie mondiale, à savoir la concurrence intensive pour des niches spécifiques et des changements fréquents de dirigeants dans des domaines précis. Ceci est tout à fait possible.
Il ne fait aucun doute que des facteurs humanitaires tels que l’éducation, la science, la santé et la culture jouent un rôle plus important dans la concurrence mondiale. Cela a également un impact important sur les relations internationales, y compris parce que cette ressource douce (soft power) dépendra dans une large mesure des réalisations concrètes dans le développement du capital humain plutôt que des trucages sophistiqués de la propagande.
Dans le même temps, la formation d’un soi-disant monde polycentrique (je voudrais également attirer l’attention sur cela, chers collègues), en soi et d’elle-même, n’améliore pas la stabilité ; de fait, il est plus probable que ce soit l’inverse. L’objectif d’atteindre l’équilibre mondial est en train de devenir un casse-tête assez difficile, une équation à plusieurs inconnues.
Qu’est-ce que l’avenir nous réserve donc, si nous choisissons de ne pas respecter les règles – même si elles peuvent être strictes et peu pratiques – mais plutôt de vivre sans règles du tout ? Et ce scénario est tout à fait possible ; nous ne pouvons pas l’exclure, compte tenu des tensions dans la situation internationale. Beaucoup de prédictions peuvent déjà être faites, en tenant compte des tendances actuelles, et malheureusement, elles ne sont pas optimistes. Si nous ne créons pas un système clair d’engagements et d’accords mutuels, si nous ne construisons pas les mécanismes de gestion et de résolution des situations de crise, les symptômes de l’anarchie mondiale vont inévitablement s’accroître.
Aujourd’hui, nous voyons déjà une forte augmentation de la probabilité de tout un ensemble de conflits violents avec la participation directe ou indirecte des plus grandes puissances mondiales. Et les facteurs de risque comprennent non seulement les conflits multinationaux traditionnels, mais aussi l’instabilité interne dans différents États, surtout quand on parle de nations situées aux intersections des intérêts géopolitiques des grandes puissances, ou à la frontière de continents civilisationnels, culturels, historiques et économiques.
L’Ukraine, qui j’en suis sûr a été longuement évoquée et dont nous parlerons encore, est l’un des exemples de ces sortes de conflits qui affectent l’équilibre international des puissances, et je pense que ce ne sera certainement pas le dernier. De là émane la prochaine menace réelle de détruire le système actuel d’accords de contrôle des armements. Et ce processus dangereux a été initié par les Etats-Unis d’Amérique quand ils se sont unilatéralement retirés du Traité sur les missiles anti-balistiques (ABM) en 2002, puis se sont lancés dans la création de leur système global de défense antimissile et poursuivent aujourd’hui activement ce processus.
Chers collègues et amis,
Je tiens à souligner que nous ne sommes pas à l’origine de tout cela. Une fois de plus, nous glissons vers des temps où, au lieu de l’équilibre des intérêts et des garanties mutuelles, ce sera la peur et l’équilibre de la destruction mutuelle qui empêcheront les nations de se livrer à un conflit direct. En l’absence d’instruments juridiques et politiques, les armes deviennent encore une fois le point focal de l’ordre du jour mondial ; elles sont utilisées n’importe où et n’importe comment, sans la moindre sanction du Conseil de sécurité de l’ONU. Et si le Conseil de sécurité refuse de rendre de tels arrêts, alors on le condamne immédiatement comme un instrument dépassé et inefficace.
De nombreux États ne voient pas d’autres moyens d’assurer leur souveraineté qu’en obtenant leurs propres bombes. Cela est extrêmement dangereux. Nous insistons sur la nécessité de poursuivre les négociations ; nous ne sommes pas seulement en faveur de pourparlers, mais nous insistons sur la nécessité de poursuivre les pourparlers de réduction des arsenaux nucléaires. Moins nous aurons d’armes nucléaires dans le monde, mieux ce sera. Et nous sommes prêts à mener les discussions les plus sérieuses et les plus concrètes sur le désarmement nucléaire – mais seulement des discussions sérieuses sans aucun deux poids, deux mesures.
Qu’est-ce que je veux dire par là ? Aujourd’hui, de nombreux types d’armes de haute précision sont déjà assimilables à des armes de destruction massive en termes de capacité, et en cas de renonciation complète aux armes nucléaires ou de réduction radicale du potentiel nucléaire, les nations qui sont des leaders dans la création et la production de systèmes de haute précision auront un net avantage militaire. La parité stratégique sera perturbée, ce qui est susceptible d’entraîner de la déstabilisation. Le recours à une soi-disant première frappe préventive globale peut devenir tentant. En bref, les risques ne diminuent pas, mais s’intensifient.
La prochaine menace évidente est l’escalade plus avant de conflits ethniques, religieux et sociaux. De tels conflits sont dangereux non seulement en tant que tels, mais aussi parce qu’ils créent des zones d’anarchie, d’absence total de lois et de chaos autour d’eux, des lieux qui sont commodes pour les terroristes et les criminels, et où la piraterie, le trafic d’êtres humains et le trafic de drogue sont florissants.
D’ailleurs, nos collègues ont alors essayé de contrôler plus ou moins ces processus, d’exploiter les conflits régionaux et de concevoir des « révolutions colorées » en fonction de leurs intérêts, mais le génie s’est échappé de la lampe. Il semble que les pères de la théorie du chaos contrôlé eux-mêmes ne sachent plus quoi en faire ; il y a confusion dans leurs rangs.
Nous suivons de près les discussions à la fois au sein de l’élite dirigeante et de la communauté des experts. Il suffit de regarder les gros titres de la presse occidentale de l’année dernière. Les mêmes personnes sont appelées des combattants pour la démocratie, puis des islamistes ; d’abord, ils parlent de révolutions puis ils parlent d’émeutes et de soulèvements. Le résultat est évident : la propagation du chaos mondial.
Chers collègues,
Compte tenu de la situation mondiale, il est temps de commencer à se mettre d’accord sur des choses fondamentales. Ceci est d’une importance et d’une nécessité extrêmes ; cela vaudrait beaucoup mieux que de se retirer dans nos propres retranchements. Plus nous faisons face à des problèmes communs, plus nous nous trouvons dans le même bateau, pour ainsi dire. Et la manière sensée de trouver une issue réside dans la coopération entre les nations, les sociétés, dans le fait de trouver des réponses collectives aux défis croissants, et dans la gestion commune des risques. Certes, certains de nos partenaires, pour des raisons bien à eux, ne se remémorent cela que lorsque c’est dans leurs intérêts.
L’expérience pratique montre que les réponses communes aux défis ne sont pas toujours une panacée, et il faut que nous comprenions cela. En outre, dans la plupart des cas, elles sont difficiles à atteindre : il n’est pas facile de surmonter les différences dans les intérêts nationaux et la subjectivité de différentes approches, en particulier lorsqu’il s’agit de pays ayant des traditions culturelles et historiques différentes. Mais néanmoins, nous avons des exemples où, ayant des objectifs communs et agissant sur la base des mêmes critères, nous avons obtenu collectivement un réel succès.
Permettez-moi de vous rappeler la résolution du problème des armes chimiques en Syrie, et le dialogue de fond conséquent sur le programme nucléaire iranien, ainsi que notre travail sur les questions nord-coréennes, qui ont aussi connu des résultats positifs. Pourquoi ne pouvons-nous pas utiliser cette expérience à l’avenir pour relever les défis locaux et mondiaux ?
Quelle pourrait être la base juridique, politique, et économique pour un nouvel ordre mondial qui permettrait la stabilité et la sécurité, tout en encourageant une saine concurrence, et en ne permettant pas la formation de nouveaux monopoles qui entravent le développement ? Il est peu probable que quiconque puisse proposer dès à présent des solutions absolument exhaustives et prêtes à l’emploi. Nous aurons besoin de beaucoup de travail et de la participation d’un large éventail de gouvernements, d’entreprises mondiales, de la société civile, et de plates-formes d’experts telles que celle-ci.
Cependant, il est évident que les succès et les résultats réels ne sont possibles que si les participants clés des affaires internationales peuvent se mettre d’accord sur l’harmonisation des intérêts de base, sur le fait de s’imposer des limites raisonnables, et de donner l’exemple d’un leadership positif et responsable. Nous devons identifier clairement où se terminent les actions unilatérales et nous avons besoin de mettre en œuvre des mécanismes multilatéraux. Et dans le cadre de l’amélioration de l’efficacité du droit international, nous devons résoudre le dilemme entre les actions de la communauté internationale visant à assurer la sécurité et les droits de l’homme, et le principe de la souveraineté nationale et de la non-ingérence dans les affaires intérieures d’un État, quel qu’il soit.
Ces collisions mêmes conduisent de plus en plus à une interférence extérieure arbitraire dans des processus internes complexes, et encore et encore, ils provoquent des conflits dangereux entre les principaux acteurs mondiaux. La question de la préservation de la souveraineté devient presque primordiale dans le maintien et le renforcement de la stabilité mondiale.
De toute évidence, discuter des critères de l’utilisation de la force extérieure est extrêmement difficile. Il est pratiquement impossible de la séparer des intérêts des nations particulières. Cependant, il est beaucoup plus dangereux de rester dans une situation où il n’y a pas d’accords qui soient clairs pour tout le monde, et où des conditions claires pour l’ingérence nécessaire et légale ne sont pas fixées.
J’ajouterais que les relations internationales doivent être basées sur le droit international, qui lui-même doit reposer sur des principes moraux tels que la justice, l’égalité et la vérité. Peut-être le plus important est-il le respect de ses partenaires et de leurs intérêts. C’est une formule évidente, mais le fait de la respecter, tout simplement, pourrait changer radicalement la situation mondiale.
Je suis certain qu’avec une volonté réelle, nous pouvons restaurer l’efficacité du système international et des institutions régionales. Nous n’avons même pas besoin de reconstruire quelque chose de nouveau, à partir de zéro ; ce n’est pas une « terre vierge », d’autant plus que les institutions créées après la Seconde Guerre mondiale sont relativement universelles et peuvent être dotées d’un contenu moderne et adéquat pour gérer la situation actuelle.
Cela est vrai quant à l’amélioration du travail de l’ONU, dont le rôle central est irremplaçable, ainsi que celui de l’OSCE, qui, durant 40 ans, a démontré qu’elle était un mécanisme nécessaire pour assurer la sécurité et la coopération dans la région euro-atlantique. Je dois dire que même aujourd’hui, en essayant de résoudre la crise dans le sud-est de l’Ukraine, l’OSCE joue un rôle très positif.
À la lumière des changements fondamentaux dans l’environnement international, l’augmentation des désordres incontrôlables et des diverses menaces, nous avons besoin d’un nouveau consensus mondial des forces responsables. Il ne s’agit pas de conclure certaines transactions locales ou un partage des zones d’influence dans l’esprit de la diplomatie classique, ni d’assurer la domination globale et complète de quiconque. Je pense que nous avons besoin d’une nouvelle version de l’interdépendance. Nous ne devrions pas avoir peur de cela. Au contraire, c’est un bon instrument pour harmoniser les positions.
Ceci est particulièrement pertinent étant donné le renforcement et la croissance de certaines régions de la planète, processus qui nécessite objectivement l’institutionnalisation de ces nouveaux pôles, par la création de puissantes organisations régionales et l’élaboration de règles pour leur interaction. La coopération entre ces centres contribuerait sérieusement à la stabilité de la sécurité, de la politique et de l’économie mondiales. Mais afin d’établir un tel dialogue, nous devons partir du postulat selon lequel tous les centres régionaux et projets d’intégration qui se forment autour d’eux doivent avoir les mêmes droits au développement, afin qu’ils puissent se compléter mutuellement et que personne ne puisse artificiellement les forcer à entrer en conflit ou en opposition. De telles actions destructrices briseraient les liens entre les Etats, et les Etats eux-mêmes seraient soumis à des difficultés extrêmes, voire même à une destruction totale.
Je voudrais vous rappeler les événements de l’année dernière. Nous avions prévenu nos partenaires américains et européens que les décisions hâtives prises en coulisses, par exemple, sur l’association de l’Ukraine avec l’UE, étaient emplies de risques graves pour l’économie. Nous n’avons pas même évoqué les problèmes politiques ; nous n’avons parlé que de l’économie, en disant que de telles mesures, mises en place sans arrangements préalables, nuiraient aux intérêts de nombreux autres pays, dont la Russie – en tant que principal partenaire commercial de l’Ukraine –, et qu’un large débat sur ces questions était nécessaire. D’ailleurs, à cet égard, je vous rappelle que par exemple, les négociations sur l’adhésion de la Russie à l’OMC ont duré 19 ans. Ce fut un travail très difficile, et un certain consensus a finalement été atteint.
Pourquoi est-ce que je soulève cette question ? Parce qu’en mettant en œuvre ce projet d’association avec l’Ukraine, nos partenaires seraient venus à nous avec leurs biens et services par la porte arrière, pour ainsi dire, et nous n’avons pas donné notre accord pour cela, personne ne nous a rien demandé à ce sujet. Nous avons eu des discussions sur tous les sujets liés à l’association de l’Ukraine avec l’UE, des discussions persistantes, mais je tiens à souligner que notre action a été menée d’une manière tout à fait civilisée, en indiquant des problèmes possibles, et en soulignant les raisonnements et arguments évidents. Mais personne ne voulait nous écouter et personne ne voulait discuter. Ils nous ont simplement dit : ce ne sont pas vos affaires, point, fin de la discussion. Au lieu du dialogue global mais – je le souligne – civilisé que nous proposions, ils en sont venus à un renversement de gouvernement ; ils ont plongé le pays dans le chaos, dans l’effondrement économique et social, dans une guerre civile avec des pertes considérables.
Pourquoi ? Quand je demande à mes collègues pourquoi, ils n’ont plus de réponse ; personne ne dit rien. C’est tout. Tout le monde est désemparé, disant que ça c’est juste passé comme ça. Ces actions n’auraient pas dû être encouragées – cela ne pouvait pas fonctionner. Après tout (je me suis déjà exprimé à ce sujet), l’ancien président ukrainien Viktor Ianoukovitch avait tout signé, il était d’accord avec tout. Pourquoi ont-ils fait ça ? Dans quel but ? Est-ce là une manière civilisée de résoudre les problèmes ? Apparemment, ceux qui fomentent constamment de nouvelles « révolutions colorées » se considèrent comme de « brillants artistes » et ne peuvent tout simplement pas s’arrêter.
Je suis certain que le travail des associations intégrées, la coopération des structures régionales, doivent être construits sur une base transparente et claire ; le processus de formation de l’Union économique eurasienne est un bon exemple d’une telle transparence. Les États qui font partie de ce projet ont informé leurs partenaires de leurs plans à l’avance, en précisant les paramètres de notre association et les principes de son travail, qui correspondent pleinement aux règles de l’Organisation mondiale du commerce.
J’ajouterais que nous aurions également accueilli favorablement l’initiation d’un dialogue concret entre l’Eurasie et l’Union européenne. D’ailleurs, ils nous ont presque catégoriquement refusé cela, et il est également difficile d’en comprendre les raisons. Qu’est-ce qu’il y a de si effrayant à cela ?
Et bien sûr, avec un tel travail conjoint, on pourrait penser que nous devons nous engager dans un dialogue (j’ai évoqué cela à de nombreuses reprises et j’ai entendu l’accord de plusieurs de nos partenaires occidentaux, du moins en Europe) sur la nécessité de créer un espace commun pour la coopération économique et humanitaire s’étendant depuis l’Atlantique jusqu’à l’océan Pacifique.
Chers collègues,
La Russie a fait son choix. Nos priorités sont d’améliorer encore nos institutions démocratiques et notre économie ouverte, d’accélérer notre développement interne, en tenant compte de toutes les tendances modernes positives observées dans le monde, et en consolidant notre société sur la base des valeurs traditionnelles et du patriotisme.
Nous avons un agenda pacifique et positif, tourné vers l’intégration. Nous travaillons activement avec nos collègues de l’Union économique eurasienne, de l’Organisation de coopération de Shanghai, du BRICS et avec d’autres partenaires. Ce programme vise à renforcer les liens entre les gouvernements, pas à les fragiliser. Nous ne prévoyons pas de façonner des blocs ou de participer à un échange de coups.
Les allégations et déclarations selon lesquelles la Russie essaie d’établir une sorte d’empire, empiétant sur la souveraineté de ses voisins, n’ont aucun fondement. La Russie n’a pas besoin d’un quelconque rôle spécial ou exclusif dans le monde – je tiens à le souligner. Tout en respectant les intérêts des autres, nous voulons simplement que nos propres intérêts soient pris en compte et que notre position soit respectée.
Nous sommes bien conscients du fait que le monde est entré dans une ère de changements et de transformations globales, dans laquelle nous avons tous besoin d’un degré particulier de prudence et de la capacité à éviter toutes mesures irréfléchies. Dans les années suivant la guerre froide, les acteurs politiques mondiaux ont en quelque sorte perdu ces qualités. Maintenant, nous devons nous les rappeler. Sinon, les espoirs d’un développement stable et pacifique seront une illusion dangereuse, tandis que la crise d’aujourd’hui servira simplement de prélude à l’effondrement de l’ordre mondial.
Oui, bien sûr, j’ai déjà souligné que la construction d’un ordre mondial plus stable est une tâche difficile. Nous parlons d’une tâche longue et difficile. Nous avons réussi à élaborer des règles pour l’interaction après la Seconde Guerre mondiale, et nous avons pu parvenir à un accord à Helsinki dans les années 1970. Notre devoir commun est de résoudre ce défi fondamental à cette nouvelle étape du développement.
Je vous remercie vivement pour votre attention.
Vladimir Vladimirovitch Poutine, Président de la Fédération de Russie