dimanche 30 octobre 2016

Orages d'acier sur le Donbass

Une fin de mois d'octobre meurtrière

Quand notre étoile se cache, le feu meurtrier des hommes prend alors le relais et, en incendiant les nuits du Donbass, il anime la ligne de front de convulsions dantesques au milieu desquelles les hommes et les dieux fondent et se confondent... 

Photo DNR 24
Cette dernière semaine du mois d'octobre, l'armée ukrainienne comme d'habitude a interprété de façon sanglante les résolutions prises lors de la dernière réunion du "Quartet Normandie" (Hollande, Merkel, Poutine et Porochenko), prouvant s'il en était encore besoin l'hypocrisie de la marionnette étasunienne installée à Kiev.

7 tués et 27 blessés

Durant la semaine écoulée, Les forces de Kiev ont violé 2578 fois le cessez le feu, dont 1673 fois à l'aide de calibres de plus e 100mm prohibés par les accords de Minsk, (chars, artillerie et mortiers).au total, 3 civils onnt été tués et 18 autres blessés, tandis que du côté des forces républicaines on dénombrait 4 tués et 9 blessés. Les dégâts sont également importants : 45 maisons et bâtiments publics ont été gravement endommagés ou détruits.

La journée la plus meurtrière a été celle du 27 octobre lors de plusieurs bombardements massifs principalement à Makeevka au Nord Est de Donetsk (3 tués et 10 blessés). Ce jeudi sanglant a fait au total 5 morts et 16 blessés, plusieurs griévement atteints, comme Sofia, une enfant de 6 ans.

Une nouvelle fois ce sont des quartiers résidentiels civils qui ont été pris pour cible par Kiev
Un autre bombardement massif a et lieu dans le Sud de Donetsk, à Elenovka, et au Sud de la République où là aussi l'armée ukrainienne a utilisé pour pilonner la population civile ses obusiers de 152mm, censés être retirés à plus de 30 km de la ligne de front. 

Depuis ces bombardements meutriers les combats n'ont pas cessés et chaque nuit l'artillerie ukrainienne recommence ses bombardements habituels sur la trentaine de villages et districts urbains situés sur la ligne de front des 2 républiques de Donetsk et Lugansk.



Les autorités de la République de Donetsk ont demandé à l'OSCE de vérifier les renseignements que leurs services de renseignement leurs ont transmis sur l'identité des unités d'artillerie responsables de ce bombardement de Makeevka. Il s'agit d'unités d'artillerie qui avaient été repérées se déployant près de la ligne de front lors de la dernière rotation d'unités ukrainiennes. 

Un compte rendu d'observation avait alors été transmis à l'OSCE sans obtenir de réaction de sa part... Les autorités de la République espèrent pouvoir aborder ce bombardement particulièrement meurtrier lors de la prochaine réunion du "groupe de contact Minsk" qui doit avoir lieu le 9 novembre prochain.

Pour terminer ce rapport de situation sur une note plus positive, il faut noter que le 57ème convoi humanitaire russe est arrivé dans les Donbass à Lugansk et Donetsk le 27 octobre 2016. Le fret moyen emporté par chque convoi est d'environ 2000 tonnes de nourritures, médicaments équipements sanitaires, chauffages etc... 

A cette aide fraternelle vitale en provenance de la Russie (et qui est également une application du point 7 des acords de Minsk : "Garantir l'aide humanitaire dans le Donbass") il faut rajouter l'accueil des réfugiés, les aides aux entreprises de reconstruction, etc... mais aussi toutes les actions bénévoles, associatives ou individuelles qui par centaines permettent chaque jour de soutenir le peuple du Donbass et lui permettre de survivre dans la tourmente de l'Histoire.



A Berlin, le laquais Porochenko 
essaye de nous servir la recette Yougoslave sauce Maïdan

La réunion du quartet Normandie, Présidents et Ministres allemands, français, russes et ukrainiens
Lors du dernier sommet du Format Normandie (Allemagne, France, Russie, Ukraine) organisé à Berlin le 19 octobre dernier, les chefs d'état ont accordé un nouveau sursis d'un mois au protocole de Minsk, le temps qu'une nouvelle feuille de route soit élaborée pour tenter de débloquer le processus de paix toujours enlisé sous les bombardements ukrainiens et le refus de la Rada de réformer la constitution ukrainienne pour donner un cadre législatif aux élections locales et au statut spécial demandées par les accords signés il y a 2 ans.

Le Ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier, commentant cette nouvelle réunion Minsk au journal Märkische Allgemeine, a déclaré : "Il est parfois nécessaire de se rappeler ce qui a été réalisé à travers le processus de Minsk,  en dépit des nombreux inconvénients: nous avons pu éviter que la confrontation au Donbass ne débouche sur un conflit militaire complet et au-delà de tout contrôle, ce qui pourrait, à son tour, se développer en un feu dans au cœur de l'Europe "-

Si je crois le représentant de la diplomatie allemande sincère, en revanche la position défendue par Kiev est loin d'être cohérente et la stratégie proposé par Porochenko à le goût amer d'un cynisme calculateur et belliciste.

En effet le processus de paix est bloqué essentiellement du fait de Kiev qui refuse d'appliquer la feuille de route signée à Minsk en septembre 2014 puis février 2015. Ce sabotage repose sur plusieurs violations des accords de Minsk dont les 2 principaux sont :
  • Les violations quotidiennes du cessez le feu par l'armée ukrainienne
  • Le refus de réformer la constitution et d'engager la décentralisation demandée
Porochenko est coincé car d'un côté il est poussé par des partenaires occidentaux fatigués à engager enfin  les accords de Minsk (qui ont plus d'une année de retard), il sait en revanche que cette réforme constitutionnelle, qui est même refusée par les députés de son propre parti, provoquera en cas de mise en oeuvre le renversement immédiat de son gouvernement.

Donc la marionnette étasunienne de Kiev essayant de ménager la chèvre et le chou contourne le problème et en révise à sa manière les 13 points définis par les accords de Minsk...

En effet Porochenko avant cette réunion de Berlin avait déjà annoncé qu'il voulait rajouter au "package de sécurité" (cessez le feu, retrait des armes et OSCE) le contrôle des frontières entre les Républiques et la Russie par ses forces armées... Ce qui revient à inverser la mise en oeuvre initialement prévue !

En demandant cela le satrape de Kiev, d'une part repousse une inévitable et fatale confrontation politique interne, mais surtout provoque les Républiques du Donbass (et la Russie) qui ne sont pas dupes des conséquences militaro-économiques qu'un contrôle des frontières par Kiev occasionnerait :
  • La réalisation d'un blocus économique complet de Donetsk et Lugansk
  • Le déploiement d'une force militaire à l'arrière de la ligne de front...
Autant dire que les accords de Minsk pourront alors être oubliés ou au mieux traînés à nouveau dans le calendrier pendant que les Républiques sans statut officiel seront asphyxiées et à la merci de Kiev. Voilà pourquoi cette proposition est tout simplement inacceptable !


Où il est question de la mission armée de l'OSCE...



Alors, pour tenter d'adoucir les angles de son piège grossier, Porochenko a proposé que dans un premier temps le contrôle des frontières soit confié à une mission armée de l'OSCE, qui les restituera à l'Ukraine après la tenue des élections locales dans le Donbass.

Ce faisant Porochenko demande à l'OSCE d'assumer l'inacceptable et, connaissant les effectifs et les moyens dont elle disposerait éventuellement, il sait très bien que en cas d'escalade militaire sur le front cette dernière ferait appel à une intervention armée pour régler un conflit dépassant ses compétences.

Cette idée d'une mission armée de l'OSCE est également une provocation indirecte lancée contre les Républiques de Donetsk et Lugansk qui depuis leurs représentants jusqu'aux manifestations populaires rejettent catégoriquement cette éventualité surtout depuis que la neutralité officielle des observateurs internationaux a plusieurs été légitimement mise en cause.

On voit comment Porochenko par ce subterfuge diplomatique, et certainement aux ordres des néo-cons de Washington, continue sa valse hésitation du 1 pas en avant 2 pas en arrière pour visiblement gagner du temps. En attendant le 8 novembre et le résultat des élections étasuniennes pour savoir sur quel pied elle pourra continuer à danser l'année prochaine, Kiev fait ainsi également le jeu de Washington qui préfère garder l'Ukraine avec une guerre larvée qui constitue un deuxième front de réserve pour soutenir éventuellement une Syrie de moins en moins contrôlée par ses forces alliées djihadistes.


Des européens contrariés mais serviles 



Alors que la réunion de Berlin s'était donnée comme objectif de négocier sur les négociations afin de les débloquer, Porochenko au lieu d'aider la réanimation du processus de paix, avec son histoire de mission armée de l'OSCE contrôlant les frontières à rajouter un problème insoluble supplémentaire.

Vraisemblablement au cours des prochaines semaines, un fracture risque d'apparaître dans le camp occidental entre Washington qui veut verrouiller sa politique russophobe en Ukraine et les pays européens continentaux, qui commencent aux milieu de leurs crises multiples à être lassés de cette crise ukrainienne coûteuse et où ils ont été sacrifiés sur l'autel des intérêts étasuniens, notamment en montant dans le train de représailles économiques contre Moscou et dans lesquelles ils y laissent de nombreuses plumes, au contraire de Washington.

Cependant il est peu probable que la majorité des pays européens et particulièrement ceux qui interviennent dans les négociations de Minsk se rebellent contre leur maître étasunien, tant leur dépendance économique et militaire au système dirigé par Washington les confine dans une servilité suicidaire.... La participation militaire de l'Allemagne à l'enserrement de la Russie par l'OTAN ou celle de la France dans le conflit syrien montrent bien de la part des deux pays considérés comme la colonne vertébrale de l'Europe une totale allégeance à la politique hégémonique de la Maison Blanche...

L'Europe a courbé l'échine ...


Erwan Castel, volontaire en Novorossiya



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Erwan





lundi 24 octobre 2016

Fenêtre ouverte sur Donetsk/2

Le monastère crucifié d'Iversky


Si les maisons en ruines, les ponts détruits, et les véhicules calcinés bornent à intervalles réguliers les 400 km de front du Donbass, le quartier d'Oktyabrskyi est certainement l'une des cicatrices les plus vives et les plus symboliques de cette guerre qui depuis 2014 ravage la terre du Donbass.

En effet, dans ce secteur situé sur les lisières Nord de Donetsk et où se poursuivent encore quotidiennement les bombardements de l'armée ukrainienne, se trouve l'aéroport de Donetsk, haut lieu des combats menés entre les unités d'assaut de Kiev et les milices de la cité rebelle, de mai 2014 et janvier 2015. C'est sur ce champ de bataille, entre autres que s’était distingué le regretté Motorola, victime d'un attentat terroriste mortel ce dimanche 16 octobre dernier, et la zone aéroportuaire, aujourd'hui complètement détruite et traversée par la ligne de front active est toujours défendue par son bataillon "Sparta". 

Nous reviendrons dans un prochain article sur ces combats de l'aéroport.


Juste au Sud de la piste de l'aéroport se trouve un lieu de silence, squelette dressé entre les dieux et les hommes qui témoigne autant de leur folie que de leur foi : c'est le monastère des moniales d'Iversky. Pour y accéder on doit d'abord traverser le quartier d'Oktyabrskyi, au Nord de la gare de Donetsk, véritable champ de ruines, toujours bombardé mais où s'accrochent encore des dizaines de familles, et c'est ici aujourd'hui que j'habite...

Une visite d'Oktyabrskyi  par Katia Katina de News Front 

Zigzagant entre les obus et les roquettes non explosés fichés dans le sol le chemin s’arrête à l'entrée du cimetière entourant de ses croix brisées le monastère crucifié. Même les arbres environnants semblent lever des moignons implorant vers un ciel silencieux déserté par les oiseaux. 

L'allée Est du cimetière et l'église (à droite l'aéroport, à gauche Donetsk)
La mère Mikhaïla, higoumène de Saint Iver
Comme dans beaucoup de lieux de culte orthodoxes qui sont élevés autour d'une icône, l'église qui se dresse au milieu du cimetière d'Iversky à quelques centaines de mètres de l'aéroport Sergueï Prokofiev, a été construite en 1997 et consacrée à Notre Dame d'Iviron dont elle renfermait jusqu'en 2014, une copie de l'icône originale qui a traversé les combats avant d'être déplacée dans la cathédrale Saint Nicolas de Donetsk.

Le sanctuaire d'Iver abritait depuis 2001 une communauté de moniales orthodoxes, d'abord métochion (dépendance) du couvent de Saint Nicolas, puis à  partir de 2002, sur décision du Saint Synode, le sanctuaire est devenu le monastère indépendant de Saint Iver.

Lorsque les combats pour l'aéroport commencent, le monastère est rapidement sous le feu de l'armée ukrainienne, mais malgré cela les moniales vont vouloir rester dans leur couvent 

C'est au mois d'août 2014 que les premiers projectiles ukrainiens touchent les bâtiments religieux. Le clocher de l'église, frappé par l'artillerie prend feu et les femmes qui se trouvent alors à l'intérieur (la mère Mikhaïla et trois moniales) quittent précipitamment l'église qui menace de s'effondrer. Les objets sacrés sont toujours à l'intérieur et des tirs de mitrailleuses traversant les murs de l'édifice en interdisent toute approche.

Le clocher de l'église plusieurs fois frappé par les tirs de l'artillerie ukrainienne
Notre Dame d'Iviron
Pendant cette journée où les feux de l'enfer semblent vouloir s'abattre sur Saint Iver; 2 événements incompréhensibles vont survenir, qualifiés aussitôt de miraculeux par les communautés civile et religieuse : le clocher qui sera à nouveau touché une deuxième fois brûle entièrement mais sans s'effondrer à l'intérieur de l'église, et l'icône de Notre Dame d'Iviron sera ressortie intacte d'un lieu où tous les autres objets sont criblé par les balles et les éclats.

Les combats vont continuer chaque jour endommageant de plus en plus le sanctuaire qui est régulièrement touché par les bombardements de Kiev.

Le 18 décembre 2014, le monastère a été pillé par les soudards de Kiev avant qu'ils ne soient repoussés par les forces républicaines.

Si les premiers tirs touchant le monastère pendant l'été 2014 pouvaient passer éventuellement pour des "dommages collatéraux" des bombardements ukrainiens, la fréquence, l'intensité et la durée des tirs suivants montrent bien que ce lieu sacré de la communauté de Donetsk est devenu rapidement une cible symbolique de l'agression génocidaire engagée par Kiev. Depuis 2 ans ce ne sont pas moins de 9 églises orthodoxes qui ont été détruites sur la ligne de front de Donetsk et Lugansk, sans compter une vingtaine d'autres touchées également par les bombardements.

Bombardement ukrainien au phosphore blanc 
du monastère l'Iversky par l'armée ukrainienne
le 31 octobre 2014


Fête patronale de Saint Iver en 2015
Actuellement, les moniales ne vivent plus au monastère mais, lorsque la situation militaire le permet, elles reviennent dans leur sanctuaire martyr, pour nettoyer et tenter de remettre de l'ordre dans l'église malgré la proximité des lignes ukrainiennes qui restent à portée de tir. 
Le 26 octobre est le jour de la fête patronale de la communauté et l'année dernière elle avait été réinstaurée sur le site du monastère dès la'année 2015.

Cette année encore, sous la menace des canons ukrainiens une cérémonie et une bénédiction seront célébrées par l’évêque Hilarion, métropolite de Donetsk et Mariupol en présence de la communauté religieuse et de fidèles  pour respecter la Tradition et montrer que si les soudards ukrainiens ont détruit les murs consacrés, l'âme qui les faisait vivre est quant à elle restée intacte dans le coeurs des fidèles de Donetsk qui préparent dès à présent ce sanctuaire à renaître de ses cendres.

Le 12 janvier, Jacques Closterman et maître Jean Josy Bousquet en voyage d'étude dans la République de Donetsk, se sont rendus sur ce site émouvant du monastère d'Iversky, et ont pu constaté par eux même l'ampleur du drame vécu par la population civile du Donbass touchée ici dans ce qu'elle a de plus sacré : sa foi orthodoxe...


Jacques Closterman se recueillant dans le chœur de l'église d'Iversky miraculeusement intacte
Aujourd'hui les soldats de Sparta et Vostok veillent aux lisières du sanctuaire qui renforce leurs tranchées et bunkers par les remparts de la foi et de l'espérance...

Et c'est un païen qui vous l'écrit !


Erwan Castel, volontaire en Novorossiya

Vue Ouest du monastère, au premier plan le cimetière, au centre l'église et à gauche le couvent

Source de l'article 

- Pravoslavie 


« Les décombres m’impressionnent moins que la pensée de tout ce que les gens ont dû faire pour contribuer à la destruction de la ville » 

(Bertolt Brecht, Journal de travail, 23 octobre 1948)


Façades Ouest et Sud de l'église
Façade Nord e l'église
Le portail de l'église en janvier 2016
Un soldat républicain surveillant les lignes ukrainiennes juste au nord de la piste de l'aéroport
Les murs de l'église
Le bâtiment d'accueil du monastère à côté de l'église
Iversky en septembre 2016 lors d'une de mes fréquentes visites 
Dans une tranchée en bordure de la piste aéroportuaire
Vue Est du monastère à travers le mur du cimetière 


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Erwan





dimanche 23 octobre 2016

Quand la propagande devient imposture

Elena Volochine, la journalope du mois


Il y a propagande et propagande...

Lorsque l'information est liée au pouvoir par affidation politique ou dépendance économique, ses journaliste ne sont plus que des agents de communication servant d'autant plus la propagande officielle que la majorité de leurs statuts de contractuels ou pigistes les maintiennent dans une précarité sociale.

La propagande est permanente car le discours peut-être conscient et engagé ou inconscient et influencé par le seul fait qu'un journaliste regardera toujours les événements à travers le filtre de son éducation culturelle, religieuse et politique personnelle et aussi par exemple à travers la vision engagée de l'Histoire qui lui a été transmise par le système scolaire contrôlé par les gouvernements. 

Cette propagande est exacerbée pendant les périodes de tensions, de troubles, de confrontation politique mais surtout pendant les guerres. Cette "propagande de guerre" qui a été très bien décortiquée par Michel Collon connait 2 périodes : celle de l'avant guerre où les médias serves vont chercher à canaliser l'information afin de diaboliser l'ennemi, effrayer l'opinion, et la conditionner à l'éventualité d'une guerre; et celle e la guerre qui monopolise l'information en la consacrant à entretenir le sentiment patriotique et la notion de sacrifice. 

La propagande est donc une dimension inévitable du journalisme, mais on peut lui distinguer plusieurs déclinaisons, allant du journalisme engagé comme tel à celui de l'imposture délictueuse qui insulte la déontologie de ce merveilleux métier.

Dans la nouvelle confrontation qui a éclaté entre Moscou et Washington (depuis la Géorgie en 1991 mais surtout l'arrivée au pouvoir de Poutine en 1999), les occidentaux, rallumant les braises de la guerre froide, se sont lancés dans une croisade médiatique russophobe paroxysmique, dans laquelle la haine hystérique exprimée n'a d'égal que la stupidité pathétique des méthodes employées par une meute de "chiens de garde" qui n'ont jamais autant mérité l'haplologie de "journalope"

Engagé sur le front de l'information (n'ayant eu aucune formation dans le domaine, je ne prétendrai jamais être un journaliste contrairement à nombre d'amateurs mégalomanes) je n'ai jamais caché mon engagement pro-russe notamment à travers celui consacré depuis 3 ans au mouvement anti-maïdan et à la rébellion du Donbass. Mais malgré cet engagement total au sein de la République Populaire de Donetsk j'essaye de conserver mon indépendance et ma liberté, contrairement à certains camarades qui, confondant soutien et soumission, sont devenus les chiens de garde serviles d'un pouvoir politique, aussi admirable soit-il...

Car selon moi, l'éthique du journalisme qui est défini par la "charte de Munich"  en 1971, ne peut-être garanti si l'indépendance professionnelle du journaliste est compromise.


Une honte nommée Volochine


Je tiens à remercier Elena Volochine pôur son reportage réalisé pour "France 24", car il concentre en 10 minutes la quasi totalité des exemples permettant d'illustrer l'abjection de la propagande de guerre occidentale actuelle qui ne peut construire son argumentaire que sur un fatras de mensonges où le ridicule tout comme sa sœur la connerie ne semblent pas connaître de limite.

Pour couper court aux critiques hurlant que cet article n'est autre qu'une contre propagande pro-russe tout aussi mensongère, je donnerai donc en premier lieu la parole à un journaliste français pro-maïdan installé à Kiev et qui commente ainsi le travail de la Volochine :


Christelle Néant, de DONi press, agence qui est gravement mise en cause dans le reportage, a fait une  critique à chaud de ce "bidonnage" honteux diffusé par France 24, mais je pense qu'il est intéressant d'approfondir ce travail de manipulation mentale qui en toute logique devrait provoquer des sanctions professionnelles contre son auteure et le média qui l'a commandité et cautionné. 

Maintenant je vous invite a regarder ce reportage séquencé et critiqué : 

1 / La présentation


Dans cette première séquence ou le reportage est présenté et introduit, il est intéressant de la sémantique dogmatique utilisée par les journalistes de France 24 qui en s'appuyant sur une apparente neutralité rigoureuse soutiennent la théorie d'une aide militaire russe dans le Donbass présentée comme une certitude et bien sûr un crime perpétré par Moscou :


"Guerre de communication et de désinformation car Moscou ne veut pas reconnaître sont implication qui est pourtant évidente..." (00'40")

Pour commencer, la neutralité du reportage qui est suggérée dans sa présentation s'effondre dès la 40ème seconde dans une syntaxe où la partialité du regard transpire déjà comme une fièvre bubonique... car France 2 oublie qu'une "guerre de la désinformation" est au minimum duelle et l'annoncer en portant directement une accusation exclusive contre l'un des deux belligérants montre bien un engagement et un parti pris pour son adversaire...

Par orgueil (et stupidité) ces journalopes de France 24 qui placent leurs conclusions pré-écrites en introduction se définissent d'entrée de jeu plus compétents que les experts militaires du renseignement de l'OTAN qui eux reconnaissent n'avoir (depuis plus de 2 ans !) aucune preuve tangible sur "l'implication" de l'armée russe dans le Donbass. Des experts du renseignement allemand, italien, l'ont reconnu : l'armée russe n'est jamais intervenue dans le Donbass, comme l'explique le Général Gomart, le Chef du Renseignement français lors d'une audition à l'assemblée nationale le 25 mars 2015, ou le chef du renseignement ukrainien lui-même qui dénonce le 4 février 2016 la présence dans le Donbass depuis 2 ans de.... 56 soldats russes !

Mais laissons cette super journaliste de France 2 nous expliquer en 10 minutes ce que les observateurs de l'OSCE n'ont pas repéré en 2 ans. :


"Comme toujours la DNR accuse le camp ukrainien d'être à l'offensive" (01'26")

Volochine omet de mentionner les comptes rendus réguliers de l'OSCE qui inventorie quotidiennement dans ses rapports les zones bombardées qui pour plus de 70% d'entre elles se situent sur le territoire des Républiques du Donbass. La même OSCE a aussi constaté à 4 reprises cette année des bombardements ukrainiens réalisés sur les postes des observateurs chargés de la surveillance du cessez le feu (Aleksandrovka, Yasinovataya et Shirokino). Ensuite,  les principales offensives terrestres qui ont eu lieu cette année,se sont déroulées à Yasinovataya (mars) Aéroport (mai) Debaltcevo (juin) et Kominternovo (octobre) A chaque fois les ukrainiens ont été battus (sauf à Yasinovataya où la ligne de front a reculé) après avoir attaqué notre première ligne de défense. 

Depuis le mois de juin les bombardements ukrainiens, à part une courte accalmie en septembre, sont de l'ordre de 400 à 800 violations quotidiennes du cessez le feu occasionnant des victimes et des destructions quotidiennes... 

Alors oui, Elena Volochine, ne vous en déplaise, la DNR a toutes les preuves (confirmées par l'OSCE) et la légitimité d'accuser Kiev ! Et d'ailleurs mêmes si vous ne voulez pas les reconnaitre, vous aussi comme on peut le voir plus loin dans votre réquisitoire mensonger...


"Une guerre d'artillerie où les contacts avec l'ennemi sont rares" (02'15")

Pour justifier le matériel et les munitions en dotation au sein des forces de la DNR, Volochine essaye d'enfiler le masque d'un expert militaire pour réfuter les prises de guerre réalisées par les milices...

Sauf qu'elle oublie ce qui s'est passé de mai 2014 à mars 2015, à savoir, les redditions ou prises de toutes les casernes présentes dans le Donbass (police, armée, forces de frontières, sbu...) le ralliement aux milices avec armes et bagages de centaines de soldats et surtout les désastres des chaudrons (Sud, Iliovaisk et Debaltcevo) dans lesquels Kiev a perdu près de 40% de son parc blindé et artillerie par exemple...

Depuis cette époque effectivement la guerre du Donbass est "une guerre d'artillerie" et essentiellement du fait de Kiev qui tire chaque nuit des tonnes de munitions sur le front, tandis que les Républiques elles ne ripostent qu'en cas de nécessité de légitime défense.

Pour être honnête, il est vrai que les forces armées des Républiques qui étaient aux standards soviétiques, se sont alignées de leurs organigrammes jusqu'à leurs uniformes, sur un modèle russe au moment de leur modernisation, mais tout en continuant à se battre avec les matériels issus de la guerre (certaines unités hors mêlée sont encore équipées de SKS vieux de 60 ans !)

Pour finir, les Républiques conscientes de la problématique du ravitaillement des munitions, ont entrepris de moderniser et relancer la cartoucherie de Lugansk, engageant des frais qui seraient inutiles si la Russie assurait cette logistique...

Si Volochine, dans l'étude du conflit du Donbass veut étudier les ingérences des puissances étrangères auprès des belligérants, je l'invite plutôt à regarder les aides militaires étasuniennes, conseillers, instructeurs, matériels et même armements qui viennent même d'être officialisés par le congrès cette année (sans parler des contractors et mercenaires des pays de l'OTAN qui servent dans les rangs de l'ATO).. 
Mais cela demanderait de sa part de cette rigueur professionnelle et surtout cette honnêteté intellectuelle qui lui font cruellement défaut ! 


2 / L'accusation calomnieuse contre DONi Press


Volochine franchit ici les limites au delà desquelles la propagande partiale, encore acceptable si son engagement est déclaré, devient une imposture délictuelle qui réclame des sanctions professionnelles voire juridiques...


"Une mise en scène pour un prochain reportage" (00'15")

La scène se déroule à Zaitsevo, un village situé au Nord de Gorlovka et qui est bombardé quotidiennement depuis des mois.

Ici, le reportage de France 24 aborde le travail de l'agence de presse DONi dont nous apercevons dans le reportage Christelle Néant et Katia Katina qui travaillent pour elle. Si je sais émettre parfois des critiques vis à vis de cette jeune agence installée à Donetsk, je sais aussi reconnaitre la qualité du travail (que je partages souvent ici) et le dévouement de certains de ses membres.

Prenant ses impostures pour une généralité, Volochine accuse gravement DONi de réaliser des mises en scène mensongères afin d'accuser l'armée ukrainienne de violer le cessez le feu. Christelle Néant s'est expliquée précisément sur cette séquence du reportage, en signalant par exemple que l'un des 2 hommes surpris et enregistrés n'est pas en réalité un reporter de DONi mais "Anton" un volontaire servant dans les rangs de l'armée de la DNR.

Pour ce qui est de la conversation capturée, les russophones contactés repèrent que sa syntaxe qui est hachée révèle des collages évidents de plusieurs bouts de phrases pour un montage mensonger. Un technicien du son m'a également rapporté que la qualité de l'enregistrement, que Volochine veut nous faire croire réalisé par l'appareil porté en bandoulière par son technicien, est impossible à obtenir en plein air et avec les mouvements observés par le preneur de son.

Christelle Néant qui était présente lors de cette séquence s'explique en détail (08'00") sur ce bidouillage de France 2 : assemblages de conversations capturées à un autre moment (et qui concernaient une reconstitution de combat prévu à Saur Moghila près de la frontière russe) et présentées comme capturées sur le front à cet instant. Or sur la vidéo on voit nettement un troisième homme discuter mais "bizarrement" sa voix n'est jamais entendue sur l'enregistrement ! Autre miracle réalisé par France 2, on entend le commandant Altaï rire à la fin de sa prétendue capture son... or l'intéressé n'était pas présent au moment des faits...

Pour terminer avec ce bidouillage de France 2, il faut également relever qu'il se vante d'utiliser une technique d'espionnage (l'enregistrement à l'insu des personnes concernées) qui, si elle a sa place dans un roman de John Le Carré, est en revanche indigne d'un journalisme professionnel.

Bref, Volochine prend vraiment les téléspectateurs de France 24 pour des cons, et elle le confirme dans la foulée .


"Des ourals aux plaques d'immatriculations de l'armée russe" (00'45")


Volochine qui semble croire que sa parole est sacrée continue donc, toute honte bue, ses mensonges en affirmant par exemple que le camion militaire oural filmé a une "immatriculation de l'armée russe". 
Mensonge car "DK" suivi d'un numéro est précisément une immatriculation militaire de la République de Donetsk ! 

Comment accorder la moindre confiance à une personne ayant recours à ce genre de mensonge grossier et stupide ?


"La DNR a désormais son armée qui s'entraîne dans des camps à ciel ouvert" (00'56")

En dehors du fait que Volochine devrait nous expliquer où existe t-il des camps d'entrainement militaire couverts, cette précision allusive sous-entend que les blindés sont russes. Donc en plus de son public, France 2 prend aussi les services de renseignement de l'OTAN pour des cons qui n'ont pas été capables de nous sortir une seule photo de blindés russes dans le Donbass depuis plus de 2 ans, contrairement aux journalopes occidentaux qui nous inondent de ce genre de "fake" : 


Une photo d'archive de 2009 en Géorgie comme preuve d'un invasion russe en 2014 en Ukraine !



"Sous couvert d'anonymat, dans un témoignage rare, ce combattant accepte de raconter" (2'29")

Là et au vu des mensonges précédents, la pseudo interview sous couvert d'anonymat d'un milicien permet à Volochine de postuler au Guiness book du ridicule. En effet si l'anonymat est une requête fréquente rencontrée dans les reportages d'investigation, en revanche le décor de l'entretien et les détails révélés par l'informateur doivent permettre d'authentifier le lieu la qualité de l'informateur et ses informations. Or ici pas l'ombre d'un fait précis d'une date ou d'une preuve quelconque, il n'y a rien qu'un vague lieu commun d'une propagande de guerre, qui aurait pu être même enregistré derrière un rideau parisien, pour tenter de pimenter au montage un reportage en manque de sensationnel...


3 / La condamnation de l'action humanitaire russe !


Au fur et à mesure que le reportage se déroule, Volochine, malgré son patronyme slave laisse transpirer dans ses commentaires une russophobie psychotique telle, qu'elle en arrive à condamner une aide humanitaire dispensée aux populations bombardées du Donbass uniquement parce qu'elle vient de Russie ! 

Donc pour ce faire, Volochine qui est obsédée par les aides russes en DNR traverse au Nord de Donetsk une zone ravagée par la guerre, sans plus le remarquer et encore moins expliquer qui a bombardé. Tout juste évoque t-elle des bombardements qui daterait d'il y a 2 ans sans plus de précision !

Sur ce point précis Volochine, qui n'est plus à un mensonge près, oublie de préciser que dans ce secteur Nord de Donetsk, les bombardements continuent depuis les combats de l'hiver 2014-2015 et que chaque semaine des obus continuent de tomber dans le quartier qu'elle visite. Il suffit de consulter les rapports militaires quotidiens de la DNR et même l'OSCE pour le constater où d'y vivre comme moi depuis 6 mois. 

La Russie aide effectivement la population bombardée du Donbass et c'est tout à son honneur ! Depuis le début du conflit, un quarantaine de convoi de centaines de camions ont fait parvenir de l'aide alimentaire et médicale, des vêtements, équipements de vie courante etc... dans le Donbass.. Depuis la réouverture des liaisons ferroviaires entre Russie et Donbass, effectivement des matériaux de construction qui sont certainement acheminés dans les Républiques afin de pouvoir reloger des familles ayant perdu leurs maisons ou réparer des habitats endommagés.

Oser critiquer une telle action humanitaire relève autant d'une stupidité sans borne que d'une immoralité fanatique

Et surtout, la Volochine au lieu de cracher son fiel comme une possédée devrait d'abord lire le protocole des accords de Minsk, dont le point 7 demande à "garantir l'aide humanitaire dans le Donbass" !


4 / L'invention du désert économique


La mauvaise foi continue en prétendant dévoiler des circuits indirects utilisés par la Russie pour assurer une activité bancaire et économique via l'Ossétie du Sud, (mais qui enverrait dans le même temps des véhicules militaires russes identifiables à travers la frontière !) 
Volochine continue à nager en plein délire, et pourtant le volet économique est un sujet intéressant comme par exemple la fermeture des établissements bancaires menacés par les sanctions occidentales, ou le blocus économiques ukrainien qui a coupé les salaires des fonctionnaires y compris dans le hôpitaux et les écoles ainsi que les pensions de retraite etc... Autant de situations dramatiques qui justifieraient à elles seules des restaurations économiques russes même par pays tiers interposé...


"Au marché la plupart des stores sont baissés" (01'26")

Mayak est l'un des nombreux marchés de Donetsk. Il est essentiellement spécialisé dans la téléphonie et la micro-informatique et ferme en milieu d'après midi et le lundi. La prise de vue de ce marché réalisé par Volochine est intentionnellement faite pendant les heures de fermeture des magasins pour illustrer ainsi un autre lieu commun de la propagande de guerre occidentale qui prétend que Donetsk est une cité vidée de ses habitants et dont l'économie vit au ralenti ! 

Or voici par exemple une photo prise sur un marché de Donetsk situé pourtant à portée des canons ukrainiens qui chaque matin accueille plusieurs milliers de visiteurs...




5 / L'entretien où Volochine persiste et signe 



Dans le très court entretien qui suit le débat, Volochine esquive rapidement le sujet de son reportage pour se concentrer sur le prétendu effondrement de l'économie russe, occasionné par les sanctions occidentales et l'effondrement du cours du pétrole (comme si ce dernier n'était pas contrôlé par Washington via l'Arabie Saoudite par exemple), avant que le journaliste ne la recentre sur le Donbass.


"Les usines ne fonctionnent pas" (01'22")

Et hop ! encore un mensonge de Volochine qui répète les lieux commun de la propagande kiévienne et d'autant plus inadmissible qu'étant venue sur place elle aurait pu enquêter sur le sujet ! Mais il n'y a pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir 

Dans le Donbass, l'économie, certes ralentie en 2014 par la guerre, continue de fonctionner et la production est toujours là, des produits alimentaires aux ressources énergétiques. Si on prend l'exemple du Charbon qui est le secteur phare du Donbass. Avant le guerre l'oblast de Donetsk produisait 2,8 millions de tonnes de charbon par mois. 

En 2014, la guerre et surtout la perte dans les territoires occupés par Kiev d'importants complexes miniers notamment au Nord de Donetsk, de Avdiivka jusqu'à Slaviansk  a considérablement fait chuter la production. Mais en 2015 un programme industriel restauré a permis de relancer l'activité minière sur les 88 mines présentes sur les territoires des Républiques pour atteindre le million de tonnes mensuel dès 2015 et le dépasser en 2016. 

Aujourd'hui le Donbass, non seulement produit sa propre consommation mais se permettait même d'exporter en direction de l'Ukraine jusqu'à ce que cette dernière augmente ses bombardements (la DNR a envoyé par exemple 300 tonnes de charbon à l'Ukraine en juillet) 


"il doit y avoir des élections mais seulement dans le cadre de la législation ukrainienne" (03'41")

Pour terminer cet entretien Volochine nous offre pour ceux qui ne l'auraient pas encore repéré, une démonstration de sa mauvaise foi et de son cynisme mis au service d'une information partielle et donc partiale . Si cette journaliste de France 2 a effectivement raison quand elle précise que les élections locales engagées par les Républiques du Donbass ne s'inscrivent pas dans le cadre législatif ukrainien demandé par les accords de Minsk (point 4: "Entamer un dialogue sur la réalisation d'élections locale et désignation des territoires concernés"), elle oublie de mentionner que c'est Kiev qui en est responsable.

En effet les nouveaux accords de Minsk signés le 11 février 2015 prévoyaient la finalisation de leur feuille de route pour la fin de la même année, mais, hormis une stabilisation de la ligne de front,  rien n'a évolué depuis 2 ans, entre autre parce que :

  • Kiev, en violation du point n°1, ne cesse de bombarder quotidiennement la population civile et d'attaquer régulièrement les positions républicaines;
  • Kiev, en violation du point n°8 ,continue de maintenir un blocus économique contre les populations du Donbass;
  • Kiev, en violation du point n°10, mainitient et même renforce les unités de mercenaires étrangers sur le front du Donbass;
et surtout :
  • Kiev, en violation des points N°4 et 11, refuse de réformer sa constitution pour permettre la mise en oeuvre d'élections locales et la définition d'un statut spécial

En plus d'être une collabo de Washington et Kiev, ce qui est pathétique chez cette femme, que Gérard Depardieu avait légitimement affublée en juin 2013 du juste nom de "salope", c'est l'amateurisme de son travail, aussi je l'invite à relire les commentaires de son mentor le docteur Goebbels qui, contrairement à elle, avait au moins un talent certain dans la manipulation mentale des foules.

Quant au média France 24, à la pointe de la merdiacratie, il n'en est pas à son premier coup d'essai ni au dernier d'ailleurs comme l'a relevé récemment Sébastien Hairon qui épingle un nouveau reportage collabo sur l'Ukraine diffusé récemment.



Quand la propagande est détruite par ses propres impostures 


Pour conclure et en m'excusant de la longueur de cet article, je pense sincèrement que la notion de propagande peut cependant être compatible avec le travail de l'information à condition :
  • Que l'engagement idéologique soit clairement annoncé
  • Que les faits ne soient pas déformés ou pire inventés de toutes pièces
  • Que le message soit étayé par un argumentaire vérifiable 
Cela demande au journaliste ou la personne qui prétend faire de l'information, de travailler vraiment, en réalisant un travail analytique fondé sur une recherche approfondie et souvent longue, ainsi que de posséder une culture politique et historique solide...

Ce qui ne semble pas évident en 2016, au vu des évolutions du journalisme qui pour mieux contrôler cette société du spectacle en devient lui même un pur produit stupide, additionnant sans honte incompétences, superficialité et servilité...

Mais le plus grave reste certainement l'existence d'un public se gavant de ces impostures bellicistes...

Erwan Castel, volontaire en Novorosiiya




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