jeudi 31 décembre 2015

Un arbre de Noël français

En cette période de Noël, les volontaires français avons tenu a offrir aux enfants du Donbass un petit rayon de bonheur en aidant aux festivités de fin d'année de 3 orphelinats situés sur la ligne de front au Nord de Donetsk. Après les orphelinats de Petrovsky et Enakievo (voir dans les articles précédents au lien suivant : Humanitaire) c'est vers l'école internat de Yacinovataya qu'ont été dirigés la suite de nos dons ainsi que ceux dédiés aux enfants confiés sur notre réseau de soutien au Donbass...

Déployés au Sud de Donetsk et dans l’impossibilité de nous déplacer vers l'établissement scolaire, c'est Laurent Brayard qui s'est dévoué pour organiser, apporter, l'aide et nous représenter à l'arbre de Noël qui s'est déroulé dans l'établissement le 25 décembre 2015.

Nous remercions Laurent de son aide précieuse sans laquelle nous ne pourrions concrétiser nos actions humanitaires et bien sûr les donateurs qui ont tenu a apporter à travers leurs dons un soutien et une vraie chaleur humaine aux enfants bombardés du Donbass...

Erwan Castel, volontaire en Novorossiya






Un arbre de Noël offert par les français 
à l'école internat de Yacinovataya


"En compagnie d’Eleonora Fedorenko dirigeante au sein du Ministère des Affaires sociales et spécialement dirigées en direction des enfants, nous roulons vers le Nord pour nous rendre à Yacinovataya, un district de l’Oblast de Donetsk comprenant environ 35 000 âmes et se trouvant directement sur la ligne de front. Nous transportons 32 kg de confiseries achetés par le réseau de donateurs d’Erwan Castel pour une somme de 7 626 roubles qui ont été répartis dans 62 sacs aux couleurs de la Bonne année (620 roubles) et rapportés dans nos bureaux via un taxi (100 roubles). Il y a en effet 62 enfants dans cet internat, mais beaucoup sont absents et ils étaient environ 240 avant la guerre. Il faut dire que le coin est chaud et bombardé régulièrement par les Ukrainiens. Ils furent en mesure de contrôler partiellement la localité au début de la guerre avant d’en être chassés par les Républicains au bout de quelques heures.

Les insultes de la guerre commencent à apparaître sur les façades lorsque nous arrivons dans la ville. Des maisons ont brûlé, d’autres sont constellées d’éclats d’obus, les endroits des anciens combats portent des traces de rouilles sur toutes les surfaces métalliques traversés par les projectiles ukrainiens, ailleurs les trous qui constellent le paysage ambiant sont frais et propres, preuve indéniable que les Ukrainiens continuent sournoisement leurs bombardements des populations civiles. Je ne verrai aucune troupe, aucune arme durant tout mon séjour. L’école-internat se trouve dans une zone qui a été bombardée, toute l’école a perdu l’ensemble de ses fenêtres, vitres pulvérisées, la directrice nous parlera des quelques fenêtres encore non réparées (le reste des réparations ayant été financées par la Fédération de Russie), les plus grandes qui coûtent une coquette somme d’argent, quatre sont encore à réparer pour un prix de 10 000 roubles pièce. L’idée de réparer alors que la ville et tout le Donbass se trouvent sous le feu des Ukrainiens m’apparaît cosmique. Dans certains endroits, je sais que des écoles ont changé jusqu’à trois fois l’ensemble de leurs huisseries…

Les enfants nous attendent, ils ont installé un magnifique arbre de Noël dans le gymnase où tout le monde nous attend, je suis surpris du nombre de personnes, les personnels sont tous là et les enfants tous déguisés. Ils produiront un spectacle incroyable de Noël, avec mise en scène, la fille du Père Noël chère aux Russes, Baba Yaga la méchante sorcière, les gnomes et les personnages divers se succèdent. Tous participeront au spectacle… et nous aussi, j’ai du mal à faire un discours, tous ces enfants menacés, tous ces gens si remarquables et qui nous offrent le meilleur du Donbass, les émotions et larmes montent. La directrice ; modeste femme déjà grand-mère sans doute de longue date ; s’inquiète de nos impressions, elle ne peut savoir que ce fut là le meilleur des spectacles d’enfants auquel j’ai assisté dans le Donbass. Au nom d’Erwan Castel absent et sur le front, j’évoque nos camarades morts et blessés, notamment la blessure de Sacha, la mort de Dietrich. Je remercie les adultes de leur courage de continuer leur travail inlassable, je les remercie surtout d’avoir permis que je reste encore un homme libre, libre de penser et loin du marasme français, à tout prendre je n’échangerai pas ma place contre celle d’un compatriote vivant dans tout le confort.

Nous promettons de revenir, il y a les fenêtres à réparer, ils ont de grands besoins eux aussi. Nous passons rapidement à l’école n° 3 de la même ville, elle fut touchée au but par des obus et sévèrement endommagée. Un total de 1 100 enfants se trouvaient dans ses murs avant la guerre, ils ne sont qu’environ 300, l’école est partagée entre une école primaire et un collège. Les plus grands nous accueillent, nous aurons droit à un spectacle, je leur propose de leur montrer une danse simple, un Cercle Circassien que nous exécutons parfaitement au bout de quelques minutes d’un court entraînement, tout le monde est ravi. A quelques mètres les ravages de la guerre sont éloquents, bâtiments administratifs ravagés par les flammes, barres d’HLM en ruines, le décor est sinistre dans le froid hivernal. Des chiens errants, comme partout sur le front, se baladent en tous sens, la plupart du temps effrayés mais aussi affamés et en manque de chaleur.

Malgré la fatigue qui m’habite depuis quelques semaines, comme toujours, les énergies positives sont bien supérieures aux négatives, elles me permettent d’avancer et je pense à tous les donateurs d’Erwan Castel qui ont permis cet arbre de Noël. Les enfants étaient si heureux, si contents et les adultes si admiratifs que des Français n’aient pas oublié qu’ils sont là et souffrent. En ces fêtes de fin d’année, nous continuerons les missions humanitaires, la générosité de mes compatriotes compense et de loin, les effluves ukrainiennes ou françaises et les petits désagréments d’un travail sous tension, mais en ce jour je sais pourquoi je suis ici et pourquoi je vais aussi y rester ! Sous les bombes, enfants et adultes du Donbass, après un an et demi de combats, sous les menaces permanentes auront vécu un admirable arbre de Noël. Merci pour cela au réseau de donateurs d’Erwan Castel."

Laurent Brayard volontaire français, journaliste à DONi.News

Source de l'article :

- Le site de DONi Press, le lien :ICI
- Le site de la DNR, le lien : ICI

lundi 28 décembre 2015

L'incident de Kominternovo

Mensonge, perfidie et stupidité de Kiev

La félonie des ukrainiens semble n'avoir aucune limite, car bafouant à chaque instant les accords de Minsk, les soudards de KIev ont tenté d'assassiner le Commandant en second Edouard Bassourine alors qu'il  accompagnait une mission de l'OSCE venue contrôler au Nord de Shirokino la situation à Kominternovo.

Edouard Bassourine, Commandant en second de l'armée de la DNR
Depuis plusieurs jours les unités ukrainiennes progressent dans cette "zone grise" de moins en moins neutre située entre les lignes du front. C'est ainsi que 7 hameaux ont été occupés par les "ukrops" : Pishchevik, Pavlopol, Vinogradnoye, Gnoutovo, Shirokino, Bakhmoutovka et Zhovanka et ceci en complète violation des accords de Minsk.

Appliquant avec zèle la coutumière inversion accusatoire occidentale, Kiev crie au loup et lance une alerte sur le village de Kominternovo prétendument envahi par les forces républicaines, ce qui est démenti aussitôt par l'Etat Major de l'armée de la RPD. 

Le mensonge de KIev est bien sûr relayé par les médias occidentaux dont les financiers appartenant à la ploutocratie internationale veulent aider Kiev a fabriquer un "casus belli" justifiant une offensive. 

Le 27 décembre, une équipe d'inspection composée d'observateurs du CCCC*, et de l'OSCE* qui semble ignorer le problème des villages occupés par les ukrainiens,  se rendent à Kominternovo pour analyser la situation.

1 - L'OSCE se voit refuser l'accès au village par les ukrainiens qui prétextent que la situation est trop dangereuse.

2 - Les observateurs se rendent alors par le côté tenu par l'armée républicaine accompagnés du Commandant en second et porte parole de l'armée de la DNR, Edouard Bassourine.

3 - Alors qu'ils arrivent à proximité du village, la haute silhouette identifiable d'Edouard Bassourine, au milieu des observateurs internationaux, est visée par un sniper ukrainien ! fort heureusement personne n'est touché par les tirs.

Premier tir du sniper ukrainien à 1'27"

Cet incident qui reste au final mineur par rapport aux bombardements ukrainiens qui se poursuivent sans cesse sur toute la ligne de front et qui ont tué ce même jour 2 civils à Zaitsevo, illustre bien la fourberie des autorités ukrainiennes, qui délibérément provoquent la République, continuent à bombarder en toute impunité les populations civiles et sabotent les actions de l'OSCE lorsque celle ci daigne (enfin) sortir de ses hôtels de Donetsk et faire son travail...

Et la merdiacratie occidentale bien sûr regarde ailleurs, pas un mot sur l'incident, pas plus que sur les 2 civils tués par les artilleurs de Kiev qui ont ressorti ce jour leurs canons de gros calibre (152mm) pour souligner leur mépris total des engagements pris....

L'armée républicaine pour le moment retient ses coups vengeurs, ne répondant pas aux provocations meurtrières Mais lorsque cette guerre se terminera sur un nouveau Nuremberg, l'heure des comptes sonnera et les soudards de Kiev, avec leurs journalopes, seront alors invités à venir danser ensemble la gigue des pendus au bout d'une corde !

Erwan Castel, volontaire en Novorossiya

OSCE : Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe
CCCC : Centre Commun de Contrôle et de Coordination du cessez le feu dans le Donbass

Sources de l'article

- Site DONi news, le lien : ICI

Aux soldats de la Vérité

Combattre la pensée unique et le mensonge



L'année 2015 s'achève dans un froid mordant, les corps recroquevillés autour des armes glacées. Mais plus que jamais, les sens sont attentifs à l'environnement figé qui nous entoure car nous savons la Mort aimer a rôder avec le silence dans cette "zone grise" 

Autour de nous sont les présences invisibles de nos camarades absents, ceux partis vers d'autres vies, mais surtout ceux que le Destin a frappé durement sur le champ de bataille, tel "Dietrich", tué le 1er décembre et "Apach" grièvement blessé le 24 du même mois dans des missions de reconnaissance entre les lignes de front... 

Nous sommes tous des volontaires venus non pas écrire le cours de l'Histoire mais témoigner modestement par notre engagement dans le Donbass, notre soutien métapolitique à la Russie agressée par un Nouvel Ordre Mondial enragé de s'effondrer sur lui-même. C'est pourquoi nous sommes quasiment tous engagés aussi sur le front de la communication autant que celui des combats, et pendant les longs moments d'attente encadrant les missions, à force modems besogneux greffés sur des vieux ordinateurs,nous nous jetons dans la guerre de l'information où de plus en plus de batailles sont a mener pour éveiller les consciences asservies par le totalitarisme de la bien-pensance.

C'est dans cette intention que nous avons également accueilli dans notre unité des reporters afin qu'ils relaient les motivations de notre présence ici, et si les missions et les camarades de combat monopolisent logiquement nos pensées, c'est vers les journalistes, ces autres soldats engagés aux côtés des premiers que je veux ici rendre hommage. 
Ces équipes professionnelles, attentives et sympathiques qui sont venues nous rencontrer ont partagé à l'occasion avec nous cette vie si particulière sur le front où le Présent semble seul exister abandonné par un Passé broyé par l'intensité du vécu et un Futur noyé dans l'Inconnu du destin.

Ces femmes et ces hommes, reporters de guerre travaillant parfois sous des orages d'acier et sans autres armes que leur courage, sont souvent les seuls témoins extérieurs des conflits. Dans le Donbass où la guerre de l'information est sans merci, ces journalistes tentent de percer le blocus médiatique imposé par la propagande étasunienne et leur travail est le premier maillon d'un chaîne de combattants de l'ombre qui relaient, traduisent et partagent inlassablement dans les réseaux dissidents officiels et confidentiels ces images et témoignages historiques récoltés au milieu des ruines que la bien pensance cherche à nous cacher.

L'Ukraine en 2 ans de combats, du Maïdan au Donbass est devenue une des zones à risque les plus élevées du Monde pour ces soldats de la Vérité qui rendent compte eux aussi avec leurs larmes et leurs sang cette page de l'Histoire européenne. 

Pas moins de 10 journalistes ont été tués par les soudards ukrainiens pour qui ils sont des cibles prioritaires déclarées :

- VYACHESLAV VEREMIY, lynché par des manifestants le 18 février à Kiev.
- SERGEY SUKHOBOK assassiné le 16 avril à Kiev
- OLEG BOUZINA, assassiné le 16 avril à Kiev 
- OLGA MOROZ assassinée le 16 avril à Netichyn
- ANDREA RONCHELLI et 
- ANDREY MIRONOV  tués le 25 mai 2014. 
- IGOR KORNELIOUK et 
- ANTON VOLOCHINE, tués le 10 juin visés par un tir de mortier, 
- ANATOLI KLIAN, tué le 30 juin 
- ANDREÏ STENINE, tué le 5 août

Et c'est sans compter les reporters blessés, lynchés, torturés comme Youri Youtchenko ou expulsés violemment d'une Ukraine qui désormais est régie par des lois liberticides où la censure et la violence interdisent toute forme d'expression et d'opinion autre que celle du pouvoir.

Ce premier long métrage qui témoigne de la réalité du front du Donbass rend hommage aux miliciens et à ces soldats de la Vérité qui luttent côte à côte pour qu'un peuple ne soit pas anéanti et disparaisse dans l'oubli . Ce film, interdit de diffusion en Ukraine,.s'inspire de faits réels, une vérité qui dérange ...

Erwan Castel, volontaire en Novorossiya





Sources de l'article :

- Vidéo You Tube, le lien : ICI

Les reportages réalisés dans l'unité, le lien : ICI

Des journalistes dans le Donbass, le lien : ICI

dimanche 27 décembre 2015

Le double langage de Kiev

Les friandises empoisonnées de la "trêve des confiseurs"

Spartak un des villages martyrs du Donbass, bombardé par Kiev pendant 10 heures ininterrompues au lendemain de la trêve de Noël !

"Selon les principes de la double pensée, peu importe que la guerre ne soit pas réelle, ou si elle l'est que la victoire ne soit pas possible. 

La guerre ne vise pas la victoire, elle vise à être continuelle. 

L'acte essentiel de la guerre moderne est la destruction du produit du travail humain. 

Une société hiérarchisée n'est possible que si elle s'appuie sur la pauvreté et l'ignorance. En principe l'effort de guerre a toujours pour but de conserver la société au bord de la famine. 

La guerre est menée par l'oligarchie contre ses propres sujets. Et son objet n'est pas de remporter la victoire sur l'Eurasia ou l'Estasia mais de garder la structure même de la société intacte."

Georges Orwell "1984" (écrit en 1948)

En lisant cette citation du visionnaire Georges Orwell, on peut se demander si elle n'a pas été écrite pour commenter les actions militaires menées par Kiev et les objectifs inavoués de la ploutocratie mondialiste qui a lancé ses chiens de l'OTAN contre l'ours russe.

Car depuis les accords de Minsk les ukrainiens mènent un jeu de dupe, trichant et mentant à chaque instant, tandis que leurs unités d'assaut réarmées et entraînées remontent par petits groupes se positionner au plus près de la ligne de front couvertes par les fumigènes médiatiques de la propagande occidentale qui selon la technique de l'inversion accusatoire hurle "Au loup !" en désignant comme fautives les Républiques du Donbass.

Au niveau des lignes de contact les bombardements et les accrochages semblent pouvoir se faire en toute impunité pour Kiev car si les violations quotidiennes sont notifiées par les observateurs de l'OSCE, force est de constater qu'elles ne déclenchent aucune sanction ni mise en garde pour l'Ukraine en pleine récession, qui continue a recevoir les aides du FMI détournés pour ses programmes militaires, a refuser de rembourser ses dettes,..
Dans ce domaine le dernier vote du budget à l'assemblée ukrainienne est un exercice de style tragi-comique imposé par les créanciers occidentaux pour que les robinets restent ouverts (les bouffons kiéviens annonçant + 2% de hausse pour un PIB qui devrait accuser une chute de 11% cette année, et une inflation de 12,5% contre 50% en 2015)

A ce titre, entretenir une situation de guerre à moindre coût (bombardements terrestres, positions statiques, tout en se protégeant d'une contre-attaque républicaine derrière les accords de Minsk) permet à Kiev :

- d'entretenir une menace et un état de guerre contre la Russie qui justifie entre autres la poursuite des sanctions, 
- de détourner l'attention internationale sur sa gestion lamentable, en se victimisant sans cesse; 
- de maintenir une loi martiale factuelle dans toute les régions fédéralistes russophones,
- de juguler l'opposition politique et les médias d'opposition ukrainiens 

Sur le terrain, la propagande de Kiev à défaut de pouvoir cacher les actions menées par ses soudards tente dans une inversion accusatoire grossière et puérile d'accuser la République des opérations offensive menées dans la "zone grise", ce ruban coincé entre les 2 lignes de front et dont la largeur varie de quelques centaines de mètres à quelques kilomètres.

Convaincu d'agir en toute impunité grâce à la protection de ses parrains occidentaux, Kiev grignote villages après village ce terrain neutre, en criant au loup pour détourner l'attention internationale, comme dans le village de Kominternovo, où le démenti de l'OSCE  n'a bien sûr pas fait l'objet du même ramdam médiatique que la fausse alerte de Kiev  ! 

En revanche, et depuis la déclaration de la trêve de Noël, ce ne sont pas moins de 7 villages et hameaux coincés dans cette zone neutre qui ont été occupés par les soldats ukrainiens :Pishchevik, Pavlopol, Vinogradnoye, Gnoutovo, Shirokino, Bakhmoutovka, et Zhovanka.

Parallèlement à ce "grignotage" de la zone neutre réalisée derrière un écran de fumée médiatique accusateur, les soudards ukrainiens continuent a concentrer par petites unités successives leurs forces d'assaut sur la ligne de front (voir l'article "Un arc blindé tendu vers le Donbass")


280 obus se sont abattus sur le village de Spartak, dans la nuit du 25 au 26 décembre 
Des éléments nouveaux sont a relever dans le dispositif ukrainien, notamment l'arrivée de plus en plus importantes d'unités de volontaires étrangers, y compris islamistes et turques comme à Mariupol par exemple. La présence de ces mercenaires correspond certainement à un changement de stratégie et peut-être même de modes opératoires de la part de KIev. Et certains d'évoquer à leurs propos la possibilité de voir se développer des actions terroristes sur les villages et les villes de la République.

Il ne manque donc à une offensive ukrainienne qu'un facteur déclenchant, un "casus belli" dans cette fausse trêve, pour justifier un assaut blindé massif. En attendant, Kiev entretient le feu militaire en multipliant les provocations et souffle sur la braise médiatique sa victimisation mensongère russophobe... 

Il est important ici de saluer la discipline et le sang froid des forces armées républicaines qui ne tombent pas dans le piège tendu en répondant à ces provocations ukrainiennes grossières. 

Les défenseurs de Donetsk et Lugansk sur leurs lignes de défense guettent de pied ferme les soudards ukrainiens qui s'agitent sous les remparts des Républiques populaires du Donbass, attendant sans haine, avec une impatience maîtrisée le jour où la justice des armes sera rendue, punissant les "punisseurs" et libérant les territoires occupés par la junte étasunienne du Maïdan...


Erwan Castel, volontaire en Novorossiya

Sources de l'article : 

Site Doni News, le lien : ICI

Voir également les rapports quotidiens de Situation Militaire, le lien ici : SITREP

Un petit geste pour des enfants grands

Un jour de l'An et un Noël plus lumineux
 pour 113 enfants du Donbass


Dans des articles précédents j'ai expliqué les motivations et les actions engagées par les volontaires français du Donbass dans le domaine humanitaire depuis bientôt un an (voir les articles ici : Humanitaire) Je remercie ici vivement les donateurs du réseau sans qui ces actions généreuses ne pourraient avoir lieu.

Cette année, les dons ont été dirigés dans différentes directions, certaines étant désignées par l'urgence et la gravité des situations, comme l'achat de médicaments pour un prisonnier libéré et cardiaque par exemple. D'autres actions sont programmées pour les semaines à venir et notamment en direction des enfants du Donbass, qui sont traditionnellement au centre des fêtes de Noël et dans les voeux exprimés par de nombreux donateurs.

Nous avions déjà aidé un premier orphelinat qui avait été bombardé et cette fois notre aide a été dirigée vers un deuxième orphelinat situé à Enakievo. Engagés sur le front au Sud de Donetsk, aucun d'entre nous n'a malheureusement pu aller à cette première rencontre avec les enfants et leurs encadrants, mais ce n'est que partie remise et nous espérons les visiter ensemble à l'occasion du Noël orthodoxe le 7 janvier prochain. En attendant cette première visite a été assurée par Laurent Brayard que je remercie chaleureusement pour son dévouement et son soutien à nos actions diverses.

Les enfants sont ici au milieu des ruines comme des promesses d'un avenir meilleur souriants et confiants ces filles et ces garçons sont des sources vives où nous puisons notre courage dans chaque sourire offert...

Ce sont des enfants mais certainement pas des petits, car dans la tourmente qui frappe leurs jardins et leurs parents ils révèlent au contraire déjà les marques d'une grandeur humaine et d'une espérance a protéger.

Erwan Castel, volontaire en Novorossiya


L'article de DONi Press :



Je suis dans le sillage de Julia Safonova, représentante de l’Association Vostok France Solidarité Donbass, il fait très sombre dans le quartier Vatoutine à Enakievo, les éclairages publics sont à l’économie et nous avons du mal à progresser dans les rues au macadam torturé. Nous pénétrons dans une supérette où nous attend la responsable du magasin. Avec les fonds des donateurs français de l’association, le groupe d’humanitaires est sur le point d’acheter pour un orphelinat comprenant 15 enfants et pour un internat pour enfants de parents totalement indigents comprenant 98 enfants, des présents et de la nourriture pour les jours à venir et surtout pour les fêtes. Ces enfants n’ont en effet que la possibilité de recevoir l’aide humanitaire de la Fédération de Russie, généreuse mais les populations dans le besoin sont tellement nombreuses…

Avec environ 20 000 roubles, renforcés par un don de 5 000 roubles donnés par le groupe de donateurs français d’Erwan Castel, l’Association a acheté des saucisses, un met rare que les enfants ne reçoivent pas, ils doivent se contenter de boîte de viande ou de pâté en conserve, des traditionnelles céréales pour la « kacha » russe, de pâtes, riz et soupes de légumes. Les achats se sont portés sur des fruits également rares et chers, environ 60 kg de fruits, clémentines, pommes et bananes, 113 colis de Noël pour chacun des enfants, 98 boules de Noël emplies de confiseries et avec l’argent du groupe d’Erwan Castel pas moins de 30 kg de douceurs en chocolat enveloppées individuellement dans un emballage, il y a 10 cartons de 3 kg chacun. Nous préparons avec l’aide souriante de l’équipe du magasin une palette entière de victuailles. Le chargement est si important que nous devons réserver une camionnette pour transporter le lendemain l’ensemble des achats.

Tôt le matin nous démarrons la mission, le moment me rappelle les vendanges, il n’y a pas de place à l’avant que pour la mère de Julia qui a puissamment participé à l’organisation de l’action. Je monte derrière, les souvenirs nombreux et des anecdotes remontent à la surface que je narre à Julia, nous rigolons de ces moments joyeux qui me paraissent si lointain. Le camion finit par s’arrêter, nous sommes devant l’orphelinat, nous avons peu de temps, mais les enfants sont là et nous donnerons quand même un petit spectacle, chanson et danse, nous repartons pour le deuxième établissement, l’internat d’Enakievo. Les plus grands des pensionnaires se pressent devant le camion pour aider à décharger, tout le monde est très enjoué et je suis ébahi de découvrir dans le grand réfectoire sombre, les 98 enfants et adolescents. Ils sont calmes et souriants, la discipline règne dans leurs rangs, je pense aux nôtres qui dans de telles circonstances seraient dans une agitation certaine créant assurément un brouhaha assourdissant !

Il est trop tôt pour la nouvelle année, moment où les cadeaux sont distribués à chacun, mais nous ouvrons quand même deux cartons offerts par le groupe de donateurs d’Erwan Castel pour distribuer les fameux chocolats, les enfants en cœur nous lancent des « Cpacibo » tonitruants qui nous font sourire, ils ont l’apparence de tous les enfants et pourtant ici, l’internat a été encadré par des tirs l’hiver dernier et ils restent sous la menace des bombardements que l’Armée ukrainienne continue subrepticement de perpétrer quand elle le peut. La veille, nous entendions encore les obus ukrainiens tombant sur Donetsk par intervalles, les artilleurs ukrainiens font « leur travail » souvent à la tombée de la nuit, à l’abri de la pénombre et loin des observateurs de l’OSCE qui ne travaillent jamais la nuit.

L’instant aura été court, le temps d’une distribution, le devoir nous appelle ailleurs et nous devons prendre la route de Donetsk. Je pose tout de même la question de l’éclairage, la directrice m’indique que les néons grillent les uns après les autres et qu’il n’y a pas de budget pour les remplacer, ils refuseront obstinément dans un premier temps le paiement des réparations pensant qu’encore une fois cet argent sortait directement de ma poche. J’explique qu’il ne s’agit nullement de mon argent, ni celui d’Erwan Castel personnellement, elle finit par me promettre de nous communiquer le prix des néons et de quelques autres réparations. Nous repartons après beaucoup de remerciements, la directrice me serre chaleureusement les mains, je ne sais que dire et répond inlassablement que je n’ai rien fait que de donner de mon temps. Nous reviendrons à Donetsk avec les sourires des enfants sachant que pour le Nouvel An, ils recevront un peu de chaleur de la part de tous ces Français qui derrière Vostok France et Erwan Castel ont permis cette générosité.

Laurent Brayard, volontaire français, journaliste à DONi news


Sources de l'article :

- Site DONi Press, le lien : ICI

jeudi 24 décembre 2015

Un bien triste Noël

Aleksandr grièvement blessé 

Aleksandr, en compagnie de Dietrich, tué par une mine le 1er décembre dernier
Récemment un sapeur venu nous instruire, nous rappelait que le meilleur soldat du monde sera toujours vaincu par la plus petite mine sournoise tapie dans les plis de la nature...

Ce matin, Aleksandr qui sans conteste fait partie de l'élite, a sauté sur une mine antipersonnelle, 24 jours après que son camarade Dietrich ait été tué par une autre mine le 1er décembre dernier. Parti reconnaitre des futures positions d'observation avec un groupe du bataillon Sparta, "Apach",  pourtant en 4ème position dans la colonne a marché sur une mine de type "PMN" provoquant l'arrachement de son pied gauche.

Aussitôt évacué par ses camarades sur l'hôpital de la petite ville près de laquelle nous sommes déployés, notre camarade a subi une longue intervention chirurgicale de 5 heures au terme de laquelle l'amputation inévitable a pu être limitée au milieu du tibia gauche...

Je salue ici le dévouement de l'équipe de médecins et d'infirmières qui malgré des conditions matérielles épouvantables ont su soigner notre camarade et ami avec professionnalisme et rapidité. Ces femmes et ces hommes en blouse blanche ont choisi de rester à leurs postes malgré la proximité du front (l'hôpital où a été évacué Aleksandr a été bombardé plusieurs fois), les menaces lancés contre eux par les autorités ukrainiennes, et les moyens d'opérer souvent obsolètes voire disparus du fait de la rupture des approvisionnements et de nombreux budgets ainsi que des services de maintenance.

Dans l'après midi, à son réveil, nous avons pu saluer "Apach", qui sur son lit de douleurs trouve encore la force de plaisanter et de sourire à la Vie, continuant à nous offrir ainsi un exemple de courage et de dignité "magnifiques", pour reprendre une de ses expressions favorites...

Désormais une chaîne de solidarité initiée par l'unité et ses amis est engagée pour que notre camarade reçoive les meilleurs soins et la meilleure prothèse afin de pouvoir continuer a servir sa destinée d'homme libre... 

De cette journée de Noël nous nous devons tous de retenir avant tout le sourire de notre camarade Aleksandr, cet amoureux de la Vie, qui nous offre par delà sa douleur un message de Foi et d'Espérance..


Erwan, volontaire en Novorossiya

La vie est un jeu d'échec où on ne perd jamais : soit on gagne soit on apprend ... à condition d'accepter les combats du Destin
Pour mieux connaître cet homme d'exception, le lien ici : Aleksandr, la pierre d'angle de l'unité

Les mines sont réellement un problème majeur dans les conflits modernes et en particulier sur la ligne de front du Donbass où, la guerre étant gelée depuis les accords de Minsk, les combattants bloqués dans des combats de positions, se protègent par des ceintures de mines entremêlées qui s'accumulent de façon anarchique depuis plus d'un an : mines antichars, antipersonnelles, pièges artisanaux,sans compter les innombrables munitions non explosées...

J'ai déjà évoqué ici à plusieurs reprises ce danger majeur qui menace aveuglément à la fois les militaires et les civils. Ainsi pour la seule journée du 24 décembre, ce sont pas moins de 3 civils qui ont également été les victimes de ces engins souvent mortels (Voir le lien : ICI)

La dépollution des zones de combat sera certainement la priorité des Républiques au sortir de la guerre, si elles ne veulent pas que ces zones minées continuent de faucher tel un minotaure moderne des vies innocentes.

Les articles concernant les mines et publiés sur ce blog, le lien ici : Mines

Erwan


Veillée de Noël au front

Nos coeurs tournés vers nos familles éloignées


Si le Noël orthodoxe est célébré ici le 7 janvier, nous autres, volontaires venus d'Occident soutenir le combat du Donbass pour sa Liberté et ses traditions, n'oublions pas en ce 24 décembre nos propres traditions qui réunissent nos familles autour de cette fête chrétienne et culturelle. 

Catholiques, orthodoxes, païens ou athées nous sommes tous réunis en cette fin d'année pour exprimer notre amour et notre fidélité pour les traditions européennes qui depuis des millénaires invitent les hommes en cette période solsticiale a célébrer l'arrivée d'un nouveau cycle...

Le Donbass également vit ce nouveau cycle, enfanté dans la tourmente d'une guerre qui frappe son peuple depuis 2 ans bientôt... Les femmes et les hommes de cette terre noire irriguée du sang des héros depuis des siècles ont non seulement résisté héroïquement à l'agression abjecte des soudards occidentaux de Kiev, mais ont offert au Monde l'espérance d'un avenir meilleur...

Cette fin d'année n'est en effet que la fin d'un petit cycle au coeur d'un achèvement global et monstrueux de la modernité incarnée par un Nouvel Ordre Mondial amoral... Les Républiques de Donetsk et Lugansk, comme la République de Syrie, par leur résistances courageuses ont engagé le reflux de l'hégémonie étasunienne... 

Ballade du combat

Nous continuons malgré les fêtes à tenir nos positions sur cette ligne de front incertaine où malgré la trêve la Mort rôde pour surprendre ceux qui par lassitude ou fatigue relâchent leur attention...

Notre groupe a pour mission de recueillir des renseignements sur un front de 5 km de large environ sur 4 km de profondeur, et l'apparente inactivité des forces en présence rend paradoxalement nos missions plus délicates car il nous faut aller chercher les indices terrés dans les couverts des "zilonkas" ou l'abri des tranchées...

Ce soir, la veillée traditionnel de Noël fêtée à l'Ouest le 24 décembre, va retenir nos pensées vers nos foyers d'origine et nos familles éloignées...

Au fond de nos coeurs, c'est aussi pour elles que nous sommes ici à défendre les foyers du Donbass qui eux fêteront Noël le 7 janvier prochain, témoignant d'une union de la Tradition dans des différences, plus convergences que divergences.


Erwan Castel, volontaire en Novorossiya


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- Vidéo YouTube, le lien : ICI

mercredi 23 décembre 2015

Un peu de douceur dans ce monde de brutes

Aux enfants du Donbass...


Noël est un moment centré autour de la famille et particulièrement des enfants. Aussi je dédie ce petit dessin animé russe aux enfants qui depuis les salons ouatés des villas occidentales jusqu'aux caves lézardées du Donbass bombardé, continuent a nous offrir la pureté de leurs rêves éternels...

Puissions nous par nos actes permettre qu'un jour leurs voeux (et les nôtres) soient enfin exaucés dans un monde nouveau débarrassé du luxe amoral et de la haine meurtrière... 

En attendant pour conserver nos regards d'enfants et transmettre cette Tradition qui entretient la Foi et l'Espérance en nos coeurs, j'offre aux enfants d'Europe de tous les âges ce conte russe "Le Tsar et le cygne", qui appartient à leur patrimoine fondateur...



La période solsticiale reste un moment fort de la Tradition, "ce murmure des temps anciens et du Passé" qui traverse intacte les époques et les mentalités... Des païens aux chrétiens les cultes européens ont conservé l'importance de cette période sacrée annonciatrice d'un nouveau cycle solaire, à partir de laquelle la lumière gagne sur l'obscurité...

Les enfants s'ils sont capables de rêver devant cette histoire de l'Atlantique à l'Oural, sont en mesure de construire avec le même coeur l'avenir de notre Europe réconciliée...

C'est pour eux qu'aujourd'hui nous nous battons sur la terre noire du Donbass dont ils sont l'avenir européen, et nous les remercions de tout coeur car leurs sourires sont une énergie formidable qui nous aide à poursuivre notre devoir...


Erwan Castel, Volontaire en Novorossiya

"Les gens polis" et leur légende née en Crimée entre un chat et un enfant
Pour connaître l'histoire des "gens polis et de cette photo , voir le lien ici : Des Hommes au grand coeur

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Je reproduis ci après le témoignage de Emmanuel Leroy de l'association


"Nous savons que chacun des obus qui tombent 
peut enlever la vie des enfants du Donbass"

Emmanuel Leroy


"Retour et bilan de la mission d’Urgence enfants du Donbass qui dans la personne d’Emmanuel Leroy et de sa compagne Estelle Moser, s’étaient rendus à Donetsk à la rencontre des autorités locales et des principaux partenaires humanitaires locaux pour venir en aide aux enfants du Donbass. Emmanuel Leroy qui a pourtant été un témoin privilégié de la situation présente dans la région bombardée par les Ukrainiens n’a fait l’objet d’aucune attention médiatique en France, nous lui donnons en ce jour la parole pour revenir sur ses impressions et son expérience.


Emmanuel Leroy, vous êtes membre d'Urgence enfants du Donbass/Ukraine, vous avez effectué un voyage dans le Donbass avec votre compagne, pourriez-vous nous présenter l'association ?

Avec de nombreux amis nous suivons attentivement ce qui se passe en Russie depuis plusieurs années et plus généralement tout ce qui a trait au monde slave. Cela nous a amené à prendre position contre la guerre de l’OTAN en Serbie et au soutien de la minorité serbe du Kosovo. De ce fait, nous sommes parfaitement lucides sur les raisons qui poussent l’OTAN à accentuer sa pression sur la Russie à travers la déstabilisation ou la prise de contrôle d’anciens états de l’Union soviétique comme la Géorgie et l’Ukraine, et même dans la guerre en Syrie. Car, il faut être réaliste, derrière la volonté de faire tomber Bachar el-Assad, il y a la volonté d’atteindre la Russie.

De manière plus directe et plus personnelle aussi, j’ai été horrifié par les méthodes utilisées par les milices de Kiev pour s’emparer du pouvoir et notamment j’ai été scandalisé par le traitement que les médias occidentaux ont réservé au drame d’Odessa. En outre, et c’est peut-être cela qui est le plus choquant, c’est que dans cette guerre contre le Donbass, depuis que Porochenko et ses commanditaires ont compris qu’ils ne prendraient jamais Donetsk ou Lougansk par la force, c’est une politique de terreur contre les populations civiles qui a été mise en place avec les bombardements systématiques des zones résidentielles qui ne présentent aucun intérêt stratégique, ni même tactique mais qui ont simplement pour but de terroriser les civils et de leur faire payer leur soutien au camp de la liberté.

Donc, avec mes amis et notamment le Président Alain Fragny avec qui je travaille depuis longtemps, nous avons créé Urgence Enfants d’Ukraine en septembre 2014 pour apporter notre soutien aux enfants du Donbass victimes de cette guerre atroce où la mort peut tomber du ciel n’importe où, n’importe quand…

Cette association recueille des fonds auprès de donateurs privés, car nous ne sommes subventionnés ni par l’état français, ni par les grandes entreprises françaises. A ce jour, nous avons déjà effectué deux missions à titre privé dans le Donbass, la première en mai 2015 où nous avons réalisé deux opérations : la première a consisté à participer au financement d’un convoi humanitaire transportant des médicaments et des vivres pour l’hôpital de traumatologie de Donetsk et la seconde a été d’offrir des vêtements, des jeux et des jouets pour des enfants d’un centre de réadaptation ayant subi des traumatismes psychologiques graves du fait de la guerre. La seconde s’est déroulée les 3 et 4 décembre dernier où nous sommes venus apporter des fonds à quatre familles d’enfants gravement blessés et lourdement handicapés et où nous avons remis une somme d’argent destinée à améliorer le quotidien du centre de réadaptation que nous avions déjà visité au mois de mai.




Voudriez-nous nous expliquer cette appellation différenciée de l'association, pourquoi Ukraine en France et Donbass à Donetsk ?

Les Français ne sont pas réputés pour être très forts en géographie, et lorsqu’il s’est agi l’année dernière de baptiser notre association, certains de nos amis nous ont fait remarquer que peu de gens en France savaient où se trouve le Donbass et que d’autre part, les rares fois où les médias français parlaient de cette guerre, c’était l’Ukraine qui était citée et non pas le Donbass, encore moins Novorossia. Comme notre méthode de collecte de fonds consiste à envoyer des courriers à des milliers de donateurs potentiels et que beaucoup d’entre eux ne connaissent pas le Donbass, nous avons dans un premier temps décidé de baptiser officiellement en septembre 2014 notre association Urgence Enfants d’Ukraine. Ce n’est qu’au mois de mai suivant, lorsque nous sommes venus pour la première fois dans le Donbass que nous avons compris à quel point la fracture était profonde entre les habitants du Donbass et ceux qui ont usurpé le nom de l’Ukraine. Désormais, il est devenu clair pour nous que le préfixe « ukr » est devenu en Nouvelle Russie synonyme de mort, de tortures, d’abominations.

C’est la raison pour laquelle nous avons réuni notre conseil d’administration début décembre 2015 afin de changer le nom de l’association et de choisir définitivement Urgence Enfants du Donbass et tant pis pour les Français qui ne savent pas encore où se trouve le Donbass.

L’autre raison nous ayant conduit à ce changement de nom est que nous souhaitons obtenir l’accréditation officielle pour Urgence Enfants du Donbass de la part de la République Populaire de Donetsk afin d’être habilités à intervenir officiellement sur place et à faciliter nos démarches, aussi bien avec les autorités de la RPD qu’avec les autres associations humanitaires du Donbass que nous avons rencontrées dernièrement.





Qu'aurez-vous retenu de votre voyage et quels ont été les moments forts de votre séjour ?

Ce qui m’a le plus marqué lors de mes deux visites dans le Donbass c’est le courage tranquille de la population qui affronte cette situation de guerre avec la même détermination que celle de leurs parents et grands-parents qui ont subi l’invasion nazie.

Je retiendrai pour ma part trois moments qui m’ont particulièrement touché durant ce dernier séjour :

Le premier est le plaisir et l’émotion d’avoir retrouvé Raïssa notre traductrice, au poste frontière d’Uspenka lorsque nous nous sommes retrouvés après une longue attente à la frontière. Alors que, comme la plupart des habitants de Donetsk, elle survit avec des revenus dérisoires, elle avait tenu à venir avec un superbe châle qu’elle a offert à mon épouse. Ce sont des gestes que l’on n’oublie pas.

Le deuxième moment fort fut l’accueil extraordinaire que nous a réservé Tatiana Stanislanovna avec ses jeunes pensionnaires dans son établissement situé non loin de l’aéroport de Donetsk. Des chants, des poèmes, des danses pour nous remercier d’avoir tenu notre promesse et d’être revenus pour les aider. Il était difficile de garder les yeux secs avec un tel spectacle chargé d’émotion.

Enfin, le troisième fait qui nous a beaucoup touchés eut lieu pendant la conférence de presse rendant compte de notre visite lorsque le Ministre des Affaires étrangères nous remit, à mon épouse et moi-même, deux cadeaux en gage d’amitié pour l’action que nous avons menée en faveur des enfants martyrs du Donbass. Ce qu’il faut savoir, c’est que ces deux objets, un palmier et une rose du Donbass, ont été sculptés dans du métal provenant des obus ukrainiens qui tombent chaque jour sur les habitants.


Avez-vous trouvé une autre situation que celle que vous aviez rencontrée dans le Donbass en mai 2015 ?

Hélas non ! La guerre est toujours présente et les bataillons de représailles ne respectent pas le cessez le feu. Nous avons entendu, comme en mai dernier, tomber les obus sur Donetsk, et nous savons que chacun de ces tir peut arracher à la vie, des enfants, des femmes ou des hommes, n’importe où, n’importe quand.


Quelle est la situation des enfants dans le Donbass ?

Je ne suis pas le mieux placé pour en parler car je ne vis pas ici, mais je n’ai pas oublié ce que Porochenko a promis quand il a dit, en parlant des habitants du Donbass, que « vos enfants vivront dans des caves… ». Seul un malade mental, un être totalement dénué d’humanité peut parler ainsi. Les enfants que nous avons rencontrés ne vivent pas dans des caves, ils ont le regard fier, ils aiment leur terre et ne la laisseront jamais tomber dans les griffes de ceux qui trahissent leur peuple pour le bénéfice des Anglo-saxons.


Allez-vous poursuivre vos actions dans la République populaire de Donetsk et quels sont vos projets futurs ?

Un prochain voyage est programmé pour le printemps prochain où nous reviendrons avec les fonds que nous aurons levés afin de continuer notre action de soutien au peuple du Donbass. Au-delà de l’aide directe que nous pouvons apporter en soulageant un peu la misère des enfants que nous avons rencontrés, il est important que les gens ici sachent que le peuple français ne les oublie pas.


Vous avez peut-être un petit mot pour les Français, notamment parce que vous êtes un des rares Français à être venus parmi les populations du Donbass ?

A titre personnel, je voudrais rendre hommage aux volontaires Français qui sont venus ici, offrir leur vie et lutter pour la liberté. D’une certaine manière, ils réitèrent les exploits de leurs grands anciens de l’escadrille Normandie-Niémen en luttant eux aussi contre le fascisme. Ils représentent ici l’image d’une France libre et non asservie aux intérêts de l’OTAN. Ils sont à l’avant-garde du grand affrontement qui se dessine et je leur tire mon chapeau pour le courage qu’ils ont montré en venant s’engager ici. A ce titre, ils doivent être exemplaires et montrer la meilleure image possible de la France, celle de la bravoure, du courage et du désintéressement. A eux aussi, comme à tous les courageux habitants du Donbass je crie aussi : STAVAI DONBASS ! (Lèves-toi Donbass !)

Merci grandement à vous d'être venus avec Estelle Moser à Donetsk, nous espérons pouvoir à nouveau vous suivre et accueillir dans la capitale de la RPD, bonnes fêtes de Noël à vous et au plaisir de vous retrouver sur les chemins du Donbass."


Laurent Brayard pour DONi.Press

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Photo Laurent Brayard