vendredi 31 janvier 2020

Lugansk sous le feu


Ces derniers jours, les provocations meurtrières des forces ukrainiennes sur le front du Donbass  ont continué, aussi bien sur les lignes de défense de la République Populaire de Donetsk que sur celles de sa sœur jumelle, la République Populaire de Lugansk. Et c'est dans ce dernier secteur Nord du Donbass, pourtant habituellement moins bombardé que le front étiré de Donetsk que nous sont parvenues les nouvelles les plus inquiétantes du moment :
  • Tout d'abord les bombardements ukrainiens ont intensifié depuis une dizaine de jours leurs fréquence et violence, notamment sur le secteur de Berezovskoy, avec des mortiers de 82 et 120 mm. 
  • Le 29 janvier, des tirs de 120mm ont provoqué à nouveau la mort d'un défenseur républicain âgé de 24 ans, blessant plusieurs autres.1 civil âgé de 80 ans blessé la veille a dû être également hospitalisé. 
  • Le 30 janvier, les bombardements ukrainiens se poursuivent dans ce même secteur du front de Lugansk, dans les villages de Donetskyi, Golubovskoye, Berezovskoy, notamment avec des mortiers et véhicules de combat d'infanterie BMP2 provoquant de nouvelles pertes humaines ainsi que des destructions sur des maisons résidentielles et infrastructures civiles.
  • Au cours de ces nouveaux bombardements, un autre défenseur de ce front de Kirovsk a été tué, plusieurs autres blessés ainsi que 2 civils grièvement blessés par des éclats d'obus de mortier ukrainien, un homme de 55 ans du village de Donetskyi, et une femme de 69 ans  du village Golubovskoye, touchée à la tête..

Sur le front de la République Populaire voisine de Donetsk, la situation n'est pas meilleure, car les forces ukrainiennes ont également bombardé des positions et des quartiers résidentiels à Trudovsky, Aleksandrovka, (Sud Ouest de Donetsk) ansi qu'à Sakhanka et Leninskoe (Sud de la RPD) près de la mer d'Azov. Les bombardements ukrainiens ont  été effectués à partir de mortiers de 120 mm, de lance-grenades automatiques AGS, et de mitrailleuses lourdes, en plus des armes légères d'infanterie.


Aux lisières des cités du Donbass comme ici à Donetsk ce 31 janvier 2020, les volutes de la guerre assombrissent à nouveau l'horizon et l'avenir du Donbass
Non content de bombarder à nouveau le Donbass, les forces armées ukrainiennes ont procédé à proximité de la ligne de front de Lugansk à des tirs d'exercices de leurs lance roquettes multiples Smerch (12 tubes de 300 mm par lanceur) qui sont des armes de saturation de zone autant que des armes de terreur pour les populations civiles. Et ces tirs sur un terrain d'exercice ukrainien situé près du front ont été bien sûr été réalisés en direction de la République de Lugansk, pour bien signifier le scénario de leur entrainement.



Kiev poursuit donc sa guerre d’attrition sur les positions défensives républicaines et son terrorisme meurtrier contre les populations civiles du Donbass. A nouveau, après la courte accalmie observée pendant la traditionnelle "trêve du pâtissier" des fêtes de fin d'année et de Noël, les populations de Donetsk et Lugansk enterrent à nouveau quasi quotidiennement des hommes souvent très jeunes qui ont sacrifié leurs vies pour la défense du Donbass.

Zelensky, tout comme son prédécesseur Porochenko confirme donc chaque jour qu'il n'a aucunement l'intention d'honorer les accords de Minsk qu'il persiste à vouloir modifier à l'avantage de l'Ukraine. 

Erwan Castel

29 janvier, à Kirovsk,  la population et les autorités de la République Populaire de Lugansk sont venues faire leurs adieux à Vitaly Sorokin, 43 ans, tué sous les bombardements ukrainiens 

jeudi 30 janvier 2020

"Qui ne dit mot consent !"


Souvent, nous sommes taxés de propagandistes pro-russes menteurs lorsque nous évoquons la résurgence d'une idéologie nazie en Ukraine. Certes qualifier de bandéristes nostalgiques et fanatiques l'ensemble des ukrainiens pro-occidentaux serait une généralisation mensongère, cependant la réalité quotidienne d'une résurgence idéologieque néo-nazie ouvertement revendiquée ayant "pignon sur rue" est suffisamment importante pour être rappelé aux quidams qui croient encore à la doxa démocratique et droitdelhommiste du nouveau pouvoir ukrainien. 


Ainsi, une fois encore un vétéran de la Waffen SS vient d'être inhumé en grande pompe à Ivabo Frankiz, dans l'Ukraine occidentale connue pour être le berceau de la collaboration du pays au nazisme, emmenée par le criminel Stepan Bandera.


Mikhail Mulik, était vétéran de la division SS Galicia qui s'illustra plus dans des pogroms massifs d'innocents à l'arrière du front que des faits d'armes face à l'Armée Rouge. Autour de son cercueil se tenait une garde d'honneur en uniforme SS, des soldats actuels et des autorités et élus ukrainiens, comme par exemple Victor Sinishin, secrétaire du conseil municipal Ivano-Frankivsk qui ne tarit pas d'éloges concernant le défunt :
  •  "Sa lutte pour la liberté de la patrie servira toujours d'exemple vivant de patriotisme et d'amour pour la patrie."
Quant au maire de la ville, Ruslan Martsinkiv, il  a promis qu'une rue portant le nom de Mulik apparaîtrait bientôt dans la ville.
  • "Aujourd'hui, nous disons au revoir à l'ère de l'homme, l'ère de la lutte pour la libération nationale. Je promets qu'il y aura une rue du nom de son citoyen d'honneur Mikhail Mulik dans notre ville"
De son vivant le vétéran Mikhail Mulik était président de l' "Amicale régionale des divisions "Galicia ", et avait reçu le titre de citoyen d'honneur d'Ivano-Frankiz.



Entre les traques occidentales hystériques de nonagénaires anonymes qui n'étaient que d'insignifiants sous fifres de la machinerie bureaucratique nazie pour seulement entretenir la grand messe médiatique de la Shoah, et l'éloge admiratif et provocateur de criminels de guerre nazis reconnus tels ces "punisseurs" des divisions SS ukrainiennes, il y a certainement un juste milieu que l'Histoire et la Justice pourraient définir avec raison si la politique n'y jetait son obscénité. 

Zelensky, en 2019 avait fait voter une loi interdisant la promotion de l'idéologie nazie. On peut mesurer avec cet enterrement du SS Mulik, qui n'a jamais renié son serment de fidélité à Adolf Hitler, combien l'autorité du maître de Kiev est respecté par ses chiens bandéristes.

Et bien sûr pas un émoi indigné de la part des larbins à micro de la bien pensance occidentale, pourtant si prompts à bondir sur les références soviétiques exprimées ici et là.
Car la ploutocratie mondialiste s'arrange bien de ces idiots utiles à croix gammée tout comme leurs cousins wahhabites du Moyen Orient, tant qu'ils sont les bourreaux des peuples libres et qu'ils aboient contre la Russie et ses alliés...

Erwan Castel

Dans une Ukraine "droitdel'hommiste" en janvier 2020.... cherchez l'erreur !

Coup de coeur !


Ils sont jeunes, ils sont beaux, ils sont les futurs cadres de la République Populaire de Donetsk...

Ils sont le "Corps des cadets", les élèves de l'école Alexandre Zakharchenko de Donetsk et qui ont donné leur bal de prestige ce 25 janvier 2020 au Centre pour le développement des initiatives jeunesse de la République, à l'occasion des festivités de Noël. 

Ne vous y trompez pas, ces jeunes ne sont pas des enfants éduqués et enfermés dans une nostalgie du passé, et vous pouvez les croisez aussi en ville dans des sweat-shirts colorés "chattant" sur les écrans tactiles de leurs smartphones ou dansant sur des rythmes modernes à la mode...

Leur école est à leur image, une fusion de tradition et de modernisme où les enseignements classiques côtoient les technologies modernes, illustrant avec excellence cette devise que j'affectionne : "Fidélité au passé, exemple pour l'avenir".


A l'heure où en Occident les traditions européennes sont noyées sous l'avalanche de modes commerciales éphémères et exogènes, que la mémoire collective ne se limite qu'à ses manipulations électoralistes politiciennes et crispées, que toutes les identités sociétales intermédiaires jusqu'aux identités sexuelles des personnes sont attaquées au profit d'un individualisme nominaliste déshumanisé, que les gens ne savent plus le nom des arbres et que désormais des tractoristes épandent du chimique sur la terre en nommant leurs bêtes par des numéros, le monde russe apparaît bien comme un navire invincible cinglant vers un avenir meilleur au milieu de la décadence d'un monde moderne où tant ont fait naufrage.

Bien sûr cette république du Donbass, comme toute  société humaine, n'est pas parfaite et ce serait une idiotie propagandiste contre-productive que de le prétendre haut et fort Car ici aussi, malgré l'effort de guerre protégeant nos valeurs nous ressentons aussi les coups de boutoir du libéralisme notamment via les mirages d'une société de consommation et du spectacle qui tente d'imposer aux peuples l'aliénation à sa marchandise.

Mais la différence entre les masses occidentales atomisées dans un individualisme consumériste et les populations de Russie et particulièrement celles du Donbass, c'est que ces dernières ne sont pas amnésiques et ont su conserver vivants leurs liens à la terre et à l'Histoire où sont cultivées les valeurs culturelles qui les définissent en tant que peuples. 

A Donetsk et Lugansk, les traditions vivent quotidiennement dans les coeurs car elles n'ont pas été détruites, ostracisées méprisées ou vidées de leur éthique par une folklorisation commerciale sans âme qui tend à les réduire uniquement à des expressions esthétiques, vidées de leur sens ontologique comme de leurs fonctions identitaires sociétales et politiques.

Un grand bravo donc aux cadets de Donetsk qui représentent avec panache ce peuple du Donbass, gardien de "la Tradition, ce murmure des temps anciens et du futur" (D.Venner).

Erwan Castel



mercredi 29 janvier 2020

La noblesse des peuples


Dans plusieurs articles précédents j'ai eu l'occasion d'évoquer ce "sens commun" dont parle Georges Orwell dans ses livres (common decency) et qui provoque instinctivement dans les moments critiques de leur Histoire une expression, voire une réaction homogène des peuples et qui dépasse les crispations communautaires ou politiciennes clivantes qui agitent habituellement les sociétés humaines.

Et l'auteur de "1984" ou du "quai de Wigan" n'est pas le seul à nous rappeler que les peuples ont une existence identitaire réelle qui traverse intacte les époques historiques et politiques des nations, et les convulsions actuelles de notre monde post-moderne révèlent tous les jours et partout dans le Monde cette réalité identitaire des peuples contre laquelle les politiciens, qu'ils tentent de la détruire ou de la récupérer, ne peuvent rien faire, Aujourd'hui les peuples du Monde sont à nouveau dans leurs rues pour contester les trahisons politiques, les nouvelles dictatures, les manipulations géopolitiques dont ils sont les victimes quotidiennes: Chiites du Levant, Serbes du Kosovo, Amérindiens de Bolivie, Russes d'Ukraine, Palestiniens d'Israël, Écossais de Grande Bretagne, Catalans d'Espagne sont à l'avant garde d'une résistance des communautés de l'Etre contre les sociétés de l'Avoir qui veulent imposer via des hégémonies politiques, économiques, médiatiques, militaires ou culturelles une pensée unique, mondialiste et esclavagiste.

D'Aristote qui nous rappelle l'homogénéité identitaire des cités comme base de la santé sociétale à Alexandre Douguine qui considère les peuples comme l'objet d'un nouveau paradigme après les effondrements achevés ou en cours des socialismes, fascismes ou libéralismes, dont les détournements politiques de leurs éthiques originelles ont soumis les nations aux intérêts particuliers de communautés élitistes qu'elles soient politiques, ethniques ou financières. 

Après ceux des Clercs et des Princes, l'absolutisme des Marchands se heurte aujourd'hui à la rébellion des peuples qui contestent une ploutocratie mondialiste dominatrice qui méprise leur existence identitaire naturelle dans la continuité pluriséculaire d'un individualisme nominaliste, qui atomise les sociétés naturelles pour ne voir dans les hommes que des croyants "fidèles", des obéissants "sujets" ou des compulsifs "consommateurs", Tel un virus se métamorphosant et infectant les corps porteurs, une pensée unique esclavagiste tente depuis des millénaires de soumettre les peuples à ses totalitarismes historiques depuis les théologies politiques des monothéismes jusqu'aux politiques théologiques libérales toutes fondées sur un cosmopolitisme et un individualisme dogmatiques.



Sans tomber dans un manichéisme simpliste qui considérerait à opposer systématiquement le peuple à l'Etat, force est de constater que ce dernier est tenté d'imposer des contraintes plus ou moins légitimes aux revendications populaires, mais aussi des carcans lorsque le pouvoir politique, par intérêt unilatéral élitiste (ploutocratie, ethnocentrisme etc...) ou domination étrangère exercée (colonialisme par exemple) ou subie (allégeance à un pays étranger) ne représente pas le(s) peuple(s) qu'il prétend gouverner. Dès lors, la contestation populaire si le pouvoir la méprise peut grandir et déboucher sur des expressions radicales dont les grèves générales, les révolutions, les guerres civiles ou de décolonisation sont les exemples les plus courants. . 

Mais paradoxalement c'est précisément lorsqu'elle éclate, qu'une révolte populaire est la plus faible et en danger car à la recherche vitale et urgente d'une structure organisationnelle, idéologique, logistique et sociale. Et c'est ainsi nous observons ainsi les instrumentalisations, récupérations ou détournements des révolutions au profit d'intérêts et de personnes étrangères à la contestation, voire au pays mais qui veulent "tirer les marrons du feu". Ainsi des détournements bourgeois de la Révolution française, bolchevique de la révolution russe, mondialiste des révolutions arabes etc. qui voient les peuples non seulement se faire voler leurs dynamiques contestataires mais souvent par des groupes dont les idéaux et intérêts leurs sont étrangers, voire ennemis (ainsi pour exemple français la "révolution de mai 68" dont les détournements libéraux mondialistes font oublier qu'elle commença par une gréve générale populaire et une contestation des corps sociaux intermédiaires contre l'absolutisme de l'Etat-nation français).

Il y a cependant des révolutions authentiques qui triomphent de la tyrannie des clercs des princes ou des marchands et parfois même de ces fausses révolutions populaires que j'évoquais à l'instant, et le Donbass en est une illustration éclatante et surtout prometteuse, car le rugissement du peuple du Donbass est non seulement une voix de plus dans le réveil des peuples d'Europe mais surtout il est un phare pour leur éclairer le chemin à suivre.


La contestation populaire contre le gouvernement Ianoukovitch était certainement fondée à bien des égards mais si elle dérape en coup d'état sanglant en février 2014, c'est surtout parce que les occidentaux en avait pris la barre fin 2013, suite à l'abandon du projet d'accord économique privilégié prévu avec l'UE, et à la remorque duquel avaient embarqué les ambitions de l'OTAN en Europe sur fond de russophobie étasunienne belliciste.

Dès lors le chaos s'est installé dans une Ukraine prise en otage par les nationalistes bandéristes devenus, comme les salafistes en Syrie, les auxiliaires contre nature d'un impérialisme anglo-américains mondialiste qui espère, tel un vautour cupide et affamé, que son complexe militaro-industriel en occupera les ruines. 
Sauf que en 2014, la pensée unique mondialiste qui débarque en Ukraine va se heurter à la résistance des peuples russes qui bordent la Mer Noire et refusent ce coup d'état pro-occidental avec d'autant plus de véhémence qu'il a libéré contre eux une hystérie russophobe et meurtrière. Tout d'abord la population de Crimée qui va réaliser, dès le mois de mars 2014, son retour référendaire vers la Russie (97 %), profitant de son statut législatif (autonomie renforcée), de la présence protectrice de l'armée russe (Sébastopol), et aussi de l'effet de surprise comme du chaos politique à Kiev.

Puis c'est au tour du Donbass qui, devant le déclenchement contre sa population d'une "Opération Spéciale Antiterroriste" disproportionnée et meurtrière, va radicaliser sa contestation anti-maïdan en rébellion séparatiste armée qui donnera naissance par référendum aux Républiques Populaires de Donetsk et Lugansk et à cette guerre défensive qu'elles mènent contre Kiev depuis 6 ans.



Car la vraie révolution populaire réalisée en Ukraine et même en Europe depuis longtemps est celle que vit le Donbass depuis ces 6 années de résistance contre la dictature de la marchandise qu'à l'image des gouvernements occidentaux dominants, le nouveau régime de Kiev s'est suicidairement aliéné. En 2014, le Donbass s'est levé comme un seul Homme face à la haine ukrainienne et ses blindés et avions de combat, réunissant sur les barricades aux portes de leurs cités des ouvriers, cadres, soldats, enseignants, commerçants..., des communistes, nationalistes, impériaux, anarchistes, eurasistes..., des orthodoxes,  musulman. juifs, athées ou païens... Tout ce peuple uni dans ses diversités défend jusqu'au sacrifice depuis 6 longues années de révolte et de guerre, une terre, ses traditions et sa Liberté. Et des milliers de volontaires extérieurs partageant avec ceux du Donbass ce "sens commun, que l'on peut regarder comme le génie de l'humanité, doit être considéré avant tout dans ses manifestations" (Goethe) sont venus se battre sur ce front qui constitue aujourd'hui l'avant poste brûlant d'un Monde russe assiégé par l'hégémonie destructrice de la marchandise.

On pourrait débattre sans fin sur les circonvolutions historiques et politiques de cette crise et cette nouvelle guerre européenne qui fait rage aux confins de l'Eurasie et de l'Occident, mais le fait est que s'impose au Monde, la résistance opiniâtre d'un petit Donbass, qui brise les carcans géopolitiques de l'Histoire par sa volonté souveraine et légitime de faire valoir le droit d'un peuple à disposer de lui même. En défendant jour après nuit sa terre, son histoire et sa culture et tout en élevant progressivement des républiques populaires structurées, les populations du Donbass ont prouvé leurs capacités morales, politiques et sociales à devenir une nation dotée .d'Etats souverains légitimes car représentatifs de leurs identités réelles et de leurs rêves.

Les parangons de la pensée unique ont toujours méprisé ces peuples qui sont toujours les gardiens de ce sens commun refusant les esclavages religieux, politiques, économiques ou culturels. Et ce sens commun populaire a même cette capacité de résister aux tentatives de conditionnement dogmatique et d'individualisation de la pensée, menés successivement depuis des millénaires par les dogmatismes de l'universalisme religieux, le cosmopolitisme philosophique ou du mondialisme économique actuel. Peut-être, et le le crois, que ce "sens commun" défendu par Orwell est indestructible car faisant partie de cet "inconscient collectif" décrit par Carl Jüng et qui fait descendre au coude à coude dans les rues du Monde toutes les diversités des peuples, des révoltés chiliens aux gilets jaunes français.

Vivant dans le Donbass depuis 5 années, je peux témoigner des valeurs humaines et civilisationnelles qui sont ici naturellement à l'oeuvre au sein de cette population en guerre pour défendre son identité russe et son projet républicain: amour de la terre natale et de son histoire, fraternité humaine, maintien des traditions ancestrales et orales, fierté culturelle, foi religieuse, respect des autres, compassion envers les souffrances humaines et animales, politesse, galanterie etc. Ces valeurs transmises et défendues par les gens du peuple sont autant de qualités qui, dans les tempêtes assumées de l'Histoire, donnent à cette population pacifique (mais non pacifiste) une capacité de résilience exceptionnelle et une force identitaire indestructible. 


Bal de l'école nationale des cadets 
de la République Populaire de Donetsk
ce 25 janvier 2020.

Et pourtant ces gens du Donbass restent des humains avec leurs joies et peines, leurs colères et espérances, leurs peurs et courages mélangés, à l'image de ces voisins d'Okyabrsky, le quartier bombardé du Nord de Donetsk, qui pendant les tirs ukrainiens se réfugient dans la cave de leur maison en tremblant et priant mais autour d'une soupe traditionnelle ou d'une vodka qu'ils partagent en souriant avec des amis. 

Depuis que les dogmes ont remplacé les mythes l'Occident aujourd'hui moribond menace d'entraîner dans une décadence organisée la chute d'une Europe civilisationnelle. Et la majorité des européens, quand ils ne sont pas aveuglés par une ignorance culturelle et historique abyssale se vautrent, soit dans des crispations communautaristes désuètes, stériles, soit dans une indifférence égocentrique et cupide ou dans cette servitude volontaire dénoncée il y a 5 siècles par La Boétie. 

Ainsi, en conservant cette vision manichéenne des faits et des idées inoculée dans les inconscients par 2000 années de monothéisme paulinien, et surtout en enfermant les problématiques sociétales dans une dimension horizontale d'affrontements gauche/droite désuets, le simplisme de la critique s'opposant à la destruction mondialiste fait en réalité de ses adeptes les idiots utiles d'une grande bourgeoisie que beaucoup prétendent pourtant combattre. En effet les excités du bulbe du type Zemmour et leurs colleurs d'affiche, servent par les clivages sociétaux qu'ils provoquent le vrai chaos actuel qui s'inscrit en vérité dans la verticalité de rapports conflictuels imposés par le totalitarisme moderne du marché. Il suffit, pour s'en convaincre de se demander simplement pourquoi ces prétendus "anti-système" sont présents sur tous les médias subventionnés par la ploutocratie organisatrice du chaos ambiant si ce n'est pour jeter l'huile de leurs discours haineux sur le feu sur la maison déjà en feu.

Or la gouvernance n'appartient pas plus aux élites bourgeoises ou embourgeoisées - telle la monarchie française surtout à partir de Louis XIV - que l'identité d'un pays s'identifie à une seule de ses communautés ethniques, religieuses, que l'opinion publique soit le privilège d'une seule caste médiatique ou encore que l'appareil d'Etat devienne le pré carré et l'instrument d'un seul parti politique... 



Je pense que ce qui fait la noblesse d'une nation est de définir son identité par delà ses communautés constituantes respectées, comme les peuples de Russie par exemple qui se reconnaissent unis dans leur immense diversité humaine. De même, la popularité d'une noblesse tient à ce cette dernière se sacrifie pour la défense de ses peuples et qu'elle reste ouverte à eux pour ne pas dégénérer. Ainsi à l'exemple de la chevalerie médiévale (survivance de l'aristocratie antique) peuple et noblesse fusionnent dans une même sans jamais se confondre.

Dans le Donbass, loin des pouvoirs "hors sol" occidentaux et leurs gouvernements aux dérives totalitaires méprisant leurs peuples, nous disposons à Donetsk et Lugansk de gouvernements républicains qui malgré leur pouvoirs forts imposés par la guerre et ses conséquences socio-économiques, n'en conservent pas moins cette qualité d'être réellement représentatifs de leurs citoyens. 
Chaque jour, pour ne parler que de Donetsk où je vis, les appareils de l'Etat défendent de leur mieux les droits, la sécurité et les libertés individuelles et collectives mais surtout, via les représentants du gouvernement et les élus du peuple, les syndicats et organisations populaires, les rassemblements publics divers, la gouvernance républicaine s'efforce d'être sincèrement à l'écoute des problèmes et inquiétudes autant que des ambitions et émotions collectives. Ainsi par exemple le mouvement "Notre choix : Russie" initiée au cours de l'été 2019 par une réaction populaire aux accords de Minsk qui laissent entendre une nouvelle préemption du Donbass par l'Ukraine et auquel le gouvernement s'est rallié.

Pour conclure, je citerai le philosophe et historien des idées Alain de Benoist, car ce qu'il souligne ici est à l'oeuvre dans le Donbass au sein de Républiques qui s'avèrent réellement populaires dans l'esprit respecté de vraies "demos kratos" et non dans la forme superficielle et éphémère trahie de fausses démocraties occidentales comme celle qui sévit aujourd'hui à Kiev.


Erwan Castel

« Ma conviction a toujours été que les valeurs aristocratiques et les valeurs populaires sont fondamentalement les mêmes ou se complètent naturellement, et qu’elles s’opposent les unes comme les autres frontalement aux valeurs bourgeoises. 

Par valeurs aristocratiques j’entends le sens de l’honneur, le courage, la fidélité à la parole donnée, l’exigence vis-à-vis de soi, le désintéressement, le sens du sacrifice et de la gratuité. 

Les valeurs populaires, elles aussi liées à la terre, les recoupent en grande partie, en y ajoutant ce que George Orwell a résumé d’une belle expression : la “décence commune” (common decency). »

Alain de Benoist, "Mémoire vive"

Les dessous de l'escalade militaire

Personne mieux que BHL ne pouvait mieux incarner ceux qui se cachent derrière les canons de Kiev

Je partage ici un article de Karinre Bechet Golovko qui confirme les objectifs politiques ukrainiens et stratégiques atlantistes expliquant cette nouvelle escalade militaire initiée par Kiev sur le front du Donbass.

En lisant cette analyse pertinente, on comprend mieux la présence cette semaine de BHL sur le ligne de front du Donbass, ce pervers narcissique qui se délecte d'être le représentant de commerce des bombes de l'OTAN à travers le Monde !

Source de l'article : Russie Politics

L'Ukraine relance le conflit dans le Donbass : 
le calendrier atlantiste l'exige


Karine Bechet-Golovko

Lundi 27 janvier 2020

Après la trêve de Noël, l'armée ukrainienne a commencé à intensifier les tirs dans le Donbass. Alors qu'il y eut la fameuse et inutile réunion du Format Normandie, alors que la presse cherche à évacuer un conflit qui ne termine pas derrière les énièmes promesses désavouées d'une Ukraine, dont le seul intérêt aujourd'hui sur la scène internationale, est justement l'entretien de ce conflit. L'Ukraine, devenue territoire faute de n'avoir su être Etat, ne peut plus se permettre l'indépendance, car elle a rendu les rênes du pouvoir. Si elle ne veut pas être laissée à l'état de friche sociale, elle n'a pas d'autre choix, que celui d'offrir son territoire et son peuple au jeu atlantiste qui la dépasse.


Dès la fin de la trève de Noël, les tirs de mortiers et d'obus ont repris sur la ligne du front (voir ici), qui n'a pas disparu magiquement suite à la réunion des présidents Français, Allemand, Russe et Ukrainien, puisque la question politique du Donbass n'est pas réglée. Et ne peut l'être pour l'instant, le conflit primaire entre le monde atlantiste et la Russie, dont la situation en Ukraine est issue, étant toujours actif. (voir notre texte ici). De toute manière, tel n'était pas le but fixé. Le seul intérêt de cette réunion est d'avoir montré, même à ceux qui le refusent, l'inconsistance de Zelensky. 

La Russie n'ayant pu être déclassée du statut de garant à celui de partie des accords de Minsk, finalement rien n'a changé. Aucun statut pour le Donbass n'a été adopté, ce qui permet au moins à ce dernier de garder ses distances avec l'Ukraine post-Maïdan. L'Ukraine refuse toujours un dialogue direct avec les représentants des jeunes républiques de Donetsk et Lougansk, car elle reconnaîtrait alors la guerre civile. Il faut donc sortir de l'impasse, sinon le pays ne présentera finalement plus aucun intérêt sur la scène internationale.

Comme nous pouvons le lire sur les sites spécialisés, les tirs se sont intensifiés contre la république de Donetsk. Et ce n'est pas une coïncidence. Selon Donbass Insider:

  • Ainsi, si du 1er au 22 janvier 2020 la moyenne était de quatre violations quotidiennes du cessez-le-feu par l’armée ukrainienne, du 22 au 23 janvier, ce chiffre a été multiplié par trois, avec 12 violations enregistrées par la représentation de la RPD au sein du Centre Conjoint de Contrôle et de Coordination du cessez-le-feu (CCCC).
  • Il en est de même pour le nombre de munitions, qui est passé d’une moyenne de 29 par jour depuis le début du mois, à 193 munitions tirées par l’armée ukrainienne sur le territoire de la RPD durant les dernières 24 h, soit plus de six fois la moyenne durant le reste du mois.


C'est évidemment à ce moment que l'Ukraine et l'Allemagne envisagent un nouveau Format Normandie. Selon l'ambassadeur allemand en Russie, la réunion sur la sécurité à Munich serait l'endroit idéal, puisqu'il sera notamment question de l'Ukraine au cours de la discussion. En effet, l'Ukraine n'étant toujours pas autorisée à un discours direct avec le Donbass, qui seul permettrait de faire avancer le dossier, il est possible d'utiliser l'intensification des tirs (qui tombe à point nommé), pour justifier une nouvelle réunion, devant démontrer que seule une rencontre Ukraine/ Russie, sous l'égide des "Grandes Puissances Européennes" peut permettre de résoudre ce conflit. Le porte-parole du Kremlin a déclaré qu'il n'y a pour l'instant aucune urgence à une rencontre Zelensky/Poutine. Si cette réunion a lieu, elle pourrait, selon la presse, se faire au niveau des ministres. 

L'on notera en Russie le départ de Sourkov, qui en charge à l'Administration présidentielle de la question, a gelé le conflit. Il est remplacé par Kozak, qui sort du Gouvernement pour l'Administration présidentielle, dont la position face au Donbass n'est pas claire. Selon les paroles d'un proche de Sourkov, il aurait une vision strictement économique de la situation et en déduirait que le Donbass coûte cher à la Russie. Cette position est largement développée par certains médias, notamment BBC. Autrement dit, à moins d'une campagne militaire ukrainienne mettant réellement en danger la vie de la population du Donbass de manière massive, il n'y a quasiment aucune chance que la Russie fonctionne sur le modèle criméen. Malgré le flou artistique entretenu sur la question dans le discours ambiant.

Le conflit du Donbass, malheureusement pour la population concernée, n'est pas prêt de terminer, comme tous ces conflits pour lesquels les joueurs extérieurs lancent des processus politiques avant l'épuisement militaire, ce qui permet de faire durer "le jeu". Raison pour laquelle, d'ailleurs, ces conflits secondaires existent. De temps en temps, lorsque le calendrier politique l'exige, les militaires sont réactivés, comme c'est le cas actuellement en Ukraine (ou comme ce fut le cas avant la réunion du Format Normandie). Mais sans aller trop loin, il faut entretenir le conflit, non pas le vider. Sinon, le pays sur lequel il se déroule se voit sortir du jeu international. Or, ces pays ayant été réduits à l'état de territoires gérés de l'extérieur, ils ne peuvent se permettre l'indépendance, même si soudainement ils en émettaient la volonté.

Karine Bechet Golovko

mardi 28 janvier 2020

Photo du 28 janvier

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Après 4 mois d'hospitalisation et en attendant les prochaines opérations du bras, je m'en suis retourné vers mes camarades de Piatnashka qui m'ont réservé un accueil fraternel.


Mardi 28 janvier 2020

En attendant de prochaines opérations du bras gauche, je suis revenu dans la caserne de ma compagnie de Piatnashka, située au centre de Donetsk, et aussi aux activités d'information et de rencontres avec des reporters et journalistes visitant le Donbass. 

Ce portrait a été réalisé par le photographe français Jacques Pion lors d'un de ses reportages à Donetsk, ici dans la mosquée d'Oktyabrsky, dont la communauté, majoritairement tatare nous a réservé un accueil chaleureux. 

Ce n'est pas la première fois que je viens à la rencontre des communautés religieuses de mon quartier, que ce soit celle de l'église orthodoxe située près de l'aéroport ou celle de la mosquée située près du front de Peski à l'Ouest d'Oktyabrsky. J'avais d'ailleurs écrit un article sur cet "oasis de sérénité au milieu des ruines" dont l'action réalisée sous les bombardements de son est exemplaire et illustre bien cette fraternité humaine qui règne entre les communautés de Donetsk.

Erwan Castel

Fanatique jusqu'au ridicule !


On ne présente plus "BHL", ce sioniste incendiaire, philosophe des courtisans à micros de la ploutocratie mondialiste, qui depuis 25 ans excite à travers le Monde, révolutions colorées, guerres et coups d'Etat pour le plus grand bien des grands argentiers du Nouvel Ordre Mondial. Yougoslavie, Géorgie, Syrie, Libye etc, partout ce triste "VRP de la guerre" laisse derrière lui des champs de ruines, et de rivières de sang et de larmes le chaos, le sang et les larmes. Et l'Ukraine n'échappe pas aux discours incendiaires de ce fou. 

Le français Bernard Henry Levy est certainement  l'intellectuel occidental qui s'est le plus impliqué dans le soutien au coup d'Etat ukrainien de 2014, jusqu'à haranguer sur le Maïdan les paramilitaires néo-nazis dont il absout les errements criminels et l'antisémitisme idéologique du moment qu'ils attisent le feu d'une haine russophobe obsessionnelle qu'il partage avec eux jusque dans sa dimension délirante coutumière: 

Intellectuel soumis et dramaturge de lui-même
BHL sur la place du Maïdan, en février 2014. 

Petit rappel des faits :

  • En février 2014, un massacre de manifestants et policiers est organisé sur le Maïdan avortant les accords politiques obtenus la veille et provoquant le coup d'Etat. Ce massacre intervient 3 jours après une nouvelle visite de soutien de BHL.
  • En février 2015,  BHL s'envole vers l'Etat Major des forces ukrainiennes à Kramatorsk (100 km au Nord de Donetsk) Un Lance Roquettes Multiple Uragan frappe cette ville provoquant plusieurs dizaines de victimes civiles ... 3 jours après son arrivée !
  • En septembre 2019, BHL rencontre Porochenko, l'ex-président et opposant à Zelensky qu'il soutient inconditionnellement dans sa guerre russophobe contre le Donbass contrairement à Zelensky jugé superficiel "avec des yeux mais pas de regard".


"BHL le retour"


Les médias ukrainiens civils et gouvernementaux nous ont rendu compte aujourd'hui du retour de l'incendiaire français sur un front du Donbass qui connait depuis 2 semaines une nouvelle escalade militaire meurtrière.

Au cours de sa rapide venue sur le front, BHL a visité un poste de contrôle ukrainien, réitérant dans son habituel style mélodramatique narcissique son "soutien inconditionnel aux soldats ukrainiens opposés à l'agression armée russe".

Ce n'est certainement pas un hasard si ce suppôt inconditionnel du parti de la guerre ukrainien vient en Ukraine et sur le front du Donbass au moment où Zelensky, le successeur de son ami Porochenko, trahissant encore ses belles promesses électorales, a provoqué une nouvelle spirale de cette violence militaire si chère à BHL. Si la nouvelle marionnette kiévienne compte certainement sur l'escalade militaire pour justifier sa demande de réformer les accords de Paix signés à Minsk en 2015 et rendre faisable le scénario d'épuration ethnique du Donbass tant espéré par les radicaux néo-nazis ukrainiens, le psychopathe BHL lui, doit viser plus loin dans son collimateur: vers la Russie et une guerre qu'il espère voir mener contre elle.

Car ce bouffon hirsute, tel un vampire n'aime que le sang et la guerre étant son fond de commerce, il est venu dans le Donbass sans l'ombre d'un doute pour dramatiser son analyse russophobe et soutenir le retour de la guerre radicale.

Reste à savoir quelle est aujourd'hui sa capacité de nuisance en Ukraine. En attendant le dramaturge qu'il prétend être semble plutôt vouloir devenir comique troupier !

Erwan Castel


Merci à Guillaume Lopez pour les infos 

lundi 27 janvier 2020

Et ça continue !

Paysage de la ligne de front en périphérie de la ville de Donetsk

Dans une poursuite de l'escalade militaire qu'ils ont initié sur le front du Donbass depuis deux semaines, les ukrainiens les forces ukrainiennes ont réveillé cette fois le secteur de "l'arc Svitlodarsk" qui constitue le front de Debalsevo. D'autres bombardements ukrainiens ont été effectués sur le front de Yasinovataya, au Nord de Donetsk.

Bombardements ukrainiens au Nord de Debalsevo
dans la soirée du 26 janvier 2020

Du côté républicain, les forces de défense réalisent des ripostes sur les positions ukrainiennes attaquantes identifiées, et de part et d'autres des pertes sont observées. Ainsi 3 soldats républicains ont été tués le 25 janvier (indicatifs "Angel" "Krmil" "Judik"). 

Ce réchauffement meurtrier du front du Donbass s'inscrit dans une radicalisation de la politique ukrainienne vis à vis de la Russie comme en témoigne le plan que vient de nous pondre les excités de Kiev pour imposer un contrôle maritime provocateur autour de la péninsule russe de Crimée (à partir de 22km au large).

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Les objectifs de ces nouvelles provocations ukrainiennes dans le Donbass et en Mer Noire sont de maintenir ouverte la diabolisation de la Russie et par conséquence la justification de la politique néo-fasciste de Kiev et l'excuse pour ses répressions et échecs socio-économiques divers. Mais surtout en initiant cette nouvelle détérioration du front Zelensky va probablement l'instrumentaliser pour exiger une fois encore la révision des accords de Minsk aux désirs ukrainiens et remettre sur la table des négociations l'idée du déploiement  d'une force internationale (sous entendu "pro occidentale"), ce qui ouvrirait la voie à la répétition du scénario croate tristement célèbre pour ses massacres et épurations ethniques.

Et le président Zelensky vient juste vient de confirmer sur la chaîne de télévision 1+1 sa volonté de redéfinir les accords de paix insistant notamment sur un contrôle des frontières Donbass-Russie par les forces ukrainiennes AVANT les élections locales, alors que les accords le définisse APRES élections locales et donc au vu de leurs résultats. Ce qui peut apparaître comme un détail chronologique dans l'application des accords de paix est en fait un piège grossier tendu par Kiev qui pourra organiser un blocus total des populations du Donbass pendant qu'il retardera ad vitam aeternam la tenue des élections pour des prétextes don il est coutumier depuis 6 ans, tous plus fallacieux les uns que les autres

Reste une inconnue, c'est de savoir si le nouveau changement de gouvernement russe va modifier l'orientation politique de Moscou dans le Donbass, dans sa direction et/ou sa vitesse. D'ores et déjà, Vladislav Surkov, le représentant spécial du Kremlin en charge du dossier a quitté son poste pour être remplacé par Dimitry Kozak un ex vice premier ministre du gouvernement Medvedev sortant. 

Dmitry Kozak, le nouveau conseiller spécial du Kremlin pour l'Ukraine et le Donbass
De chaque côté de la ligne de front les spéculations sur Kozak les plus diverses vont actuellement bon train, aussi je préfère attendre ses actions et réactions aux événements pour voir ce qui va éventuellement changer dans la gestion de cette longue crise russo-ukrainienne qui a dérapé en conflit dans le Donbass.

En attendant, sur le terrain des combattants et le quotidien des familles, rien n'a changé : le Donbass est toujours en souffrance entre le bélier ukrainien et la muraille russe et en espérance de plus en plus affirmée de rejoindre la Fédération de Russie pour laquelle le prix du sang et des larmes a été déjà lourdement payé.

Erwan Castel

dimanche 26 janvier 2020

Un regard franco-russe


Au mois de décembre 2019, Alexandre Sologoub et François Mauld Aimée des amis de Donetsk m'ont fait l'honneur de m'ouvrir les pages du journal francophone de l'Université Nationale de Donetsk, ce que j'ai accepté avec grand plaisir, découvrant à cette occasion la résurgence de cette revue bilingue de qualité.

On connaissait déjà la revue "Méthode" (ex "Sans frontière"), cette publication mensuelle de l'Institut Franco-russe de Donetsk dirigée par dirigée par Hélène Sydorova, François Maurice et toute une équipe de collaborateurs émérites qui ne cesse de grandir à chaque publication. 

Avec "Le Regard", l'arc de l'amitié franco-russe a une nouvelle corde à son arc pour souligner, par delà les spasmes géopolitiques du moment, sa résistance et sa fidélité permettant aux peuples, comme le rappelle François Mauld d'Aimée dans son éditorial  de "célébrer nos racines et partir à la recherche des traditions voisines" !  dont les langues en sont à la fois les écrins et des joyaux.


Voici le lien pour consulter en format PDF ce numéro du journal bilingue:  



Et voici l'adresse du site où vous pouvez télécharger les autres numéros du journal : "Le Regard"

Et j'en profitte pour partager à nouveau ici "Suis ton coeur !", l'article de votre serviteur publié dans ce numéro 3 du journal "Le Regard" afin de le soumettre à mes amis russophones et de remercier vivement Alexandre Sologoub pour son amicale traduction.

Erwan Castel