lundi 31 janvier 2022

Quel false flag pour l'OTAN ?

"La Russie ne tolérera pas si Kiev et l'Occident procèdent à une provocation dans
le Donbass et attaquent les Russes". Konstantin Gavrilov représentant russe à l'OSCE

Dans la crise Est-Ouest extrême qui secoue aujourd'hui l'Europe, une réactivation meurtrière de la guerre dans le Donbass, enterrée depuis février 2015 dans un réseaux de 480 kilomètres de tranchées et de bunkers, ne peut servir cette hégémonie de l'OTAN en Ukraine que si la responsabilité de l'escalade peut être imputée aux milices des républiques séparatistes du Donbass, ou mieux aux forces russes elles-mêmes qui depuis leurs régions de Rostov sur le Don et Sébastopol veillent attentivement sur le sort de leurs citoyens.

Car, pour ne citer que l'exemple de la guerre en Géorgie à l'issue de la guerre éclair au cours de laquelle les forces armées russes étaient intervenus pour défendre les républiques d'Abkhazie et d'Ossétie, la commission d'enquête de l'Union Européenne avait été obligée de reconnaitre que c'était bien la Géorgie et non la Russie qui avait initié le conflit, se contentant de juger sa riposte de "disproportionnée", ce qui dans le contexte d'opérations militaires ne veut plus rien dire dans la bouche des mondialistes, surtout depuis la légitimation historiographique occidentale des bombardements anglo-américains en Europe, au Japon, au Vietnam, en Serbie, Irak, Lybie etc...

Il est aisé de comprendre que la stratégie occidentale est un Hégémon vampirique, aujourd'hui mené par Washington, qui ne peut survivre que dans la fuite en avant d'un impérialisme militaro-industriel nécessaire à l'établissement d'un monothéisme politique amoral et criminel mais dont sa propagande doit absolument cacher ses motivations économiques réelles derrière une doxa droitdelhommiste fantasmée de concert avec une doxa victimaire mise en scène pour justifier ses agressions.

Et c'est ici qu'interviennent les "opérations sous fausses bannières" appelées "false flag" destinées à obtenir, par une inversion accusatoire médiatisée un blanc seing pour les pires guerres criminelles qui torturent notre planète depuis l'arrivée sur la "grand échiquier" géopolitique d'un Nouvel Ordre Mondial cupide et amoral, Ainsi ces quelques exemples parmi tant d'autres coups tordus occidentaux l'Histoire a finalement admis comme "False flag" étasuniens ayant déclenché des guerres :

  • les incidents du golfe du Tonkin en 1964, imputés au Nord Vietnam, 
  • le massacre de Račak en Yougoslavie en 1999 imputé aux serbes, 
  • la fausse info sur présence de Ben Laden en Afghanistan en 2001, 
  • la fausse info sur les armes de destruction massive de Saddam Hussein en 2002,
  • la menace de répression libyenne sur Benghazi en 2011,
  • les attaques chimiques de La Goutha en Syrie en 2013 imputées au gouvernement,
  • les assassinats du Maïdan en février 2014, imputés au gouvernement...

Aujourd'hui, dans l'Ukraine atlantiste, dont le coup d'état originel de février 2014 a déjà été provoqué par le false flag des "snipers du Maïdan" (dont on a prouvé depuis qu'ils étaient aux ordres de l'opposition et logés à l'hôtel Ukraïna occupé par elle), cette stratégie vicieuse est à nouveau à l'ordre du jour au moment où Washington veut réactiver le conflit du Donbass et à travers lui le confinement économique de la Fédération de Russie (Stratégie du "containment"). Et il est difficile de ne pas faire une relation entre la menace réactivée d'une opération sous faux drapeau et l'arrivée sur le front du Donbass de mercenaires étasuniens appartenant aux sociétés militaires privées "Academi" et "Forward Observations Group" ainsi que d'autres groupes des 8e et 3e régiments des Forces Spéciales ukrainiennes formés par des instructeurs britanniques entre autres "coups tordus" aux missions de sabotage.

Voici un inventaire des false flags potentiels que les ukro-atlantistes pourraient organiser dans le Donbass pour offrir à l'OTAN l'opportunité politico-médiatique d'accuser la Russie d'une agression meurtrière et ainsi de déclencher contre elle ce que Victoria Nuland a appelé "des sanctions économiques infernales" et tout en forçant une augmentation des aides financières au régime de Kiev et une accélération de la militarisation atlantiste de son territoire.

1 / Incident maritime grave dans le détroit de Kertch 

Lorsque la population de Crimée et le parlement russe ont procédé et validé le retour de la péninsule au sein de la Russie, le détroit de Kertch a rapidement été le lieu sensible de l'affrontement autour de ce territoire contesté, Kiev réclamant une liberté de circulation sans contrainte entre les Mer Noire et d'Azov et Moscou imposant l'application d'une procédure conforme à la législation maritime frontalière.

En novembre 2018, un premier incident grave avait conduit les gardes côtes russes a intercepter et arraisonner 3 unités navales ukrainiennes qui avaient tenté de forcer le passage (restitués depuis), et plus récemment au début décembre 2021, une deuxième provocation  a été mené par un navire ukrainien se dirigeant vers le détroit sans autorisation et sans répondre aux injonctions des gardes côtes, avant de finalement faire demi tour.

Une nouvelle provocation maritime à Kertch mais cette fois obligeant les gardes côtiers russes à engager le combat pour stopper un navire ukrainien pourrait, comme pour les 2 précédents "incidents" cités, facilement être médiatiquement qualifiée d'agression militaire russe contre la l'Ukraine d'autant plus que la Crimée est toujours considérée ukrainienne par l'ONU qui a même produit une autre résolution politique en décembre 2020  qui "exhorte la Russie, comme puissance occupante, à retirer immédiatement, complètement et sans conditions ses forces militaires de Crimée et de mettre fin sans retard à son occupation temporaire du territoire de l’Ukraine" et que Kiev considère comme une arme juridique pour faire valoir ses revendications dans cette région russe.

Pour les ukro-atlantistes, un incident suicidaire sur Kertch présenterait les avantages: 

  • un événement spectaculaire dont facilement médiatique, 
  • une confrontation directe avec les forces russes et non les milices républicaines,
  • des pertes humaines et matérielles limitées (Kiev utiliserait un de ces vieux rafiots),
  • un appui législatif par des résolutions déjà votées, certes impartiales, de l'ONU,
L'inconvénient d'une telle opération, et les 2 incidents précédents l'ont souligné c'est la parfaite maîtrise de la force proportionnée et non létale des gardes côtes russes ainsi que les enregistrements vidéos et radios de toutes les actions maritimes passant par le détroit. 

Même si en théorie c'est l'incident idéal pour Kiev, en pratique il sera très difficile de la faire dégénérer et quasiment impossible d'en attribuer la responsabilité à la Russie.

2 / Attentat ou sabotage d'une installation industrielle

Une attaque chimique sous faux drapeau directe ou contre une installation industrielle utilisant des produits toxiques, et entrainant un nombre important de victimes civiles sur le territoire contrôlé par les forces de Kiev offrirait un crime de guerre émotionnel important au service d'une accusation arbitraire désignant les forces pro-russes situées de l'autre côté du front.

L'hypothèse d'un false flag chimique est renforcé par l'arrivée sur le front ukrainien de forces spéciales ukrainiennes, d'instructeurs étasuniens et britanniques spécialistes en sabotages divers, de  mercenaires étasuniens (SMP "Academi" et "Forward Observations Group") aguerris aux missions spéciales et false flag, et même des agents chimiques militaires arrivés avec eux sur le front au mois de décembre 2021.

L'inventaire des sites à risque est important dans ce Donbass qui présente un maillage industriel dense et des réseaux d'infrastructures collectives sensibles très étendus: 900 installations industrielles, dont 248 mines, 140 charbonnages, 40 métallurgiques, 7 thermiques, et 177 utilisant des produits dangereux, dont 113 opérations utilisant des matières radioactives. Egalement de nombreux dépôts de déchets industriels et 1 230 kilomètres de pipelines de pétrole, de gaz et d'ammoniac... (recensement 2015 Banque Mondiale).

Il y a plusieurs de ces sites à risques et proches de zones résidentielles qui sont sur la ligne de front ou à portée des armes lourdes qui y sont déployées. En voici quelques exemples :


2.1 / Le site industriel d'Avdeevka  

Cokerie d'Avdeevka
Avdeevka est la plus importante cokerie du Donbass et parmi les 5 plus importants sites industriels d'Europe. En plus du charbon le site produit du benzène brut de charbon, du coke de brai d'électrode, du brai de goudron de houille d'électrode (fondu ou dur sous forme de granulés), de l'acide sulfurique technique, du sulfate d'ammonium, de l'huile de charbon, des phénolates, de la fraction naphtalène, de la matière première du coke pour la production de carbone technique à haute structure.

Avdeevka est certainement le site dangereux le plus propice à un false flag et pour plusieurs raisons :

  • Très proche d'un secteur du front très actif,
  • A milieu de zones résidentielles importantes,
  • Déjà touché par des dommages collatéraux en 2014,
De plus, à l'Est d'Avdeevka la zone industrielle de Promka, âprement disputée entre les forces en présence est dans l'axe du site industriel, ce qui permettrait une opération spéciale, au milieu d'un duel d'artillerie, avec des groupes retournant des tirs discrets de mortiers ou de chars contre des dépôts toxiques (où pourraient même être disposées des charges de destruction synchronisées), pour incriminer leurs destructions aux milices républicaines.

Ce type de scénario d'opération sous faux drapeau et site propice à son exécution n'est pas unique sur les 480 km du front du Donbass, en voici quelques autres :

 2.2 / L'usine de phénol de Novhorodske

Usine de Novhorodske

Située également sur un secteur du front où de fréquents échanges de tirs sont observés, l'usine de phénol de Novhorodske se trouve sur la périphérie Ouest de Gorlovka, la deuxième plus grande ville de la République Populaire de Donetsk.

Le phénol, appelé aussi acide carbolique, d'hydroxybenzène, de monohydroxybenzène..., est une substance inflammable très toxique et hautement corrosive et absorbable par toutes les voies d'exposition du corps humain et vectorisable par les réseaux hydrographiques de surface ou souterrains.

De plus, le bassin de retentions des rejets chimiques de l'usine est situé dans la zone grise entre des premières lignes ukrainiennes et républicaines à 400 mètres les unes des autres.

Ici aussi des alertes sont régulièrement lancées suite à des tirs environnant le complexe industriel.

Il existe également d'autres complexes industriels sensibles à l'arrière de la ligne de front qui pourraient servir de lieux pour des opérations sous faux drapeau cherchant à accuser la Russie ou les séparatistes du Donbass de crime de guerre, comme par exemple l'aciérie de Marioupol dont les cuves de produits toxiques pourraient provoquer une catastrophe sanitaire et écologique ou l'importante usine chimique de Severodonetsk - Lisichansk contenant des dizaines de milliers de tonnes de produits hautement toxiques.

2.3 / Les stations d'épuration d'eau potable

A proximité des villes se trouvent  plusieurs stations d'épuration d'eau potable dont dépendent des millions de personnes de chaque côté du front, et plusieurs d'entre elles sont situées directement sur cette zone disputée par les premières lignes ukrainiennes et républicaines.

Sur ces sites qui sont déjà vitaux à la vie collective, se trouvent généralement des stocks importants de chlore liquéfié un produit toxique qui est cas d'incident sur ses cuves de stockage pourraient libérer des quantités de gaz chloré qui selon l'importance et la météo peuvent toucher des zones résidentielles denses. 

Parmi ces sites sensibles nous trouvons entre autres :

  • Tir ukrainien sur la station DPS
    La station de filtrage de Verkhnikalmiuska (VFS) entre Yasinovataya et Donetsk (située côté républicain) avec plus de 300 tonnes de chlore liquéfié stockés dans des réservoirs sous pression et dans le rayon desquels, en cas d'incident très grave, vivent environ 400 000 personnes.
  • La station de filtrage de Donetsk (DPS) à l'Ouest de Yasinovataya avec plus de 9 tonnes de chlore. Situé dans la zone grise (neutre) de Promka, un des secteurs les plus actifs du front ce site qui a été plusieurs fois la cible d'attaques ukrainiennes est aujourd'hui sous la surveillance permanente de l'OSCE.
  • La station de filtrage n° 2 située dont dépendent plus d'1 million de personnes, à l'ouest de Gorlovka est dans une situation similaire, sous surveillance accrue de l'OSCE suite à plusieurs tirs ayant touché le site.

2.4 / Poste de transformation de Mikhailovka (MTS)

C'est une station de transformation appartenant au réseau des lignes à haute tension (400 kV) qui distribue l'électricité produite par la centrale hydroélectrique de la Volga à Volgograd (à 475km en Russie) jusqu'au Donbass qu'il avec des centrales thermiques locales. Cette station qui est également située sur la ligne de front au Nord des villes de Pervomaisk, Kirovsk, Stakhanov (République Populaire de Lugansk), et près du village de Zolotoe 5 (à moins de 2 km) très fréquemment mitraillé et bombardé par les forces ukrainiennes. Ce type de centrale électrique utilise divers matériaux toxiques dans le cadre du processus de production d'énergie. Il y a par exemple sur le site 100 diodes contenant chacune 32 kg de mercure, soit 3.2 tonnes au total, ce qui présente en plus de la coupure d'énergie un risque environnemental pour les nappes phréatiques très important. De plus l'alimentation en eau du site est régulièrement coupé, le privant de moyens pour lutter contre des incendies.  

D'autres sites industriels à risques susceptibles d'être la cible de false flag ou d'attaque à caractère terroriste, existent sur ce front du Donbass comme la centrale électrique de Vuhlehorska, l'usine de mercure de Nikitovsky, la centrale thermique de Lugansk, l'usine agraire de Bakhmut etc... Tous ces sites en cas d'incident grave impacteraient les populations environnantes et offriraient un buzz médiatique pour la propagande.


3 / Bombardement meurtrier d'une zone résidentielle

Un des bombardements meurtriers de 2014, mais qui, frappant la République
Populaire de Donetsk n'avait évidemment pas ému cette opinion internationale
contrôlée par Washington et qui pourtant tombe en pâmoison dès que l'escroc
Navalny à un pet de travers. Imaginez dans la psychose russophobe actuelle ce
 qu'un bombardement de ce genre, mais du côté ukrainien, offrirait à moudre à la
propagande de Washington dont les batteries de sanctions sont en embuscade !

Dans de nombreux secteurs, la ligne de front borde des villes, des districts urbains, des villages qu'elle coupe même parfois en 2. Même si dans les abords immédiats de la 1ère ligne beaucoup d'habitants ont fui les bombardements, il reste encore environ 800 000 personnes vivant à moins de 5 km du front.

On peut donc imaginer facilement une opération ukrainienne sous faux drapeau qui, profitant d'un échange d'artillerie sur le front, frapperait derrière ses propres lignes une zones civile très peuplée, pour ensuite pouvoir accuser les forces républicaines d'un crime de guerre. 

Ce scénario n'est pas aussi fantaisiste que cela car il a déjà été utilisé en 2017 lorsqu'un immeuble de 9 étages en périphérie Sud de Avdeevka a été touché par des coups directs la veille de la venue de reporters occidentaux dans le secteur. Malheureusement pour Kiev, un résident local avait filmé et diffusé  la  vidéo d'un char de combat ukrainien tirant sur l'immeuble en question.

Dans le contexte actuel de cette crise aigüe entre Washington et Moscou, un échange de tir nourri provoqué par exemple sur le front Ouest de Donetsk pourrait facilement cacher des tirs  d'artillerie lourde ukrainiens vers l'arrière de leurs positions pour tuer des résidents de Marinka ou Krasnogorovka sous les yeux des nombreux journalistes occidentaux revenus fureter du côté du Donbass. 

Cependant ce type de false flag est risqué car les pertes humaines peuvent être nulles vu que les habitants proches du front se précipitent dans leurs caves au premier tir, qu'aujourd'hui tout le monde filme et photographie les événements, que les observateurs de l'OSCE ou les satellites russes peuvent prouver l'origine des tirs d'artillerie lourde.


Autres Scénarios

D'autres scénarios d'opérations sous faux drapeaux peuvent être envisagées également mais plus à l'intérieur du territoire ukrainien, comme par exemple un attentat politique à Kiev, un attentat sur une centrale nucléaire...

Ce type d'opérations très dangereuses pour les commanditaires seraient vraisemblablement exécutées par des unité étrangères, forces spéciales ou mercenaires...

Personnellement, même si d'aucuns évoquent cette menace comme par exemple le sabotage d'un barrage hydroélectrique ou d'une centrale nucléaire comme celle de Zaporodje, j'ai du mal à y croire car en cas d'échec où le false flag serait dévoilé, cela provoquerait une crise politique majeure en Ukraine avec réaction populaire importante.

Par contre du côté du Donbass...

Connaissant l'amoralité des occidentaux, l'historicité de leur pratique du "false flag", leur obsession de vouloir déclencher à tout prix un blocus économique maximum de la Russie, l'hypothèse d'une opération sous faux drapeau cherchant à incriminer les pro-russes des républiques et à travers eux la Russie est très plausible et dans des délais très courts. 

Cela me révolte au plus haut point comme tous ces assassins de l'ombre, ces calomniateurs des réseaux, ces intrigants des affaires, ces courtisans des palais et autres salopards incapables d'affronter l'adversaire en face, car cela est contraire à l'Honneur et frappe toujours des victimes innocentes

Erwan Castel 

Porochenko, un joker ukrainien pour Biden ?

Depuis 2014, la Maison Blanche et les chiens de garde occidentaux nous saoulent avec leur fantasme récurent d'une "invasion russe de l'Ukraine", dans un délire exponentiel qui a atteint en ce mois de janvier un paroxysme hystérique jamais vu depuis la première guerre froide.

Alors que la réalité identitaire russe de la Crimée (qui ne fut ukrainienne que 23 ans) où des forces russes y sont présentes depuis le XVIIIe siècle s'impose enfin progressivement aux consciences, que l'OSCE, les instituts stratégiques internationaux, les reporters venus dans le Donbas admettent (souvent à contre coeur) qu'il n'y a pas de troupes russes (pas plus que de groupes Wagner d'ailleurs) qui y sont déployées, une invasion bien réelle par contre a commencé dans les pays de l'Est, et même en Ukraine : celle des troupes anglo-étasuniennes sous couvert de l'OTAN !

Depuis le début de l'année les ukro-atlantistes exacerbent un "Russian bashing" infernal dont les principaux objectifs concernent en réalité beaucoup plus les occidentaux que les russes :

  • Conditionner leurs populations, par diabolisation, au fantasme de la menace russe,
  • Insinuer une peur animale en Ukraine pour exciter les provocations anti-russes,
  • Préparer l'opinion à payer le prix de nouvelles sanctions économiques anti-russes,
  • Engager une déconnection totale des rapports économiques entre Europe et Russie,
  • Déplacer les importations énergétiques de l'UE dans le marché contrôlé par Washington,
  • Accélérer la militarisation de l'Europe de l'Est, officielle (OTAN) et officieuse (alliés).
  • Etc.
Pour résumer, la diabolisation de la Fédération de Russie contre laquelle aucun pays de l'OTAN ne veut faire la guerre ne sert qu'à accélérer et finaliser la vassalisation politique, économique et militaire des européens au marché mondial étasunien par une occupation physique de leurs territoires par le complexe militaro-industriel de la ploutocratie mondialiste.
Et le coup d'Etat du Maïdan, s'il n'a pas permis à l'OTAN de faire tomber la base stratégique de Sébastopol a cependant permis, notamment via le conflit du Donbass entretenu dans la durée par ses auxiliaires ukrainiens, de réactiver le confinement idéologique, militaire et économique de la Russie.

Cependant apparaissent aujourd'hui plusieurs "grains de sable" dans cette stratégie occidentale anti-russe:
  • Des pays de l'UE, tel que l'Allemagne sont rétifs à voir leurs approvisionnements énergétiques dépendant en grande partie du gaz russe très compétitif impactés par des sanctions économiques étasuniennes,
  • Des membres de l'OTAN, tel que la Croatie refusent dans cette crise ukrainiennes que leurs soldats participent à un déploiement réactif le long des frontières russes, et d'autres comme les Pays Bas et l'Allemagne refusent de livrer des armes à Kiev, 
  • Mais le plus intéressant, est certainement l'attitude du président ukrainien qui affiche ouvertement, sur la base des ses services de renseignement, un refus de participer à l'hystérie collective concernant cette prétendue "invasion russe imminente":

Porochenko, un joker ukrainien pour Biden ?

Quelque chose d'intéressant est en train de se passer à Kiev : 

Tout d'abord, imaginez un chien de chasse (Zelensky), nourri et dressé pour la chasse à l'ours russe mais qui voit, au moment de l'hallali du veneur (Biden), le reste de la meute (l'OTAN) rester loin derrière lui tout en lui adressant des jappements d'encouragement et donnant à ses petites quenottes quelques croquettes avant que d'aller se sacrifier sur l'autel des sanctions économiques mondialistes anti-russes... Et du coup, le toutou de Kiev, même s'il continue à aboyer contre le Donbass et la Crimée hésite à se frotter réellement à lours russe... et on peut le comprendre !

Dans ses derniers entretiens téléphoniques avec son maître de Washington, Zelensky, ce clown du show bizz devenu gouverneur de la colonie étasunienne "Ukraine", a même osé demander au vieux Biden de modérer ces propos lorsque  lui prédisait pour le mois de février (après les mois de janvier, décembre, novembre etc...) la mise à sac de Kiev par les hordes russes.

Dans la foulée un responsable de l'administration étasunienne "spécialiste dans les affaires russes" a déclaré aux médias : 

  • "Les responsables occidentaux ont été alarmés par le scepticisme public et la distraction de Zelensky et de son équipe. "Il y a une scission entre ses conseillers administratifs et ce qu'il peut entendre de ses services militaires et de renseignement. Je pense que Zelensky et son équipe politique travaillent sur leur propre ensemble de priorités, et elles ne sont pas nécessairement les mêmes que les priorités du renseignement et de l'armée." 
Il semblerait donc bien qu'il y ait "de l'eau dans le gaz" ukrainien alors que la machinerie de Kiev devrait tourner à plein régime pour alimenter cette propagande de guerre étasunienne, et lorsque j'observe que dans le même temps on voit revenir en Ukraine sous les acclamations des nationalistes ukrainiens l'ex président Porochenko, organisateur de la guerre contre le Donbass, venir en découdre avec le pouvoir actuel dans une guerre des clans ou chacun accuse l'autre de trahison et de vendetta politique, je me demande si les 2 faits ne sont pas liés. Et ce correspondant de l'administration Biden de déclarer :

  • "La lutte a encore divisé la vie politique ukrainienne à un moment où l'unité est désespérément nécessaire, suscitant des questions de la part des alliés de l'OTAN pour savoir dans quelle mesure Zelensky soutiendrait l'Ukraine si la guerre éclatait. Le ton de Zelensky et de son équipe commence à changer pour devenir plus inquiétant" 

Porochenko qui est acculé dans une procédure judiciaire grave risquant de le dépouiller de son trésor de guerre, pourrait ainsi se présenter comme le joker de Biden qui, en cas de désobéissance de Zelensky, organiserait un nouveau changement de pouvoir à Kiev 8 ans après celui du Maïdan où il était déjà un commanditaire très actif en tant que vice président d'Obama (avec Nuland qui est revenue elle aussi dans son administration).

Et les idiots utiles du Maïdan, qui ont depuis remplacé leurs casseroles par des casques et leurs cocktails molotov par des fusils d'assaut sont toujours là plus déterminés que jamais à offrir leur service aux russophobes les plus bellicistes comme Porochenko, prêt à tout pour retrouver son trône, ses privilèges et sa fortune.

D'ailleurs, depuis quelques jours, en plus des brigades territoriales créées où les vétérans des bataillons spéciaux du Donbass ukrainiens majoritairement présents, les nationalistes radicaux du Corps National commandé par Bilietsky (le fondateur du bataillon néo-nazi "Azov") mènent des exercices militaires à Kiev.

Si Zelensky continue de tirer sur sa laisse dans la direction opposée à celle de son maître étasunien, il est probable que ce dernier le remplace tout simplement par un autre clébard plus docile et affamé, et Poro et en pole position, et il est d'ailleurs peut-être revenu en Ukraine d'abord pour cela plus que pour se jeter dans les griffes d'un tribunal.


Sur le front du Donbass

Les forces ukrainiennes continuent leurs pressions criminelles sur la ligne de front comme par exemple:

  • le 29 janvier à 9h30 à Signalnoe près de Yelenovka (25 km au Sud de Donetsk) où des mortiers ukrainiens ont visé une sous station électrique par un bombardement de 9 obus de 60mm tirés depuis les positions de Tramvhouk et dont 5 ont explosé à proximité immédiate du local, endommageant le transformateur de puissance n°1.

Je n'irai pas affirmer comme les communiqués propagandistes républicains que les mortiers de 60mm ukrainiens ici sont de fabrication occidentale car l'Ukraine s'est  également dotée d'une usine fabriquant ce type de mortier, mais il est certain que ce type de calibre de mortier est un indicateur de l'évolution des armes de Kiev vers des "normes OTAN" leur permettant de bénéficier des approvisionnements munitions des armées occidentales, comme ceux qui sont en cours actuellement (voir paragraphe suivant)

Mortier de 60 mm kba118 "Diapason", qui est utilisé dans les
forces armées ukrainiennes et produit à l'usine de Kiev Mayak
depuis 2016, d'un poids de 12.5 kg et portée de 1500 mètres. 
  • Le 29 janvier, le village de Novaya Balka, (60 km au Sud de Donetsk, secteur de Telmanovo) a essuyé également des tirs de mortier ukrainien cette fois avec 2 obus de 120mm tirés depuis les positions de Granitnoe.

Nouveaux renforts ukrainiens en approche


L'Etat major ukrainien avait annoncé il y a quelques jours l'arrivée de 11 000 hommes supplémentaires dans le dispositif de l' "Opération des Forces conjointes" déjà forte de 150 000 hommes environ déployés face aux républiques de Donetsk et Lugansk. Ces renforts ukrainiens ont été confirmés et notamment 3 brigades récemment reconstituées et formées:
  • la 72e brigade mécanisée, 
  • la 10e brigade d'assaut de montagne, 
  • la 80e brigade d'assaut aéroporté. 
Ces unités ukrainiennes, restaurées à 100 % de leurs effectifs et matériels ces dernières années, ont été formées et entrainées sur la base de Starichi, dans la région de Lvov par des instructeurs britanniques de la mission "Orbital" spécialistes dans les combats en zone urbaine, et opérant sous le couvert du soi-disant "centre international de maintien de la paix et de la sécurité". 

Le déploiement sur le front de ces nouvelles unités ukrainiennes, que d'aucuns considèrent comme parmi les plus opérationnelles, se déroulera du 03 au 10 février, conformément à la commande de convois ferroviaires réalisée par le Ministère de la Défense au Ministère des transport entre la région de Lvov et le Donbass.

Ailleurs, les forces armées ukrainiennes réalisent exercices qui sont autant des entrainements de combat que des provocations propagandistes en direction des forces russes de Crimée ou des milices séparatistes du Donbass comme par exemple: 

  • Sur le terrain d'entraînement de Yavoriv dans la région de Lvov (Ouest Ukraine) les premiers opérateurs ukrainiens des systèmes de missiles polyvalents NLAW récemment livrés (minimum 2000) par Londres ont commencé à réaliser des tirs réels sous la houlette de leurs instructeurs britanniques.  Au cours de la semaine dernière, 40 opérateurs ukrainiens ont ainsi été formés et certifiés par des officiers de l'OTAN avant de rejoindre leurs unités pour former à leur tour leurs camarades.  

Les tirs réels au NLAW ont été réalisés sur des structures
et cibles diverses à des distances de 300 à 600 mètres.

  • Dans la région de Kherson très près de la frontière avec la Crimée russe, des exercices tactiques spéciaux d'unités d'artillerie ukrainiennes équipées d'obusiers de 152mm "Msta-B" ont eu lieu, à grands renforts de propagande médiatique.



La véritable invasion de l'Europe de l'Est

Depuis le début des négociations Est-Ouest destinée officiellement à trouver le chemin d'une désescalade dans la région, les livraisons d'armes occidentales à l'Ukraine non seulement ont continué mais se sont amplifiées, accélérées et diversifiées dans une frénésie provocatrice et désormais on peut sans exagérer parler de pont aérien logistique de l'OTAN vers les forces armées ukrainiennes.

Et dans ces aides multiples de l'OTAN, aux forces armées ukrainiennes, il faut relever la part de plus en plus importante du Royaume Uni, dont le 1er Ministre Boris Jonson a récemment réaffirmé son intention d'envoyer 600 parachutistes et forces spéciales en Ukraine.

Est ce que Washington aurait décidé de déléguer la gestion atlantiste du théâtre d'opérations ukrainien à son bouledogue britannique ? A suivre...


Pour la seule journée (pourtant fériée) du 30 janvier 2022:

 Un 5ème autre Boeing 747-412 (BCF) n° N729CA réalise un nouvelle livraison d'armes 
et munitions ( environ 80 tonnes) vers l'Ukraine depuis la base aérienne Davis-Monthan.

Tout en repliant ses soldats en Ukraine à l'Ouest du Dniepr, le Canada de Trudeau a 
envoyé un gros porteur avec du fret militaire à Lvov, dans l'Ouest de l'Ukraine  

Ce premier approvisionnement canadien d'armes et munitions de l'année a été réalisé avec un CC-177 Globemaster III de l'Aviation canadienne qui a effectué un vol vers Lvov avec escale à Glasgow compte tenu du fait que l'Allemagne ne l'a pas autorisé  à traverser son espace aérien, tout comme également les C17 britanniques.


Un 10ème avion de transport de la RAF britannique est également arrivé à Kiev 
depuis la base aérienne de Breeze Norton pour un nouveau fret militaire, cette fois, chargé dans un Airbus A400M ZM408 (peut-être pour pouvoir survoler l'Allemagne).

Nouveau venu dans ce ballet aérien militaire de l'OTAN, la Pologne a envoyé ce 
même jour, de Varsovie vers Kiev, un avion de transport militaire CASA C-295 013 
chargé d'armes et munitions

Du côté des ports étasuniens du Nouveau Mexique, le 30 janvier, au port de San 
Diego, le chargement de matériel militaire de l'US Army à bord du roulier (ro-ro) 
USNS "Bob Hope" de l'US Navy Sealift Command a commencé pour un départ
vers l'Europe où doivent arrivés 8500 soldats étasuniens supplémentaires.


Et bien sûr d' autres aéronefs de l'OTAN, spécialisés dans la reconnaissance électronique sont toujours en missions opérationnelles au profit des forces ukrainiennes au dessus de la ligne de front du Donbass et des régions frontalières russes, par exemple :

Le 30 janvier après midi, vol de reconnaissance d'un drone stratégique RQ-4 "Global Hawk" de l'US Air Force, id "FORTE12", au départ de la base aérienne d'Al Dhafra Air Base à Oman,et qui a observer le front et la région frontalière russe de Voronej.


Plus au Sud dans la région de la Mer Noire c'est un rassemblement d'aéronefs de reconnaissance que l'OTAN nous a offert en plus du drone "Global Hawk" mentionné ci dessus :
  • 1 Bombardier Challenger 650 "A.R.T.E.M.I.S", n° N488CR, id "BRIO68", de l'US Air Force, au décollage de l'aéroport de Constanta, 
  • 1 Boeing RC-135V "Rivet Joint", n°63-9792, id "HOMER71", de l'US Air Force décollant de la base aérienne de Souda, en Crête,
  • 1 Boeing P-8A Poseidon, de l'US Navy, au décollage de la base de la base de Sigonella en Sicile


A noter également l'arrivée en Angleterre, d'un avion Boeing WC-135W "Constant 
Phoenix" en provenance des USA. Cet avion est spécialisé dans la reconnaissance météorologique den appui des opérations militaires ainsi que dans la collecte de 
toutes sortes de particules radioactives et autres dans l'atmosphère.

Du côté de la Russie

En attendant que soit étudiées les propositions de reconnaissance des républiques populaires de Donetsk et Lugansk et les livraisons à leurs milices d'armes adaptées aux nouvelles menaces ukrainiennes, les forces russes du District Sud continuent leurs exercices avec les forces bélarusses et ceux décidés dans les régions de Rostov et Sébastopol.

Des systèmes anti aérien Panstir et des forces russes qui sont accueillis 
traditionnellement avec du pain et du sel par leurs homologues bélarusses 

En Crimée, les forces armées russes déploient des unités d'approvisionnement 
logistiques comme ici ce convoi de stations service mobiles stations-service 
faisant route vers la péninsule depuis a région de Krasnodar, Sont visibles sur 
cette vidéo, une motopompe pour le carburant MNUG-60, une station de pompage 
pour le carburant PSG-160, des pipelines pour l'alimentation en carburant, autant 
d'éléments pour monter rapidement une station service sur le terrain 

Comme on peut le voir, les bruits de bottes, les clabaudages des propagandistes, les vrombissements des avions et les délires de Biden couvrent largement les chuchotement des diplomates qui cherchent désespérément une issue diplomatique à cette crise ukrainienne en plein dérapage...

Erwan Castel

samedi 29 janvier 2022

Assiégés par la terreur


Dans ce court article, je veux vous parler de Donetsk, non pas de son magnifique centre ville rutilant où quelques courtisans aiment faire des selfies narcissiques au milieu de jolies femmes où des selfies mythos en uniforme et posture patriotiques alors qu'il n'ont jamais entendu une balle frôler leur pédantisme ridicule.

A quelques stations de bus seulement de cette bulle spatio-temporelle aux ministères tristes et aux banques vides sont les quartiers populaires où serpentent bondés du matin au soir des vieux tramways grinçants et taxis collectifs brinquebalants mais toujours gaillards. Ici au milieu des artisans et retraités, des mineurs et métallurgistes, des marchés et des estaminets populaires, bat le vrai coeur du Donbass comme dans les villages agricoles ou miniers environnants de la steppe dont les jardins potagers des banlieues rappellent des traditions communes à la ville et la campagne. 

Beaucoup de ses quartiers sont au contact physique de la guerre depuis 2014 et la densité graduelle des cicatrices de leurs murs et leurs ruines calcinées mesurent votre approche de la première ligne du front. Pour celles et ceux qui suivent ici ou ailleurs les événements tragiques du Donbass, les noms de Zaetsevo, Trudovsky, Oktyabrsky, Kominternovo, Spartak etc. résonnent comme autant de cris de souffrance d'un martyr torturé depuis bientôt 8 ans. 


Plus de 800 000 personnes vivent, survivent sur le front du Donbass depuis l'été 2014 et la capitale de la République Populaire de Donetsk n'échappe pas à cette souffrance, car tous les jours les "ukrops" massés à ses lisières Nord, Ouest et Sud tirent, mitraillent ou bombardent leurs zones résidentielles. 

Pour illustrer la proximité de cette guerre hémorragique dont les menaces (tir de sniper, rafales de mitrailleuses, grenades autopropulsées, mines terrestres ou obus d'artillerie) j'ai choisi cette courte vidéo des lisières Nord de Donetsk prise depuis un poste avancé ukrainien du secteur d'Avdeevka..

Depuis les positions avancées du front d'Avdeevka, les soldats ukrainiens peuvent 
observer en détail les quartiers résidentiels situés en arrière des lignes de défense 
républicaines. Ici, le secteur d'Oktyabrsky avec à l'Est le village de Spartak (détruit), 
au centre l'aéroport de Donetsk (détruit), à l'Ouest les 2 tours de la mine d'Oktyabrsky
(détruite) tous des quartiers martyrisés où vivent encore des centaines de familles.

Dans de nombreux quartiers résidentiels des civils survivent à portée de tir immédiate des lignes ukrainiennes, dormant depuis 8 ans dans les caves de leurs maisons aux fenêtres murées et criblées d'impacts. Année après année à l'ombre des accords paralysant de Minsk, les ukrops ont rampé, poussant sans fin leurs tranchées jusqu'à portée de voix des avants postes républicains et désormais depuis des positions situées à moins de 500 m ils peuvent imposer avec leurs simples armes légères une politique de terreur à l'encontre des populations civiles.

Semaine après semaine les forces ukrainiennes resserrent leur dispositif autour de Donetsk et de nombreuses autres localités républicaines et, tel un anaconda enserrant lentement sa proie, infligent aux populations une terreur permanente et grandissante.

Ainsi, ce 29 janvier 2022 à 7h30 du matin, un résident a été blessé par une balle ukrainienne dans le village d'Aleksandrovka, (Sud de Donetsk), au moment où il quittait sa maison. Blessé à la cuisse, Leonid B. 54 ans, a été évacué sur l'hôpital 14 du district urbain voisin de Petrovsky ù les chirurgiens ont stabilisé son état. Ce gardien d'école dont le fils était enterré ce même jour est un habitant d'Aleksandrovka de citoyenneté russe.


La blessure par balle de 7.62mm de fusil SVD

Ce n'est pas la première fois que des résidents de ce village en bordure du front sont ainsi pris intentionnellement pour cible par des tireurs ukrainiens depuis leurs positions de Marinka dont certaines ne sont plus qu'à 300 mètres des lisières Ouest du village. Rien qu'en 2021, 2 résidents du village ont été tués et plusieurs autres blessés, dont 3 grièvement.

Déjà la veille, les snipers ukrainiens avaient manqué de peu un autre résident du même village d'Aleksandrovka mitraillé ou bombardé quotidiennement par les forces de Kiev..

« Hier (27 janvier), ils ont tenté de tuer un homme qui vit à la périphérie du village, en ligne directe avec l'armée ukrainienne. Quand il a quitté la maison le matin pour aller travailler, ils ont commencé à lui tirer dessus. L'homme est tombé au sol et a rampé pour se mettre en sécurité », a témoigné Konstantin Chaly, le chef de l'administration du village. Et aujourd'hui 28 janvier, les observateurs du Centre de Contrôle et coordination du Cessez le feu ont confirmé que Aleksandrovka avait bien subi des tirs d'un lance grenades automatiques AGS 17 ukrainien positionnée à Marinka. 

Et Konstantin Chaly de préciser: "Les résidents locaux communiquent avec leurs parents et amis de Marinka. Ces derniers disent que beaucoup de militaires des Forces armées ukrainiennes et de véhicules blindés sont arrivés là-bas. Je pense que les hostilités actives reprendront bientôt. Cependant, comme l'Amérique le décidera, il en sera ainsi"

Voilà la triste réalité quotidienne de cette guerre d'attrition menée en toute impunité par des forces ukrainiennes protégées par le cynisme des "démocraties droidelhommistes" et le silence de leurs chiens de garde médiatiques. 

En cette période de crise où les regards se tournent à nouveau vers le Donbass, on voit trainer dans les rues de Donetsk des cartes de presse occidentale à le recherche d'un scoop bienpensant. J'aimerais tant que, parmi ces reporters il s'en trouve encore quelque uns de courageux et réellement "indépendants" pour se souvenir de l'éthique de leur belle profession !

Erwan Castel

Ecole d'un village républicain près du front 

SITREP du 28 janvier 2022

Le rêve ukrainien de devenir une force militaire occidentalisée est-il en train de se réaliser ?


Je commence à être lassé par les déclarations des responsables occidentaux qui, de Biden à Macron en passant par Johnson et Trudeau, ne cessent de faire sur le terrain exactement le contraire de ce qu'ils disent devant les caméras. 

Ainsi de ce Joe Biden qui lors de sa conversation téléphonique avec son homologue russe ce 28 janvier sans aider à démêler leurs désaccords admet avec Poutine la nécessité prioritaire de procéder à une désescalade,.. et qui quelques heures plus tard donne son feu vert pour le déploiement de nouvelles troupes étasuniennes sur les frontières orientales de l'OTAN tandis qu'augmentent de façon exponentielle les livraisons d'armes occidentales aux forces ukrainiennes !! 

Depuis des siècles et aujourd'hui plus que jamais "Faites ce que je dis, mais ne dites pas ce que je fais" peut décidément être la devise commune aux occidentaux.

Et je m'étends encore moins sur l'échange téléphonique de ce 28 janvier entre Poutine et Macron où le pathétique locataire de l'Elysée, tout en confirmant son soutien inconditionnel au régime criminel de Kiev,, a répété les lieux communs d'une catéchèse hypocrite agitant les lieux communs démocratiques et droitdelhommistes, histoire de redorer son image de candidat électoral à sa propre succession. 

Seuls les actes comptent pour juger des intentions réelles des personnes et on observe alors que les occidentaux ne cessent pas de jeter de l'huile sur le feu des tensions Est-Ouest.

Sur le front du Donbass

A Donetsk, la journée du 28 janvier à été marquée par une série d'alertes à la bombe concernant une vingtaine de sites urbains, administration, établissement bancaire, brasserie, lieu culturel, centre d'affaires etc... concernant 3 villes de la République Populaire de Donetsk.

Ces alertes déclenchées à 11h00 du matin ont précipité les services de sécurité et les services de déminage du Ministère des Situations d'urgence dans les rues de Donetsk pour évacuer les personnes, sécuriser les lieux et leurs abords et fouiller les bâtiments, étage par étage, pièce par pièce. 

Parmi les sites visés par ces alertes à la bombe du 28 janvier:

  • Ministère de l'Information, 
  • Ministère de la Santé, 
  • Ministère des Affaires étrangères,
  • Ministère des Situations d'urgence,
  • Banque Centrale républicaine,
  • Centre d'affaires Stolichny
  • Bibliothèque Kroupskaïa
  • Maison des pionniers
  • Brasserie Sarmat
  • Etc.

Visé également par les alertes à la bombe , la "Maison des pionniers" qui 
est un centre culturel dédié à la créativité des enfants et des jeunes de Donetsk

En fin d'après midi aucun indice n'avait été trouvé attestant le sérieux de ces alertes et, tandis que le vie reprenait son cours normal, l'enquête des services de sécurité continuait pour identifier les auteurs des appels. 

Cette série d'alertes à la bombe et l'occasion de 
saluer le travail des femmes, des hommes...et des 
chiens des unités d'intervention du Ministère des 
Situations d'Urgence qui depuis 2014 sont soumis
à une pression quotidienne permanente et risquée

Si cette vague d'alertes à la bombe se renouvelle rapidement et régulièrement il n'est pas exclu qu'il s'agisse d'une "opération" de guerre psychologique des services spéciaux ukrainiens dont la première étape est d'estimer, saturer et fatiguer les services de sécurité républicains, faire peur à la population, saboter l'activité socio-économique, avant de passer à des actions réelles.

En première ligne 

Sur le front, les forces ukrainiennes continuent de pousser vers la première ligne du front des renforts et des armes lourdes dans un dispositif de "forces conjointes" dont l'effectif est de 150 000 hommes et doit être renforcé ces prochaines heures de 11 000 hommes supplémentaires. Et en première ligne les ukrainiens, même si les tirs restent de faible intensité, maintiennent une pression par des provocations permanentes comme par exemple pendant cette journée du 28 :

  • 14h23, bombardement ukrainien de Aleksandrovka (Sud Donetsk) depuis les positions de Marinka. 3 obus de SPG 9 tirés. 
  • 15h00, bombardement ukrainien de Kominternovo (Sud RPD) depuis les positions de Talakovka. 3 obus de SPG 9 tirés. 
  • 15h30 mitraillage ukrainien de Iasnoe (Sud RPD) depuis les positions de Berezovoe: Mitrailleuses lourdes utilisées. 
  • 16:45 bombardement ukrainien de Sosnovskoye (Sud RPD) depuis les positions de Pavlopol. 5 grenades AGS tirées.


Du côté de l'OTAN

Comme un sale gosse qui fait exactement le contraire de ce qu'on lui demande poliment, Biden, plutôt que de considérer les propositions russes augmente la militarisation de l'Europe de l'Est par l'OTAN 
Pourtant les demandes de Moscou font références à des principes de sécurité collective légitimes et validés par "Déclarations d'Istanbul et d'Astana de l'OSCE",  puisque les USA sont les premiers à les invoquer continuellement pour refuser une présence militaire russe dans sa propre zone d'influence (Cuba par exemple).

Les réponses écrites et militaires de Washington sont l'occasion de rappeler que factuellement l'OTAN n'est qu'un bras armé du Pentagone et que l'Europe, depuis la fin de la guerre froide  est toujours occupée par l'armée américaine :

Infographie de l'occupation US, qui ne prend pas en compte les actuels renforts (8500 hommes)
et à laquelle il faudrait rajouter les forces des alliés britanniques et canadiens ou celles des 
laquais zélés de Washington comme la France et la Pologne, et les pays baltes par exemple. 

Et du côté de l'Ukraine, le gavage par l'OTAN des forces armées ukrainiennes continue dans un rythme et des quantités en augmentation atteignant déjà plusieurs gros porteurs quotidiens:

Dans la journée du 28 janvier, un avion de transport militaire C-17 08-8202 de l'USAF en provenance de la base aérienne jordanienne Muwaffaq Salti avec une cargaison militaire est arrivé à Lvov (Ouest Ukraine). 


Reznikov, le ministère ukrainien de la Défense a annoncé l'arrivée en Ukraine de 45 avions cargos chargés d'armes américaines. Vu qu'un C17 ou un 747 peut transporter environ 80 tonnes de fret on arrive donc à 3600 tonnes de munitions qui vont pour leur majorité être envoyées dans le Donbass et tirées sur les Républiques Populaires de Donetsk et Lugansk.


Confirmant les dires du ministre ukrainien un cinquième avion étasunien (et 4ème Boeing 747) est arrivé à Kiev avec 81 tonnes d'assistance militaire. Le Boeing 747-412 (BCF) a décollé de la base aérienne de Douvres aux USA et a atterri à l'aéroport Boryspil, et un sixième vol d'un autre Boeing 747-412 (BCF) n° N729CA a décollé de la base aérienne Davis-Monthan en direction de l'Ukraine  

A noter que le base aérienne de Davis-Monthan abrite le 309ème groupe Aérospatial étasunien de Maintenance and Réparation et le plus grand dépôt d'avions de réserve mis du ministère de la Défense et autres agences gouvernementales américaines (Gardes côtes, NASA, etc.).


Il est aussi question dans les communiqués ukrainiens et sur les photos et vidéos réalisés de livraisons de munitions d'armes légères, or les calibres des armes occidentales ne sont pas compatibles avec la quasi totalité des armes soviétiques équipant l'arsenal ukrainien. Donc, soit les USA transfèrent des stocks récupérés en Afghanistan, Irak ou Syrie.et/ou ils envoient également à l'Ukraine des armes américaines.

En plus de ce pont aérien logistique occidental (britannique avec 9 vols déjà effectués, étasunienne avec 6 vols réalisés, canadien à venir), les avions de l'OTAN poursuivent leur soutien opérationnel aux forces armées ukrainiennes avec des vols de reconnaissance stratégique réalisés par leurs avions et drones de surveillance et d'appui électronique.

28 janvier 2022, un Boeing RC-135V "Rivet Joint", n°63-9792 de l'US Air Force, au départ
de la base de Souda a effectué une nouvelle mission de reconnaissance en mer Noire, le long 
de la côte de la Crimée, du front du Donbass et des régions russes et bélarusses frontalières.. 
L'avion espion étasunien s'est approché à 50 km de Sébastopol et 52 km de Novorossiysk.

Du côté de la Russie 

Tandis que les autorités russes, remplissant leurs devoirs d'assurer un cordon sécuritaire autour de leurs républiques fédérales, restent campées sur leurs demandes de voir l'OTAN reculer de leurs frontières, l'Etat major russe poursuit ses activités défensives et d'amélioration de ses capacités opérationnelles (ce que font normalement toutes les armées dans le Monde).

Et pour illustrer cette volonté militaire russe je vais même utiliser ici les cartes diffusées par la propagande occidentale et que je vais juste questionner :

Sur cette carte l'institut d'études stratégiques étasunien Study of War présente l'articulation frontalière des forces russes autour d'une Ukraine vide où pourtant l'honnêteté de toute étude stratégique digne de ce nom aurait dû présenter aussi le dispositif ukrainien correspondant. Or si tel était le cas nous pourrions alors observer que les forces ukrainiennes pour "se défendre contre cette invasion russe imminente et multidirectionnelle" ont concentré 65% de leurs effectifs de combat opérationnels (150 000 hommes) le long de la petite ligne de front du Donbass à l'Est de l'Ukraine où sont des forces républicaines à peine suffisantes à défendre leurs territoires (30 000 hommes)!
Autre détail qui ne manque pas de piquant, sur cette carte qui reste intéressante d'un Institut étasunien qui fait référence auprès des propagandistes occidentaux, tout le monde peut observer que sur les territoires des républiques populaires de Donetsk et Lugansk, il n'y a pas d'unités russes déployées !



Même chose pour cette autre carte du même institut "SW" et qui concerne les déploiements russes au Belarus, ce pays alliés de Moscou qui borde les frontières Nord de l'Ukraine. Là encore aucune information sur les forces ukrainiennes qui pourtant, si elles étaient représentées montrerait par la faiblesse de leurs effectifs déployés que Kiev, contrairement aux délires russophobes hystériques des médias occidentaux n'estime pas que les russes menacent réellement l'Ukraine d'une "invasion imminente".

Et bien sûr, aucune mention des exercices militaires en cours (et programmés) jusqu'au 20 février entre les forces russes et bélarusses et nommés "Détermination de l’union 2022"...


En conclusion

La réalité des actions ukro-atlantistes, en plus de démontrer que les déclarations de leurs dirigeants ne sont qu'hypocrisies et mensonges, montrent bien que la seule offensive imminente menaçant la région est celle des forces armées ukrainiennes contre les républiques populaires de Donetsk et Lugansk, laquelle il est vrai peut provoquer une réaction, limitée dans le temps et l'espace de ce front, des forces russes pour protéger les populations de Donetsk et Lugansk et non comme le prétend Biden "pour mettre à sac" Kiev. 

Erwan Castel