mercredi 30 novembre 2016

Période de l'Avant....guerre ?

Un détonateur en Crimée et un baril de poudre dans le Donbass 


Fin novembre, Kiev annonçait son intention de faire des tirs de missiles dans l'espace aérien du territoire russe de Crimée. Cette provocation intervenait quelques jours seulement après que 2 soldats russes aient été enlevés par le SBU à la frontière entre la péninsule et l'Ukraine, et que dans le Donbass une nouvelle escalade des bombardements de l'artillerie kiévienne ait repris également.

La situation est jugée suffisamment grave par Moscou que les troupes russes basées dans ce secteur ont été mises en alerte à la veille des exercices de tirs balistiques prévus par Kiev.

Comme on peut le constater sur le terrain, que ce soit en Ukraine avec Kiev ou en Syrie avec Ankara, les agissements des atlantistes ne vont pas dans le sens annoncé par la nouvelle équipe Trump, bien au contraire car poussé par des néo-conservateurs aux abois depuis la défaite de Clinton, le calendrier des faucons de guerre semblent même s'accélérer pour tenter avant la passation de pouvoir de la Maison Blanche un va tout suicidaire...

Pour forcer la main de la future équipe Trump et lui imposer une stratégie du chaos irréversible par bouc émissaire interposé, les faucons de Washington pourrait lancer Porochenko dans un baroud d'honneur et surtout d'horreurs dans le Donbass...

Ce nouvel embrasement devra être amorcé par des provocations visant à incriminer ensuite la réaction russe comme un "casus belli" initial justifiant un conflit majeur... 

Si ce n'est pas l'intention de Kiev de provoquer cet hiver une guerre majeure contre la Russie, il faut cependant admettre que sur le terrain, à l'horizon de Simferopol ou de Donetsk, c'est bien imité !

Erwan castel, volontaire en Novorossiya

Source de l'article, le lien ici : Le Saker francophone

Ukraine : chaud devant…


Kiev fait des efforts désespérés pour provoquer la Russie avant l’intronisation de Trump. Les deux mois à venir seront très dangereux

Saker US

Par The Saker – Le 25 novembre 2016 – Source Russia Insider


"Tout d’abord, cela semblait être un hasard : cet été, le régime ukrainien a envoyé une petite unité terroriste en Crimée, chargée de faire sauter plusieurs cibles (voir ici pour plus de détails). Ils ont été arrêtés par les services de sécurité russes. En novembre, deux autres saboteurs ont été capturés par le FSB (voir ici).


Et maintenant, il s’est passé quelque chose de vraiment remarquable. Le service de sécurité Ukronazi a enlevé deux citoyens russes en plein jour et les a accusés d’être des déserteurs. Il s’avère que les deux hommes enlevés sont Maksim Odintsov et Alexander Baranov et que les deux sont de jeunes militaires dans l’armée russe (aux grades d’enseigne et de sous-sergent).

Apparemment, voici ce qui s’est passé : Odintsov et Baranov ont servi dans l’armée ukrainienne – au moins selon les revendications du Service de renseignement ukrainien, le SBU, mais quand la Crimée, où vivaient Odintsov et Baranov, est retournée à la Russie, ils ont fait ce qu’ont fait des dizaines de milliers d’Ukrainiens, ils se sont joints à l’armée russe.

Les deux ont été attirés dans la zone neutre entre la Crimée et l’Ukraine par des hommes qui leur ont promis qu’ils pourraient leur donner des diplômes prouvant qu’ils avaient une éducation supérieure dans des institutions ukrainiennes. Vous pouvez regarder cette vidéo pour voir ce qui s’est passé ensuite (pas de traduction nécessaire) :


La vidéo montre également l’un des deux hommes, avec un superbe œil au beurre noir, admettant qu’il avait servi dans l’armée ukrainienne et qu’il est coupable de trahison. Ce qui est remarquable ici, c’est que les Ukronazis ont enlevé ces deux hommes en plein jour, dans un endroit qui était clairement sous surveillance vidéo, et qu’ils ont ensuite montré un des otages avec un signe évident des coups qu’il a reçus.

Peu importe l’incompétence de la SBU, ils ne sont pas incompétents au point de ne pas réaliser la nature incroyablement provocante de leurs actions. Il s’agissait d’une provocation absolument délibérée, dont le but était d’obtenir une sorte de réaction russe, soit en Crimée, soit ailleurs.

Qu’espéraient-ils vraiment?

Probablement une réaction russe qui passerait la frontière : une attaque contre le poste frontalier ukrainien, ou peut-être une frappe d’artillerie. Peut-être même une tentative pour libérer les deux hommes, ou même un contre-enlèvement de représailles. Ce qu’ils savaient, c’est que toute réaction russe à travers la frontière aurait été accueillie par un chœur hystérique d’indignation des dirigeants politiques occidentaux et de leurs médias aux ordres.

Pour le moment, le site internet – horriblement maladroit et mal mis à jour – du ministère des Affaires étrangères n’avait rien à dire. Le site Web – un peu mieux – du Président russe a proposé cette réaction :

Question : Monsieur le Président, je voudrais clarifier la situation au sujet des militaires russes détenus par les Ukrainiens. Quelles mesures prenez-vous ?

"Vladimir Poutine : Je ne peux rien dire maintenant sur ces mesures et je ne peux dire que ce que nous savons actuellement, à savoir que ces militaires ont servi dans les forces armées ukrainiennes et, après la réunification de la Crimée avec la Russie, ont décidé de servir dans les forces armées russes.

À cet égard, permettez-moi tout d’abord de dire que nous avons toujours eu grand respect et confiance envers le personnel militaire ukrainien et que nous leur avons donc proposé de continuer à servir dans nos rangs.

Deuxièmement, ils voulaient obtenir une confirmation de l’éducation dans l’un des établissements d’enseignement supérieur de l’Ukraine, et c’est pourquoi ils sont allés à la frontière. Ils ont été attirés quelques mètres plus loin et détenus.

Je pense que ce genre de trahison se retournera finalement contre ceux qui mènent de tels actes. C’est le même genre de chose que la mise hors tension de l’alimentation électrique en Crimée en hiver, juste avant le Nouvel An. Si les gens en Ukraine pensent qu’ils peuvent gagner la sympathie des habitants de la Crimée de cette façon, cela revient à une attaque avec utilisation de moyens inappropriés, pour employer le langage juridique."

En d’autres termes : à part l’émission d’une condamnation verbale, la Russie ne réagira pas de façon dramatique. C’est évidemment la bonne décision, surtout maintenant que Trump devrait remplacer les néocons par des responsables patriotes et mentalement sains. Mais il y a aussi un risque inhérent à cette attitude russe : elle invite les Ukronazis à intensifier encore leurs provocations.

Considérez ceci : pendant que la junte à Kiev a constamment pilonné le Donbass, le Kremlin n’a rien fait pour l’arrêter. Lorsque les hauts responsables de la Novorussie, comme Motorola, ont été assassinés par quelqu’un recruté par la junte, les Russes n’ont rien fait. Les représailles de Moscou n’ont pas non plus eu lieu lorsque les Ukronazis ont envoyé des saboteurs en Crimée. Ce que je crains, c’est qu’ensuite, les Ukronazis combineront ces deux provocations en une seule et attaqueront directement la Crimée, soit en lançant une frappe de mortier directement par dessus la frontière, soit même en attaquant une ville du nord de la Crimée.

Alors que d’un point de vue militaire une réponse de la Russie est une évidence, du point de vue politique, cela pourrait être beaucoup plus difficile.

Imaginez ça :

Le SBU cache une seule pièce d’artillerie dans une ville juste au nord de la frontière entre la Crimée et l’Ukraine et commence à bombarder, la nuit, bien sûr, des positions militaires russes ou la ville, dans le nord de la Crimée. Plusieurs soldats russes ou civils sont tués, d’autres sont blessés.

Les radars russes de contre-batterie détecteront immédiatement et facilement le lieu d’où ces attaques sont venues, mais nous savons tous, depuis le drame de l’avion MH-17, que les enregistrements des radars russes sont considérés comme sans valeur par les médias aux ordres occidentaux. Et si la contre-frappe russe atteint une ville, cela sera présenté comme une autre agression contre l’Ukraine souveraine et libre.

Les Russes se rappellent tous que le 08.08.08 c’est la Russie, pas la Géorgie, qui a été déclarée l’agresseur et comment, lorsque des mois plus tard, les comités d’enquête de l’UE ont déclaré que non, ce sont les Géorgiens qui ont attaqué les soldats russes, personne en Occident n’y a porté attention.

La réalité est que l’Ukraine, par ailleurs faible et militairement incompétente, détient les cartes dans l’escalade contre la Russie, en particulier en Crimée. Oui, à tous les degrés de l’escalade, la Russie est beaucoup plus capable et puissante que l’Ukraine, mais c’est l’Ukraine qui peut choisir jusqu’à quel point engager la Russie. Paradoxal, non ?

C’est parce que, comme je le répète depuis des années maintenant, le but du régime de Kiev n’est pas de gagner un conflit qui ne peut pas être gagné contre la Russie, mais seulement d’attirer la Russie en Ukraine. La Russie devrait avoir la maîtrise sur l’escalade en Ukraine, mais en réalité, c’est l’Ukraine qui va choisir l’échelon à partir duquel Russie sera forcée de réagir. C’est un cas typique où «l’action est dans la réaction».

Et soyons honnêtes, avec les néocons américains hors du pouvoir très bientôt, au moins temporairement, la junte à Kiev n’a absolument rien à perdre d’une attaque directe, flagrante, sur la Russie. Pensez-y : les dirigeants de l’UE et de l’OTAN en Europe sont absolument horrifiés par la victoire de Trump et ils sont désespérément à la recherche d’une crise qui leur donnerait un sens, une finalité, une justification devant l’opinion publique européenne.

Quant aux Américains, Trump ne deviendra président que le 20 janvier, ce qui leur laissera assez de temps pour réagir à toute crise, même artificielle, de manière à éviter toute tentative de la nouvelle administration d’améliorer les relations avec la Russie.

Certes, il me semble que les néocons, les élites vendues de UE / OTAN et les Ukronazis à Kiev ont tous exactement les mêmes intérêts : déclencher une crise avant que Trump ne prenne le pouvoir.

Entre-temps, le ministre de la Culture de l’Ukraine a déclaré que les habitants du Donbass étaient «génétiquement impropres» à accepter la culture ukrainienne – certains se demandent-ils encore pourquoi j’appelle ce régime ukronazi et non  ukrainien ? Le Parlement européen a déclaré que l’UE est dans un état de «guerre d’information» avec la Russie et que l’UE doit «répondre» à l’attaque russe.

Quant à la Lettonie, la Lituanie et l’Estonie, ces pays se préparent à une invasion russe imminente. Les Polonais, eux, sont occupés à exhumer le corps de Lech Kaczynski, dans l’espoir de prouver que les Russes ont abattu son avion en 2010.

Les deux prochains mois seront très dangereux."

The Saker

Traduit et édité par jj, relu par Cat pour le Saker Francophone


*
*   *

S'il vous plaît, pour m'aider dans ce travail de réinformation

Si l'argent est le nerf de la guerre il est malheureusement également aussi celui de la réinformation pour laquelle j'ai décidé de me consacrer seul et à plein temps malgré une absence actuelle de revenus et une censure de mon travail par les agences de presse occidentales collabos ... et locales, obsédées par la recherche du monopole de l'information.

Merci d'envoyer vos contributions de soutien sur le compte référencé ci après à partir duquel sont envoyés des virements vers le Donbass

Observation : la plus petite somme (équivalent à celle d'un paquet de cigarette) est la bienvenue et vitale ici.

En vous remerciant par avance de votre soutien moral et matériel 

Bien à vous 
Erwan




Le chaos plutôt que la guerre ou la paix

Eviter à la fois une défaite politique et une défaite militaire 


L'artillerie ukrainienne dans le Donbass continue inlassablement à bombarder la population des Républiques de Donetsk et Lugansk, mais surtout le processus de paix signé à Minsk car son application signifierait alors l'éclatement définitif de l'Ukraine, et vraisemblablement à court terme le retour d'une entité "Novorossiya" optant pour une politique pro-russe via les scrutins régionaux organisés dans le cadre de la fédéralisation qui est prévue par les accords. C'est pourquoi on peut observer à chaque nouvelle réunion du "format Normandie" une recrudescence des attaques ukrainiennes, véritable sabotage des efforts diplomatiques engagés à Minsk.

Mais cette même armée ukrainienne se garde bien de lancer une nouvelle offensive car la position défensive des soldats républicains, le manque de motivation des soldats ukrainiens, la menace d'une armée russe qui de l'autre côté de ses frontières veille au génocide, une défaite militaire de Kiev semble être inévitable, malgré sa supériorité numérique. Il faut rajouter à cela l'impopularité du gouvernement et le manque de moyens pour financer une offensive longue qui transformerait une nouvelle guerre dynamique en suicide pour Kiev.


Une "victoire à la Pyrrhus"

Cette situation entre guerre et paix est à l'image de la stratégie internationale étasunienne qui se joue en Ukraine : 
  • A la fois c'est une réussite car avec le Maïdan, Washington a réussi à planter ses griffes dans ce "pivot stratégique européen" qui est le verrou principal permettant d'encercler la Russie, et à imposer par une guerre à ses frontières une pression sur le Kremlin.
  • Mais cette stratégie est aussi échec avec la Crimée échappée des mailles du filet, qui a garanti par son retour en Russie le maintien de la flotte russe de la Mer Noire à Sébastopol, et le séparatisme du Donbass qui a privé Kiev de sa plus riche et vitale région industrielle.
Certes le glissement de Kiev vers l'Union Européenne est en cours depuis 3 ans mais sa pérennité n'est pas garantie et surtout il est fait aux forceps et au prix d'un éclatement définitif de l'Ukraine du XXème siècle...

Pourtant les occidentaux y ont cru à l'image des vociférations délirantes d'un BHL excité ou des sourires hilares et cupides d'un Mac Cain venus applaudir les lancés de cocktails molotov sur le Maïdan il y a 3 ans. Les néo-conservateurs achevaient alors, via leur propagande de guerre, la résurrection du diable russe, incarné par Vladimir Poutine.

Mais 3 ans plus tard, le ver du Maïdan ne s'est pas transformé en papillon, et il est même en train de pourrir dans sa chrysalide victime de la corruption d'un régime totalitaire incapable de mener une politique autre que celle d'une mendicité agressive à l'égard de ses tuteurs occidentaux qui supportent aujourd'hui l'Ukraine comme on traîne un boulet.


Le pari risqué du chaos salvateur

Si les USA par la voix de Trump semblent vouloir tourner le dos à Kiev (il vaut mieux attendre les actes), les européens en revanche semblent toujours liés à cette stratégie russophobe mondialiste dont les moteurs sont l'OTAN et l'Union Européenne et qui ne semblent pas vouloir abandonner leur calendrier hégémonique et leur volonté d'en découdre avec la Russie.

Donc, en Ukraine (qui est certainement par les menaces qu'elle représente la crise la plus grave du moment), les occidentaux malgré leur échec majeur à contrôler les principaux enjeux géostratégiques du pays (Crimée et Donbass) ne veulent pas lâcher prise en engageant Porochenko vers la Paix et ne peuvent pas achever leur préemption en reprenant la Crimée et le Donbass. Aussi semblent-ils avoir choisi une troisième voie qui est celle du chaos à l'issue duquel ils espèrent encore s'imposer comme réparateurs cupides mais incontournables...

Ne nous leurrons pas, derrière le soutien fidèle des régimes européens se trouve le pouvoir profond de la ploutocratie mondialiste qui s’apprête peut-être, comme un représentant de commerce qui change d'hôtel, à continuer demain sa stratégie à partir de l'Europe faute d'avoir le soutien de la Maison Blanche. Et le système "bétonne" aujourd'hui les moteurs de l'Union Européenne que sont la France et l'Allemagne tout en tentant de faire avorter le Brexit. La candidature de François Fillon aux prochaines élections présidentielles française est est un parfait exemple : derrière la probité de façade d'un candidat qui se déclare anticonformiste et protectionniste, se cache en réalité un membre du Bilderberg qui est depuis des décennies au service des intérêts de la City et de Wall Street.

Donc le système va tenter de préserver d'une part son réseau mais également peut également accélérer la carte du chaos pour déstabiliser les nouvelles forces émergeante qui essaye d'enrayer son hégémonie mondialiste.


Un hiver qui peut-être très chaud dans le Donbass

J'entends encore des analystes dirent que Kiev ne peut faire d'offensive en hiver ... Primo les ukrainiens sont habitués au rigueurs de cette saison et secundo les affûts de canon tirés par des chevaux mal nourris à travers des chemin de terre défoncés, c'était au XIXème siècle, pas au XIXème !

Donc techniquement Kiev peut lancer son offensive pour laquelle son armée se prépare depuis plus d'un an à tout moment et politiquement elle dispose d'une fenêtre de tir de 2 mois après janvier les nouveaux locataires de la Maison Blanche, qui veulent désengager l’interventionnisme étasunien en Europe, risquent de ne pas soutenir une telle opération militaire qui constituerait une rupture majeure et définitive des accords de Minsk.

De leur côté les néo-conservateurs qui cherchent à saboter la victoire de Trump pour reprendre le contrôle et continuer leur hégémonie militaro-industrielle peuvent vouloir utiliser l'Ukraine comme un détonateur qui imposerait à la nouvelle équipe un conflit majeur et un positionnement géostratégique américain prédéfini et engagé par eux...

C'est donc dans les prochaines semaines que le système peut encore tenter de lancer la roulette géostratégique dans le Donbass et même de la relancer en Syrie (via une intervention turque par exemple) pour pouvoir passer le relais à Trump en lui murmurant à l'oreille "les jeux sont faits, rien ne va plus !"

Dans tous les cas de figure dans ce conflit mondial qui ne se nomme pas, c'est encore l'Europe qui risque d'être la grande perdante du grand jeu....

Erwan Castel, volontaire en Novorossiya



Source de l'article, le lien ici : Réseau international

L’Europe a perdu la guerre américano- russe


"La guerre, on la fait ou on ne la fait pas. On ne fait pas semblant. Pour avoir ignoré cette simple évidence, l’Europe est dans le tourbillon, complètement déboussolée, en recherche de repères qu’elle n’a plus.

La guerre que mènent les Etats-Unis contre la Russie est une guerre à mort. L’Europe, à la fois enjeu et actrice, ne veut pas de cette issue mais, victime de ses alliances protectrices et de son statut historique mais devenu artificiel, est obligée et même sommée de prendre parti par son Grand Protecteur. Cette guerre n’est pas la sienne, mais elle est obligée de la faire. Alors elle fait semblant, alors que les deux protagonistes savent, eux, que l’issue ne peut être que la défaite totale de l’un ou de l’autre, se traduisant soit par la soumission complète et entière de la Russie, soit par la perte de toute capacité d’hégémonie des Etats-Unis.

Dans ce combat de titans, un combattant non décidé, comme l’est l’Europe, est vite submergé. C’est ce qu’on constate dès la première contre-offensive russe. Pays par pays, l’Union Européenne manifeste progressivement son hostilité à une guerre qu’elle n’a pas voulue contre la Russie. Des voix s’élèvent pour rechercher une certaine forme d’armistice. Ils ne sont, pour l’instant, que 7 à 8 pays à s’être officiellement exprimés dans ce sens, mais leur nombre grossit de jour en jour. D’autres pays ne s’expriment pas, mais n’en pensent pas moins. Et tous ces pays réfractaires représentent certainement la majorité dans l’UE.

On assiste à quelque chose de curieux au sein de l’UE, similaire à ce que l’on constate dans tous les pays européens : la majorité compte pour du beurre. Seule une petite élite dirige l’ensemble, décide et agit pour tous.

Mais malgré tout, après la mise en place des contre-sanctions de Moscou, et après le baroud d’honneur humiliant et infructueux auprès des partenaires russes, les européens s’acheminent vers une recherche d’armistice. Pour ce coup-là, un constat s’impose : le Grand Protecteur est aux abonnés absents. Qu’eût-il pu faire, d’ailleurs ? Absorber tous les invendus européens ? Subventionner ? Impossible, surtout à l’heure où, par différents traités dont le TAFTA, il cherche à spolier encore plus ses « amis ». Les européens auraient pourtant pu présenter la note à l’Oncle Sam, car après tout, c’est pour lui qu’ils ont fait tout ce qui les a menés dans cette situation. Mais ils n’ont pas osé et ont préféré chercher à intimider ou amadouer des plus petits qu’eux. Il a dû y avoir des situations cocasses. Imaginez, par exemple la France, toute honte bue, demandant à Evo Morales d’oublier l’incident de son détournement d’avion et d’accepter de donner un coup de main à une Europe qui l’a traité comme un moins que rien. A mourir de rire.

En cas d’armistice, les pertes resteront tout de même conséquentes, et certaines irréversibles. Car cette fois, contrairement à tous les traités de Versailles ou d’ailleurs, où les partages se font après les hostilités, la redistribution a déjà été effectuée, et sans eux. Si la Russie reprenait l’importation des produits qu’elle avait bannis, les européens seront obligés de se mettre dans la file d’attente de tous ceux qui sont nouvellement arrivés sur le marché russe avec des accords en béton, accords que les russes ne remettront jamais en cause.

D’une manière ou d’une autre, l’Europe payera pour avoir vendu son âme au diable il y a 70 ans et peut-être même avant. On peut, toutefois, lui reconnaitre des circonstances atténuantes. Le diable a profité d’une situation de faiblesse extrême pour la lui acheter à vil prix.

Si l’Armistice survenait aujourd’hui, l’Europe s’en tirerait à bon compte et aborderait peut-être une nouvelle ère de prospérité grâce à une nouvelle dynamique mondiale. Dans le cas contraire, une analogie vient à l’esprit : l’Ukraine. L’Ukraine avait tous ses intérêts à l’Est et presque aucun à l’Ouest. Mais l’Occident a obligé l’Ukraine à saborder ses intérêts pour le rallier à son bloc, créant la sécession de la partie sud-est du pays. Si l’esprit de guerre persiste en Europe, il y a fort à parier que certains pays ne suivront plus et pourraient faire sécession, ce qui pourrait conduire à une guerre « intérieure » du même type que celle qui se déroule au Donbass. Il faut garder à l’esprit que, comme pour l’Ukraine, aucune dissidence ne sera tolérée par les Etats-Unis. La seule chance qu’a l’Europe de se sortir de ce guêpier est de faire bloc au nom des intérêts de ses citoyens et contre les avis des agents Barroso et consorts."

Avic – Réseau International


*
*   *

S'il vous plaît, pour m'aider dans ce travail de réinformation

Si l'argent est le nerf de la guerre il est malheureusement également aussi celui de la réinformation pour laquelle j'ai décidé de me consacrer seul et à plein temps malgré une absence actuelle de revenus et une censure de mon travail par les agences de presse occidentales collabos ... et locales, obsédées par la recherche du monopole de l'information.

Merci d'envoyer vos contributions de soutien sur le compte référencé ci après à partir duquel sont envoyés des virements vers le Donbass

Observation : la plus petite somme (équivalent à celle d'un paquet de cigarette) est la bienvenue et vitale ici.

En vous remerciant par avance de votre soutien moral et matériel 

Bien à vous 
Erwan


Katioucha lance un appel à l'arrière du front

La réaction en chaîne antifasciste atteint Dnipropetrovsk


Lorsque j'ai relayé au lendemain du coup d'envoi, le flash mob de Zaporodje, j'espérais que cette forme de résistance, à la fois diffuse et pénétrante réaliserai une traînée de poudre symbolique dans toute la Novorossiya occupée. Depuis ce mois de novembre les "flash-mobs" russes ont entamé une levée en masse sous forme de relais hebdomadaire destinée a exprimer la "russitude" des populations du Sud Est de l'Ukraine, dont la culture est stigmatisée par le régime totalitaire ethnocentré de Kiev.
Les 2 premiers choix, à Zaporodje et Karkhov, étaient des chansons populaires russes mise en scène et immortalisées par le cinéma soviétique des années 50-60, avec un thème printanier servant d'allégorie pour évoquer les années sombres de l'occupation et l’espérance de la Libération prochaine.

Avec Odessa le choix s'est durci en s'orientant vers le patrimoine soviétique des chants de la résistance transmis et immortalisés par les chœurs de l'armée Rouge de génération en génération depuis la guerre. Aujourd'hui, les jeunes de Dnipropetrovsk lèvent encore plus haut l'étendard culturel de la résistance à Kiev en entonnant dans le halle de la gare la célèbre chanson "Katioucha" qui est mondialement connue pour symboliser la Russie victorieuse en guerre contre la nazisme...

Cette chanson symbolise la guerre, la Russie, et son armée à travers les "chœurs de l'armée rouge" dont elle est certainement le succès le plus populaire.


Une fois de plus nous ne pouvons que saluer le courage de ces jeunes qui ont tenu malgré la répression en cours contre les russophones des territoires occupés par l'armée kiévienne (et Dnipropetrovsk est l'une des bases arrières les plus importantes des forces ukrainiennes engagées sur le front du Donbass !)

A l'issue de leur prestation éclair marquant leur identité russe et la fidélité à un héritage historique, les jeunes de Dnipropetrovsk ont effectué un lâcher de colombes blanches devant la gare pour signifier également leur attachement à la Paix et leur espoir de voir se terminer cette guerre fratricide qui ravage le Donbass et meurtri les familles ukrainiennes depuis plus de 2 ans.

Le choix de Katioucha (diminutif de Catherine) est on ne peut plus symbolique, car si cette chanson populaire est universellement connue et fredonnée dans tous le pays lorsqu'on évoque les traditions folkloriques russes, c'est parce que à l'image de Lili Marlène pour l'Allemagne, elle accompagna les soldats de l'Armée Rouge pendant les 4 années de leur "Grande guerre patriotique" contre le nazisme. Sa popularité qui encourageait quotidiennement les fils de Russie a supporter la vie sur le front fut telle que les "Orgues de Staline" (surnom donné par les allemands), le célèbre lance Roquette Multiple qui appuya avec une efficacité redoutable les victoires soviétiques sur le front de l'Est fut baptisé par les soldats "Katioucha"



"La chanson raconte qu'à la fin de l'hiver, quand les combats reprennent, une jeune fille adresse une prière à son amant parti au front, en réponse aux lettres qu'elle a reçues de lui.
Katioucha monte sur la berge fleurie au-dessus des rapides en débâcle et confie à l'aigle sa prière que celui qu'elle aime protège la terre natale et sauve ainsi leur amour.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, la chanteuse russe Lidia Rouslanova l'a régulièrement interprétée, entre autres, sur différents fronts russes pour soutenir le moral des troupes." (Sources Wikipédia)


Катюша - Katioucha
Paroles ; Mikhaïl Issakovski - Musique ; Matveï Blanter

Les pommiers et les poiriers fleurissaient,
La brume recouvrait la rivière.
Katioucha marchait sur la berge,
Sur la berge haute et abrupte.

Elle marchait et chantait une chanson
Sur un aigle des steppes gris,
Sur son véritable amour
Dont elle gardait les lettres.

Ô toi, chanson, petite chanson d’une jeune fille,
Vole vers le soleil brillant.
Et, à la lointaine frontière, rejoins le soldat
Et salue-le de la part de Katioucha.

Qu’il se rappelle d’une jeune fille ordinaire,
Et entende son chant,
Qu’il préserve la Mère Patrie,
De même que Katioucha préserve leur amour.

Les pommiers et les poiriers fleurissaient,
La brume recouvrait la rivière.
Katioucha marchait sur la berge,
Sur la berge haute et abrupte.

Version chantée avec les choeurs de l'Armée Rouge

Katioucha interprétée par Lidia Rouslanova en 1938

*
*   *

S'il vous plaît, pour m'aider dans ce travail de réinformation

Si l'argent est le nerf de la guerre il est malheureusement également aussi celui de la réinformation pour laquelle j'ai décidé de me consacrer seul et à plein temps malgré une absence actuelle de revenus et une censure de mon travail par les agences de presse occidentales collabos ... et locales, obsédées par la recherche du monopole de l'information.

Merci d'envoyer vos contributions de soutien sur le compte référencé ci après à partir duquel sont envoyés des virements vers le Donbass

Observation : la plus petite somme (équivalent à celle d'un paquet de cigarette) est la bienvenue et vitale ici.

En vous remerciant par avance de votre soutien moral et matériel 

Bien à vous 
Erwan




Les collabos persistent et signent

Source de l'article, le lien ici : Blog Jonjon web

Les sympathies nazies de Kiev et de Washington

Ukrainiens ultra-nationalistes défilant au mois de mars dans le centre de la ville à l'ouest de l'Ukraine de Lviv, le 28 avril, 2013 pour marquer le 70e anniversaire de la fondation de la 14e division SS "Galicia", La 14e Waffen Grenadier Division a été pendant la deuxième Guerre Mondiale une unité militaire allemande initialement composée de volontaires de la région de la Galice avec une origine ethnique ukrainienne, mais plus tard, elle a également incorporé des Slovaques, des Tchèques et des néerlandais volontaires et officiers. Les néo-nazis de la Russie et de Lituanie avaient également pris part à la marche. AFP PHOTO/ YURIY DYACHYSHYN

2016-11-29 par jonjonweb

Il a été récemment rapporté que la Troisième Commission de l’Assemblée générale des Nations Unies a approuvé un projet de résolution contre la glorification du nazisme et du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l’intolérance. La résolution exprime sa préoccupation devant le fait que dans un certain nombre de pays, de célèbres dirigeants du mouvement nazi et d’anciens membres des SS sont honorés et des monuments honorant des combattants contre le fascisme sont démolis ou profanés. Le document demande aux États d’adopter une loi interdisant le déni de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre pendant la Seconde Guerre mondiale.

Il est remarquable que 131 pays aient appuyé ce projet de résolution, alors que 48 autres, dont des États membres de l’ONU, se sont abstenus. Les États-Unis étaient l’un des trois pays à voter contre cette résolution de l’ONU, aux cotés de l’Ukraine et des iles Palau [archipel du Pacifique votant systématiquement dans le même sens que les États-Unis, NdT].

Les États-Unis et l’Ukraine ont voté à plusieurs reprises contre toutes sortes de résolutions de l’ONU rejetant la glorification du nazisme et protégeant les monuments en l’honneur ceux qui ont donné leur vie dans le combat contre le nazisme. Même si les États membres de l’ONU ont essayé de prendre des mesures pour empêcher le déni de crimes de guerre détestables commis pendant la Seconde Guerre mondiale, toutes leurs tentatives ont échoué. Toutes ces résolutions expriment la profonde préoccupation de la communauté internationale à l’égard de la glorification de toute forme de fascisme, en particulier celui qui se manifeste actuellement en Europe de l’Est, en particulier l’Ukraine.

L’Ukraine a été victime d’un coup d’État soutenu par l’Occident qui a conduit les forces fascistes à prendre le pouvoir dans le pays. Il a également abouti au culte forcé des collaborateurs ukrainiens du Troisième Reich, à la construction de monuments et à la dénomination de rues et de lieux publics en leur honneur. Il n’est donc pas surprenant qu’un tel gouvernement vote contre la résolution de l’ONU susmentionnée.

Quant aux membres de l’élite dirigeante des États-Unis, ils agissent sous la forme de diverses excuses diplomatiques, sans admettre directement leur attitude «chaleureuse» envers toutes sortes de fascismes, passés et présents. On peut cependant facilement clarifier la position des États-Unis, si l’on jette un regard sur une série de publications dans divers médias internationaux.

En 2010, la revue française L’Express publiait un rapport du Bureau des enquêtes spéciales (OSI) qui a été officiellement déclassifié. Selon ce rapport, le gouvernement américain travaillait en étroite collaboration avec 1 000 anciens fonctionnaires du Troisième Reich. Le New York Times n’a publié qu’un bref extrait de ce rapport de 600 pages.

Le New York Times affirme que les informations les plus préjudiciables du rapport viennent de l’implication de la CIA avec des émigrés nazis, car il va plus loin que tous les documents précédents pour montrer le niveau de complicité et de tromperie américaine dans de telles opérations. Il est clair que J. Edgar Hoover, du FBI, et Allen W. Dulles, de la CIA, étaient déterminés à collaborer avec les plus méprisables criminels de l’histoire moderne de l’humanité afin de mettre un terme à la propagation du communisme à travers le monde.

Mais avons-nous appris tout ce que nous pouvions sur les liens que le gouvernement américain avait avec les criminels nazis? Dans son entrevue avec Le Figaro, le professeur Norman Goda de l’Université de Floride déclarait qu’il reste encore beaucoup de documents classifiés sur ce sujet, donc nous n’apprendrons jamais le nombre exact d’anciens collaborateurs fascistes et de criminels qui travaillaient pour la CIA.

Il est curieux que la Seconde Guerre mondiale ait pris fin il y a sept décennies et pourtant certains documents restent encore secrets car, croit on, ils peuvent contenir des «informations encore sensibles». Peut-être est-ce parce que la guerre froide n’a jamais vraiment pris fin et que Washington est toujours intéressé à collaborer avec toutes sortes de nazis, qu’il préfère garder secrète l’information sur son implication réelle avec les nazis et le nazisme. Alors que les néonazis européens peuvent être utilisés pour susciter la controverse et la déstabilisation, et qu’un gouvernement pro-occidental ouvertement fasciste détient encore le pouvoir à Kiev, il est plutôt inconfortable pour Washington de se retrouver avec une résolution anti-nazie de l’ONU sur les bras.

Par Jean Perier


Traduit par Wayan, relu par Cat pour le Saker Francophone

lundi 28 novembre 2016

La mafia ukrainienne

"On sait ce qu'on perd mais on ignore ce qu'on gagne"

Depuis le coup d'état organisé par les USA sur le Maïdan en 2014 la situation de l'Ukraine ne cesse d'empirer dans tous les domaines sociétaux. Aujourd'hui, après 3 ans d'effondrement on peut observer que les raisons qui avaient été invoquées pour renverser le Président Ianoukovitch, non seulement s'avèrent être des prétextes fallacieux pour manipuler la foule, mais surtout restent plus que jamais la réalité d'une Ukraine pourrie et corrompue jusqu'à la moelle. 

Source de l'article : Les-crises.fr

La fausse excuse de la “corruption” 
pour le coup d’État en Ukraine

par Robert Parry

Source : Consortium News, le 02/11/2016

Le 2 novembre 2016

Exclusif : Le “changement de régime” soutenu par les États-Unis en Ukraine – le lancement de la Nouvelle Guerre froide avec la Russie en 2014 – a été rationalisé par la nécessité de débarrasser l’Ukraine de la corruption, mais les responsables cherchent après coup à se remplir les poches.

Par Robert Parry

Si l’Ukraine devient la poudrière précipitant la Troisième Guerre mondiale avec la Russie, le peuple américain pourrait alors regretter le jour où leur gouvernement a donné un coup de pouce au renversement en 2014 du président ukrainien, supposé corrompu (pourtant démocratiquement élu), à la faveur d’un coup d’État dirigé par des parlementaires ukrainiens qui ont depuis annoncé avoir amassé, en moyenne, plus d’un million de dollars chacun, principalement en espèces.

Le New York Times, qui avait quasiment joué le rôle d’attaché de presse pour le coup d’État de février 2014, a pris bonne note de cette corruption manifeste parmi les dirigeants issus du coup d’État et soutenus par les États-Unis, bien que ce soit au travers d’un reportage dissimulé dans les profondeurs du journal (page A8). Le sujet principal de ce reportage surprenant résidait dans la défiance des bureaucrates ukrainiens envers les banques de leur pays (ceci expliquant le pourquoi d’autant d’argent en espèces).

Le président de l’Ukraine, Petro Poroshenko, parlant au Conseil de l’Atlantique en 2014. (Photo credit: Atlantic Council)
Pourtant, l’Ukraine est un pays submergé par une pauvreté généralisée, aggravée par les “réformes” néo-libérales mises en œuvre depuis le coup d’État, diminuant les pensions de retraites, exigeant que les personnes âgées travaillent plus longtemps, et réduisant les subventions pour le chauffage des citoyens ordinaires. Le salaire moyen en Ukraine est de 214 dollars par mois.

Dès lors, un esprit curieux pourrait se demander pourquoi – au milieu de toutes ces difficultés – les dirigeants issus du coup d’État s’en sortent si bien, mais le correspondant du Times Andrew E. Kramer évoque prudemment la possibilité que ces dirigeants seraient au moins aussi corrompus, si ce n’est plus, que le gouvernement élu que les États-Unis ont aidé à renverser. Le président élu Victor Yanoukovitch avait été cloué au pilori pour son train de vie luxueux parce qu’il avait un sauna dans sa résidence.

L’article de Kramer a essayé mercredi d’expliquer les liasses de billets comme un signe que « beaucoup de législateurs et de dirigeants devant inspirer la confiance au public dans les institutions économiques et bancaires de l’Ukraine ne croient guère que leur propre richesse serait en sûreté dans les banques du pays, en raison des réglementations financières récemment imposées…

“Le Premier ministre Volodymyr Groysman, par exemple, a déclaré posséder plus d’un million de dollars d’économies en espèces – 870 000 $ et 460 000 euros – apparemment en fuyant le système bancaire bringuebalant de l’Ukraine. Le haut fonctionnaire en charge des banques du pays, Valeriya Gontareva, qui est responsable de la stabilisation de la monnaie nationale, la hryvnia, conserve la plus grande partie de son argent en dollars américains – 1,8 millions de dollars.”

Un récapitulatif des déclarations déposées par la plupart des 450 membres du Parlement, compilées par un analyste, Andriy Gerus, a révélé que les parlementaires détenaient collectivement 482 millions de dollars en « avoirs monétaires », dont 36 millions étaient conservés sous forme de liquidités…

“Certains politiciens semblent avoir abordé la déclaration comme une sorte d’amnistie, révélant tout ce qu’ils avaient gagné durant des décennies de transactions tordues, dans un effort pour se blanchir. Un ministre a déclaré une cave à vin constituée de bouteilles valant des milliers de dollars chacune. Un autre fonctionnaire a déclaré la possession d’une église. Un autre s’est vanté de posséder un billet pour l’espace avec Virgin Galactic…”

“Une autre théorie qui fait le tour de Kiev – où les gens reconnaissent généralement le génie inventif et vénal de leurs politiciens – suggère que les fonctionnaires gonflent leurs déclarations” afin de cacher de futurs pots-de-vin dans leur trésorerie déclarée et leur offre ainsi des excuses plausibles pour des voitures de luxe et des bijoux hors de prix.


Accès à plus d’argent

Ironiquement, l’adoption de la loi exigeant la divulgation de ce qui semble être une corruption généralisée parmi les parlementaires de Kiev a débloqué des millions d’euros d’aide nouvelle de l’Union européenne qui a ensuite profité à ces mêmes politiciens apparemment corrompus.

Le président déchu Viktor Yanoukovitch.
Cependant, parce que le “changement de régime” de 2014 en Ukraine a été partiellement orchestré par des responsables américains et européens autour de la propagande sur le thème de la corruption du président élu Yanoukovitch – il possédait ce sauna après tout – la corruption incessante du régime d’après le coup d’État a rarement été reconnue, vérité dérangeante oblige. Bien sûr, des hommes d’affaires exerçant en Ukraine se sont plaints de l’aggravation de la corruption depuis le renversement de Yanoukovitch.

De même, cette réalité a été autorisée à être divulguée seulement occasionnellement dans les médias grand public américains, qui préfèrent nier qu’un coup d’État soit arrivé, pour imputer à la Russie tous les problèmes en Ukraine, et pour louer les “réformes post-coup d’État” qui visaient les pensions, les allocations de chauffage et autres programmes sociaux pour les citoyens du quotidien.

Une des rares contradictions au discours de louanges est apparue dans le Wall Street Journal du 1er janvier 2016, observant que “la plupart des Ukrainiens disent que la promesse de la révolution de remplacer le règne des voleurs par le règne de la loi a échoué et que le gouvernement admet qu’il y a encore beaucoup à faire.”

En fait, les chiffres suggèrent quelque chose de pire. De plus en plus d’Ukrainiens considèrent la corruption comme le problème majeur de la nation, y compris une majorité de 53% en septembre 2015, contre 28% en septembre 2014, selon les enquêtes de la Fondation Internationale pour les Systèmes Electoraux.

Alors que la vie déjà difficile devient encore plus difficile pour la plupart des Ukrainiens, les élites continuent de prélever toute la crème qui surnage, y compris l’accès aux milliards de dollars de l’aide étrangère occidentale qui a permis de maintenir l’économie à flot.

Il y a, par exemple, le cas de la Ministre des Finances Natalie Jaresko, qui était considérée par beaucoup d’éditocratres comme le visage des réformes en Ukraine, avant de quitter le gouvernement en avril 2016 à l’issue d’une défaite d’une lutte de pouvoir.

Le fait est que Jaresko n’était guère un modèle de réforme. Avant de devenir simultanément citoyenne ukrainienne et Ministre des Finances en décembre 2014, elle était une ancienne diplomate américaine, à qui avait été confiée la gestion d’un fonds de 150 millions de dollars, financé par le contribuable américain, devant aider au démarrage d’une économie basée sur des investissements en Ukraine et en Moldavie.

Le salaire de Jaresko était plafonné à 150 000 dollars par an, un salaire enviable pour beaucoup d’Américains – sans parler des Ukrainiens – mais ça ne lui a pas suffit. Aussi avait-elle engagé diverses manœuvres pour contourner ce plafond et s’enrichir en empochant des millions de dollars de bonus et de frais.

Au final, Jaresko récupérait plus de deux millions de dollars par an, après avoir fait déléguer la gestion du “Western NIS Enterprise Fund (WNISEF)” à sa propre entreprise privée, Horizon Capital, et s’être fait attribuer de généreux bonus lors de cessions d’actifs, alors même que globalement le WNISEF perdait de l’argent, selon des documents officiels.

L’ex Ministre des Finances d’Ukraine Natalie Jaresko.
Par exemple, Jaresko a touché 1,77 millions de dollars de bonus en 2013, selon les documents déposés par le WNISEF auprès du fisc américain. Dans les documents financiers déposés auprès du gouvernement ukrainien, elle a indiqué des revenus de 2,66 millions de dollars en 2013 et 2,05 millions en 2014, autrement dit elle a amassé une petite fortune personnelle en investissant l’argent du contribuable américain officiellement au bénéfice du peuple ukrainien.

L’hémorragie financière du WNISEF était sans importance, ce fonds pesait 150 millions initialement mais ne valait plus que 89,8 millions pour l’année fiscale 2013, selon les documents déposés auprès du fisc américain. Le WNISEF a communiqué que les bonus de Jaresko et autres directeurs de l’institution relevaient de la réalisation “réussie” de certains investissements, même si le fonds dans son ensemble perdait de l’argent.

Même si les techniques d’enrichissement de Jaresko étaient repérées par le fisc américain et d’autres déclarations officielles, les grands médias américains ont ignoré cette histoire, pour mieux pouvoir affirmer que le processus de “réformes” en Ukraine était entre de bonnes mains. [Voir l’article de Consortiumnews.com intitulé “Comment la Ministre des Finances ukrainienne est devenue riche“.]


Appel de Biden

Préoccupé par la corruption incessante, le vice-président Joe Biden, qui a un intérêt personnel en Ukraine, a donné des conférences au Parlement ukrainien sur la nécessité de mettre fin au copinage.

Mais Biden a eu son propre problème de copinage en Ukraine parce que, trois mois après le renversement du gouvernement de Yanoukovitch, la plus grande entreprise privée de gaz en Ukraine, Burisma Holdings, a nommé son fils, Hunter Biden, à son conseil d’administration.

Le vice-président Joe Biden.
Burisma, une obscure société basée à Chypre, a également engagé des lobbyistes bien connectés, dont certains ont des liens avec le secrétaire d’État John Kerry, y compris son ancien chef de cabinet du Sénat, David Leiter, selon les divulgations fournies par le groupe de pression.

Comme l’a rapporté le Time, “la participation de Leiter à l’entreprise renforce une équipe d’américains politiquement introduits qui comprend également un nouveau membre du conseil, Devon Archer, un partisan démocrate et ancien conseiller de la campagne présidentielle de John Kerry en 2004. Archer et Hunter Biden ont tous les deux travaillé comme partenaires commerciaux avec le gendre de Kerry, Christopher Heinz, associé fondateur de Rosemont Capital, une société d’investissement dans des entreprises.

Selon le journalisme d’investigation en Ukraine, la propriété de Burisma a été attribuée à la Banque Privat, contrôlée par l’oligarque milliardaire escroc Ihor Kolomoysky, qui a été nommé gouverneur de l’Oblast de Dnipropetrovsk par le régime de “réforme” soutenu par les États-Unis, une province d’Ukraine centro-méridionale (bien que Kolomoisky ait finalement été évincé de ce poste dans une lutte de pouvoir pour le contrôle d’UkrTransNafta, l’opérateur public de l’oléoduc en Ukraine).

Lors d’un discours au parlement d’Ukraine en décembre 2015, Biden salua le sacrifice des quelques 100 manifestants qui moururent pendant le putch de Maïdan en février 2014 qui évinça Yanoukovitch, en se référant aux morts avec l’expression élogieuse “Les Cents Merveilleux”.

Mais Biden ne fit pas de référence merveilleuse aux personnes, estimées à dix mille, la plupart d’ethnie russe, qui ont été assassinées par l’Opération Anti-Terreur encouragée par les USA et financée par le régime issu du coup d’État contre les Ukrainiens de l’Est qui résistaient contre l’éviction violente de Yanoukovitch. Biden n’a pas plus relevé que les Cents Merveilleux étaient des combattants de rue partisans d’organisations néo-nazies ou d’extrême-droite.

Mais après avoir fait ses délicieuses références aux Cent Merveilleux, Biden a livré son amère recette, un appel au parlement pour continuer à mettre en œuvre des réformes du Fonds monétaire international, y compris les demandes pour que les personnes âgées travaillent plus longtemps.

Biden a déclaré : « Pour que l’Ukraine continue à faire des progrès et à garder le soutien de la communauté internationale, vous devez faire plus. La grande partie de l’avancement de votre programme au FMI – ceci exige des réformes difficiles. Et elles sont difficiles. »

“Permettez-moi de souligner entre parenthèses ici, ce que tous les experts de notre département d’État et tous les groupes de réflexion viennent vous dire, vous savez, ce que vous devriez faire est de traiter le problème des pensions de retraites. Vous devriez vous en occuper – comme si c’était facile à faire. Mince, nous avons des problèmes en Amérique à ce sujet et nous sommes en train de le régler. Nous avons des problèmes. Voter pour repousser l’âge de la retraite signifie écrire votre mort politique dans de nombreux endroits.

« Ne négligez pas que ceux d’entre nous qui servent dans d’autres institutions démocratiques ne comprennent pas combien les conditions sont difficiles, combien il est difficile de voter pour respecter les engagements souscrits par le FMI. Il exige des sacrifices qui pourraient ne pas être politiquement opportuns ou populaires. Mais ils sont essentiels pour mettre l’Ukraine sur la voie d’un avenir qui est économiquement sûr. Et je vous exhorte à rester aussi dur que cela. L’Ukraine a besoin d’un budget qui soit conforme à vos engagements auprès du FMI.”

Cependant, aussi difficile que cela puisse être pour le Parlement ukrainien de réduire les pensions, de réduire les subventions au chauffage et de forcer les personnes âgées à travailler plus longtemps, ce sacrifice politique ne semble pas s’appliquer aux parlementaires pour faire eux-mêmes ces sacrifices financiers."

Robert Parry

Le journaliste d’investigation Robert Parry a dénoncé bon nombre d’affaires de l’Irangate pour The Associated Press et Newsweek dans les années 1980.

Source : Consortium News, le 02/11/2016

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. 
Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.


Sur le même sujet, lire aussi :