mardi 29 septembre 2015

Entretien avec un personnage historique

"Respecter la souveraineté veut dire ne pas admettre de coups d’état, 
d’actions anticonstitutionnelles et de renversement illégal 
d’un pouvoir légitime…"
 Vladimir Poutine




La veille de son discours à l'assemblée générale de l'ONU, réunie pour le 70ème anniversaire de l'Organisation, le Président Poutine a accordé un entretien aux chaînes américaines CBS et PBS. 

Sur son site oncontournable "Lescrises .fr", Olivier Berruyer analyse cet entretien capital...

A consommer sans modération.

Erwan Castel


Sources de l'article 

- Site  "Les crises.fr", le lien : ICI 

Entretien avec un personnage historique

"Respecter la souveraineté veut dire ne pas admettre de coups d’état, 
d’actions anticonstitutionnelles et de renversement illégal 
d’un pouvoir légitime…"
 Vladimir Poutine




La veille de son discours à l'assemblée générale de l'ONU, réunie pour le 70ème anniversaire de l'Organisation, le Président Poutine a accordé un entretien aux chaînes américaines CBS et PBS. 

Sur son site oncontournable "Lescrises .fr", Olivier Berruyer analyse cet entretien capital...

A consommer sans modération.

Erwan Castel


Sources de l'article 

- Site  "Les crises.fr", le lien : ICI 

dimanche 27 septembre 2015

Une amitié éternelle

L'esprit de "Normandie Niemen"



Sur le site officiel de la Diplomatie Française on peut lire en introduction du paragraphe consacré aux relations franco-russes cette phrase laconique : "Le dialogue politique entre la France et la Russie a été limité à la suite de l’annexion de la Crimée, par l’introduction par l’Union européenne de sanctions à l’encontre de la Russie, et par la suspension de la Russie du G8"

Cette argutie fallacieuse usant d'une sémantique de propagande de guerre diabolisant Moscou ("annexion" au lieu de "rattachement" et "sanctions" au lieu de "représailles") tente de sacrifier par une cupidité arrogante  soumise aux intérêts militaro-industriels étasuniens, 1000 années de relations civilisationnelles entre 2 peuples fondateurs de l'identité européenne.

Cela montre la bassesse de vision et la stupidité de cette politique occidentale moderne, mise en esclavage par la ploutocratie mondialiste qui ignore l'Histoire et néglige l'Avenir, tant sa vision de la vie se limite à des montants financiers temporaires et des courbes économiques virtuelles...

Et pourtant, aucun pouvoir temporel ou choc de l'Histoire, même les plus violents comme les dictatures, les révolutions et les guerres mondiales n'ont pu ternir les rapports naturels vraies existantes entre la Russie et la France. Car ces relations naturelles sont anciennes et témoignent d'un héritage civilisationnel multiple millénaire qu'il faudrait rappeler aux français lobotomisés par la propagande étasunienne installée en Europe au moment de la Guerre Froide et rallumée progressivement pour tenter de contrer la restauration de la souveraineté russe engagée par le Président Vladimir Poutine.


Des racines profondes

Anna Iaroslavna, Reine de France (Senlis)
Car l'Histoire est là depuis 1000 ans pour nous rappeler les liens fraternels entre les 2 peuples. Rappelons ici quelques épisodes marquants, relevés par Georges Kossorotoff (voir le lien en fin d'article) et qui ont tissé dans le passé les liens indestructibles d'une amitié franco-russe éternelle :

- Henri 1er, roi de France devenu veuf en 1044, et sans enfant légitime, épouse Anna Iaroslavna appelée aussi Anne de Russie, Anne de Ruthénie ou Anne de Kiev (alors capitale de la Russie) le 19 mai 1051. Cette fille du Grand Duc Iaroslav Vladimirovitch, devenue Reine de France et qui donnera naissance à 4 enfants dont l’aîné à qui recevra d'elle le prénom de Philippe. Cette femme dont la beauté légendaire dépassait les frontières sera même Régente du Royaume de la mort d’Henri Ier, en 1060, jusqu’à 1067 date à laquelle son fils aîné Philippe le 1er du nom, régnera sur la France jusqu'en 1108.


- Au 16ème siècle, le tsar  Boris Godounov crée des écoles avec des professeurs français

Le Tsar Pierre le Grand
- Mais l'influence française à la cour de Russie va naître surtout au 18ème siècle sous le règne de l'exceptionnel Pierre le Grand. Ce dernier, fasciné par l'architecture française viendra même en 1717, faire un voyage  à Paris, autant politique que artistique. A son retour, le Tsar charge Alexandre Leblond, de lui construire sa résidence d'été Peterhof. Cet architecte du roi de France est accompagné de toute une équipe d'artistes français (les dessinateurs Giraud et Tessier, les ciseleurs Noiset et Saint Mange, des tapissiers, des artisans, comme le sculpteur Nicolas Pineau inventeur de la rocaille française, introduite dans les palais russes, et qui sera nommé « Premier sculpteur de sa sacrée majesté czarienne ». Cette coopération ouvrira même la route à une communauté de professionnels français s'installant à Saint Pétersbourg le nouvelle capitale russe, comme l’astronome français Joseph Nicolas Delisle, fondateur de l’Observatoire de St Pétersbourg et qui va même ddiriger l’Ecole d’Astronomie de l’Académie des Sciences de Russie.

Dans l'oeuvre de Pierre le Grand, la marque française est visible dans de nombreux domaines, de l'architecture urbaine à la langue usitée à la cour du Tsar, voici par exemple ce que dit le ministre Dubois des Affaires Etrangères du Régent français Philippe d’Orléans : « Lorsque je parle avec le tsar, en français, je me demande qui a bien pu lui enseigner notre langue. Il ne connaît aucun mot courant, mais use d’expressions qui feraient rougir les dragons de nos régiments. Je l’ai entendu une fois, à Versailles, jurer de telle façon que les valets d’écurie en sont restés bouche bée. ».

Les enfants de pierre le Grand reçoivent une éducation à la française et perpétuent à leu tour la Tradition, comme sa fille Elisabeth 1ère (qui se fait proclamer impératrice avec le concours de son médecin français Lestoc et du ministre de France La Chetardie). 

La grande Catherine II
Plus tard la grande Catherine II va multiplier la coopération entre la Russie et le modèle français, elle reçoit à sa cour d'Alembert, Diderot et Voltaire qui entretient avec celle qu'il appelle la "Seminaris du Nord" une correspondance suivie. C’est le sculpteur FalconetDIDEROT qui réalise la célèbre statue de Pierre le Grand, "le cavalier de bronze", tandis que le classicisme français façonne l'architecture moscovite sous la houlette de Nicolas Legrand. Même le siècle des Lumières influence la pensée russe et les idées de Voltaire, Rousseau, Diderot, Helvetius, Montesquieu circulent de salons à la française en salons russes.

Lorsque la Révolution éclate, la Tsarine qui s'en méfie accueille les émigrés royalistes fuyant les jacobins, qui s’intègrent grâce à la langue commune à l'aristocratie impériale, comme le marquis de Traversay, officier de marine, promu Amiral de la Marine Russe, puis, en 1809,  nommé Ministre de la Marine Impériale de Russie 

A la mort de Catherine II (1796), c’est son fils puis à l'assassinat de ce dernier son petit fils Alexandre 1er qui lui succède de 1801 à 1825. Sous le règne d'Alexandre, lui aussi élevé à la française, la France est encore très présente en Russie avec notamment le compositeur Boieldieu et les architectes Thomas de Thomon ou Auguste Ricard de Monferrand, dont la chef d'oeuvre est la cathédrale la Cathédrale Saint Isaac de Saint-Pétersbourg. passionné de théâtre.


Alexandre Pouchkine
Le poète légendaire Pouchkine incarne cette francophilie russe. Appelé par les camarades "le français" il écrivait aussi bien en russe qu'en français comme en témoigne son autoportrait en français 

(...)
" Je suis un jeune polisson
Encore dans les classes ;
Point sot, je le dis sans façon
Et sans fades grimaces.

J'aime et le monde et son fracas,
Je hais la solitude ;
J'abhorre et noises et débats
Et tant soit peu l'étude."
(...)

Napoléon et son ambition démesurée va briser cette amitié un temps, même si la langue française survit à l'agression française, y compris comme langue de commandement au sein des états majors de la coalition russo-austro-prussienne qui lui résistent !

Le Frère cadet d'Alexandre 1er, Nicolas 1er lui succède.en 1825. C'est un passionné de théâtre, il est l'initiateur du Théâtre Michel, à Saint-Petersbourg, dédié aux pièces en français qui y seront jouées jusqu’en 1918. Des auteurs comme Victor Hugo, Musset, Alexandre Dumas, Molière, etc sont interprétés par des acteurs comme Lucien Guitry, Sarah Bernhard, Rachel etc…
Après l'assassinat de son fils Alexandre II par des révolutionnaires, c’est son petit fils Alexandre III qui devient Tsar de Russie de 1881 à 1894 période pendant laquelle la Russie qui vit le début de son ère industrielle veut se rapprocher de la France.
Concrétisant ce rapprochement, l'alliance franco-russe est signée à Paris en 1893 et le pont Alexandre III à Paris en est le symbole. A la fin du 19e siècle, l’éclat de la culture française est tel que le français est devenu langue officielle de la Cour. Dans les rues de Moscou et de Saint-Petersbourg, il y a des panneaux en français et le nom des rues est inscrit en français.

"Ma mère m’a élevé dans l’amour de la langue française et je la préfère à toute autre" - Nicolas II 

Nicolas II
L'apogée de cette alliance franco-russe est vécue certainement pendant le règne du dernier tsar Nicolas II qui lance à plein régime le travail de l'alliance franco-russe créée par son prédécesseur. La coopération entre les deux pays s'exprime dans les programmes industrialisation et de modernisation de l'armée notamment. C'est l'époque des "emprunts russes" mais aussi  des échanges culturels entre français et russes Beaucoup de fournisseurs de la cour impériale sont français: Cartier, Guerlain, Hermes, Vuiton, Lalique. La Manufacture de Sèvres fournit les services de table. A Baccarat, un four est uniquement réservé pour les commandes de la Cour de Russie etc...

Pendant la Première Guerre mondiale, l'Empire russe et la France sont alliés contre la Triplice conclue entre l'Empire allemand, l’Empire austro-hongrois et le royaume d’Italie.


Des poilus au casque orné de l'aigle bicéphale russe 

Au terme d'accords signés en décembre 1915, la Russie tsariste avait envoyé 50 000 officiers et soldats, pour combattre aux côtés des troupes françaises : les 2e et 4e brigades dans les Balkans, sur le front de Salonique et les 1ère et 3e brigades sur le front français, en Champagne.

Après un périple de 30 000 km et 60 jours de mer les deux brigades du Corps expéditionnaire russe en France, sous commandement français, furent intégrées en 1916, à la IVe Armée et en 1917, à la Ve Armée.
Elles furent déployées dans le secteur fort de la Pompelle-Courcy, du fort de Brimont - Courcy, des Monts Spin et Sapigneul entre autres champs de bataille glorieux. 


Présentation de l'étendard de la 2ème brigade russe au fort Pompelle en 1916

Après la Révolution bolchevique et la dissolution ce corps expéditionnaire impérial, de nombreux soldats russes se sont portés volontaires pour continuer le combat aux côté de leurs frères d'armes français et ont formé la 'Légion russe pour l'Honneur" !


Ces soldats slaves engagés sur le front de France n'ont pas à rougir de leur comportement. Entre 1916 et 1918 les bataillons russes se sont en effet couverts de gloire et ont payé un très lourd tribut pour la victoire comme en témoigne les nombreuses citations et décorations reçues, à l'exemple de celle ci attribuée à un bataillon de la "Légion russe pour l'Honneur":


« Le 16 avril 1918, s'est porté à l'attaque avec une fougue impétueuse et un superbe dédain de la mort. S'est maintenu sur les positions conquises malgré les contre-attaques et le bombardement continu, faisant l'admiration de tous. A pris une part non moins brillante aux opérations devant Soissons, les 29 et 30 mai 1918, où il a déployé les mêmes qualités d'allant, de sacrifice, d'énergie et d'opiniâtreté »

(Ordre Général n° 12236/D du 10 décembre 1918, du Maréchal deFrance, Commandant en Chef)



Les "Russes blancs" de France

Le Prince géorgien Dimitri Amilakvari, arrivé en
France en 1921, est devenu une figure de légende
de la Légion étrangère. Officier au 1er RE puis à la
13ème DBLE, il participe à la campagne victorieuse
de Narvik, avant de rejoindre les FFL en Afrique du
Nord, où il tombera au champ d'honneur  en 1942 à
la tête de sa Demi Brigade de Légion Etrangère...
Lorsque la Révolution bolchevique éclate, elle brise pour un temps les liens existant entre la France et la Russie, comme l'alliance franco-russe qui s'achève en 1917 ou les emprunts russes qui ne seront pas reconnus et remboursés par l'URSS. Mais, confiants de cette amitié forte ancrée dans l'Histoire des 2 peuples, les apatrides que l'on appellent "les russes blancs", fuyant la répression bolchevique vont naturellement dans leur exil, pour la majorité d'entre eux, prendre le chemin de la France entre 1917 et 1930. 

Cette communauté russe francophile est forte à l'origine d'environ 500 000 personnes, qui s’intègrent rapidement dans le tissu socio-économique français, ouvriers, petits commerçants, cuisiniers, chauffeurs, militaires (en 1925, 82% le 1er Régiment Etranger de Cavalerie était composé à 82% de "russes blancs"), et il y a même une cour russe en exil qui se reconstitue à Saint Briac en Bretagne et s'y maintiendra jusqu'au retour en Russie, en 1991, du grand Duc Wladimir, héritier du trône.


L'apport des russes blancs de France est important, tant par leur dynamisme professionnel et culturel, que par les figures qui enrichissent au XXème siècle la France de cette parcelle d'âme et de grandeur slaves incomparables, notamment dans la vie culturelle très animée par les membres et des associations issus de cette communauté exilée...

L'Histoire de France du XXème siècle est semée de grands noms issus de cette communauté qui participèrent à élever l'Héritage de notre pays, quelques noms parmi beaucoup : les peintres Chagall, Nicolas de Stael, les musiciens Rachmaninov, Stravinsky, l'ingénieur aéronautique Igor Sikorski, le joueur d'échec Alexandre Alekhine, le Lieutenant Colonel Amilakvari, les résistants  Boris Vidé et Anatole Lewitzki, Anna Marly, la princesse Volkonski...; les historiennes Hélène Carrère d'Encausse et Marina Grey, les écrivains Vladimir Nabokov, Vladimir Volkoff, Emmanuel Carrère et Gabriel Matzneff etc...

La flamme de l'escadrille "Normandie-Niemen"

Cette amitié remonte à la surface lorsque le grand vent de l'Histoire balaye les divergences idéologiques... C'est le cas de la Deuxième Guerre Mondiale où après avoir signé en 1935, un traité d'assistance mutuelle, l'URSS et la France libre sont alliées dans la lutte armée contre le nazisme... 

Le fleuron de cet alliance de combat franco-russe est bien le Régiment de Chasse « Normandie-Niemen » qui unit des pilotes de chasse français et russes au coeur des grandes batailles aériennes de la Guerre, de la campagne de Russie jusqu'à la bataille d'Allemagne.


"Normandie-Niémen : c’est le régiment le plus titré de tous les temps
Créé en 1942 par le Général de Gaulle pour représenter la France Libre combattante sur le front russe, son histoire est l'une des plus exceptionnelles de l'aviation militaire…
5240 missions, 273 victoires confirmées.
Ces pilotes étaient jeunes et un peu fous.Ils sont devenus des héros.
96 pilotes, tous volontaires dont 42 ne sont pas revenus."
(extrait d'un article de Lucien Pons, le lien : ICI)

Sur la soie de l'étendard de cette unité d'élite française, sont inscrits en lettre d'or le nom de célèbres batailles remportées par l'armée rouge sur l'armée du IIIème Reich :


1943 - OREL
1943 - SMOLENSK
1944 - ORCHE
1944 - LA BEREZINA
1944 - NIEMEN
1945 - ISTENBURG
1945 - KONIGSBERG
1945 - DANTZIG
1945 - PILLAU





- Légion d'honneur
- Ordre de la Libération (11 octobre 1943)
- Médaille Militaire
- Croix de Guerre avec six palmes 
- Ordre du Drapeau rouge (19 février 1945)
- Ordre d'Alexandre Nevski (5 juin 1945)
- Ordre de Lénine
- Etoile d'or de héros de l'Union soviétique
- Ordre Alexandre Nevski
- Ordre de la guerre pour la Patrie
- Ordre de l'étoile rouge
- Ordre pour la libération de Konigsberg
- Médaille de la Victoire


A l'issue de la victoire de 1945, l'occupation américaine impose à l'Europe une guerre froide et les relations entre la Russie et les pays d'Europe soumis aux propagandes de guerre qui s'affrontent se dégradent sensiblement. Il faut cependant relever au milieu des discours bellicistes du moment une position française particulière menée par la Général De Gaulle attaché à cette amitié Franco-Russe historique. Vis à vis de l'URSS, ce pays européen frère qu'il persistait à nommer "Russie" le général De Gaulle, qui s'était détaché de la politique impérialiste anglo-américaine, en quittant par exemple l'OTAN déclarait : 

« Dans l'ordre politique, l'apparition certaine de la Russie au premier rang des vainqueurs de demain apporte à l'Europe et au monde une garantie d'équilibre dont aucune Puissance n'a, autant que la France, de bonnes raisons de se féliciter. Pour le malheur général, trop souvent depuis des siècles l'alliance franco-russe fut empêchée ou contrecarrée par l'intrigue ou l'incompréhension. Elle n'en demeure pas moins une nécessité que l'on voit apparaître à chaque tournant de l'Histoire. »

Si le personnage de De Gaulle est critiquable à bien des égards, force est de constater (et surtout par rapport au niveau sans cesse décroissant de ses successeurs) que le général était animé d'une vision haute de la politique étrangère européenne et de son asservissement à l'hégémonie étasunienne. 

« Il s'agit aussi de mettre en œuvre successivement: la détente, l'entente et la coopération dans notre Europe tout entière, afin qu'elle se donne à elle-même sa propre sécurité après tant de combats, de ruines et de déchirements. Il s'agit, par là, de faire en sorte que notre Ancien Continent, uni et non plus divisé, reprenne le rôle capital qui lui revient, pour l'équilibre, le progrès et la paix de l'univers. »

Comme le souligne Nicolas Bonnal de "Radio sputnik" (le lien : ICI), c'est cette vision de l'Histoire qu'il nous faut retrouver, celle "partagée aussi bien par De Gaulle que Dostoievsky qui considéraient les nations comme des entités vivantes plus résistantes et plus fortes que les systèmes qui pensent les dominer."

Par delà les contingences idéologiques, les pilotes de chasse de Normandie Niemen ont su incarner la survivance de cet esprit européen au coeur d'un continent déchiré par la guerre. Plus que jamais leur combat et leurs sacrifices doivent nous servir d'exemple et inspirer nos actions et pensées au milieu des d'une Europe effondrée, soumise à un Nouvel Ordre Mondial qui cherche à la plonger dans un nouveau chaos destructeur...


En attendant l'orage, chefs de section  et chefs de groupe "razvedka" participent à une'instruction cadres...
Héritiers de cette longue Histoire commune, nous autres, volontaires russes et français, unis dans un nouveau combat au coeur d'une Europe menacée, nous refusons cette nouvelle division du vieux continent imposée par les USA et tentons d'entretenir à notre niveau cette flamme éternelle de l'amitié franco-russe qui éclaire notre engagement dans le Donbass et réchauffe nos coeurs tourmentés par la guerre...

Erwan Castel, volontaire français en Novorossiya;




Sources de l'article :

- Sur Anna Iaroslava, reine de France, le lien : ICI
- Sur l'influence française à la cour des Tsars, le lien : ICI
- Sur l'influence française en Russie au XVIIIème siècle, le lien : ICI
- Sur les émigrés français en Russie (1789-1815),le lien : ICI et ICI
- Sur l'alliance Franco Russe, le lien : ICI
- Sur les russes blancs, un article sur ce blog, le lien: ICI
- Sur le Groupe de chasse Normandie Niemen, le lien : ICI et (site de l'unité) : ICI
- Pourquoi De Gaulle aimait la Russie, le lien : ICI 

__________

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- A payer les frais de logement et de transport sur Donetsk, lors des repos 
- etc...

Actuellement aucun système bancaire ne fonctionne dans le Donbass, et les sommes sont collectées sur un compte en France avant d'être envoyées par tranche de 300 euros vers l'unique bureau Western Union local qui fonctionne à Donetsk.

Merci d'avance de votre soutien matériel :





Pour la vieille Tradition

J'ouvre ici une série de portraits des membres de l'unité, personnages atypiques et anti-conformistes qui par leurs origines et leurs motivations représentent bien cette diversité européenne réunie dans la défense de valeurs civilisationnelles communes héritées...

Nicolas

Photo Guillaume Chauvin
Nicolas Pierrot affiche au premier regard la silhouette dégingandée d'un Don Quichotte des temps modernes, que rythme à l'occasion une nonchalance cueillie probablement sous les noyers de sa Corse d'adoption. Le regard volontiers rieur, ce français d'une quarantaine d'année est arrivé dans le Donbass animé à la fois par une volonté commune d'exprimer le refus de l'hégémonie étasunienne en Europe, mais aussi de reprendre symboliquement la "chachka", ce sabre cosaque avec laquelle ses ancêtres défendaient déjà autrefois ces terres bordant la Mer Noire.

Car les aïeux de Nicolas sont des russes blancs arrivés en France au moment du grand exode de 1920, tandis que l'arrière grand père restait pour se battre dans les rangs de l'armée de Denikine (voir ci-après le chapitre "Qui sont les russes blancs"), Installée en Corse depuis plusieurs générations, la famille Pierro n'a jamais oublié ses origines forgées dans l'oblast d'Odessa, mais lorsque la crise ukrainienne éclate et dégénère en guerre ouverte contre son peuple originel, Nicolas ressent l'appel du sang et le devoir de suivre la trace de ses ancêtres. 

Et ce cuisinier de métier de se lancer au début de l'année 2015, dans une grande aventure, à la fois combat militaire et quête intérieure...

Arrivé dans le Donbass en mai, Nicolas a rejoint dans un premier temps les français déjà présents sur le terrain, Victor et Renaud qui achèvent alors la première période dite "Unité Continentale" qui a vu les premiers volontaires arrivés de France depuis juillet 2014...
Dans ses bagages il emporte précieusement l'entretien de son grand père collecté dans les années 80 et où l’aïeul français de la famille raconte l'histoire de son exil à 11 ans depuis les côtes de Crimée, au lendemain de la révolution bolchevique...

Des racines franco-russes historiques...

Ses ancêtres sont la famille BALABOUKHA, branche cosaque importante et implantée dans tout le Khanat Crimée historique, de Karkhov à Odessa. Dans la tradition impériale des relations culturelles franco-russes (voir à ce sujet l'article publié ici : Une amitié éternelle,) Antoine Barillot, un architecte français arrive en Crimée en 1861, pour réaliser le palais d'été du tsar à Yalta ville où il finit par s'installer. Son fils Jean Antonin devient consul de France dans cette ville symbolique de Crimée où sa fille Nina épousera l'ataman Igor Balaboukha, l'arrière grand père de Nicolas...

Au cours du premier semestre de l'année, ce descendant de russe blanc, renoue donc les liens charnels avec sa terre familiale lors de combats menés à Alexandrovka, Staro Mikhailovka au sein du 3ème bataillon de la Garde Républicaine.

En août, Nicolas me contacte, désireux de rejoindre un groupe de volontaires étrangers pour continuer la lutte après le départ de la première vague des volontaires français..
Doté d'une expérience militaire (ayant servi dans l'artillerie) il participe à notre incorporation début septembre au sein du "Corpus Abarone", ce corps de défense professionnel en formation et qui affiche une volonté de créer une armée professionnelle forgée sur la discipline et l'entrainement. 

Aujourd'hui, Nicolas est devenu un "ancien" du Donbass confirme chaque jour par son amour pour cette terre européenne et les valeurs qui y sont aujourd'hui défendues. 

Nicolas a donc pris la relève de ses ancêtres en défendant cette terre cosaque ancestrale
Photo Laurent Brayard
Un précédent entretien (en français) a été accordé par Nicolas au site "Le Printemps russe" le 14 août 2015. 



Qui sont les russes blancs ?

Les « Russes blancs », par référence à la cocarde des armées contre révolutionnaires et par opposition bolcheviques appelés « rouges », sont à l'origine une communauté historique de 2 millions d'hommes, femmes et enfants, qui ont quitté la Russie sur les chemins de l'exil après la révolution d'octobre entre 1917 et 1920.

1920, embarquement en Crimée des russes blancs fuyant la répression bolchevique
Près de 500 000 d'entre eux vont rejoindre la France, notamment lors du "grand exil" de 1920, survivants des armées blanches de Wrangel et Dénikine, monarchistes restés fidèles au tsar Nikolas II, mais aussi des opposants révolutionnaires comme des mencheviques, des industriels, des banquiers etc...

La région de la Mer Noire joue un rôle important dans cette histoire, car dès février 1917 c'est une première destination importante (avec la Finlande et le Caucase) pour les premiers "russes blancs" fuyant la révolution bolchevique. Par la suite une guerre civile oppose les blancs et les rouges dont l'armée commandée par Trotski va défaire celles des généraux blancs, en 1919... C'est un tournant dans l'histoire de cette communauté qui n'a plus que l'exil pour salut. Réfugiés dans des campements insalubres, les russes blancs apatrides, fin 1920 fuient en grand nombre les assauts des "rouges", c'est la fin de la guerre civile et le grand exode à partir des ports de Constantinople, Sébastopol et Odessa notamment.

Cet exode tragique, quasiment oublié, va se poursuivre pendant les années 1920-1930.

La France est une destination privilégiée, car, estimée par cette communauté depuis la Révolution française, elle est restée fidèle à ses alliances et engagements contre-révolutionnaire et c'est ainsi que, des bords de la Mer Noire, 150000 "blancs" vont embarquer pour une nouvelle vie à bord des navires français de l'amiral Dumesnil. 

Dès leur arrivée en France, ces femmes et ces hommes, pour sortir de leur condition précaire  vont se lancer dans le monde du travail, chauffeurs de taxi, brodeuses, couturières cuisiniers, ouvriers chez Renault ou légionnaire dans l'armée,  s'intégrant ainsi dans le pays les accueillant tout en y apportant une identité enrichissante.
La réussite rapide de la communauté russe blanche est également "la preuve symbolique incroyablement fort, car elle touche à un héritage positif et à l’ancrage européen de la Russie», explique l’historienne Catherine Gousseff.
. 
Après l'effondrement du système soviétique, la Nouvelle Russie, ouvre un regard dépassionné sur son passé, restaurant dans son héritage l'histoire impériale aux côtés de l'histoire soviétique. C'est ainsi que le Président Poutine, rappelant les valeurs patriotiques chères à l'ensemble des russes, a ouvert le dialogue avec la diaspora russe blanche dès son arrivée au pouvoir. 

C'est ainsi qu'en 2005, après avoir reconnu les valeurs nationales conservées au sein de cette communauté en exil le Président de la Fédération de Russie a entamé une série de rencontres et opérations visant à une réconciliation nationale... Ainsi par exemple le financement de l'entretien du cimetière russe de Sainte-Geneviève-des-bois, près de Paris, où reposent les figures historiques de l’émigration, où l'autorisation hautement symbolique en 2005 du retour au pays de la dépouille mortelle du Général Dénikine, Commandant en chef des armées blanche et mort en exil aux Etats Unis. Il sera rejoint au monastère Donskoï à Moscou, par d'autres opposants célèbres comme le général Kappel le philosophe Iline ou l'écrivain Soljenitsyne...

Accompagné d'une Garde d'Honneur, le Général Dénikine rentre dans un pays réconcilié
Pour la plupart des russes blancs en exil, cette réconciliation nationale est bien réelle, et ils considèrent que Poutine "qui a la dimension d'un Tsar (...) leur a rendu leur dignité"

Sans conteste la page est en train d'être tournée, et le monde des russes blancs, réhabilité dans la mémoire officielle d'une Russie post soviétique compatible avec leurs idéaux, regarde à nouveau vers l'Est les portes de la Russie à nouveau ouvertes à ses enfants dont certains comme Nicolas ont commencé le retour vers la Mère Patrie...

La mémoire des russes blancs
Andreï Korliakov, professeur d'espagnol, s'est intéressé aux russes blancs et depuis 20 il déchiffre leur histoire à partir de documents d'archives, il est l'auteur de plusieurs ouvrages photographiques conservant la mémoire de cette histoire tragique (Histoire illustrée de l’émigration russe, 1917-1947 (1999) Honneur et dignité maintenus, 1917-1947 (2001)-Vers le succès, 1917-1947 (2005) Le Grand Exode russe, Europe 1917-1939 (2009) Culture russe en exil, Europe 1917-1947 (2013))


Nicolas accueilli dans le bastion


Le 25 septembre lors d'un passage à la caserne de notre brigade, une équipe de la télévision locale "Oplot" (bastion) est venue à la rencontre de Nicolas pour réaliser un reportage pour la chaîne TK Union. Au cours de ce reportage, au cours d'un entretien avec la journaliste Vicktoria Tsyplenkova, Nicolas a pu retracer son parcours familial et expliquer ses motivations.

Nicolas assisté de Alexander, notre camarade de combat et traducteur

Les sources de l'article :

- La vidéo Youtube, le lien : ICI à partir de 32'20"
- La chaîne You Tube de TK Union, le lien : ICI 

- La chaine YouTube de "Oplot TV," le lien : ICI
- La page VK de "Oplot TV", le lien : ICI

Sur les russes blancs
- L'émigration russe en photos, le lien : ICI
- Sur le retour de des cendres de Dénikine, le lien : ICI
- Sur la réconciliation nationale engagée par Poutine, le lien : ICI


Viktoria la charmante journaliste de TK Union
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- A payer les frais de logement et de transport sur Donetsk, lors des repos 
- etc...

Actuellement aucun système bancaire ne fonctionne dans le Donbass, et les sommes sont collectées sur un compte en France avant d'être envoyées par tranche de 300 euros vers l'unique bureau Western Union local qui fonctionne à Donetsk.

Merci d'avance de votre soutien matériel :