jeudi 27 août 2015

De l’Ukraine à la Syrie: comment mieux narguer la Russie?

La journaliste politique Françoise Compoint nous livre ici une une nouvelle et pertinente analyse


S’il est flagrant que l’UE se fait régulièrement avoir par l’Empire thalassocratique qui est parvenu à la coincer de deux façons – et via le conflit ukranien et via les flux migratoires torrentiels, sponsorisés et grandement encouragés en sous-main – il est non moins flagrant que la Russie est elle aussi dans le collimateur, également de deux façons: sans surprise, via la fausse impasse ukrainienne et, cette fois très clairement, via le dossier syrien.

Voici quelques éléments d’analyse permettant de valider la thèse cinglante de Gordon Duff, vétéran de la guerre du Vietnam, co-rédacteur en chef et président du conseil d’administration de Vietnam Today, selon lequel il s’agirait de confronter Russie et OTAN sur l’échiquier syrien avec l’implication de la Turquie, membre de l’OTAN et candidate (sporadique) à l’entrée dans l’UE. Le terrain d’action y dépasse la relativement humble échelle donbassienne puisqu’en l’occurence c’est tout le Levant et l’Irak qui sont concernés. On l’a vu et revu, les FAU sont assez désarmées face aux FAN, forts avant tout de ce que leur adversaire n’a pas: une absence totale de choix – vaincre ou mourir – et une somme de convictions qui fait que le mouvement de résistance républicain est parfois comparé à celui de la guerre civile espagnole. Comme il n’y aura pas de Minsk-3 pas plus que de Minsk-2 en réchauffé, la Russie, garante du respect des accords de paix, aura légalement le droit d’intervenir ce qui ne sera pas le cas pour l’OTAN si le passage à l’acte résolu des FAU est avéré et démontré au vu et au su de la communauté internationale. Avec tous les systèmes de surveillance dont disposent notre modernité – satellites, drones, renseignement – plus tellement besoin des témoignages sélectivistes de l’OSCE pour démontrer ce qui est à démontrer. En ce sens, la diplomatie russe a su déjouer les multiples pièges que les USA lui tendaient depuis juin 2014 en plongeant Kiev dans un état de désarroi à peine dissimulable et Washington dans l’incertitude la plus totale. Le problème, c’est que ce dernier n’abandonne jamais. Pour continuer à vivre au-dessus de ses moyens, il lui faut transformer le pôle d’attraction russe en pôle de répulsion. En d’autres termes, le désaimanter tout en continuant à morceller les zones à exploiter.

Déjà en août 2012, le Figaro évoquait l’éventuelle création d’une zone tampon en Syrie. Les arguments avancés étaient alors d’ordre humanitaire l’afflux de réfugiés ne cessant évidemment de croître. L’idée muta par la suite en projet de création d’une zone d’exclusion aérienne à la frontière turco-syrienne, à l’image, je présume, de ce que fut un projet similaire mis à exécution en mars 2011, en Libye, et qui permit à l’OTAN de bombarder tout son soûl un pays prospère dont il ne reste plus rien. Zone d’exclusion aérienne ou pas – un projet repoussé aux dernières nouvelles – on sait maintenant que la création d’une zone tampon est inéluctable. Selon un responsable militaire américain récemment interrogé par AFP, il serait question d’un soutien militaire et logistique aux “partenaires au sol des USA”, c’est-à-dire, l’on croirait tomber des nues, aux milices de l’ASL.

Primo, il est bien connu que la fameuse opposition modérée dont on nous rabâche les oreilles depuis plus de trois ans s’est soit reconvertie en “opposition” islamiste avérée dont al-Nosra fait partie, soit a rejoint les forces loyalistes. Nous en avons la confirmation à travers une assez récente interview de la révérende Mère Agnès-Mariam de la Croix, supérieure de Saint-Jacques le Mutilé, qui a même souligné que la majeure partie des combattants concernés avait fini par se fondre dans les rangs de l’armée arabe syrienne.

Secundo, il serait intéressant de savoir comment est-ce que des restes d’ASL se sont retrouvés au nord de la Syrie. Ces restes – car il y en a, en effet – sont tous parqués en Turquie et sont solidaires du panislamisme prôné par Ankara. Alors pour en revenir à  cette sombre histoire de zone tampon, qui sont donc les alliés des USA? Comment se fait-il qu’Erdogan se livre à coeur joie et avec la bénédiction américaine au pilonnage et au bombardement du PKK, principale force de résistance anti-EI soutenue par son homologue syrien, le YPG? Comment se fait-il que l’Arabie Saoudite, allié privilégié des USA, ne soit pas invitée à rejoindre la coalition? Comment se fait-il que les frappes de cette même coalition conduise à une augmentation du nombre de djihadistes autour des zones visées les victoires sur l’EI les plus cruciales étant entre-temps remportées par l’armée syrienne? Et comment se fait-il, puisque nous y sommes, que la création de cette zone tampon coïncide avec l’avancée des troupes loyalistes? C’est à ce moment précis qu’Ankara et les States décident d’outrepasser le veto russe en lançant une opération au sol.

Rappelons que ladite décision est également ultérieure à la rencontre, le 10 août, de Poutine avec l’ambassadeur turc. On rapporte que le Président russe n’a pas été tendre vis-à-vis d’Erdogan dont il a dénoncé les liens de proximité avec l’EI. Réalité ou manipulation journalistique, il est certain que l’ancrage chronologique de ces deux évènements – rencontre Poutine/ambassadeur turc puis violation en cours du veto russe sur toute ingérence étrangère en Syrie – n’a rien d’aléatoire.

Nous savons que la Turquie suit à la lettre les instructions de Washington, cela d’autant plus que le pays est au bord de la guerre civile et qu’Erdogan craint de partager, au mieux, le sort de Ianoukovitch, au pire, celui de Kadhafi. Ce suivisme fort naturel a été récemment confirmé par la suspension du Turquish Stream, début août, et par le faux soutien de la Turquie à une coalition absolument fallacieuse, soutien visant en fait à masquer une ingérence terrestre projetée dans le nord de la Syrie.

La riposte russe ne s’est pas fait attendre. Selon al-Quds al-Arabi, journal londonien arabophone financé par le Qatar et dont les sources sont en général plus que fiables, Moscou a engagé la construction d’une deuxième base militaire en Syrie, base qui serait encore plus “sophistiquée” que celle de Tartous. Devrions-nous en être surpris? Je ne pense pas sachant déjà que 2014 fut marqué par des négociations tournant autour de ce projet. N’oublions pas que le communiqué de Genève ratifié en juin 2012 ne dit pas explicitement si oui ou non Assad devrait partir. Il serait d’ailleurs illogique qu’il l’indique sachant que seul le peuple syrien qui par définition est souverain  – pas Washington, pas Riyad, pas Ankara ou Moscou ou encore Paris – peut en décider. Les présidentielles de juin 2014 ont confirmé qu’Assad devait rester. Or, nous y revenons, Genève prévoyait la mise en place d’un organe de transition comptant parmi ses membres et des anciens d’Assad et des membres de l’opposition. Nous savons pertinemment que ce propos n’a aucun sens en temps de guerre quand il en va de la survie d’un pays inondé de djihadistes. Qui plus est, l’élection d’Assad à une écrasante majorité (88%) deux ans après la signature de l’accord a lui aussi démontré qu’il n’y avait aucun sens à ce qu’un gouvernement de transition hybride soit crée ou alors il faudrait admettre que François Hollande avec ses 20% de moyenne générale devrait se plier aux mêmes exigences! On se retrouve donc propulsé dans un récent passé quand l’UE et les USA en tête n’envisageaient rien d’autre que la destitution immédiate et sans conditions du Président syrien entendant collaborer avec une opposition non-représentative au regard du score présidentiel de 2014.

Comme Assad n’a aucune raison de partir et que l’armée arabe syrienne remporte victoire sur victoire, il s’agit tout bonnement de détruire la Syrie. Avec l’aide de la Turquie et des ONG sulfureuses contribuant à piller les merveilles du pays. Au fait, voudrait-on nous faire croire que la chute de Palmyre a surpris ceux qui n’y ont vu que la défaite (très locale!) de l’armée syrienne? Comme si le suivi satellitaire effectué ne permettait pas de repérer les déplacements de l’EI et sa progression vers la perle du désert! Peut-être est-ce aussi en vertu d’un mauvais suivi (ou d’un don de voyance orientée?) que le journaliste Olivier Ravanello a écrit un article où il dépeint la chute du couvent Saint-Jacques le Mutilé qui par la grâce de Dieu est pourtant bel et bien sur place, fait confirmé par sa supérieure précitée, Mère Agnès-Mariam de la Croix.

En découlent deux constats:

Poutine, quoiqu’ait pu supposer le journaliste Mike Whitney (voir “Poutine, est-il prêt à lâcher Assad?”, 14 août 2015), n’abandonnera pas son allié syrien qui était et reste le seul Président légitime de la Syrie. L’idée que le Kremlin encourage de nouvelles élections “libres et équitables multipartites” selon les termes de Genève n’a aucun sens celles-ci ayant eu lieu en 2014. On ne va tout de même pas recommencer le même manège tous les ans!

– Les USA, servis sur place par la Turquie, membre de l’OTAN et sponsor numéro 1 de l’EI, ont décidé de rattraper leur échec ukrainien par un regain d’activité déconstructive en Syrie sachant précisément que Poutine ne “lâchera” pas Assad.

Quelque chose de très grand va se jouer durant 2016. Ce sera notamment le cas si Mme Clinton accède au pouvoir.

Françoise Compoint
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Sources de l'article : 

- Site Novorossiya Today, le lien : ICI


lundi 24 août 2015

Entretien avec Emmanuel Grynspan

Sous le feu de la propagande...

La guerre moderne est plus que jamais une guerre de l'information, la légitimité de la politique dirigée par la finance internationale ne dépendant quasi uniquement que des médias contrôlés par cette dernière...

En France, les médias sont devenus pour la grande majorité de serviles organes de propagande d'une stratégie qui protège les intérêts militaro-industriels d'un système qui les maintient économiquement en vie, et lorsqu'on accueille un journaliste travaillant pour l'un deux, on prend le risque d'être victime d'un véritable détournement diffamatoire de la part des rédactions aux ordres de la partialité occidentale (voir par exemple le reportage de la RTBF réalisé en février 2013, le lien : ICI)

Si la censure, voire les expulsions et incarcérations de journalistes sont monnaie courante du côté ukrainien, en revanche la politique de communication de la République de Donetsk défend le principe de la liberté de la presse et met un point d'honneur à accueillir tous les médias sur son territoire.

C'est dans cet esprit que j'ai accepté de rencontrer Emmanuel Gryspan et son équipe. Fort des expériences précédentes j'ai accepté de me prêter au jeu des questions avec méfiance, mais rapidement, un sentiment de confiance s'est instauré avec l'équipe de journalistes, et le résultat semble effectivement confirmer leur professionnalisme plutôt rare dans ce métier, et qu'il est important de souligner d'autant plus que cette presse est généralement pro-occidentale et russophobe.

Erwan Castel





Source de l'article :

JDD du 23 aoüt 2015, le lien : ICI

Le plan d'attaque de Kiev

Situation ennemie au 24 août 2015

Cette fois, l'offensive ukrainienne ne semble pas une nouvelle rumeur de tranchée mais bien une réalité de l'Etat Major ukrainien... ou plutôt de ses conseillers militaires étasuniens. Ce plan d'attaque sur le Donbass, déjà évoquée depuis plusieurs  jours (voir articles précédents), approuvé par l'état-major général des Forces armées de l'Ukraine, a été "fuité" vers le commandement militaire de la République populaire de Donetsk. En voici le déroulement général :


SUR LE TERRITOIRE DE LA RÉPUBLIQUE DE DONETSK

Après le bombardement des positions républicaines, l'armée ukrainienne va lancer une offensive d'encerclement large depuis Mariupol et Debaltsevskom. Ces 2 axes d'attaque convergeront en direction du village de Uspenka bloquant ainsi la frontière avec la Russie, et l'évacuation des civils sur le territoire de la Russie. 
Dans le même temps Kiev a l'intention d'encercler Donetsk par une manœuvre offensive de deux autres groupes blindés venant du Nord et du Sud et convergeant en direction de en direction de Ilovaysk,  fermant ainsi le siège de la capitale de la DNR.

SUR LE TERRITOIRE DE LA RÉPUBLIQUE DE LUGANSK 

A Lugansk l'objectif de l'Etat Major ukrainien est de fixer, par des assauts séparés, les forces de la République de Lugansk afin d'empêcher leur emploi dans une contre offensive au profit des forces de Donetsk. l'objectif de cette offensive Est est également d'atteindre la frontière avec la Russie.



ARTICULATION DES FORCES

Le Commandement des Forces armées de l'Ukraine articulerait son offensive autour de 4 groupes blindés d'attaque et d'un corps de réserve :


Le Groupe Sud, venant de Mariupol : 

- 5 brigades mécanisées distincts, dont 2 brigades de char, 
- 1 brigade aéromobile, 
- 1 brigade d'artillerie et 1 brigade de Lance Roquettes Multiples. 

Ce groupe dispose au total d'environ 22 500 hommes, avec plus de 130 chars de combat, plus de 560 véhicules blindés (BMP), 55 Lance Roquettes Multiples, environ 200 unités d'artillerie et de mortiers, et environ 720 armes antichars.


Le Groupe d'encerclement de Donetsk : 

- 5 brigades mécanisées, 
- 1 brigade de chars, 
- 2 brigades aéromobiles, 
- 1 brigade "Tochka-U",3 brigades d'artillerie et 1 brigade de Lance Roquettes Multiples.

Cela représente plus de 15 500 hommes, disposant d'environ 110 chars, environ 430 véhicules de combat d'infanterie (BTR), 5 lance missiles "Tochka-U", 50 Lance Roquettes Multiples, environ 220 canons et mortiers d'artillerie, et 620 unités antichar.


Le Groupe d'attaque de Debaltsevo : 

- 5 brigades mécanisées,
- 1 brigade de chars, 
- 3 brigades d'artillerie et une brigade de Lance Roquettes Multiples. 

Ce groupe a un effectif de 19 500 hommes, disposant de 70 chars, environ 580 véhicules blindés (BMP), 45 Lance Roquettes Multiples, environ 230 canons et mortiers d'artillerie et environ 910 armes anti-chars.


Le Groupe d'attaque de Lugansk : 

- 4 brigades mécanisées distincts, 
- 2 brigades d'artillerie et 1 brigade de Lance Roquettes Multiples. 

Au total, il y a dans ce groupe plus de 18 600 hommes disposant d'environ 60 chars, environ 530 véhicules blindés, 30 Lance Roquettes Multiples, environ 230 pièces d'artillerie et mortiers, et plus de 1 millier d'armes antichars.


Le Corps de Réserve :

En outre, l'armée ukrainienne dispose d'une réserve composée de :

- 2 brigades blindées, 
- 4 brigades aéromobiles, 
- 1 brigade aéroportée, 
- 3 brigades d'artillerie et une brigade de Lance Roquettes Multiples. 

Réserve de plus de 14.200 hommes, avec environ 70 chars, environ 450 véhicules de combat d'infanterie (BTR), 50 Lance Roquettes Multiples, environ 175 pièces d'artillerie et mortiers, et plus de 350 armes anti-chars.


En résumé

Le volume total des troupes ukrainiennes est de :

- plus de 90 000 hommes,
- environ 450 chars de combat, 
- environ 2500 véhicules de combat d'infanterie (BTR et BMP) 
- 5 systèmes d'armes de missiles "Tochka-U", 
- 20 unités de Lance Roquettes Multiples, 
- plus de 1000 pièces d'artillerie. canons et mortiers 
- plus de 3500 armes anti-chars.



dimanche 23 août 2015

Entre la théorie et la pratique

Une épée de Damoclès au dessus du Donbass

Les derniers renseignements concernant l'accumulation des forces ennemies autour de Donetsk font état de :

- Plus de 90 000 hommes,
- Environ 450 chars,
- Plus de 2500 autres véhicules blindés (BMP, BTR)
- 5 unité lance missile "Tochka-U"
- 20 unités de Lance Roquettes Multiples
- Plus de 1000 unités d'artilleries et mortiers,
- Plus de 3500 armes anti-chars ...


Sur cette carte, l'offensive ukrainienne prévisible montre clairement l'intention de Kiev de tenter d'enfermer Donetsk dans un chaudron en réalisant un offensive d’enveloppement large dont le verrou serait le poste frontière de Uspenka au Sud. Parallèlement 2 offensives secondaires seraient réaliser sur les défenses de Donetsk et à l'Ouest de Lugansk pour empêcher des contre attaques républicaines sur les flancs des unités encerclantes.

Malgré leur préparation évidente à une prochaine grande offensive, les ukrainiens semblent hésiter à engager leurs forces terrestres directement contre les défenses républicaines de Donetsk, se limitant à des bombardements réguliers et une pression sur les zones de contact. Ces actions relèvent d'un terrorisme d'état génocidaire car elles visent essentiellement la population, que les soudards de Kiev cherchent à tuer ou faire partir de son territoire..

On peut expliquer cette "hésitation" par les accords de Minsk qui retiennent un peu encore Kiev autour de ses engagements, et surtout des aides européennes qui en dépendent. Un autre raison et certainement la principale, est que les effectifs annoncés (entre 65000 et 90000 hommes) ne suffisent pas à garantir une victoire en cas d'assaut sur la ville. 

En effet, la force tactique d'un défenseur de zone urbaine (augmentée dans les zones bombardées) et la faiblesse mentale des unités ukrainiennes, lassées par cette guerre civile, inversent totalement le rapport de force de 1 pour 3, et feraient certainement de la cité rebelle de Donetsk le tombeau des soudards de Porochenko et de son pouvoir.

Il reste donc à Kiev d'envisager un blocus total de la cité rebelle. Pour cela il faut la couper de la frontière russe et l'encercler totalement...

Mais concernant cette stratégie millénaire de l'encerclement, sa mise en oeuvre dans le Donbass présente elle aussi des difficultés majeures pour une armée ukrainienne échaudée par les nombreux "chaudrons" de l'année dernière (frontière Sud, Iliovaisk, Debalcevo etc...) où toutes ses tentatives d'encerclement se sont soldées dans le passé par des défaites humiliantes et coûteuses...

Par ailleurs, cette nouvelle offensive importante aurait besoin d'un "casus belli" pour convaincre la communauté internationale et présenter une légitimité défensive ou réactive. Les provocations précédentes pour engager la Russie dans le conflit ayant échouer (MH17 par exemple) un nouveau False Flag pourrait intervenir quelques jours avant l'offensive...

Puis il faudrait à Kiev, pour encercler Donetsk, une force suffisamment importante pour maintenir la pression sur toute la ligne de front, et pour réaliser autour de la cité un anneau très large organisé surtout autour d'une capacité défensive et difficile à briser...Là encore entre l'intention théorique, son rapport statistique initial, et la réalité pratique de son exécution, il intervient des facteurs qui peuvent là aussi inverser la logique: la durée, la logistique (qui sont liés), l'évolution du front de Lugansk, la réaction de la Russie qui verrait notamment les combats revenir directement sur sa frontière.

Et quand bien même, après une éventuelle réussite de l'encerclement par une "guerre éclair", il faudrait aux "ukrops" tenir un siège qui s'annoncerait long, car les Forces armées de Donetsk sont désormais organisées formées et coordonnées. Un siège de la ville est une opération impossible à mener seule par Kiev, tant sur le plan militaire, logistique, qu'économique... Il faudrait alors sur le terrain un soutien et une aide directe des occidentaux à cette nouvelle violation du traité de Minsk...

Et là, le piège tendu à la Russie se retournerait contre les agresseurs, et autoriserait cette dernière à intervenir légitimement pour imposer la paix et le retour du droit international par la force des armes...

En attendant, les forces armées des Républiques montent en puissance chaque jour un peu plus et pourront bientôt envisager elles mêmes la libération des territoires occupés de Mariupol, et Slaviansk, pour jeter au loin les soudards de Kiev et leurs fantasmes génocidaires insensés venus d'un autre âge...

La meilleure défense reste l'attaque...

Erwan Castel


L'ANALYSE DE XAVIER MOREAU
La situation en Ukraine fin août 2015

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mardi 18 août 2015

"No pasaran, pasaremos !"

Une équipe de télévision du Kanal 5 de Saint Saint-Pétersbourg, dirigée par Anatoly Mayorov,  est venue nous rencontrer à Donetsk, lors d'une journée de repos. Rencontre dans un bar de Donetsk avant une rafale d'entretiens dans un des nombreux parc fleurissant la capitale de la rose...

Volontaires français, tchèques, slovaques, catalans, espagnols, russes etc... nous formons l'embryon d'une unité internationale, nouvelle communauté de diversités réunis dans un même combat face au nouveau totalitarisme du XXI° siècle...

Et pour résumer notre engagement j'emprunterai à "Paco", notre volontaire catalan présent depuis mars sur le front du Donbass cette phrase qui claque comme une bannière sous les dômes dorés de la cathédrale de Donetsk : 

"Ils ne passeront pas : nous passerons !"

Reportage de la Télévision Kanal 5 de Saint Pétersbourg
Extrait du JT de 18h30 du 17 août 2015

Observation : Au moment de ce reportage nous sommes toujours au sein de l'unité 08826, division d'artillerie où nous formons avec des volontaires venus du Donbass et de Russie une section de reconnaissance, en attendant notre transfert au sein d'une brigade motorisée du Corpus engagée sur le front Ouest (mutation qui sera réalisée pour une partie des personnels le 2 septembre 2015)

La source de l'article :

Site du Kanal 5, le lien ici : Journal du 17 août 2015 - 18h30
Page You tube du Kanal 5 : Reportage sur le groupe international

lundi 17 août 2015

Alerte !

 Risque d'offensive ukrainienne imminente !



Ces derniers jours les forces ukrainiennes ont intensifié et généralisé leurs bombardements sur le secteur de Donetsk. Chaque nuit, c'est quasiment toute la ligne de front protégeant la cité rebelle qui est bombardé par les soudards du laquais étasunien Porochenko. 

Bombardements sur Donetsk le 15 août au soir

La ligne de front comme à l'accoutumé a été la cible des obus, roquettes, et missiles, mais cette fois les soudards ukrainiens ont sensiblement allongé leurs tirs et frappé en direction du coeur de la cité de nouveaux secteurs résidentiels...


La ligne de front Est (à gauche) et les quartiers de Donetsk bombardés ce week end.
L'artillerie républicaine est aujourd'hui obligée de riposter, car lorsque votre adversaire triche en bafouant les accords de Minsk, continuer à respecter les règles revient à devenir le complice de ses meurtres. La défense de la population terrée dans les caves passe avant toutes les rodomontades signées dans les alcôves dorées des palais européens.

La situation est devenue insoutenable pour la population civile délibérément visée par l'artillerie ukrainienne. Dans de nombreux quartiers les familles se terrent dans les caves dès la tombée de la nuit et les ressources en électricité, gaz, et eau potable sont interrompues à cause des dégâts. La totalité des forces de secours de Donetsk est mobilisée pour secourir les victimes et faire face aux destructions.

L'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) voit son comportement très ambigu de plus en plus critiqué ouvertement par les civils. En effet cette organisation officiellement non gouvernementale et neutre affiche depuis des mois, dans ses compte rendus d'observation une partialité favorable à Kiev inadmissible...

Après avoir vu leurs véhicules symboliquement marqués puis détruits, les inspecteurs de l'OSCE sont aujourd'hui de plus en plus fréquemment pris à partie par la population exaspérée de constater leur comportement complice laissant la foudre s'abattre sur les quartiers résidentiels du Donbass (sauf quand une de leur patrouille est présente, à ce moment là ils savent contacter l'artillerie ukrainienne pour leur ordonner de cesser le feu  !)  


Le temps de la forfaiture, de l'hypocrisie et de la trahison semble désormais terminé, Demain, si l'Occident n'abandonne pas sa folie de vouloir soumettre les peuples de Russie, la guerre totale risque à nouveau de frapper l'Europe. et la Novorossiya d'être son premier champ de bataille.

En attendant, ici, l'escalade continue,inexorablement, et un prochain embrasement du front semble se confirmer du fait des actions de préparation engagées par l'armée ukrainienne depuis ces derniers jours.

Cette offensive que Kiev veut engager aujourd'hui, ressemble plus à un acte jusqu’au-boutiste  et désespéré d'un gouvernement inapte menacé d'un renversement à l'intérieur et d'un abandon à l'extérieur...

La justice des armes doit maintenant parler et Dieux de la guerre juger ces faquins étasuniens qui mettent depuis plus d'un an le Donbass à feu et à sang...


Erwan Castel


Déclaration du commandeur de la République de Donetsk, Alexandre Zakharchenko, le 16 août à 18h30




mercredi 12 août 2015

Sentinelle de l'empire...

Respect !


Photo Kate Argo
Cette jeune femme a choisi de danser avec la mort plutôt que de rester à regarder sans réagir son pays disparaître sous les bombes ukrainiennes sponsorisées par les laquais étasuniens de l'Union Européenne..
Des femmes et des hommes de cette trempe, il y en a beaucoup dans le Donbass, à chaque coin de rue, dans l'obscurité des tranchées, ou sur les créneaux des "blok post". 

Leur foi est immense, leur courage sans limite et ils disposent d'une capacité de résilience telle qu'ils supportent les pires avanies et abjections avec dignité et honneur.

Voilà pourquoi la Novorossiya gagnera cette guerre, car elle est juste et faite par des justes.

Il est temps que les occidentaux asservis par le modèle étasunien se réveillent et regardent la réalité d'une guerre frappant le vieux continent 70 ans après la fin du nazisme, et prennent exemple sur ces femmes et ces hommes qui se sont levés pour refuser la dictature d'un gouvernement ethno-centré et génocidaire, qui n'est qu'une marionnette des USA dans leur nouvelle stratégie d'encerclement de la Russie.

"Sestra" est une des nombreuses femmes qui, aux côtés de leurs pères, frères et fils  défendent une ligne de front fragile et soumise depuis plus d'un an à des bombardements de plus en plus intenses, visant délibérément les populations civiles...


Prenez s'il vous plait 10 minutes de votre temps pour écouter cette jeune mère expliquer son engagement, car ses mots à la fois simples et vrais, et témoignent de la pureté de sa pensée, et du combat pour la Novorossiya.



Lorsqu'elle évoque sa mission de surveillance dans l'obscurité de la nuit, elle me rappelle avec force ce texte de Saint Exupéry évoquant le devoir de la sentinelle :

« Sentinelle,sentinelle, tu es sens des remparts (...) Tu vas de long en large, d'abord ouvert à la rumeur d'un désert qui prépare ses armes et inlassablement te revient frapper comme la houle, et te pétrir et te durcir, en même temps que te menacer. Car il n'est point a distinguer ce qui te ravage de ce qui te fonde, car le même vent qui sculpte les dunes et les efface, le même flot qui sculpte la falaise et l'éboule, la même contrainte qui te sculpte l'âme et l'abrutit, le même travail qui te fait vivre et t'en empêche, le même amour comblé qui te comble et qui te vide. Et ton ennemi, c'est ta forme même car il t'oblige a te construire à l'intérieur de tes remparts.(...)

Sentinelle, sentinelle, c'est en marchant le long des remparts dans l'ennui du doute qui vient des nuits chaudes, c'est en écoutant les bruits de la ville quand la ville ne te parle pas, c'est en surveillant les demeures des hommes quand elles ne sont que morne assemblage, c'est en respirant le désert autour quand il n'est que vide, c'est en t'efforçant d'aimer sans aimer, de croire sans croire, et d'être fidèle quand il n'est plus à qui être fidèle, que tu prépares en toi l'illumination de la sentinelle, qui te viendra parfois comme récompense et don de l'amour.

Fidèle à toi-même n'est point difficile quand se montre à qui être fidèle, mais je veux que ton souvenir forme un appel de chaque instant et que tu te dises : "Que ma maison soit visitée. Je l'ai construite et la tiens pure... ". Et ma contrainte est là pour t'aider. Et j'oblige mes prêtres au sacrifice même si les voilà, ces sacrifices, qui n'ont plus de sens. J'oblige mes sculpteurs à sculpter même si voilà qu'ils doutent d'eux-mêmes. J'oblige mes sentinelles à faire les cent pas sous peine de mort, sinon les voilà mortes d'elles-mêmes, tranchées déjà par elles-mêmes d'avec l'empire. Je les sauve par ma rigueur ».
Antoine de Saint Exupéry
(Citadelle 1948 (posthume))
Merci à Yelena Delville pour les traductions sous titrées...



Source de l'article :

- Vidéo You Tube, le lien : ICI

dimanche 2 août 2015

Et toujours Gorlovka !

Le génocide de Gorlovka  
la nouvelle honte de l'Occident



UNE POPULATION SOUS LE FEU DE PSYCHOPATHES


Chaque jour le martyr de Gorlovka s'empire confirmant la volonté génocidaire du régime de Kiev violant chaque jour les accords de Minsk sans vergogne avec le soutien des occidentaux. Son armée bénéficiant de facto de l'impunité dogmatique accordée à l'OTAN et ses sbires depuis l'agression contre la Serbie, continue de bombarder  cette courageuse cité minière du Donbass qui résiste héroïquement à l'abjection criminelle . 

Plus de 500 munitions d'artillerie de tous calibres sont tombés la nuit dernière sur des quartiers résidentiels de Gorlovka, occasionnant des dégâts considérables et blessant 5 civils dont 4 se trouvent dans un état très grave.

Le député et porte parole du Ministère de la Défense de la République de Donetsk, Edward Basurin s'est rendu à la rencontre de la population pour soutenir sa douleur et sa résistance face à l'agression des terroristes de Kiev...


Et évidemment seuls les médias de l'Est rapportent ces événements quand les journalopes occidentaux insultent le Président Poutine et que les complices de l'OSCE regardent ailleurs :

Il est vraiment temps que cette mascarade que sont les accords de Minsk soit également archivée dans les toilettes de la République et que les forces armées de Novorossiya fassent entendre à nouveau le son de leurs canons justiciers...Donetsk et Lugansk sont des Républiques en guerre et leur existence comme leur avenir, n'en déplaisent aux utopistes de tout poil qui rêvent encore d'une issue diplomatique et politique, dépendent de l'action des militaires sur le terrain. Si les enjeux sont économiques, et politiques comme dans toute crise, la guerre est ici la menace principale pour les populations.

Le gel d'un front n'est jamais bon car il laisse la place à une guerre d'usure où l'argent et le mensonge peuvent à la longue vaincre le courage et la justice. Le gel d'un front c'est également ouvrir la porte aux profiteurs et rapaces en tous genre qui par cupidité voient dans la guerre et la souffrance un tremplin économique et/ou politique...

Il est donc prioritaire que le pouvoir politique devant l'échec de la diplomatie confie à l'armée la gouvernance jusqu'à la victoire finale, car le soldat n'obéit qu'à deux objectifs militaires désintéressés : protéger la population et détruire l'ennemi coûte que coûte !

Erwan Castel 

Les sources de l'article 

- Sputnik : Kiev intensifie les bombardements



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