vendredi 3 juin 2022

A Severodonetsk, le plus dur reste à faire

Au cours des derniers SITREP concernant le front Nord du Donbass, dans les secteurs de Kramatorsk, j'ai souvent évoqué cette nature du bassin de la rivière Donets qui rend difficile, par sa rivière et ses collines boisées, les mouvements offensifs autant qu'elle facilite les dispositifs défensifs.

Ainsi depuis le mois d'avril on voit, du secteur de Kharkov jusqu'à celui de Lisichansk, la ligne de front progressivement épouser le tracé de cette rivière Donetsk, surtout depuis les percées russo-républicaines de Krasni Liman et Severodonetsk.

Le secteur de Severodonetsk, dont environ 80% de sa zone urbaine ont été libérés, illustre bien l'importance de ce terrain particulier du Nord Donbass, et de l'obstacle que représente la rivière Donets dont les rives sont souvent escarpés et les pont détruits par les ukrainiens pour ralentir encore plus les progressions alliées.


Sur cette perspective Est Ouest de la rivière Donets séparant les villes de Severodonetsk et Lisichansk on peut observer que les forces russes et républicaines vont arriver:

  • En butée de la rivière Donets dont 1 pont est déjà détruit et 1 autre sérieusement endommagé et qui sera probablement détruit par les dernières unités ukrainiennes ayant franchi la rivière.
  • Sous les feux des postions ukrainiennes à l'Est de Lisichansk et qui surplombent Severodonetsk d'environ 100 mètres avec en plus le glacis naturel des terrains non constructibles de la rive gauche de la Donets,
  • Et face à une ville trois fois plus étendue que Severodonetsk (95 km2 contre 30 km2) disposant d'une garnison proportionnelle qui aura été renforcée par les rescapés de celle de Severodonetsk, soit environ 12 000 hommes.

Et s'il vous plaît, ne croyez pas ici que je suis défaitiste comme le suggèrent parfois certains aficionados des propagandistes pro-russes de salon, car j'e m'efforce seulement de présenter les opérations militaires et dont je suis convaincu qu'elles s'achèveront par la victoire de l'armée russe, dans toute la complexité radicale de cette guerre que je ne connais que par l'expérience du terrain et qui apporte aussi sont lot de surprises, de difficultés et même de revers militaires...


Point de situation à Severodonetsk / Lisichansk 

Selon le même scénario global qu'à Marioupol (à l'exception majeure qu'il n'y a pas ici d'encerclement des forces ukrainiennes encore achevé), les forces russes et républicaines libèrent quartier après quartier, rue après rue et bâtiment après bâtiment la ville de Severodonetsk, tandis que les forces ukrainiennes pour certaines se bunkérise dans la zone industrielle de la cité (l'usine chimique d'"Azot") tandis que d'autres se replient à l'Ouest vers Lisichansk.

Comme d'habitude, emportés par leurs fantasmes et l'obsession narcissique d'être le premier a annoncé la victoire, nombre de propagandistes pro-russe ont annoncé la libération de Severodonetsk comme accomplie. Or si la majorité de la ville est pénétrée par les assauts russes il reste encore 20 % environ de la ville sous le contrôle de Kiev et dans de nombreux quartiers des combats violents se poursuivent : 

Les combats ont déjà dépassé le centre ville, les forces russes et républicaines ayant libéré le centre culturel (Palais de la culture des chimistes), le bâtiment du conseil municipal et d'autres bâtiments administratifs de la ville. Même Serhiy Gaidai l'administrateur ukrainien de Severodonetsk et Lisichansk a reconnu que 80% de la ville n'était plus sous leur contrôle.

Voici une nouvelle vidéo de l'accueil des forces russes 
et républicaines par les habitants de Severodonetsk.

D'aucuns me rétorqueront qu'il s'agit d'une propagande poutinienne et qui sait, vu le crétinisme des russophobes, avec des acteurs payés par le FSB ! D'accord, mais alors dans ce cas, que diront-ils de cette autre vidéo tournée cette fois en Artemovsk (Bakhmut pour les ukrainiens) et Soledar, encore sous le contrôle de Kiev, et par une équipe de France 2 qui me semble t-il n'est pas payée par le Kremlin !

Là c'est du lourd que la propagande marconiste
aura su mal à avaler : des habitants clament leur
volonté de devenir russes et demande que la France
cesse de soutenir et livrer des armes à l'Ukraine !

Mais revenons sur le terrain des combats :

Le point sensible en dehors de ceux évoqués plus haut est l'usine chimique "Azot" qui est située en ville et dont les cuves de produits toxiques et pour certains explosifs représente un danger grave pour la population et l'environnement. Tout comme Azovstal à Marioupol, le complexe Azot de Severodonetsk offre aux forces ukrainiennes des structures solides et des souterrains propices pour une défense échelonnée et plusieurs unités pas encore estimées précisément s'y sont déjà retranchées. 

Les combats se déroulent depuis début juin autour de l'usine "Azot"

En plus de cette situation militaire il faut noter : 
  • La présence de nombreux civils emmenés dans l'Usine par les forces ukrainiennes et qui, selon Kiev seraient environ 800,
  • La présence de milliers de tonnes de produits chimiques et toxiques au sein de cette usine chimique qui était la plus importante d'Ukraine (voir sa présentation ICI)
Et le 1er juin une cuve d'acide nitrite a déjà explosé projetant au dessus des quartiers qui venaient d'être libérés un impressionnant nuage toxique :


Un bombardement massif de l'usine Azot, entre ses otages civils et ses risques chimiques, est donc exclu tout autant qu'il est probable que les ukrainiens tentent d'y organiser d'autres sabotages pour ensuite accuser la Russie de crime de guerre.

Ailleurs, si des unités ukrainiennes quittent rapidement leurs positions et la ville, d'autres y mènent toujours de violents combats, couvrant leur retraite en essayant d'infliger le plus de pertes aux forces russes et républicaines. Ici encore on peut retrouver les mêmes méthodes que celles utilisées à Volnovakha, Marioupol ou Popasnaya... d'imbrication du dispositif de défense ukrainien dans le dispositif social civil.

Vidéo d'une unité ukrainienne au combat dans 
les rues de Severodonetsk fin mai 2022

Tout comme lors des précédentes batailles urbaines, les forces ukrainiennes déployées à Severodonetsk se sont dispersées dans la ville utilisant au maximum ses infrastructures pour se camoufler et mener des embuscades contre les assaillants. De très nombreux documents et témoignages sans compter les véhicules détruits prouvent cette volonté systématique d'opérer au milieu des civils jusqu'à les utiliser comme bouclier humain pour dissuader les bombardements massifs.
 
Sur ces différentes photos dans les quartiers libérés de Severodonets on peut voir
la carcasse d'un char de combat ukrainien planqué sous le porche d'un immeuble civil

Les assauts russes et républicains sont menés sous de puissants appuis feu menés par l'artillerie mais aussi l'aviation de combat russes gui peut réaliser des frappes de précision sur des objectifs prioritaires (artillerie, blindés, Etats-Majors) ou proches de sites sensibles (hôpitaux, stocks chimiques...).

Tant que les forces ukrainiennes de Severodonetsk mais aussi de Lisichansk ne sont pas défaites il est prématuré d'annoncer la libération de la ville. De même le retrait d'une unité militaire ne signifie pas toujours une débâcle. 


Actuellement les forces russes semblent avoir choisi de prolonger leur offensive libérant Severodonetsk vers la ville de Lisichansk, et dans un assaut frontal, ce que je trouve personnellement téméraire même avec une puissante préparation d'artillerie, compte tenu du dispositif défensif situé au dessus de la Donets. Enfin comme on dit "qui vivra verra !" 
Et déjà, tandis que les unités d'assaut au sol continuent de repousser les forces ukrainiennes vers Lisichansk, des pontons mobiles d'unités de combat du génie sont déjà arrivés dans Severodonets.


Point de situation à l'Ouest de Severodonetsk / Lisichansk 

Sans pouvoir mener de véritables contre-offensives, les forces ukrainiennes s'accrochent sur des lignes de défense protégeant les routes approvisionnant le bastion de Lisichansk / Severodonetsk :
  • Au Nord et à l'Est, avec la rivière Donetsk 
  • Au Sud avec la route reliant Kramatorsk à Lisichansk
  • Au Sud Est le bastion de Zolotoe / Gorskoe est la charnière entre rivière et route,
  • A l'Ouest par une quasi continuité défensive urbaine entre Slaviansk et Gorlovka.

Face à l'extension de la percée russo-républicaine menée à l'Ouest de Popasnaya, l'Etat-Major ukrainien a mené plusieurs actions dans le secteur de Artemovsk (Bakhmut):
  • Renforcement du bastion d'Artemovk avec des unités blindées et d'artillerie 
  • Contre attaques pour tenter de maintenir le passage sur la route Artemovsk / Lisichansk
  • Renforcement des bastions de Lisichansk et de Sedersk qui contrôle la route Nord.
Ainsi par exemple 70 véhicules blindés ukrainiens ont été observés arrivant dans Artemovsk.

Ces opérations défensives ukrainiennes montrent bien que ce secteur Sud, où il n'y a plus de rivière et collines boisées suffisamment importantes pour offrir une coupure naturelle, est bien "le ventre mou" de la défense ukrainienne de ce front de Kramatorsk à Severodonetsk et que Kiev cherche à couvrir avec une triangulation d'artillerie déployée à Lisichansk, Artemovsk et Slaviansk notamment.

En attendant, si l'encerclement effectif de Severodonetsk / Lisichansk n'est pas encore achevé les pertes subies par les forces ukrainiennes sont de plus en plus importantes et préfigurent la désintégration physique et morale de ce principal corps de bataille ukro-atlantiste.

Soldat ukrainien blessé sur le front d'Artemovsk
et pris en charge par le services hospitaliers russes  

En conclusion

Si la libération de la ville de Severodonetsk interviendra à court terme, il ne faut pas la traduire en victoire militaire tant que sa ville jumelle de Lisichansk n'est pas elle aussi libérée. Pire que cela, l'Etat Major russe ne peut pas se permettre une pause opérationnelle après Severodonetsk car son terrain conquis risque de devenir un enfer sous le balcon ukrainien de Lisichansk qui surplombe la ligne d'arrêt naturelle que constitue rivière Donets. Et le contournement du secteur, par le Sud ou le Nord ne se fera pas en 3 jours !


La bataille de Lisichansk va certainement se jouer entre autres actions offensives:
  • par une intense préparation d'artillerie assommant la défense ukrainienne pour pouvoir établir une tête de pont dans son dispositif (ici sur les collines bordant la Donets),
  • par des offensives sur la route Artemovsk / Lisichansk jusqu'à couper la voie de ravitaillement Sud et ouvrir un deuxième front à derrière Lisichansk, 
  • par des offensives le long de la Donets entre Krasni Liman et Lisichansk Nord jusqu'à couper la voie de ravitaillement Nord passant par Sedersk (plus difficile),
  • par des frappes dans la profondeur pour détruire rapidement l'artillerie longue portée ukrainienne dès que ses batteries entrent en action.
La libération de Lisichansk, dont je rappelle que la surface et les forces ukrainiennes sont 3 fois celles de Severodonets, qui surplombe les forces russo-républicaines de 100m et appuie sa défense sur la rivière Donets, risque d'être plus longue et difficile si Kiev donne l'ordre d'y résister coûte que coûte.

Les forces russes et républicaines avancent donc chaque jour un peu plus sur le chemin de la victoire totale, mais cette dernière n'est pas encore visible à cet horizon où demeurent encore des nuages sombres.

Erwan Castel

Usine Azot après l'explosion de la cuve d'acide nitrique

30 commentaires:

  1. C'est dur, trés dur. Les Ukrainiens qu'on annonce à bout depuis des semaines se battent pied à pied.
    A ce rythme, il faudra deux ou trois ans.
    Avec une telle disproportion de puissance de feu...
    Et pendant ce temps là, l'OTAN et Kiev ne restent pas inactifs. Ils ont tout le temps de préparer des choses pas agréable.
    Je reviens sur ce manque de gout pour l'offensive en percée. Ces offensives frontales sont meurtrières.
    Si les Ukrainiens ne se sont pas effondré après un tel traitement, ils ne s'effondreront pas plus maintenant. Il y a certes du déchet, mais il y a aussi du tenace.
    Et si leurs potes lancent quelque chose de gros sur Kershon, ça va booster le moral.
    On peut aussi se poser des questions sur l'état d'esprit en Russie.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. S'agissant de Kherson, les Ukrops, bien que supérieurs en nombre, se sont pris DEUX branlées successives ... Quant à la lenteur de l'avancée russo-républicaine, il ne faut tout de même pas oublier, outre la configuration du terrain, la concentration de villes industrielles et l'IGNOBLE tactique des "boucliers humains" que leur a enseigné les Etats-Unis, le fait que, pendant HUIT ans , les Ukrops ont eu le temps de construire des lignes de défenses extrêmement bien pourvues ...

      Supprimer
    2. Ceci dit, je râle, je râle, mais c'est pas moi qui joue ma peau. Et tant que les bombardements en profondeur des Russes empêchent la création d'une force ukrainienne offensive du niveau au moins d'un corps(20-40000 hommes), c'est la bonne tactique. Mais si les Ukies arrivent à tromper la surveillance et sortent du chapeau un tel corps d'armée aux troupes de choc gavées d'amphétamines comme leurs idoles nazies de 41 , ça compliquera singuliérement les choses. En esperant qu'ils aient de quoi éradiquer ce genre de tentative.
      J'espère vraiment qu'ils sont hyper bordés contre les drones suicide vers les grosses batteries et qu'ils pistent des cieux, les batteries de 155 et les HRMS.

      Supprimer
    3. Les Russes dans leur ensemble,ont confiance dans leur Armée

      Supprimer
    4. Bon,vu que Erwan ne veut pas me contredire, il y a quand même une chose que je trouve rassurante. C'est que les outils lourds envoyés par l'OTAN sont dejà présent sur tous les fronts: Kharkov, Krasny Liman, Bhamut, Kramatorsk, Adveevka, Kershon. Ce qui signifie qu'ils ne sont pas reservés au montage de corps offensifs à l'arrière.
      Rien que les switchblade sont utilisés sur Kharkov au lieu d'être preciseusement gardés pour une offensive significative.

      Supprimer
    5. Les troupes ukrainiennes les plus importantes et les plus aguerries sont dans les 4 villes de Severodonetsk, Lyssytchansk, Slaviansk et Kramatorsk.. une fois ces 4 bastions tombés, après l'armée Russe pourra avancer rapidement jusqu'au fleuve Dniepr... Lentement mais sûrement..

      Supprimer
    6. Sachant que là Severodonetsk va bientôt tomber d'ici quelques jours et la bataille de Slaviansk va bientôt commencer... Le plus dur sera Lyssytchansk et Kramatorsk où est leur État-major.. perso, je trouve qu'ils avancent bien et on voit qu'ils se sont adaptés et ont changé leur stratégie par rapport au début.. après, tout dépendra des envois d'armes des occidentaux aux Ukrops.. plus sa va plus ils envoient des armes puissantes.. et c'est là que sa risque de partir en vrille..

      Supprimer
  2. Merci pour vos compte-rendus. On comprend que c'est loin d'être gagné et que ça risque encore de tourner au carnage :-(
    Qu'en est-il de l'artillerie qui bombardait Donetsk

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. L'artillerie ukrainienne proche de la ligne de front a encore des batteries opérationnelles qui effectuent des campagnes de tirs de très courte durée et dispersées pour anticiper sur les ripostes russes, et l'artillerie éloignée (plus de 40 km) devient de plus en plus importante dans ces bombardements, surtout depuis l'arrivée des obusiers et munitions de l'OTAN.

      Mais les forces russes réussissent à les détruire progressivement

      Supprimer
  3. Je ne serai pas "défaitiste" mais ... "réaliste" quand à la durée de la guerre ... Elle durera encore DES mois et atteindra assurément l'hiver ... C'est que, au rythme où les russo-républicains sont obligés de progresser aux fins d'épargner au maximum leurs vies et la vie des civils SANDALEUSEMENT pris en OTAGE par ces SALAUDS d'Uko NAZIS, la libération de l'entièreté du Donbass prendra tout l'été ... Après, outre les futures batailles de Kharkov, Nicolaïev et Odessa il y aura celle, INEVITABLE, du Dniepr derrière lequel les débris (et les renforts) ukrainiens se seront retranchés ... car Zelensky et sa clique, aux ORDRES des étatsuno-anglo-saxons ne s'arrêteront pas au Donbass ... Et il faut assurément envisager l'OBLIGATION, pour les Russes, s'ils veulent vraiment démilitariser et dénazifier, d'aller jusqu' ... LVOV et la frontière polonaise ... A moins ... d'une révolution militaire qui renverse Zelensky ... ce à quoi je ne crois pas ...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Les criminels mondialistes cosmopolites apatrides feront tout pour balkanaiser l'Ukraine.
      Cependant, je reste optimiste en pensant que la victoire sera dans le camp de la Vérité, de la Justice et de la Raison.

      Supprimer
    2. L'armée russe n'a pas les moyens d'aller jusqu' à Lvov...

      Supprimer
    3. L'armée russe a les moyens mais pas l'intérêt d'aller jusqu'à Lvov, il vaut mieux laisser ce "cadeau empoisonné" à la Pologne !

      Supprimer
  4. Très intéressant! Merci pour les infos! 👏👏👏

    RépondreSupprimer
  5. Au vu de la carte le commentaire d'Erwan me semble tout à fait pertinent. La configuration du terrain les deux mamelons autour du pont détruit sont effectivement des obstacles à surmonter le gain de Lisichansk sera difficile mais je crois deviner la stratégie du commandement cette opération me rappel les cours de tactique à Lorient. La stratégie Russe est la base du combat terrestre que les ricains ont oublié à force de faire la guerre contre des armées détruite par les tapis de bombes venu du ciel, ici ils ont affaire à un vrai NMI. Bon courage et prudence.

    RépondreSupprimer
  6. merci Erwan prenez soins de vous toutes et tous soldats de la liberté et soyez assurés de beaucoup d amour venant de france !

    RépondreSupprimer
  7. je pense que les russes finiront par gagner cette guerre et annexeront tout le Donbas, mais pour Odessa ce n'est pas gagné, car devant le risque de couper l'Ukraine de son debouché maritime les USA obligeront l'Ukraine a négocier un cesser le feux...enfin, c'est mon avis a cet instant mais comme les combats il peut évoluer.
    merci pour vos comptes rendus

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ce qui n'obligera pas les Russes a accepter un cessez-le-feu sans avoir Odessa.

      Supprimer
  8. Merci pour ces infos assez dures.
    D'un autre coté, l'information que cette zone était un roc, était connue depuis le début.

    Je pense qu'il y a une petite coquille ici :
    *****
    Vidéo d'une unité ukrainienne au combat dans
    les rues de Severodonetsk fin mai 2002
    *****
    C'est pas 2022 ?

    Concernant cette vidéo de ce que je croie être france2 :
    ****
    Là c'est du lourd que la propagande marconiste
    aura su mal à avaler : des habitants clament leur
    volonté de devenir russes et demande que la France
    cesse de soutenir et livrer des armes à l'Ukraine !
    ****
    Avez-vous des réfécences ? Date, lien ?
    J'ai essayé de chercher, je n'ai pas trouvé, et pourtant c'est une excellent vidéo pour argumenter avec des pnj .

    Merci pour tout, et un grand courage à vous tous !
    Mes pensées vont vers les civils pris encore une fois en otage.

    RépondreSupprimer
  9. Christophe Nicolas3 juin 2022 à 22:23

    Popasna fait partie d'une ligne de crête à 250 m d'altitude et c'est pour ça que les Russes l'ont prise car c'est la porte ouverte vers Kramatorsk. Pourquoi prendre Lisichansk par la partie basse, les Russes viendront des crêtes lorsqu'ils le désireront et pourquoi se presser puisque soit les Ukrainiens se rendent, soit ils évacuent sans se rendre et ils se prendront un tir de barrage ce qui a tué le journaliste de BFM qui s'est aventuré au mauvais endroit sans en comprendre les tenants et aboutissements tactiques . Sans les cartes d'état-major, on ne comprend pas bien les mouvements mais, cette zone est perdue pour les Ukrainiens s'ils sont dans l'incapacité de reprendre la crête au sud-ouest de Lisichansk où les combats ont dû être féroces et mériteraient sans doute d'être relatés dans le détail avec les unités impliquées.
    En tout cas, vous êtes la meilleure source d'information tactique parce que ça délire sec en France où on nous prend vraiment pour des veaux, c'est délirant. Hier, BFM a fait toute une soirée sur le cancer de Poutine découvert par les spéculations de la CIA en analysant les images alors que Biden est visiblement en train de se momifier devant leurs yeux...:)

    RépondreSupprimer
  10. Excusez moi Erwan, je connais la composition d'une brigade US ou d'un BTG russe mais pouvez vous nous dire la composition d'une brigade AFU? Merci.
    Parce qu'ils nous sortent des bataillons de deux cent gars....
    Alors s'ils annoncent des brigades qui font par exemple moins de 1000 bonhommes...
    C'est vrai qu'on n'est plus dans la rigidité numérique d'avant mais bon .
    Merci d'avance.

    RépondreSupprimer
  11. Merci encore une fois pour cet engagement de nous rapporter ce que presque aucun autre nous rapporte : engagement par sincérité et conviction affichées et clairvoyance quant au déroulement réel des affrontements. Avec les limites imposées par la nature à toute âme humaine.
    La guerre va être longue, aussi longue longue que ne le pourront les oligarques à Washington et Londres, les puissances financiaristes ( le capital financier qui a fait sa revue d'effectifs à Davos il y a quelques jours), décidées à ensanglanter encore et encore. Courage à tous, civils et militaires, et salutations militantes à toi en particulier.
    Erwan, je suis kabyle, et ma langue a été interdite, classée comme dialecte régional, leg de l'antiquité, dû uniquement au manque de routes qui auraient amené la civilisation et donc sa disparition. Le Berbère, langue pratiquée de l'Egypte aux Iles Canaries. Ce n'est qu'après 40 ans de luttes avec plusieurs milliers de morts qu'elle est reconnue de façon pernicieuse... Dernier épisode en date, juin 2001, 121 morts, 1800 mutilés...par les balles...
    Je ressens dans ma chair, d'Homme, cette interdiction de la langue russe sur une terre où l'on la parle et l'écrit depuis des siècles. Ce ne sera donc pas facile, ni rapide, mais la légitimité, l'amour réelle de la vie et du droit à la dignité humaine à tous, finiront par l'emporter. Mais ces fascistes de Kiev et leurs commanditaires ne gagneront pas. La langue est un droit naturel.....bon sang !
    Entendre par le terme fasciste, une quasi synonymie avec ukro-nazi...Il ne s'agit pas de reprendre des termes lus chez tel ou tel journaliste ou écrivain , mais réellement du rejet de toue société fasciste, nazie, intégriste, salafiste, ou tout simplement totalitarisme....

    RépondreSupprimer
  12. merci Erwan prenez soin de vous nous avons besoin de vous

    RépondreSupprimer
  13. je souhaite une victoire rapide, pour les ukrainiens pro russe qui attendent le fin de cette guerre et qui méritent notre soutien et non qu'on livre encore plus d'arme à Kiev, ce qui provoquera encore plus de morts§ Merci pour cette mise au point.

    RépondreSupprimer
  14. J'ai eu vent que des mercenaires étrangers ont été déployés sur Severodonestk et certaines zones clés de la ville aurait été récupéré par les forces ukrainiennes Ed ce vrai ?
    Cela je coupe recoupe différentes infos de tout bords , mais la pertinence et objectivité vous reviens intégralement Monsieur Castel.
    Cordialement

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. oui voir à ce sujet mon dernier SITREP sur ce secteur en date du 5 juin

      Supprimer
  15. Bonjour Erwan, et encore merci pour vos approches factuelles tactiques qui collent au terrain des faits. Au-delà des folies fantasmagoriques du mainstream et des "autres" huluberlus, l'importance de cette guerre pour tous les peuples du monde échappe à trop de personnes. Même si la puissance russe est établie et certainement encore plus que prédit, le terrain reste le terrain, il s'agit d'une (re)conquête et d'une démonstration progressive à l'échelle, celle que tous les peuples occidentaux devront affronter un jour s'ils ne veulent pas disparaître. La puissance réelle reste à venir si le DS veut la voir (et la subir), je reste persuadé que cette guerre sur tous les fronts va prendre un tour inattendu et probablement pas sur le terrain des opérations en Ukraine uniquement. On entend de plus en plus d'attaques cybernétiques; sur le plan de la politique internationale, les approchements, alliances et coopérations se renforcent, les fractures aussi se dessinent dans le clan des nazis occidentaux. La situation se dégrade vitesse V aux usa. La tension monte entre la Chine et les usa, la Corée du sud et le Japon, un bloc des Amériques se métamorphose et se dresse enfin, la Chine étend son influence dans l'ASEAN (elle "s'inquiète" aussi des satellites de Musk et on peut aussi s'attendre à un scoop sur ce sujet si ça se dégrade à Taïwan, futur Pearl Harbour?), les blocs se forment interpénétrés d'intérêts divers (multipolarité). L'Inde est un pivot incontournable en Asie comme l'Indonésie dont on parle moins mais elle reste le plus grand archipel musulman et maîtrisant une flaque importante du Pacifique. Bref, ça bouge partout et pendant que les morts s'alignent en Ukraine, il se joue un basculement majeur dans notre humanité qui se décide enfin à dire NON à l'hégémon sans scrupules et sans valeurs d'un occident inféodé aux UK et usa dont les sociétés sont constamment dissoutes fondamentalement par des wokismes, des remises en questions des fondements naturels et leur utilisation fallacieuse pour tromper et transformer l'humanité en zombies transhumains.
    Bref Erwan vous êtes au centre des opérations terrestres du moment, vos analyses sont plus importantes qu'il n'y parait, merci encore et courage à vous.

    RépondreSupprimer
  16. La Russie nous a malheureusement fait voir sa faiblesse dans l'usage des drones chasseurs. Nous avons vu aussi des bombardements anarchiques et imprécis qui a epuiser les stocks de munitions. Les UAV ukrainiens fournis par l'OTAN inflige aux russes une attrition sûre, chose qui n'était pas dans les calculs russe. Si la Russie n'acquière pas rapidement la suprématie dans la maitrise des UAV, la guerre va durer beaucoup plus longtemps que prévue.

    RépondreSupprimer
  17. D'après la dernière mise à jour de la carte militaire (19h47) deepstatemap les forces russes se seraient retirées de Severodonetsk suite à une contre attaque reprenant notamment Mitolkine et grâce à l'artillerie depuis Lisichansk.
    Je suppose qu'il s'agit de l'illustration de la stratégie de limitation des pertes qui est utilisée.
    J'avoue être impressionné si c'est vrai, même si j'avais trouvé bizarre la rapidité avec laquelle les russes ont pris la quasi totalité de la ville, c'était louche dès le soir où Kadyrov a dit que c'était totalement conquis parceque les ukrainiens se retiraient.
    J'ai peur d'un nouveau Butcha, car il y a déjà eu une déclaration officielle de haut niveau que les civils pro russes de la ville vont souffrir.

    RépondreSupprimer
  18. Salut Erwan, le 2 tu as écrit : " La vraie question est de savoir s'il ne sera pas souhaitable pour les peuples que de poursuivre la dénazification de Kiev.... jusqu'à Washington ! " = Excellent Merci !! et si possible avant, faire un détour par Paris pour nous débarrasser de la mafia des " young...laideurs " !

    RépondreSupprimer

Les commentaires (soumis à modération) sont les bienvenus, à condition qu'ils ne soient pas diffamatoires et injurieux. Merci de respecter la charte du groupe que vous trouvez sous l'onglet "Charte" en haut et à droite. Erwan Castel.